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bégayer

bégayer [ begeje ] v. intr. <conjug. : 8>
besgoyer 1416; de bègue
1Souffrir de bégaiement ( bègue). Il bégayait sous le coup de l'émotion.
2Fig. S'exprimer d'une manière maladroite, hésitante, confuse. bafouiller, balbutier, bredouiller. Trans. Bégayer une excuse.

bégayer verbe intransitif (de bègue) Être affecté de bégaiement. Parler avec embarras, par suite d'une émotion ou de quelque état anormal : Bégayer de peur.bégayer (difficultés) verbe intransitif (de bègue) Conjugaison Les formes conjuguées du verbe peuvent s'écrire avec un y ou avec un i devant e muet : il bégaie ou il bégaye, il bégaiera ou il bégayera. On écrit plus souvent aujourd'hui il bégaie, il bégaiera. - Attention au i après le y aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous bégayions, (que) vous bégayiez. ● bégayer (synonymes) verbe intransitif (de bègue) Parler avec embarras, par suite d'une émotion ou de quelque...
Synonymes :
- bafouiller
- balbutier
- bredouiller
bégayer verbe transitif Prononcer, dire, exprimer quelque chose de manière confuse, hésitante ; balbutier : Il bégaya quelques excuses.bégayer (difficultés) verbe transitif Conjugaison Les formes conjuguées du verbe peuvent s'écrire avec un y ou avec un i devant e muet : il bégaie ou il bégaye, il bégaiera ou il bégayera. On écrit plus souvent aujourd'hui il bégaie, il bégaiera. - Attention au i après le y aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous bégayions, (que) vous bégayiez. ● bégayer (synonymes) verbe transitif Prononcer, dire, exprimer quelque chose de manière confuse, hésitante ; balbutier
Synonymes :
- balbutier
- bredouiller

bégayer
v. intr. Parler avec une élocution difficile et en répétant certaines syllabes.
|| v. tr. Bégayer des excuses, les exprimer maladroitement en bredouillant.

