aviver [ avive ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Rendre plus vif, plus ardent ou plus éclatant. ⇒ animer. Aviver le feu. ⇒ activer, attiser. « L'Arabe avivait les braises en soufflant » (Duhamel). Aviver le teint. Aviver l'éclat, le faire ressortir. ⇒ rehausser. « L'amour avive l'éclat de ses couleurs [du paon] » (Renard). — P. p. adj. Feu avivé, rendu plus vif.
2 ♦ (Abstrait) Rendre plus vif, plus fort. ⇒ exciter; échauffer, exalter. Aviver une blessure, une douleur, des regrets. ⇒ augmenter, irriter. Aviver une querelle. ⇒ attiser, envenimer, ranimer, réveiller. « Tout avivait, irritait sa tendresse » (France). « Mon désir de connaissance n'en était pas apaisé, mais avivé » (Duhamel). Aviver un souvenir.
3 ♦ (1838) Méd. Aviver une plaie (⇒ avivement) . — P. p. adj. Blessure avivée, mise à vif.
4 ♦ Techn. Aviver une taille, lui donner plus de brillant (en gravure). Aviver une poutre, la tailler à vive arête.
⊗ CONTR. Amortir; adoucir, apaiser, calmer, éteindre, ternir.
● aviver verbe transitif (de vif) Donner de la force à quelque chose ; raviver : Un vent violent avivait l'incendie. Donner de l'éclat à quelque chose, à une couleur : Une brusque montée de sang avive ses joues. Donner du brillant à un marbre, à une pierre polie ou à une pièce métallique. Rendre quelque chose plus vif, plus aigu, plus violent ; raviver : Aviver le désir de quelqu'un, une querelle. Scier du bois pour obtenir des avivés. Mettre à nu les portions saines d'une plaie, en faisant disparaître les parties malades. ● aviver (synonymes) verbe transitif (de vif) Donner de la force à quelque chose ; raviver
Synonymes :
- activer
- attiser
Contraires :
- éteindre
Donner de l'éclat à quelque chose, à une couleur
Synonymes :
- colorer
- raviver
Contraires :
- adoucir
- amortir
- atténuer
- tamiser
- ternir
Rendre quelque chose plus vif, plus aigu, plus violent ; raviver
Synonymes :
- ranimer
- réveiller
Contraires :
- apaiser
- cal-mer
- effacer
- modérer
aviver
v. tr.
d1./d Rendre plus vif. Aviver le feu. Syn. attiser.
d2./d Donner de l'éclat à. Aviver une couleur, le teint. Syn. rehausser. Ant. ternir.
d3./d Fig. Exciter, irriter. Aviver une querelle, une jalousie.
d4./d CHIR Aviver une plaie, en mettre les parties saines à vif.
⇒AVIVER, verbe trans.
I.— Généralement
A.— [Le compl. désigne un obj. ou un inanimé concr.] Rendre plus vif, donner plus d'éclat :
• 1. Une lueur diamantée luisait dans ses yeux, allumés par une couche de fard posée sous la paupière. Le carmin avivait ses lèvres, et ses jupes toutes neuves, faites avec les taffetas donnés par le marquis, se lustraient aux cassures de frissons subits, et semblaient secouer des étincelles.
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 111.
• 2. [Dans les dessins de Le Sidaner] chaque indication est un sentiment traduit, et que rehausse, avive et transfigure soudain une légère teinte d'aquarelle insinuée avec un goût sans défaut.
C. MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, p. 253.
• 3. — Et les bouts noirs et blancs de ses oreilles frémissent quand un bruit étranger aux rumeurs coutumières de la forêt heurte ses notes discordantes au concert monotone qui berce son sommeil, quand un silence plus prolongé suspend les mille voix paisibles de l'harmonie sur laquelle se brode sa quiétude ou quand une soleillée plus ardente, répandant sur cette ombre une douche chaude de lumière, avive les verts ardents des feuilles de ronces et viole la nuit de sa retraite malgré le bouclier vigoureux des pousses virides.
PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, p. 127.
