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avouer

avouer [ avwe ] v. tr. <conjug. : 1>
avoer 1155; lat. advocare « appeler auprès de soi »
I
1Anciennt Reconnaître pour seigneur celui dont on tenait un fief. aveu .
2Littér. Reconnaître pour sien. Avouer pour fils, pour sœur. « Tout honnête homme doit avouer les livres qu'il publie » (Rousseau).
3Littér. Avouer qqch. : reconnaître comme valable. ⇒ approuver, ratifier. Ce sont des principes que la morale peut avouer.
II
1Cour. Reconnaître qu'une chose est ou n'est pas; reconnaître pour vrai (en général avec une certaine difficulté : honte, pudeur). accorder, admettre, concéder, convenir, déclarer, 1. dire, reconnaître. J'avoue qu'il a raison. Il faut avouer que c'est bien difficile. « Je suis âne, il est vrai, j'en conviens, je l'avoue » (La Fontaine). « Ce spectacle me laissa froid, je l'avoue » (A. Daudet). Je vous avoue mon ignorance, que je l'ignore. « Il faut bien avouer que cette remontée de l'Oubangui est désespérément monotone » (A. Gide). Il avoua s'être grossièrement trompé, l'avoir mal jugé.
Reconnaître (une chose considérée comme blâmable) après avoir tenté de dissimuler. Avouer une faute, un tort, une faiblesse, un péché, un crime. confesser. « Les hommes avouent volontiers la cruauté, la colère, l'avarice même, mais jamais la lâcheté » (France). P. p. adj. Loc. prov. Faute avouée est à moitié pardonnée.
2Absolt Faire des aveux. L'assassin a avoué. Le voleur a fini par avouer (cf. Manger le morceau, vider son sac, se mettre à table). N'avouez jamais.
3 ♦ S'AVOUER (et adj.) :reconnaître qu'on est. S'avouer coupable. s'accuser. S'avouer vaincu.
⊗ CONTR. 1. Cacher, désavouer, dissimuler, nier, taire.

avouer verbe transitif (latin advocare, recourir à) Reconnaître qu'on a fait, pensé quelque chose de mal, de fâcheux, de regrettable : Les suspects arrêtés ont avoué leur crime. Reconnaître quelque chose comme vrai, comme exact : Il a finalement avoué son ignorance.avouer (citations) verbe transitif (latin advocare, recourir à) Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz Montmirail 1613-Paris 1679 […] Il est, à mon sens, d'un plus grand homme de savoir avouer sa faute que de savoir ne pas la faire. Mémoires Talmud On doit avouer ses qualités à voix basse, et ses défauts à haute voix. Talmud, Sota, 32b Avinain mort en1867 N'avouez jamais. Commentaire L'assassin Avinain avait espéré sauver sa tête en avouant son crime ; néanmoins condamné, il prononça ce mot au pied de l'échafaud. ● avouer (homonymes) verbe transitif (latin advocare, recourir à) avoué nom masculinavouer (synonymes) verbe transitif (latin advocare, recourir à) Reconnaître qu'on a fait, pensé quelque chose de mal, de fâcheux...
Contraires :
- cacher
- démentir
- nier
- se défendre de
- taire
Reconnaître quelque chose comme vrai, comme exact
Synonymes :
- admettre
- concéder
- convenir
Contraires :
- contester
- disconvenir

avouer
v.
d1./d v. tr. Confesser, reconnaître. Avouer ses erreurs.
|| (S. comp.) Faire des aveux. Le prévenu a avoué.
d2./d v. Pron. S'avouer (+ adj.): se reconnaître (coupable, fautif, etc.).

⇒AVOUER, verbe trans.
I.— Emploi trans.
A.— [Le suj. désigne une pers.; l'obj. désigne une chose] Reconnaître quelque chose comme vrai. Avouer qqc., avouer que, avouer + inf., ou absol. avouer.
1. Révéler (qqc.).
a) [L'obj. est extérieur au suj.] Révéler quelque chose d'inconnu, de secret, le faire connaître, l'expliquer :
1. Les triplets sont d'un degré de raffinement plus élevé : ils servent surtout à imiter l'inimitable émeraude en interposant un verre de couleur verte entre deux pièces en béryl médiocres (...). Ces procédés ne sont pas prohibés quand ils sont avoués par le vendeur, mais ils ont été mis fréquemment au service d'une imposture.