⇒BÉGAYER, verbe.
I.— Emploi intrans. Parler avec difficulté, en articulant mal les mots, en répétant une syllabe plusieurs fois de suite.
A.— [Quand il s'agit d'un adulte]
1. À la suite d'un défaut naturel de prononciation :
1. Il balbutiait en effet et bégayait dans son enfance. Sa parole ne devint calme et claire que quand le bouillonnement de la jeunesse fut apaisé.
LAMARTINE, Les Confidences, 1849, p. 314.
2. Momentanément, sous le coup d'une émotion soudaine et brutale (surprise, colère, chagrin, peur), de l'ivresse ou par timidité. Dès qu'il a bu trois verres de vin, il commence à bégayer (Ac. 1798-1878, Lar. 19e) :
2. L'inspecteur, c'est le chef suprême devant lequel les adjointes, la directrice même, bégaient et tremblent : ...
FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 168.
3. Il [Léonard] bégayait, sacrait, tempêtait, et entrait dans des colères furibondes, ...
J. et J. THARAUD, La Maîtresse servante, 1911, p. 36.
P. anal.
♦ Être maladroit :
4. ... j'imaginais qu'à droite et à gauche de l'étroite bordure il y avait un précipice et que je devais avancer sans le moindre faux pas. Il n'en fallait pas davantage pour me faire hésiter, bégayer des jambes, trébucher...
G. DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, p. 91.
♦ [En parlant d'une arme à feu] Envoyer un feu nourri, répété :
5. Un guetteur saxon, affolé, cria : « Attaque par liquides enflammés! » Les mitrailleuses boches se mirent à bégayer.
MAUROIS, Les Silences du colonel Bramble, 1918, p. 85.
MAN. [En parlant d'un cheval] Branler la tête pour se dégager du mors (p. anal. avec les mouvements convulsifs de la bouche de celui qui bégaie). Ce cheval bégaie (Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e).
B.— [En parlant d'un petit enfant qui apprend à parler] Qui essaie encore maladroitement d'articuler ses premiers mots. Il ne fait encore que bégayer (Ac. 1798-1878, GUÉRIN 1892).
Par imitation :
6. Avec eux [George et Jeanne] je chancelle, avec eux je bégaie.
HUGO, L'Art d'être grand-père, 1877, p. 36.
Au fig. Débuter à peine, et de ce fait manquer d'assurance, de précision, de brio :
7. ... croyez-vous donc qu'avec vos misérables mots, votre style qui boite et votre imagination qui bégaie, vous parviendrez à rendre une parcelle de ce qui arriva cette nuit-là?
FLAUBERT, Smarh, 1839, p. 96.
8. À cette époque, la France militaire parlait haut en Europe; mais la France littéraire bégayait encore.
HUGO, Le Rhin, 1842, p. 422.
II.— Emploi trans.
A.— [En parlant d'un enfant qui apprend à parler] Cet enfant commence à bégayer quelques mots (Ac. 1835-1932); bégayer une langue étrangère (Lar. 19e, ROB.) :
9. [Le nain]. — (...) le vent est venu joindre à ce concert quelques mots d'une langue que vous appelez l'espagnol, la première que j'aie bégayée...
HUGO, Bug-Jargal, 1826, p. 40.
P. anal. Essayer de former des phrases ou de formuler des idées. Un enfant bégaie ses premières idées (BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, p. 8).
P. ext. Débuter gauchement dans un domaine :
10. Aujourd'hui, le pouvoir engendré par cette Chambre, qui tua une monarchie pour accoucher d'un roi, va bientôt avoir deux ans, il bégaye le gouvernement, et ses doigts débiles veulent déjà tout briser.
BALZAC, Œuvres diverses, t. 2, 1850, p. 512.
Bégayer une science. En maîtriser à peine les rudiments.
B.— P. ext. Dire d'un ton mal assuré. Cet écolier a bégayé sa leçon (Ac. 1835-1932); bégayer un discours, une excuse, une harangue :
11. ... [Bonaparte] fut réduit à se refaire tribun du peuple, à courtiser la faveur des faubourgs, à parodier l'enfance révolutionnaire, à bégayer un vieux langage de liberté qui faisait grimacer ses lèvres, et dont chaque syllabe mettait en colère son épée.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 2, 1848, p. 595.
Au fig. Être maladroit dans la démarche, le raisonnement :
12. Elle bégaya quelques pas sur le sable [Clémence].
QUENEAU, Les Enfants du limon, 1938, p. 36.
Rem. Créations sur le même rad. : a) Bégayeur, euse, subst., néol. d'aut., péj. Bègue. La gloire, cette injuste bégayeuse (BARBEY D'AUREVILLY, 3e memorandum, 1856, p. 50); b) Béguer, verbe intrans., région. (Canada). Bégayer. Il bègue en parlant (Canada 1930); ils bèguent rien que pour se chercher une excuse (G. GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 198); c) Béguibéguer, néol. d'aut. Bredouiller, bégayer. — Couac? béguibégua Chambernac (QUENEAU, Les Enfants du limon, 1938, p. 12).
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[] ou [bege-], (je) bégaye [] ou (je) bégaie []. PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930 et Pt Lar. 1968 transcrivent la 2e syll. de l'inf. avec [] ouvert (cf. aussi NOD. 1844, LITTRÉ et DG); DUB. et Pt ROB. transcrivent la 2e syll. avec [e] fermé (cf. aussi FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841, BESCH. 1845 et FÉL. 1851). WARN. 1968 réserve la prononc. avec [] au lang. soutenu, celle avec [e] au lang. cour. Au sujet de l'harmonisation vocalique à l'inf. cf. GRAMMONT Prononc. 1958, p. 41. Celui-ci relève même la possibilité de prononcer [] pour la forme conjuguée bégaie. 2. Forme graph. — Fait partie des verbes en -ayer. Peut conserver l'y dans toute la conjug. ou remplacer l'y par un i devant un e muet. On écrit indifféremment je bégaye ou je bégaie. Remarquer la présence de l'i après y aux 2 premières pers. du plur. à l'imp. de l'ind. et au prés. du subj. (cf. BESCH. Conjug. 1961, p. 33; cf. aussi Ortho-vert 1966, p. 102; cf. encore FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 33). La majorité des dict. laisse la possibilité de garder y ou de le changer en i devant [] muet. Cependant cf. Lar. 19e : ,,Comme tous les verbes en -ayer, conserve y dans toute la conjug., même avant un e muet.`` Cf. également FÉR. Crit. t. 1 1787 : ,,Il bégaye, et non pas bégaie, au futur, il bégayera, et non pas bégaira.``
ÉTYMOL. ET HIST. — 1416 besgoier « être affecté de bégaiement » (A.N. JJ 169, pièce 447 dans GDF. Compl. : Pour ce que celui prestre estoit moult chargié de vin ou de cidre en besgoiant); av. 1465 begayer (CH. D'ORL., Bal., 88, ibid.); XVIe s. en partic. man. « secouer la bride en branlant la tête » (GASP. DE TAVANNES, Mém., p. 192, ibid.); XVIIe s. trans. (BOILEAU, Épît., IX dans LITTRÉ : Sait d'un air innocent bégayer sa pensée).
Dér. de bègue; suff. a. fr. -oyer (finale -izare, gr. -, devenue en lat. vulg. -idiare), devenu -ayer (NYROP t. 3, § 449).
STAT. — Fréq. abs. littér. :667. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 318, b) 1 078; XXe s. : a) 2 212, b) 655.
BBG. — GIR. t. 2 Nouv. Rem. 1834, p. 16.

