biture [ bityr ] n. f. VAR. bitture
• 1515; de bitte
1 ♦ Mar. Longueur de câble ou de chaîne, élongée sur le pont d'un navire avant de mouiller l'ancre. Prendre une bonne biture, une longueur suffisante.
2 ♦ Loc. fig. et fam. (1842) Prendre une biture : manger (vx), boire tout son soûl; s'enivrer. ⇒ cuite.
3 ♦ Loc. adv. Fam. vieilli À toute biture : à toute vitesse.
● bitture ou biture nom féminin Populaire. Ivresse. ● bitture ou biture (expressions) nom féminin Populaire. À toute bitture, à toute allure. Populaire. Prendre une bitture, s'enivrer. ● bitture ou biture (synonymes) nom féminin Populaire. Prendre une bitture
Synonymes :
- cuite (populaire)
bit(t)ure
n. f.
d1./d MAR Partie du câblot ou de la chaîne d'une ancre, disposée à plat sur le pont pour filer librement quand on mouille.
d2./d Fig., Fam. (Arg. en Belgique) Ivresse. Syn. cuite.
— Prendre une biture: s'enivrer.
A.— MAR. Partie d'une chaîne élongée sur le pont, filant librement avec l'ancre lors du mouillage. Prendre une bonne bitture. ,,Prendre la longueur de câble suffisante`` (DG).
♦ Prendre (la) bitture. Élonger la bitture sur le pont.
— Loc. fam. À toute bitture. À toute allure.
• ... je possède encore demi-douzaine de bouteilles d'ale qui ne vous est pas désagréable et (...) nous pourrions nous donner une biture...
MÉRIMÉE, Lettres aux Antiquaires de l'Ouest, 1870, p. 220.
Prononc. et Orth. :[]. Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845 et DG écrivent bitture avec 2 t. DUB. écrit bitture avec 1 seul t. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et Lar. encyclop. ainsi que ROB. et QUILLET 1965 admettent bitture ou biture (pour d'autres ex. de ces 2 var. cf. sém.). Étymol. et Hist. 1515-29 mar. prendre biture (JEAN PARMENTIER, Chant Royal dans JAL1, s.v. Ès-bare!); 1771 prendre bitture (Trév.); p. ext. [1835] arg. « excès de nourriture, de boisson » [d'apr. ESN.] 1842 (E. DE LA BÉDOLLIÈRE, Les Écoles militaires, Franc. p.p. eux-m., t. V, p. 122 dans Fr. mod., t. 14, p. 218). Dér. de bitte; suff. -ure; l'identification de biture avec boiture « boisson, débauche de boisson », XVe s. dans GDF. (DAUZAT 1968), peu attesté, lui-même dér. du m. fr. boite « id. » (XVe s., Ibid.), du lat. bibita, n'est pas acceptable du point de vue phonét.; cette ext. de sens est prob. née dans l'arg. des marins par l'intermédiaire de syntagmes tels que prendre [une] biture « s'en donner tout son soûl », l'arrivée au port étant l'occasion de ripailles et de beuveries, etc. Fréq. abs. littér. :3.
BBG. — DE GOROG 1958, p. 64. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 48, 105, 165, 166, 269. — TOURNEMILLE (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1965, p. 86.
Encyclopédie Universelle. 2012.