A. et N. METTA, Les Pierres précieuses, 1960, p. 110.
b) [L'objet désigne un acte, une action, blâmables ou non, accomplis par le suj.] Reconnaître quelque chose; reconnaître, déclarer qu'on est l'auteur de quelque chose. Avouer qqc. (à qqn) :
2. Quand tu lèveras les bras au ciel! Révéler, avouer, et encore avouer, et exhiber tout ce qu'on fait de mal! ... le taire, s'en punir au fond de soi, voilà qui est mieux.
COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, p. 180.
Emploi réciproque :
3. ... les prêtres et plusieurs personnages corrompus qui sont mis en scène y tiennent un langage qui n'est point naturel. Les méchants et les hypocrites, loin de s'avouer mutuellement leurs défauts, ne se les disent pas à eux-mêmes.
DELÉCLUZE, Journal, 1825, p. 258.
Absol. Faire des aveux :
4. — Dans votre intérêt, il serait peut-être préférable d'avouer. Pour ma part j'estime que votre système de dénégations absolues est d'une insigne maladresse.
Et dès lors Crainquebille eût fait des aveux s'il avait su ce qu'il fallait avouer.
A. FRANCE, Crainquebille, 1904, p. 22.
Faire avouer (de force). Obliger à avouer :
5. Ne fais pas l'ignorante, ne m'oblige pas à te faire avouer de force la vérité.
ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, p. 193.
c) Proverbe, avec une coloration relig. Péché (var. faute) avoué(e) est à moitié pardonné(e)
Rem. Attesté ds Ac. 1932, QUILLET 1965 et cf. G. SAND, Histoire de ma vie, 1855, t. 4, p. 214.
2. Admettre (qqc.).
a) [L'obj. est un subst. abstr. interne au suj., une composante de sa personnalité] Admettre ce que l'on est, admettre ses imperfections et parfois, les révéler; révéler un sentiment que l'on éprouve. Avouer son amour :
6. Il m'avoua qu'il était juif, bâtard, et sexuellement maniaque...
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 300.
b) Reconnaître à quelque chose certaines qualités :
7. ... je me défie d'une esthétique qui distingue si résolument la beauté de la perfection. Mais ces caractères dont l'absence empêche M. Brunetière de reconnaître belle une œuvre moderne qu'il avoue parfaite, ne sont-ce point précisément ceux qui sont communs aux œuvres les plus admirées du XVIIe siècle?
LEMAITRE, Les Contemporains, 1885, p. 237.
c) [L'obj. est abstr. et désigne un point de doctrine, de morale] Donner son adhésion à (qqc.) :
8. En examinant la distribution générale des animaux telle que je l'ai présentée dans l'article précédent, et dont l'ensemble est unanimement avoué des zoologistes, qui ne contestent que sur les limites de certaines classes, je remarque un fait bien évident, et qui, seul, seroit déjà décisif pour mon objet; le voici...
LAMARCK, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 137.
d) Sens affaibli. [Formules conventionnelles, en incise ou parenthèse de style] Je l'avoue, avouons-le, il faut l'avouer, il faut avouer que. Concéder quelque chose; donner son opinion :
9. Aujourd'hui, dans le plus modeste foyer, on peut tenir captifs tous les génies musicaux des siècles passés et de la période présente. Les plus grands orchestres du monde, les virtuoses les plus célèbres, les chanteurs les plus émouvants sont là, enfermés dans un meuble et prêts à livrer, à toute réquisition, le meilleur d'eux-mêmes. Au point de vue de la culture musicale universelle, c'est, on l'avouera, un progrès dont il est inutile de souligner l'importance.
Arts et litt. dans la société contemp., t. 1, 1935, p. 8807.
3. Au fig.
a) [Le suj. désigne une chose concr. : l'objet désigne une chose; et absol.] Qqc. avoue (qqc.). Révéler, être l'indice de :
10. Son attitude vaincue [de la chatte], les coins tirés et pâlis de sa lèvre gris-pervenche avouaient une nuit de veille misérable.
COLETTE, La Chatte, 1933, p. 65.
b) [Le suj. est abstr.; l'obj. souvent abstr. désigne un point de doctrine, de morale] Être conforme à :
11. La bastonnade, en général, étoit, chez les romains, une peine avouée par la loi; mais nul homme non militaire ne pouvoit être frappé avec la vigne, et nul autre bois que celui de la vigne ne pouvoit servir pour frapper un militaire.
J. DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, 1821, p. 11.
B.— [Le suj. désigne une pers.] Reconnaître comme sien
1. [L'obj. désigne une pers.] Qqn avoue qqn.
a) Convenir des liens ou des relations que l'on a avec quelqu'un. Avouer un enfant, avouer pour fils, pour sœur :
12. ... le maître classique qui enseigna l'équitation française à Louis XIII n'aurait jamais avoué pour son élève ce chevaucheur furieux...
A. FRANCE, La Vie littéraire, t. 1, 1888, p. 135.
b) DR. FÉOD. Reconnaître pour seigneur, pour protecteur.
Rem. Attesté ds Lar. 19e, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., DG, ROB.
P. ext. Reconnaître quelqu'un (ou qqc.) comme supérieur; reconnaître la supériorité ou la suprématie de quelqu'un (ou de qqc.) : Dieu, l'argent considérés comme êtres supérieurs :
13. ... moi-même ai-je toujours volontiers reconnu les bienfaits reçus, et avoué mes bienfaiteurs? Il déplaît à l'homme d'être inférieur, et toute obligation nous met dans cet état subalterne...
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 101.
c) Vieilli. Qqn avoue qqn, qqn avoue qqn de qqc. Approuver, ratifier les actes de quelqu'un; prendre la responsabilité de ce qui a été fait par quelqu'un :
14. ... le roi, sur le conseil du cardinal de Richelieu, le croit [Rohan] très-propre à ses affaires en ces contrées [les Grisons], à cause des qualités mixtes et variées qu'il possède, négociateur, capitaine, très en renom à l'étranger, pouvant agir comme de lui-même et n'être avoué que lorsqu'il en serait temps.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 12, 1851-62, p. 343.
2. [L'obj. désigne une chose] Qqn avoue qqc.
a) Reconnaître être l'auteur de quelque chose. Avouer un écrit, un ouvrage :
15. Pendant que Beyle disait à Duvergier qu'il avait eu raison, et que le baron de Stendhal n'avouait ni ne désavouait formellement l'écrit, les rires devinrent universels...
DELÉCLUZE, Journal, 1824, p. 30.
Proverbial et fig. Avouer la dette. Reconnaître qu'on a tort
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe siècle.
b) Autoriser quelque chose, le confirmer, le ratifier :
16. Dévotions populaires.
Nous quittons les harmonies physiques des monumens religieux et des scènes de la nature, pour entrer dans les harmonies morales du christianisme. Il faut placer au premier rang ces dévotions populaires, qui consistent en de certaines croyances et de certains rites pratiqués par la foule, sans être ni avoués, ni absolument proscrits par l'église. Ce ne sont, en effet, que des harmonies de la religion et de la nature.
CHATEAUBRIAND, Génie du christianisme, t. 2, 1803, p. 163.
SYNT. Avouer un besoin, un (des) crime (s), (son) un embarras, une (des) faiblesse(s), une (des) faute(s), la (sa) (avec) honte, (son) l'ignorance, (son) l'impuissance, un (des) manque(s), un sentiment, des torts, la vérité; courage, honte d'avouer; avouer franchement, hautement, humblement, ingénument, naïvement, nettement, publiquement, sincèrement, volontiers; avouer comprendre, savoir, contraint, forcé, obligé d'avouer; consentir, forcer, hésiter, obliger à avouer; craindre, refuser, rougir d'avouer; devoir, falloir (il faut), oser avouer.
II.— Emploi pronom.
A.— Pronom. passif [Le suj. désigne une chose] Être avoué, admis, reconnu (par qqn); être révélé (par qqn). Qqc. s'avoue (cf. I A 1, 2) :
17. EDMOND. — Ah! n'outragez pas un pareil nom! L'amitié s'avoue et se proclame, elle ne se cache pas, elle ne conspire pas! Elle ne rougit pas de se montrer! Car la véritable amitié n'existe que pour de louables actions!
SCRIBE, La Camaraderie, 1837, II, 7, p. 281.
Se révéler, être révélé (cf. I A 3; à l'actif, le suj. désigne un inanimé) :
18. C'est la sortie des bureaux : des civils de tous les genres et de tous les âges, et des militaires vieux et jeunes qui, de loin, sont habillés à peu près comme nous... Mais, de près, s'avoue leur identité de cachés et de déserteurs de la guerre à travers leurs déguisements de soldats et leurs brisques.
BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 328.
B.— Pronom. réfl. S'avouer qqc.