bégayer [begeje] v. [CONJUG. payer.]
ÉTYM. Mil. XVe, Charles d'Orléans; besgoier, 1416; de bègue, et -oyer, puis -ayer.
A V. intr.
1 Parler avec difficulté, en articulant mal, en hésitant et en répétant certaines syllabes. Becquer, 3. (régional).REM. Les emplois, surtout anciens, du verbe, sont plus vagues que ceux du substantif bégaiement; ils équivalent souvent à balbutier.
1 Sa langue, en bégayant, d'une façon mignarde,
Me disait (…)
Mathurin Régnier, Élégies, IV.
2 Le nouveau Cicéron, tremblant, décoloré,
Cherche en vain son discours sur sa langue égaré;
(…) Il hésite, il bégaie (…)
Boileau, le Lutrin, VI.
3 (…) Marat, Desmoulins, qui bégayaient ou grasseyaient, ne faisaient guère qu'écrire, parlaient rarement.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., t. I, p. 494.
Spécialt. Parler avec difficulté, en répétant plusieurs fois les syllabes initiales, en interrompant anormalement le débit de la parole. Bégaiement.
3.1 Le père Grandet, comme on voit dans Balzac, bégayait exprès quand il traitait une affaire; c'est un bon moyen de cacher sa propre pensée et de faire sortir celle de l'autre, par la furieuse envie qu'il a bientôt de finir les phrases du bègue.
Alain, Propos, Grandet, 18 févr. 1911.
3.2 Parfois aussi, je bégaye vingt secondes, chaque année une fois au moins. C'est tout ce qui me reste du bégayement d'un ancêtre.
Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 262.
Être affecté de manière permanente ou habituelle de bégaiement, de bégayage. || Les orthophonistes traitent les enfants qui bégaient. Bègue.
2 (Abusif). Articuler sans précision, avec de nombreuses hésitations. || Cet enfant ne fait encore que bégayer. → ci-dessous, le sens 3.
3 Fig. a S'exprimer d'une manière maladroite, hésitante, confuse. Balbutier.
4 Voilà mes faibles pensées; je ne fais que bégayer; mais qu'importe ? je veux bien paraître parler mal à propos par un excès de zèle (…)
Fénelon, t. XXII, 561.
5 Ma muse, en bégayant, tentait de plagier (…)
A. de Musset, Dupont et Durand.
b Par allus. au débit, aux syllabes répétées. || « Les mitrailleuses boches se mirent à bégayer » (Maurois, in T. L. F.), à tirer par saccades, avec des interruptions.
c Littér. || « Bégayer des jambes » (Duhamel, in T. L. F.) : trébucher.
B V. tr. Dire (qqch.) en bégayant ou (plus souvent) dire de manière embarrassée, mal articulée. || Bégayer une excuse. Bredouiller. || Bégayer une langue étrangère, la parler mal et avec difficulté.
Par méthaphore :
6 Tout charme en un enfant dont la langue sans fard,
À peine du filet encor débarrassée,
Sait d'un air innocent bégayer sa pensée.
Boileau, Épîtres, IX.
7 La Grèce avait de grands poètes, Homère, Antimaque, Pindare, et, parlant la langue des dieux bégayait à peine celle des hommes.
P.-L. Courier, Hérodote, Préf. du traducteur.
Fig., rare. || Bégayer une science, commencer maladroitement à s'y exercer.
CONTR. Articuler (nettement).
DÉR. Bégaiement, bégayage, bégayant, bégayeur.

Encyclopédie Universelle. 2012.