cuite [ kɥit ] n. f.
1 ♦ Techn. Cuisson de certaines substances. Cuite de la porcelaine. Donner une seconde cuite (recuire).
2 ♦ (1864) Fam. Ivresse. ⇒ biture, région. caisse. Quelle cuite ! Tenir une sacrée cuite. Prendre une cuite, s'enivrer. ⇒ se cuiter.
● cuite nom féminin (participe passé de cuire) Cuisson de certaines substances jusqu'à un degré déterminé. Apparition de cavités anormales plus ou moins putréfiées dans les fromages à pâte cuite. Cristallisation du sucre par concentration sous vide, à partir du sirop. Appareil dans lequel s'effectue cette opération. En céramique, synonyme de cuisson. Dans les salines ignigènes, intervalle entre la mise à feu d'un appareil évaporatoire et son arrêt. ● cuite (synonymes) nom féminin (participe passé de cuire) Appareil dans lequel s'effectue cette opération.
Synonymes :
- cuiseur
Synonymes :
- cuisson
● cuite
nom féminin
(de cuit, ivre)
Populaire. Accès d'ivresse : Quelle cuite il tient !
cuit, cuite
adj. et n. f.
d1./d adj. Qui a subi une cuisson. Pommes cuites au four. Poteries de terre cuite.
|| n. f. TECH Action de cuire. La cuite de la porcelaine.
d2./d n. f. Fam. Ivresse. Syn. biture.
— Prendre une cuite: s'enivrer.
d3./d adj. Fig., Fam. Fini, perdu. C'est cuit: tout est perdu. Je suis cuit: c'en est fait de moi.
d4./d adj. Fig., Fam. C'est du tout cuit: c'est acquis, gagné d'avance.
⇒CUITE, subst. fém.
A.— [Correspond à cuire I A et B] Fait de cuire.
1. AGRIC., CHIM. Action de cuire certaines substances à une température déterminée; résultat de cette action. La cuite du sirop, par évaporation et concentration (d'apr. WURTZ, Dict. chim., t. 3, 1878, p. 58). Pied de cuite, faible volume de sirop. Premiers cristaux apparaissant pendant la cuite (d'apr. SAILLARD, Betterave, 1923, p. 442). Serrer la cuite. Laisser la concentration s'achever et arriver au degré convenable (d'apr. SER, Phys. industr., 1888, p. 380).
2. P. méton., AGRIC.
a) ,,Résidu de la fabrication du fromage [cuit] lorsqu'on a tout retiré, fromage, beurre, sérat, etc. « La cuite est donnée aux porcs. »`` (COLLINET, Région hte-montagne, 1925, s.v.).
b) Ensemble des fromages cuits en une fois :
• 1. Les fruitières consistent en une association établie entre un certain nombre d'habitants (...) qui ne pourraient isolément réunir la quantité de lait nécessaire pour faire un fromage de 30 à 35 kg en une seule cuite.
POURIAU, La Laiterie, 1895, p. 771.
B.— [Correspond à cuit II C 2 a] Fig. et fam. Accès d'ivresse. Une cuite mémorable, cuver sa cuite. Une fois par semaine elle s'offre une cuite au rhum (GREEN, Journal, 1948, p. 219) :
• 2. Oh! ce n'étaient pas de ces « soulographies », de ces « cuites » à rouler par terre, violentes, bon enfant, pareilles aux beuveries du régiment...
VIALAR, La Mort est un commencement, La Carambouille, 1949, p. 167.
— Avoir une (la) cuite. Être ivre. Prendre une cuite. S'enivrer :
• 3. — Tu me connais mal. Quand j'ai un peu bu, c'est mauvais. Quand j'ai pris une cuite carabinée et fait les quatre cents coups, je me sens saint.
GREEN, Chaque homme dans sa nuit, 1960, p. 382.
Rem. On rencontre ds la docum. le verbe pronom., fam. se cuiter. S'enivrer. Rien à dire de l'évêque (...) il est bon travailleur et il ne se cuite pas (BRUANT 1901, p. 196). Mme Gramigris chercha une consolation dans le vin rouge : elle se cuita jusqu'à l'écroulement (QUENEAU, Enf. du limon, 1938, p. 93).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1740, s.v. cuitte; ds Ac. 1762-1932 avec un seul t. Étymol. et Hist. 1. 1268 cuite du levain « fournée de pain correspondant à une quantité donnée de levain » (E. BOILEAU, Le Livre des métiers, éd. R. de Lespinasse et Fr. Bonnardot, p. 12, 46); 2. 1864 fig. pop. « ivresse » (ds ESN.). Part. passé fém. subst. de cuire; 2 dér. de cuit « ivre »; à rapprocher de l'expr. arg. chauffer son four « boire » (SAIN. Lang. par., p. 269). Fréq. abs. littér. :397. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 244, b) 936; XXe s. : a) 706, b) 553. Bbg. SAIN. Lang. par. 1920, p. 269.
cuite [kɥit] n. f.
ÉTYM. XIIIe; de cuit, p. p. de cuire.
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1 Cuisson de certaines substances jusqu'à un degré déterminé. || Cuite du sucre. || Cuite de la porcelaine. || Mettre à la cuite. || Donner une première, une seconde cuite (⇒ Recuire, infra). — Par ext. Ce qu'on cuit dans la même fournée.
♦ Spécialt. Concentration d'un sirop.
♦ Agric. Petit lait, résidu de la fabrication du fromage.
2 (1864). Fam. Ivresse. ⇒ Biture (fam.). || Prendre une cuite, une bonne cuite : s'enivrer. ⇒ Caisse (IV., 4.), cuiter (se). || Il a sa cuite. || Elle tient une sacrée cuite.
1 (…) il disparaissait de la maison, et se flanquait une cuite de quarante-huit, de soixante heures, au bout desquelles, la pauvre femme allait le ramasser, plus mort que vif, chez quelque marchand de vin.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 7 avr. 1886.
2 Chez le bistro où il devait attendre le moment d'entrer en scène, l'ami Ribouldingue avait liché de nombreux verres, et avait la cuite. Néanmoins, il se souvint du rôle qu'il devait jouer et, d'un pas mal assuré, il se dirigea vers l'endroit où se trouvaient ses acolytes.
Cf. dans le même texte, l'adage « les bons crus provoquent les bonnes cuites » (1908, p. 91).
3 (…) le légionnaire Pedro Garcia s'épanouissait dans une cuite magnifique (…)
P. Mac Orlan, la Bandera, V, p. 62.
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DÉR. Cuiter.
Encyclopédie Universelle. 2012.