1. [Le suj. désigne un animé ou un inanimé personnifié] S'avouer + adj., s'avouer + subst., s'avouer que. Avouer quelque chose à soi-même, admettre quelque chose :
19. ... tant qu'elles voltigeaient autour de mes oreilles, mes belles anglaises lui [à ma mère] avaient permis de refuser l'évidence de ma laideur. Déjà, pourtant, mon œil droit entrait dans le crépuscule. Il fallut qu'elle s'avouât la vérité.
SARTRE, Les Mots, 1964, p. 85.
2. [Le suj. désigne une pers.] S'avouer + adj., s'avouer + subst. S'avouer qqc. Se reconnaître tel vis à vis des autres, s'accuser de quelque chose :
20. Il s'agissait d'un nommé Jean Prost, assassiné. Sa mère, ayant pris soupçon du maître du logis où il demeurait, ... l'avait dénoncé, et il s'en était suivi pour l'accusé la question ordinaire et extraordinaire; mais, quelque temps après, deux voleurs, arrêtés pour d'autres crimes, s'étaient avoués les assassins de Prost.
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 69.
C.— Rare. S'avouer de qqn. S'autoriser de quelqu'un, se réclamer de lui, en appeler à son témoignage.
Rem. Attesté ds les dict. gén. du XIXe s. ainsi que ds QUILLET 1965.
PRONONC. :[avwe], j'avoue []. Enq. :/avu/ (il) avoue.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) 1160-74 dr. féod. avoer « reconnaître pour seigneur celui dont on tient un fief » (WACE, Rou II, 3731 ds KELLER, p. 240 : Tu es sis liges hom si nel vols avoer; Ne pur ceo s'il est juefne nel deis mie aviler); b) 1204 « reconnaître pour sien » (RECLUS DE MOLLIENS, Charité, éd. Van Hamel, 218, 4 ds T.-L.); c) 1363 pronom. « déclarer, reconnaître » (Arch. Nord., B 11265, fol. 4 v° ds IGLF Techn.); d) 1387 « reconnaître comme valable, approuver (une chose) » (FROISSART, Chron., I, II, c. 143 ds Dict. hist. Ac. fr., t. 4, p. 762); (une pers.) (ID., 61, ibid., p. 760); 2. 1580-92 « confesser, reconnaître qu'une chose est ou n'est pas » (MONTAIGNE, Essais, III, 5, ibid., p. 758 : La pire de mes actions et conditions ne me semble pas si laide, comme je trouve laid et lasche de ne l'oser advouer); 1738 absol. (PIRON, La Métromanie, V, II, ibid., p. 763).
Empr. au lat. « convoquer » (PLAUTE, Amph. 1128 ds TLL s.v., 893, 8); à l'époque impériale, « avoir recours à qqn comme avocat, comme défenseur » (SÉNÈQUE, Dial., 10, 7, 7, ibid., 894, 24); d'où lat. médiév., sens 1 a (1164, Const. Clarend. c. 9, STUBBS, Sel. ch., p. 166 ds NIERM.), 1 c « reconnaître » (1296, GUILLAUME DE NANGIS, Chron. ds DU CANGE, t. 1, 103a, s.v. advocare 3), 1 d « approuver, cautionner (qqn) » (1374, Reconnaissance de Vedastus Raquestor, Cartulaire de St Bertin [Pas-de-Calais], ibid., 103c). Le vocalisme des formes médiév. fait difficulté, les textes ayant, au lieu des formes attendues advocat, avuee etc. des formes comme avoe, avoue, aveue, qui supposent des formes latines avec o accentué fermé (cf. l'évolution normale pour le verbe (jur.) lo(u)er (lieu, luee) < ) le fait que les formes non diphtonguées l'emportent nettement sur les formes diphtonguées laisse supposer une influence précoce du lat. médiév. jur., et prob. du subst. avo(u)é. (Cf. O. BLOCH, Notes étymol. et lexicales ds R. Ling. rom., t. 11, pp. 321-23).
STAT. — Fréq. abs. littér. :8 142. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 11 227, b) 10 669; XXe s. : a) 11 916, b) 12 162.
BBG. — BLOCH (O.). Notes étymol. et lexicol. R. Ling. rom. 1935, t. 11, pp. 321-323. — BRUANT 1901. — Canada 1930. — DUPIN-LAB. 1846. — LE ROUX 1752. — PIERREH. Suppl. 1926.

avouer [avwe] v. tr.
ÉTYM. 1155, avoer; du lat. advocare « appeler auprès de soi ».
