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antidote

antidote [ ɑ̃tidɔt ] n. m.
XIIe; lat. d'o. gr. antidotum
1Contrepoison. Le lait est l'antidote du phosphore.
2Fig. Remède contre un mal moral. Un antidote à l'ennui. dérivatif. « d'excellents antidotes contre la mélancolie » (Montesquieu).

antidote nom masculin (bas latin antidotum, du grec antidotos, donné contre) Substance capable d'empêcher un corps d'exercer ses effets toxiques. Remède contre un mal moral, psychologique. ● antidote (difficultés) nom masculin (bas latin antidotum, du grec antidotos, donné contre) Genre Masculin : un antidote. Construction Antidote à / antidote de : un antidote à la mélancolie ; la vitamine B 12 est un antidote du cyanure. Recommandation Éviter de dire un antidote contre (anti- et contre expriment la même idée). ● antidote (synonymes) nom masculin (bas latin antidotum, du grec antidotos, donné contre) Substance capable d'empêcher un corps d'exercer ses effets toxiques.
Synonymes :
- contrepoison
Remède contre un mal moral, psychologique.
Synonymes :
- dérivatif
- exutoire
- panacée
- préservatif

antidote
n. m.
d1./d MED Substance qui s'oppose aux effets d'un poison ou d'un médicament.
d2./d Fig. Ce qui atténue une peine, une souffrance morale. La lecture est un bon antidote contre l'ennui.

⇒ANTIDOTE, subst. masc.
A.— MÉD. Substance spécifique qui retarde ou neutralise les effets nocifs d'un poison. Synon. révulsif, contrepoison :
1. ... indiquer quels sont les peuples qui empoisonnent leurs flèches, quelles substances ils emploient à cet effet; la nature, la description des plantes d'où ils retirent les sucs vénéneux qui leur servent pour cela, et sur-tout les remèdes qu'ils administrent pour en prévenir l'action délétère : déterminer sur-tout si le sel et le sucre peuvent être regardés comme un antidote contre les blessures faites par ces flèches, ainsi qu'on pourrait le croire d'après les expériences de La Condamine.
Voyage de La Pérouse, t. 1, 1797, p. 193.
2. Si elle avait commis un second crime, je vous dirais : tenez, Monsieur de Villefort, voici un poison qui n'a pas d'antidote connu, prompt comme la pensée, rapide comme l'éclair, mortel comme la foudre; donnez-lui ce poison en recommandant son âme à Dieu, et sauvez ainsi votre honneur et vos jours, car c'est à vous qu'elle en veut.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 314.
SYNT. Antidote naturel, universel, préservateur, puissant, efficace, nécessaire, bénin; — pour le venin de vipère, des champignons vénéneux, contre les blessures, contre le poison; trouver, composer des antidotes; dispenser, donner, chercher l'-; servir d'-; fournir, administrer un antidote.
P. anal. :
3. Mathilde (...) combattait l'effet de l'opium avec de la cocaïne (qui en est en quelque sorte l'antidote) ...
VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 37.
B.— Au fig. ou p. métaph. Remède spécifique et radical contre les effets nocifs d'une situation pénible. Synon. contre-poids, compensation, dérivatif :
4. J'ai bien souvent noté dans mon journal que la peinture est le souverain antidote de mes pires états intérieurs.
DU BOS, Journal, 1925, p. 383.
5. L'élite française est nécessaire au monde, en ce moment précis de l'Histoire, avant toute autre élite. Il n'en a peut-être pas toujours été ainsi. Mais aujourd'hui nous apportons l'antidote à l'Europe.
MAURIAC, Journal 3, 1940, p. 293.
6. Une immense et pieuse ferveur s'est allumée dans l'âme de millions et de millions de citoyens, comprenant que la victoire de la France restait une chose possible, puisque la France combattait toujours. Du coup, l'oppression, la propagande, l'équivoque, avaient trouvé leur antidote. Du coup, la collaboration était, en fait, stérilisée. Du coup, le régime de Vichy se voyait condamné à végéter dans le trouble, la honte et la police. Du coup, chaque chose et chacun prenaient dans le pays la figure qu'ils devaient prendre : l'ennemi n'était que l'ennemi, les traîtres n'étaient que des traîtres, les alliés restaient les alliés...
DE GAULLE, L'Appel, 1954, p. 530.
SYNT. Antidote de la mièvrerie, de l'amertume, du virus romantique, de l'amour; — à l'indifférence, à la misère; — contre l'uniformité, contre l'ennui.
Emploi adj., rare :
7. ... dis-moi donc, cher ami Éryrimaque (...) connais-tu point, parmi tant de substances actives et efficientes (...) dans l'arsenal de la pharmacopée, dis-moi donc, connais-tu point quelque remède spécifique, ou quelque corps exactement antidote, pour ce mal d'entre les maux, ce poison des poisons (...), l'ennui de vivre?
VALÉRY, Eupalinos ou l'Architecte, 1923, p. 34.
DÉR. Antidotisme, subst. masc., méd. ,,Action neutralisante exercée par certaines substances envers les substances toxiques susceptibles d'engendrer des symptômes indésirables.`` (Méd. Biol. t. 1 1970). L'antidotisme de la magnésie (Nouv. Lar. ill.). 1re attest. 1865 (LITTRÉ-ROBIN); antidote, suff. -isme.
PRONONC. :[]. Enq. ://. Dér. Antidotisme. Seule transcription ds LITTRÉ : an-ti-do-ti-sm'.
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca mil. XIIIe s. [date du ms] subst. antidot emploi métaph. (Enéas, éd. SALVERDA DE GRAVE, 8228 var. des mss Defhi, mil. XIIIe-fin XIVe s., [le ms. A, fin XIIe-début XIIIe portant le terme plus général oignement] : Que as tu fait de l'antidot [:mot] Que soleies jadis porter A tes males dolors saner); forme antidot encore au XVIe s. (HUG.); 1426 antidote méd.-pharm. (O. de la Haye ds DG); av. 1674 fig. (BOILEAU, trad. du Traité du sublime de Longin, c. 14 ds Dict. hist. Ac. fr., t. 3, p. 283b : Demosthène ... fait entrer dans l'ame de ses auditeurs comme une espèce de contre-poison et d'antidote, qui en chasse toutes les mauvaises impressions).
Empr. au lat. antidotum, attesté au sens propre (contre le poison) dep. CELSE, 5, 23 ds TLL s.v., 168, 75; (contre les maladies, synon. de remède) dep. IVe s. SPARTIANUS, Hadr., 23, 16, ibid., 169, 11; fig. « ce qui sert à résister contre » (SUÉTONE, Cal., 29, ibid., 169, 3).
STAT. — Fréq. abs. littér. :66.
BBG. — ALEX. 1768. — BOUILLET 1859. — DUVAL 1959. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — GUIZOT 1864. — Lar. méd. 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865 (et s.v. antidotisme). — Méd. 1966. — Méd. Biol. t. 1 1970 (et s.v. antidotisme). — NOTER-LÉC. 1912. — NYSTEN 1824. — PRIVAT-FOC. 1870. — UV.-CHAPMAN 1956. — VIEILL. 1970.