Rem. BESCH. 1845 observe que le mot est peu usité en ce sens; DUB. précise que l'usage contemporain préfère raviver. Ce dernier mot suppose cependant, en rigueur de sens, que la vivacité avait été perdue.
— Emploi pronom. [Le suj. désigne un obj. ou un inanimé concr.] S'aviver (de qqc.). Devenir plus vif :
• 4. L'état de rêve antérieur émoussait la douleur; on voyait trouble, on sentait peu; à présent la vue est nette, on n'échappe à rien, on saigne de tout. La plaie s'avive. La douleur s'accentue de tous les détails qu'on aperçoit. On revoit tout dans le souvenir. Tout retrouver, c'est tout regretter. Il y a dans ce retour au réel toutes sortes d'arrière-goûts amers. On est mieux, et pire. C'est ce qu'éprouvait Lethierry. Il souffrait plus distinctement.
HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, p. 401.
• 5. Oh! Il y avait surtout le papillon « citron aurore »! (...). Il était dans une vitrine du fond; ses deux nuances si fraîches et si étranges, comme celle d'une peinture de Chine, d'une robe de fée, s'avivaient l'une par l'autre, formaient un ensemble lumineux quand venait le crépuscule gris et quand déjà les autres papillons ses voisins paraissaient ne plus être que de vilaines petites chauves-souris noirâtres.
LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, p. 229.
• 6. Quand Prinet tire sur sa cigarette, la braise en s'avivant l'éclaire. Une seconde sortent de la nuit les longues mains sèches, le beau visage sévère et faible, la fatigue tragique sous le casque, moins tragique pourtant que ce matin, quand Alban l'a vu, épuisé, qui dormait en plein jour.
MONTHERLANT, Le Songe, 1922, p. 109.
• 7. Le jour extérieur, dont la clarté s'avive encore des scintillements de la Seine, passe par-dessus les volets mal ajustés et les doubles rideaux, met au plafond une large bande blanche qui ressemble à un tremblement de pierreries, et envoie vers la tête du lit un reflet.
ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, p. 36.
B.— Emplois spéc.
1. [Le résultat recherché est un accroissement de vie] CHIR. Aviver une plaie, les lèvres d'une peau, un tissu. Exciser les bords d'une plaie pour favoriser une suture ou la surface d'un tissu pour favoriser l'accolement avec un autre tissu.
2. [Le résultat recherché concerne la couleur ou l'éclat d'un obj.]
a) GRAV.-SCULPT. Aviver une taille. Lui donner plus de brillant en la creusant avec un burin ou un autre outil aigu. Aviver une statue, une pierre, un marbre. Leur donner plus d'éclat, de poli.
b) PEINT.-DÉCORATION. Aviver un tableau. Rendre ses couleurs plus fraîches, plus éclatantes par un traitement approprié.
c) TECHNOL. Travail et art du métal. Aviver un métal.
♦ BIJOUT. Aviver l'or, l'argent. Leur donner leur dernier poli avec du rouge d'Angleterre ou de la pierre ponce.
♦ MÉTALL. Polir une plaque de métal par « grattage » sur un disque abrasif en vue du dépôt électrolytique :
• 8. Un second grattage de la plaque de cuivre rouge pour obtenir le plaqué d'argent avive la surface, et la planche est prête à recevoir la feuille d'argent.
M. GASNIER, Dépôts métalliques directs et indirects, 1927, p. 137.
♦ MIROITERIE. Aviver une feuille d'étain. La frotter légèrement avec du mercure.
d) TEINTURERIE. Aviver le coton. Lui donner de l'éclat par un traitement chimique approprié après son passage à la garance (cf. avivage C).
3. [Le résultat recherché est un accroissement du tranchant, de l'aigu]
a) GRAV.-SCULPT. Aviver les arêtes d'une pierre. Les retoucher lorsqu'elles ont pu être légèrement épaufrées par le frottement d'un objet quelconque (d'apr. NOËL 1968).
b) MENUIS. Aviver une poutre. La tailler à vive arête.