———
I
1 Anciennt. Reconnaître pour seigneur (celui dont on tenait un fief). Aveu.
2 Littér. Reconnaître pour sien.Avouer (qqn) pour. || « Avouer quelqu'un pour fils, pour sœur » (Académie).(Sans compl. en pour). → ci-dessous, cit. 2, 5. || Avouer un enfant. || Avouer un écrit.
1 Ils l'avaient avoué pour Seigneur et maître, et lui avaient obligé leur foi.
Calvin, Institution de la religion chrétienne, XI.
2 Nous devons reconnaître pour membres de l'Église, tous ceux qui (…) avouent un même Dieu, et un même Christ avec nous.
Calvin, Institution de la religion chrétienne, IV.
3 Mon père ne peut plus l'avouer pour sa fille.
Corneille, Horace, IV, 6.
4 Voudra-t-il avouer pour épouse une fille
Qu'il verra sans appui de biens et de famille ?
Molière, le Dépit amoureux, IV, 1.
5 Tout honnête homme doit avouer les livres qu'il publie.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Préface de la 1re éd.
3 Littér. || Avouer qqch., reconnaître comme valable. Approuver, ratifier. || « Ce sont des principes que la morale peut avouer » (Académie).
6 Les dieux n'avoueront point un combat plein de crimes.
Corneille, Horace, III, 2.
4 Littér. || Avouer qqn de, approuver ses actes, s'en porter garant.
6.1 Voisin, reprit-elle, prenez-en cent pièces d'or : c'est beaucoup. Je ne sais même si mon mari m'avouera.
A. Galland, les Mille et une Nuits, t. III, p. 251.
Vx. || Avouer qqn de qqch., prendre la responsabilité de ce qu'il a fait, le couvrir de son autorité. || « Je l'avouerai de tout ce qu'il fera, en tout ce qu'il fera » (Académie).Passif. || Être avoué, bien avoué (par qqn) de…
7 Vous serez bien avoué de tout ce que vous ferez.
Mme de Sévigné, 1002, 9 nov. 1686.
8 Monterey, sans être avoué du Conseil d'Espagne, renforça l'armée du prince d'Orange (…)
Voltaire, le Siècle de Louis XIV, 11.
9 Parle, écris, je t'avouerai de tout, pourvu que tu m'aides à sortir de cette botte (l'Italie)…
P.-L. Courier, Lettres, I, 164.
———
II Cour.
1 Reconnaître (qu'une chose est ou n'est pas); reconnaître pour vrai (en général avec une certaine difficulté : honte, pudeur). Accorder, admettre, concéder, convenir, déclarer, dire, reconnaître. || J'avoue qu'il a raison. || Il faut avouer que c'est bien difficile. || Je dois avouer que j'avais tort.(En incise). || C'est, on l'avouera, un succès remarquable.Avouer qqch. || Je vous avoue mon ignorance.Avouer et inf. Il avoua n'être pas de taille, s'être grossièrement trompé.
10 Je l'avoue, il est vrai, j'étais sans défiance (…)
Mathurin Régnier, Élégies, 3.
11 L'homme est, je vous l'avoue, un méchant animal !
Molière, Tartuffe, V, 6.
12 Il faut vous avouer que vous êtes un homme d'une grande prévention, et que vous voyez les choses avec d'étranges yeux.
Molière, le Malade imaginaire, III, 6.
13 C'est moi qui suis Sosie, et tout Thèbes l'avoue :
Amphitryon jamais n'en eut d'autre que moi.
Molière, Amphitryon, I, 2.
14 Il faut avouer que la religion chrétienne a quelque chose d'étonnant.
Pascal, Pensées, t. III, IX, 615.
15 J'avoue qu'il est besoin d'un long exercice pour s'accoutumer à regarder les choses de ce biais (…)
Descartes, Discours de la méthode, 2.
16 (…) j'avoue franchement que je n'ai pas si mauvaise opinion de moi.
Guez de Balzac, Livre I, Lettre 12.
17 Je suis âne, il est vrai, j'en conviens, je l'avoue (…)
La Fontaine, Fables, III, 1.
18 (Les Français) avouent de bon cœur que les autres peuples sont plus sages, pourvu que l'on convienne qu'ils sont mieux vêtus (…)
Montesquieu, Lettres persanes, 100.
19 Napoléon ne se décide encore ni à rester ni à partir; vaincu dans ce combat d'opiniâtreté, il remet de jour en jour à avouer sa défaite (…)
Ph.-P. Ségur, Hist. de Napoléon, VIII, 11.
