1. bulle [ byl ] n. f.
• XIIe buille « sceau »; lat. médiév. bulla, spécialis. du class. bulla « médaillon, ornement en forme de boule »
1 ♦ Hist. Boule de métal attachée à un sceau; ce sceau. La bulle des papes est à l'effigie de saint Pierre et saint Paul.
2 ♦ Lettre patente du pape, avec le sceau de plomb, désignée par les premiers mots du texte (ex. bulle Unigenitus), et contenant ordinairement une constitution générale. Bulle d'excommunication. Bulle d'indiction, pour la convocation d'un concile. Fulminer une bulle.
♢ Par anal. Hist. Acte, ordonnance des empereurs d'Allemagne. La bulle d'or, de Charles IV.
3 ♦ Archéol. Tête de clou richement ornée, décorant des vantaux, des coffres.
⊗ HOM. Bull (bulldozer).
bulle 2. bulle [ byl ] n. f.
• av. 1590; lat. bulla
1 ♦ Petite quantité d'air ou de gaz qui s'élève sous une forme sphérique à la surface d'un liquide en mouvement, en effervescence, en ébullition. « Une bulle formée contre une plante aquatique par l'eau de la rivière et qui crève aussitôt » (Proust ). Liquide qui fait des bulles. ⇒ effervescent, gazeux, pétillant. Bulles qui remontent à la surface de la bière, du champagne. ⇒ 1. mousse. Bulles d'air sous le papier peint. ⇒ cloque. Niveau à bulle. — Loc. fam. Coincer la bulle : ne rien faire, se reposer. ⇒ buller. Vulg. Ça va chier des bulles.
♢ Globe formé d'une pellicule remplie d'air. Faire des bulles de savon avec une paille. Bulle de chewing-gum.
♢ Globule gazeux qui se forme dans une matière en fusion. Les bulles du verre (⇒ bullé) .
2 ♦ Enceinte stérile dans laquelle sont placés les enfants atteints de déficience immunitaire. Bébé-bulle, placé dès sa naissance dans un tel milieu. Des bébés-bulle.
3 ♦ Méd. Soulèvement de l'épiderme ménageant une cavité remplie de sérosité. ⇒ ampoule, cloque, vésicule; bulleux.
4 ♦ (v. 1960) Espace délimité par une ligne fermée, où sont inscrites les paroles ou les pensées d'un personnage dessiné, photographié. Bulles des bandes dessinées. ⇒ 1. ballon. Le phylactère est l'ancêtre de la bulle.
6 ♦ Arg. scol. Note zéro. Avoir une bulle en maths.
bulle 3. bulle [ byl ] n. m.
• 1808; bule 1765 « pâte à papier grossière »; o. i.
♦ Papier jaunâtre, de qualité très ordinaire. Adj. m. inv. Papier bulle.
● Bulle globe formé d'une lame mince d'eau savonneuse remplie d'air et qui peut tenir en suspension dans l'atmosphère.
bulle
adj. inv. Papier bulle: papier grossier, beige ou jaune pâle, fait de pâte non blanchie.
|| n. m. Du bulle.
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bulle
n. f.
d1./d Globule de gaz dans un liquide.
— Globule de gaz inclus dans une matière fondue ou coulée.
|| Bulle de savon: sphère remplie d'air dont la paroi est une pellicule d'eau savonneuse.
d2./d Par anal. Espace graphique cerné d'un trait, dans lequel sont inscrites les paroles qu'un personnage de bande dessinée est censé prononcer.
d3./d MED Grosse vésicule soulevant l'épiderme par accumulation d'un liquide séreux.
d4./d PHYS NUCL Chambre à bulles: enceinte servant à la détection des particules.
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bulle
n. f. Bulle pontificale: acte émanant du pape, désigné par son premier ou ses deux premiers mots. Bulle "Unigenitus" de Clément XI.
I.
⇒BULLE1, subst. fém.
A.— 1. Usuel. Globule sphérique rempli de gaz qui se forme (ou s'est formé) dans une matière à l'état liquide :
• 1. Lorsque la température élevée du four l'eut réduite à l'état liquide ou plutôt à l'état pâteux, Cyrus Smith « cueillit » avec la canne une certaine quantité de cette pâte; (...). Harbert, gonflant ses joues, souffla tant et si bien dans la canne, en ayant soin de la tourner sans cesse, que son souffle dilata la masse vitreuse. D'autres quantités de substance en fusion furent ajoutées à la première, et il en résulta bientôt une bulle qui mesurait un pied de diamètre.
VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, p. 295.
a) D'après la matière dans laquelle se forme la bulle. Bulle de boue, d'eau, de salive :
• 2. Quand il [Shelley] avait ainsi « travaillé », sa récréation favorite était de faire des bulles de savon. (...) muni d'un chalumeau il soufflait avec une adresse de jeune fille les sphères parfaites et fragiles. Dans leurs élastiques pellicules brillaient des teintes violettes, vertes et dorées qu'il regardait changer, se fondre et disparaître. Alors, abandonnant pour une courte absence les palais transparents et vides de la logique, il éprouvait une sorte d'obscur besoin de fixer par le rythme et les mots l'insaisissable grâce de ces jeux de couleurs.
