bravo [ bravo ] interj. et n. m.
• 1738; mot it. « beau, excellent »
1 ♦ Exclamation dont on se sert pour applaudir, pour approuver. Bravo ! c'est parfait.
2 ♦ N. m. Applaudissement, marque d'approbation. Des bravos et des bis. « La salle craquait sous les bravos » (Flaubert). ⇒ vivat.
⊗ CONTR. Huée, sifflet.
● bravo, bravi nom masculin (mot italien) Littéraire. Assassin à gages, spadassin. ● bravo, bravi (synonymes) nom masculin (mot italien) Littéraire. Assassin à gages, spadassin.
Synonymes :
- sicaire
● bravo (citations)
nom masculin
Gustave Flaubert
Rouen 1821-Croisset, près de Rouen, 1880
Académie française, 1880
Il y a des outrages qui vous vengent de tous les triomphes, des sifflets qui sont plus doux pour l'orgueil que des bravos.
Correspondance, à Louise Colet, 1852
fl. des È.-U. (2 900 km); naît dans les montagnes Rocheuses, traverse du N. au S. l'état du Nouveau-Mexique, sépare le Texas et le Mexique et se jette dans le golfe du Mexique.
I.
⇒BRAVO1, interj. et subst. masc.
A.— Interjection marquant la satisfaction, l'approbation, voire l'enthousiasme.
1. Cri poussé à l'adresse d'un acteur, d'un interprète, d'un orateur. Cris de bravo (VIGNY, Le Journal d'un poète, 1840, p. 1130).
— [Autres formes]
a) Vx, bravi. ,,Sorte d'interjection qui se dit, au théâtre Italien, pour applaudir deux ou plusieurs chanteurs`` (LITTRÉ).
b) Vx, brava. ,,Sorte d'interjection dont on se sert pour applaudir une cantatrice, en France, au théâtre Italien, et, quelquefois par extension, un morceau de musique italienne`` (LITTRÉ) :
• 1. À la prière de Gaspard, la jeune fille s'était mise au piano. Gaspard, en l'écoutant, se tordait d'admiration, et poussait des brava frénétiques, absolument comme s'il eût été au balcon du Théâtre-Italien.
SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, p. 10.
♦ Souvent iron. Interjection dont on se sert pour applaudir une femme :
• 2. Madame de Palme ... reconnut madame Durmaître ... Elle laissa la belle veuve faire quelques pas vers nous avec la lenteur traînante et douloureuse qui caractérise son allure, et, partant d'un éclat de rire :
— Brava! dit-elle avec emphase : la marche du supplice! la victime traînée à l'autel! Iphigénie...
O. FEUILLET, La Petite Comtesse, 1856, p. 85.
2. P. ext. Approbation orale ou écrite formulée à l'égard de quelqu'un que l'on félicite et désire encourager. Bravo à votre style (HUGO, Correspondance, 1866, p. 553) :
• 3. À Ernest Chevalier (juillet 1844). Bravo, jeune homme, bravo, très bien, très bien, fort satisfait, extrêmement content, enchanté, recevez mes félicitations, agréez mes compliments, daignez recevoir mes hommages!
FLAUBERT, Correspondance, 1844, p. 155.
1. Cri d'approbation. Il y a eu un bravo presque général sur tous les bancs (LAMARTINE, Correspondance, 1834, p. 23).
— [Autre forme plur.] Vx. Bravi. Le public éclata en bravi (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 266). C'est (...) une apothéose d'acclamations, de cris, de bravi (VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, 1883, p. 90).
2. [Le plus souvent au plur.] Applaudissements vigoureux :
• 4. Un cri, deux cris, une stupeur d'admiration et, tout de suite, arraché à ces milliers de mains, un tonnerre de bravos qui va, dans la campagne, faire tressaillir les rares absents, et gronder comme un murmure de cloches dans la haute tour de l'église.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 16.