II.— Au fig. [L'obj. désigne une disposition phys. ou mor., une idée, une sensation, un sentiment] Synon. aiguiser, émousser, exciter :
• 9. Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,
L'Espoir dont l'éperon avivait [pour attisait] ton ardeur,
Ne veut plus t'enfourcher! ...
BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, Variante, 1857-61, p. 445.
• 10. ... et cela se voit bien au théâtre, où la langue de la comédie continue de demeurer réfractaire aux hardies tentatives des stylistes nouveaux. Ces derniers en arrivent alors à écrire, non plus dans le but de communiquer leurs pensées, mais à la seule fin d'exciter et d'aviver en eux un certain nombre de sensations qu'ils savent inaccessibles au plus grand nombre.
P. BOURGET, Nouv. Essais de psychol. contemp., 1885, p. 196.
• 11. Je dois également à ma mère un ardent désir, un besoin de me rendre utile, et si déjà ce désir existait naturellement en moi, sommeillant, elle sut l'éveiller, l'aviver sans cesse.
GIDE, Geneviève, 1936, p. 1351.
— Emploi pronom. :
• 12. La sentence de Diderot est absurde qui dit : « Il n'y a que le méchant qui soit seul. » Non, « L'amour-propre, principe de toute méchanceté, s'avive et s'exalte dans la société qui l'a fait naître et meurt faute d'aliment dans la solitude. »
GUÉHENNO, Jean-Jacques, Grandeur et misère d'un esprit, 1952, p. 307.
Rem. On rencontre dans la docum. l'emploi fig. de la forme adj. en -ant : ,,Excitation nerveuse plus forte, plus pénétrante qu'autrefois, plus avivante du travail littéraire`` (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1868, p. 455). Absent des dict. consultés.
DÉR. Aviveur, euse, subst. a) Métall. Aviveur sur métaux. ,,Polisseur sur métaux qualifié`` (Mét. 1955). b) Teint. ,,Ouvrier chargé de faire bouillir les objets teints dans une solution de sel d'alun destinée à rendre plus vive leur couleur`` (Mét. 1955). (1955, Mét.; suff. -eur).
PRONONC. :[avive], j'avive []. Demi-longueur chez PASSY 1914 pour [avive].
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca 1121-22 intrans. « s'animer » (St Brandan, éd. Suchier, 970 ds T.-L. : Les tempestes aviverent), seulement en a.fr. et m.fr.; 1160-70 trans. au fig. « exciter, animer » (WACE, Rou, 2e p., 1357 ds GDF. Compl. : La geste est grande e lunge e grieve a translater, Mais l'um me purreit bien mun enging aviver); 1225-30 au propre « rendre plus vif » (G. DE LORRIS, Rose, 2356, ibid. : Aviveras le feu ardent); fin XIIe-début XIIIe s. pronom. « s'animer » (Brut, Ms. Munich, 1723, Vollm. ds GDF. : Cum plus cumbatent, plus s'avivent Et del ferir forment estrivent); 1392 trans. technol. « nettoyer pour rendre plus propre à la dorure » (Lille, ap. La Fons. ds GDF. Compl. : Vif argent pour aviver et dorer vaissielle); 1723 id. « donner de l'éclat à une couleur » (J. SAVARY DES BRUSLONS, Dict. univ. de comm. : Aviver une couleur. Terme de teinturier. C'est la rendre plus vive, plus éclatante, plus brillante, en la passant, lorsqu'elle est teinte, et bien lavée, sur de l'eau tiède mêlée de quelques ingrédiens); 1865 chir. (LITTRÉ-ROBIN : Aviver [...] En chirurgie, aviver les bords d'une cicatrice, d'une plaie, ou un tissu [en it. dans le texte], mettre à nu la portion saine et vasculaire de ces parties en enlevant leur surface déjà cicatrisée, couverte de matières gangréneuses ou de productions morbides nuisibles).
STAT. — Fréq. abs. littér. : Aviver. 186. Avivant. 15.