antidote [ɑ̃tidɔt] n. m.
ÉTYM. Mil. XIIIe; du lat. antidotum.
1 Méd. et cour. Substance que l'on administre à quelqu'un pour prévenir ou neutraliser les effets d'un poison, d'un venin, d'un virus. Contrepoison, alexipharmaque.
1 (…) il écorchait un renard pour antidote et contrepoison.
Rabelais, le Tiers Livre, 44.
2 Ce sang était la base du fameux antidote de Mithridate.
Buffon, Hist. nat. des animaux, le Canard.
3 Il s'agit seulement d'administrer quelque puissant antidote. Quel est le poison ?
Flaubert, Mme Bovary, III, VIII.
tableau Noms de remèdes.
2 Fig. Remède contre un mal moral. || Un antidote contre l'ennui. Dérivatif, préservatif. || Les chansons sont des antidotes contre l'ennui, contre la mauvaise humeur. || Chercher un antidote à l'indifférence, au souci; un antidote de l'indifférence, du souci.
4 L'air, les raisins, le vin des bords de la Garonne et l'humeur des Gascons sont d'excellents antidotes contre la mélancolie.
Montesquieu, Correspondance, in Littré.
5 Si quelque livre de moi vous déconcerte, relisez-le; sous le venin apparent, j'eus soin de cacher l'antidote : chacun d'eux ne trouble point tant qu'il n'avertit.
Gide, Journal, 18 avr. 1928.
Adj. (rare). || « Quelque remède spécifique, ou quelque corps, exactement antidote, pour (…) l'ennui de vivre » (Valéry, in T. L. F.).
DÉR. Antidotique, antidotisme.

Encyclopédie Universelle. 2012.