Rem. On rencontre dans la docum. l'interj. bravissimo, superl. abs. de bravo (cf. SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, p. 1745 et FLAUBERT, Correspondance, 1865, p. 181), et la forme fém. bravissima (cf. REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 271).
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Forme graph. — En ce qui concerne l'interj., les dict. partagent gén. l'avis de LITTRÉ : ,,En français, on dit bravo pour toute personne et toute chose, soit au singulier, soit au pluriel, soit au masculin, soit au féminin. Brava [pour le fém. sing.], bravi [pour le masc. plur.], brave [pour le fém. plur.] sont italiens, non francisés et employés avec prétention par les dilettantes.`` BESCH. 1845 seul ne parle pas de dilettantes : ,,On dit aussi bravi. Quand il s'agit d'une femme on dit mieux brava.`` Pour Lar. encyclop., brava, bravi, brave semblent périmés actuellement même parmi les dilettantes puisqu'il note : ,,... dont se servaient [à l'imp.] quelques dilettantes``. DG enfin, ajoute que certains disent au superl. bravissimo, bravissima, bravissimi, bravissime. En ce qui concerne le subst., les dict. emploient le plur. des bravos. Ac. Compl. 1842 cependant, s.v. bravi : ,,On dit même Il fut accueilli par mille bravi.`` Cf. aussi Lar. 19e : ,,On dit aussi au pl. des bravi, mais seulement pour exprimer des applaudissements répétés à plusieurs personnes.``
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1738 interj. (PIRON, La Métromanie, III, 6 [p. 65] d'apr. PROSCHWITZ Beaumarchais, p. 69); 2. 1775 subst. un bravo général « applaudissement » (BEAUMARCHAIS, Les Deux Amis, I, 12 [Marescot I, p. 250], Ibid., p. 70); 1838 au plur. bravi (Ac. Compl. 1842); 1842 fém. brava (L. REYBAUD, Jérôme Paturot, p. 54).
Ital. bravo (HOPE, p. 357) « id. » attesté au XVIIIe s. (Goldoni dans BATT.) passé avec l'opéra ital. en France, en Allemagne, en Angleterre; l'hyp. d'un empr. par l'intermédiaire de l'angl. (BARB. Misc. 15, 9; MACK. t. 1, p. 179; cf. 1788 [Baron de Wimpfen], Lettres d'un voyageur dans R. Philol. fr., XXV, 308 d'apr. BARB., loc. cit. : Les bravo, espèce d'applaudissement que les Anglais qui se piquent beaucoup de ressembler aux anciens Romains, paraissent avoir pris d'eux, ainsi que l'usage de crier bis) est à écarter, l'angl. n'étant attesté qu'en 1761 (Colman dans NED). Cette expr. de l'approbation enthousiaste est un emploi partic. de l'adj. ital. masc. bravo (plur. bravi, fém. sing. brava), v. brave.
BBG. — BAUDEZ (J.). Le Cirque et son lang. Vie Lang. 1962, p. 345. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 118. — HOPE 1971, p. 357.
II.
⇒BRAVO2, subst. masc.
A.— HIST. (en Italie). Tueur à gages. Sa vaste maison est toujours bondée d'estafiers, de bravi et de spadassins (J. DE LA VARENDE, Anne d'Autriche, 1938, p. 19) :
• 1. — Ce n'était qu'un portrait d'une maîtresse ancienne.
La plus et mieux aimée, une Vénitienne,
Qu'en sa gondole un soir, sur le Canaleio,
Un bravo poignarda. — Le mari de la belle
Avait monté ce coup, la sachant infidèle...
T. GAUTIER, Albertus, 1833, p. 162.
— Rare. Soldat mercenaire :
• 2. De son côté, la famille puissante, ne se fiant pas trop aux huit ou dix soldats du gouvernement chargés de garder la prison, levait à ses frais une troupe de soldats temporaires. Ceux-ci, qu'on appelait des bravi, ...
STENDHAL, L'Abbesse de Castro, 1839, p. 143.