BBG. — BARB.-CAD. 1963. — CHABAT t. 1 1875. — CHESN. 1857. — Encyclop. méthod. Mécan. t. 2 1783; t. 3 1784. — Forest. 1946. — JOSSIER 1881. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Mét. 1955 (s.v. aviveur). — Mots rares 1965. — NOËL 1968. — PIERREH. 1926 (s.v. aviveur).
aviver [avive] v. tr.
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1 Rendre plus vif, plus ardent ou plus éclatant. ⇒ Animer. || Aviver le feu. ⇒ Activer, attiser. || Aviver le teint. || Aviver l'éclat de qqch., le faire ressortir. ⇒ Accentuer, rehausser. — (1723). Techn. || Aviver une couleur.
1 Les clartés des candélabres avivaient le fard de ses joues, l'or de ses vêtements, la blancheur de sa peau (…)
Flaubert, Salammbô, X.
2 Les cheveux blancs, drus et courts, avivaient son œil sous d'épais sourcils gris.
Maupassant, Fort comme la mort.
3 Madame de B., les roses de sa chair avivées par la course (…)
France, l'Anneau d'améthyste, p. 56.
4 Les pêchers formaient des bouquets d'une blancheur avivée de rose.
France, le Petit Pierre, XXX, p. 211.
5 L'amour avive l'éclat de ses couleurs et son aigrette (du paon) tremble comme une lyre.
J. Renard, Histoires naturelles, p. 21.
♦ Aviver un tableau, en rendre les couleurs plus vives (→ aussi le sens 4., technique).
2 (Abstrait). Rendre plus vif, plus fort. || Aviver une blessure, une douleur, des regrets. ⇒ Augmenter, irriter. || Aviver une querelle. ⇒ Allumer, attiser, envenimer, ranimer, réveiller (→ Jeter de l'huile sur le feu). || Aviver un souvenir, les idées (⇒ Exciter, exalter).
6 Aviver la querelle de la robe contre l'épée (…)
d'Aubigné, Lettres, I, 572.
7 La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées (…)
Rousseau, les Confessions, IV.
8 Charles la supposait affligée et il se contraignait à ne rien dire, pour ne pas aviver cette douleur qui l'attendrissait (…)
Flaubert, Mme Bovary, IV, II.
9 (…) le besoin d'oublier, un reste de peur, tout avivait, irritait sa tendresse.
France, le Lys rouge, p. 255.
10 (…) en lui la jalousie était une torture physique, une plaie avivée, élargie par toutes les tenailles de l'imagination.
France, le Lys rouge, p. 392.
11 La femme est faite pour donner la vie, non pour l'ôter, pour pacifier les querelles, non pour les attiser, panser les plaies, non pour les aviver.
Léon Daudet, la Femme et l'Amour, V, p. 102.
12 Je me la rappelle, entre plusieurs, parce que les événements en ont bien souvent, depuis, du moins à mon égard, avivé le souvenir.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, 9.
13 Mon désir de connaissance n'en était pas apaisé, mais avivé.
G. Duhamel, le Temps de la recherche, VII, p. 91.
14 (…) tout ce qu'il y a en nous d'idées, de sentiments, se réveille et s'avive comme la flamme du punch que l'on agite.
Loti, Aziyadé, III, 40.
3 (1838, Journal de méd. et de chir. pratique, in D. D. L.). || Aviver une plaie (⇒ Avivement).
4 (1392). Techn. Donner un aspect plus brillant, plus poli. || Aviver un métal, l'or, l'argent (en bijouterie). || Aviver le bronze, le gratter avant de le dorer. || Aviver une taille, lui donner plus de brillant (en gravure). — Aviver l'étain (miroiterie).
5 Techn. Rendre plus vif, plus aigu. || Aviver les arêtes d'une pierre. || Aviver une poutre, la tailler à arêtes vives.
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avivé, ée p. p. adj.
ÉTYM. (1907).
♦ Rendu plus vif. || Feu avivé. — Mis à vif. || Plaie, blessure, douleur avivée.
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CONTR. Amortir, adoucir, apaiser, calmer, effacer, éteindre, modérer, oblitérer, ternir.
DÉR. Avivage, avivé, avivement, avivoir.
COMP. Raviver.
Encyclopédie Universelle. 2012.