20 Ce spectacle me laissa froid, je l'avoue.
A. Daudet, le Petit Chose, p. 6.
20.1 (…) quand un homme de cette sorte avoue une ignorance, c'est pour en tirer vanité (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, t. IV, p. 70.
20.2 (…) il faut bien avouer que cette remontée de l'Oubangui est désespérément monotone.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 710.
Avouer un secret. || Avouer son amour. Confier. || Il, elle n'ose pas avouer son âge.
21 L'homme qui marche est miraculeusement allégé par le jeu des muscles. Il se délie; il s'abandonne (…) Il avouera certainement à la faveur de la marche (…) mille secrets délicats dont il ne soufflerait pas mot dans l'ombre et dans le silence.
G. Duhamel, le Temps de la recherche, X, p. 138.
Pron. passif :
21.1 Mais voilà quatre ans que je patiente et que je souffre ! (…) Un amour comme le nôtre devrait s'avouer à la face du ciel !
Flaubert, Mme Bovary, II, XII.
2 Reconnaître (une chose considérée comme blâmable) après avoir tenté de dissimuler. || Avouer une faute, un tort, une faiblesse, un péché, un crime. Confesser.Avouer que… (dans un contexte analogue). || Elle a avoué qu'elle avait tué.
22 Une femme d'honneur peut avouer sans honte (…)
Corneille, Polyeucte, I, 2 (→ Assaut, cit. 5).
23 Contrainte d'avouer tant de forfaits divers,
Et des crimes peut-être inconnus aux enfers !
Racine, Phèdre, IV, 6.
24 On doit se consoler de ses fautes quand on a la force de les avouer.
La Rochefoucauld, Maximes, 641.
25 Nous n'avouons de petits défauts que pour persuader que nous n'en avons point de grands (…)
La Rochefoucauld, Maximes, 327.
26 Les sentiments les plus naturels sont ceux qu'on avoue avec le plus de répugnance, et la fatuité est un de ces sentiments-là.
Balzac, Gambara, Pl., t. IX, p. 417.
27 (…) les hommes avouent volontiers la cruauté, la colère, l'avarice même, mais jamais la lâcheté, parce que cet aveu les mettrait (…) en danger mortel.
France, Les dieux ont soif, p. 197.
3 Absolt. Faire des aveux, passer aux aveux. || L'assassin a avoué. || Le voleur a fini par avouer. Affaler (s') argot, allonger (s') pop., déboutonner (se), décharger (sa conscience), 1. parler (supra cit. 23). → Manger le morceau, vider son sac, se mettre à table. || Cuisiner qqn pour le faire avouer. || Il a avoué et a dénoncé ses complices.N'avouez jamais.
4 a S'avouer (et adj.) : reconnaître qu'on est. || S'avouer coupable. Accuser (s'). || S'avouer vaincu.
b S'avouer, qqch., reconnaître, admettre (souvent à contrecœur).
28 (…) mes belles anglaises lui avaient permis (à ma mère) de refuser l'évidence de ma laideur. Déjà, pourtant, mon œil droit entrait dans le crépuscule. Il fallut qu'elle s'avouât la vérité.
Sartre, les Mots, p. 85.
29 Un homme est bien fort quand il s'avoue sa faiblesse.
Balzac, la Peau de chagrin, Pl., t. IX, p. 140.
30 Décidément, s'avouait à soi-même M. Nègre, cet homme-là est trop fort pour moi.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, VI, 1.
——————
avoué, ée p. p. adj. et n. m.
(Au sens I). Vx. || Une personne avouée pour… || Des principes avoués.(Au sens II). Mod. || Un secret, un sentiment avoué.Que l'on reconnaît. || Des moyens d'existence avoués. → 2. Moyen, cit. 22. — Un crime avoué. — ☑ Loc. prov. Faute avouée est à moitié pardonnée : reconnaître ses torts est déjà un mérite qui les atténue.
N. m. Ce qui est communément avoué, reconnu.
31 La croyance indistincte, indéfinissable, à je ne sais quoi d'autre, à côté du réel, du quotidien, de l'avoué, m'habita durant nombre d'années (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, p. 27.
CONTR. Cacher, contester, désavouer, disconvenir, dissimuler, nier, taire.
DÉR. Aveu, avouable.
COMP. Désavouer.

Encyclopédie Universelle. 2012.