B.— Littér., p. ext. Homme de main, chargé d'exécuter de basses besognes :
• 3. Autour de l'homme [le préfet], une clique de gens sans foi, comme lui, sans mœurs, comme lui, mais redoutables : des bravi.
J. DE LA VARENDE, Le Roi d'Écosse, 1941, p. 51.
♦ Spéc. (dans le domaine du journ.). Maître chanteur ou journaliste chargé de décrier quelqu'un :
• 4. Le chantage est une invention de la presse anglaise, importée récemment en France. Les chanteurs sont des gens placés de manière à disposer des journaux. Jamais un directeur de journal, ni un rédacteur en chef, n'est censé tremper dans le chantage. On a des Giroudeau, des Philippe Bridau. Ces bravi viennent trouver un homme qui, pour certaines raisons, ne veut pas qu'on s'occupe de lui.
BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, p. 477.
— Par affaiblissement de sens. Homme sans scrupules :
• 5. Au temps de sa jeunesse, la pauvre bossue avait eu la faiblesse de prêter l'oreille aux madrigaux et rodomontades d'un grand escogriffe de bravo qui n'en voulait qu'à la dot rondelette dont il la savait pourvue.
MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, p. 182.
PRONONC. ET ORTH. :[]. Au plur. des bravi.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Av. 1521 brave (Cl. MAROT, Ballade, I, Des enfans sans soucy dans Œuvres diverses, éd. C. A. Mayer, p. 140 : Trancher du Brave & du mauvais Garson); 1675 (Mém. de la duchesse de Mazarin, in Bibl. Univ. des Romans, août 1785, p. 112 dans BARB. Misc. 15, n° 9), qualifié de ,,vieilli`` dans Ac. 1878; 2. 1832 bravo, trad. de Manzoni d'apr. DAUZAT 1973; 1834 bravo (BOISTE).
1 empr. à l'ital. bravo « mercenaire, sicaire » attesté av. 1529 dans BATT., substantivation de l'adj. bravo, v. brave; 2 est le mot ital. non adapté.
STAT. — Fréq. abs. littér. :839. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 837, b) 2 040; XXe s. : a) 1 526, b) 842.
BBG. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 247.
1. bravo [bʀavo] interj. et n. m.
ÉTYM. 1738; mot ital. bravo « bon ». → Brave.
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1 Exclamation dont on se sert pour applaudir, pour approuver. ⇒ Bravissimo. || Bravo ! c'est parfait ! || Bravo à toi ! || Bravo à votre succès !
1 Mais presque aussitôt, Mrs. Edith se releva et, prenant les mains de M. Darzac, elle lui dit avec une force, une exaltation véritable cette fois-ci (décidément, aurais-je mal jugé Mrs. Edith en la trouvant affectée) :
« Bravo, monsieur Robert ! All right ! You are a gentleman ! »
G. Leroux, le Parfum de la dame en noir, p. 304.
➪ tableau Principales interjections.
2 N. m. Applaudissement, marque d'approbation. ⇒ Vivat. || J'entendais « les rires et les bravos » (Mérimée). || Un tonnerre de bravos.
2 La salle craquait sous les bravos; on recommença la strette entière; les amoureux parlaient des fleurs de leur tombe, de serments, d'exil, de fatalité, d'espérances (…)
Flaubert, Mme Bovary, II, XV.
REM. Jusqu'au XIXe s., on trouve les formes bravi et brava, appliquées respectivement à plusieurs personnes et à une femme, selon l'usage de l'adjectif italien.
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ÉTYM. 1832; mot ital. « mercenaire », de bravo « courageux ». → Brave.
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♦ Hist. Tueur à gages, spadassin italien.
0 (…) ce qui est plus vraisemblable, c'est qu'il (Danton) s'était engagé comme bravo de l'émeute (…)
Michelet, Hist. de la Révolution franç., t. I, p. 625.
♦ Par ext. Vieilli. Homme de main. Maître chanteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.