MAUROIS, Ariel ou la Vie de Shelley, 1923, p. 121.
b) D'après le gaz qui remplit la bulle. Bulle de gaz, d'oxygène. Des bulles d'air montèrent à la surface de l'eau (S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 221).
c) Arg. Coincer la bulle. Ne rien faire.
Rem. 1. Attesté dans ESN. 1966, ROB. Suppl. 1970. 2. ESN. 1966 cite également buller, verbe intrans. « Ne rien faire ». Le subst. corresp. est bullard.
2. Emplois spéc.
a) BÂT. Niveau à bulle. Instrument servant à vérifier l'horizontalité par inclusion d'une bulle d'air dans l'eau qu'il contient. Synon. nivelle. Niveau à eau ou à bulle d'air (E. ROBINOT, Vérification, métré et pratique des trav. du bât., 1924-30, p. 26).
b) TECHNOL. Défaut de fabrication constitué par la bulle qui a subsisté lorsque la matière s'est solidifiée. Les (...) bulles [du vernis] peuvent être produites par un excès de feu (A. BRONGNIART, Traité des arts céramiques, 1844, p. 174).
B.— P. anal.
1. MÉD. Soulèvements de l'épiderme de forme sphérique, remplis de liquide séreux, plus gros que les vésicules, et qui constituent un aspect caractéristique de certaines maladies telles que le pemphigus et le rupia. Maladies à bulles.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
2. IMPR. Courbe entourant les paroles prononcées par les personnages de bandes dessinées.
Rem. 1. Attesté dans ROB. Suppl. 1970, GILB. 1971. 2. On rencontre dans la docum. le verbe bulbuler (avec redoublement expressif pour marquer la répétition), « faire des bruits de bulle (en parlant d'un liquide) », (cf. QUENEAU, Les Enfants du Limon, 1938, p. 77) et son dér. le subst. masc. bulbulement « bruit provoqué par des bulles de liquide » (cf. QUENEAU, Zazie dans le métro, 1959, p. 166).
Prononc. :[byl]. Enq. :/byl/. Étymol. et Hist. Av. 1590 « globule d'air » (PARÉ, XXVI, 4 dans LITTRÉ); d'où méd. (ID., XVIII, 9, ibid.). Empr. au lat. bulla « bulle d'eau » (OVIDE, Met. 10, 734 dans TLL s.v., 2241, 39).
II.
⇒BULLE2, subst. fém.
A.— Objet de forme arrondie.
1. ANTIQ. ROM. Petite boule de métal portée jusqu'à l'âge viril par les jeunes patriciens, puis, plus tard, par tous les ingénus :
• 1. Enfant, on lui a fait porter la robe prétexte qui indique sa caste, et la bulle qui détourne les mauvais sorts.
FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, p. 273.
2. Ornement de forme arrondie pour la sellerie et les portes et, de nos jours, motif décoratif d'ameublement.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
B.— CHANCELLERIE, SIGILLOGRAPHIE
1. Sceau ou cachet le plus souvent de forme ronde, attaché à un acte ou accompagnant un pli pour en garantir l'authenticité.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
— P. méton.
♦ Bulle de plomb. Sceau pontifical.
Rem. Attesté dans Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, LITTRÉ, Nouv. Lar. ill.
♦ Au Moyen Âge, la boîte contenant la lettre ou le message.
Rem. Attesté dans Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop.
2. Décret muni d'un sceau ou d'un cachet.
a) Décret du pape plus développé que le bref; décision du pape sur des matières importantes et rédigée en forme solennelle. Bulle pontificale; fulminer une bulle :
• 2. Le pape signa d'abord une protestation solennelle; mais, avant de signer la bulle d'excommunication depuis longtemps préparée, il interrogea le cardinal Pacca : ...
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 2, 1848, p. 394.
— Bulle blanche ou bulle défectueuse. Bulle d'un pape élu mais non encore consacré et qui ne porte pas le nom du pape qui l'expédie.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe siècle.
— P. ext., fréquemment au plur. Lettre officielle du pape accompagnant une provision (pourvoi) de bénéfice. Un évêque qui attend ses bulles pour se faire sacrer (Ac. 1798-1878).
SYNT. Bulle d'anathème, de canonisation, d'excommunication; bulle de la Cour de Rome, des papes, du Saint Siège; publier une bulle.
b) P. anal. Bulle ou Bulle d'Or. Au Moyen Âge, acte de souverain, notamment de l'Empereur du Saint-Empire. Bulle impériale.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
— Spéc., absol. La Bulle d'Or. Plus particulièrement, acte impérial de 1356 réglant la Constitution de l'Empire. Sa constitution [de l'Allemagne], définie par la Bulle d'Or, était à la fois aristocratique et républicaine (BAINVILLE, Histoire de France, t. 1, 1924, p. 155).
Prononc. :[byl]. Étymol. et Hist. 1. Ms. XIIIe s. buille « sceau de métal » (G. DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, 1030 dans GDF. Compl.); 2. 1214 boille « acte marqué de ce sceau » en partic. « lettre patente du pape avec le sceau de plomb » (ANGER, Trad. St Grégoire, éd. P. Meyer dans Romania, t. 12, vers 667-8); 1275-80 bule (J. DE MEUNG, Roman de la Rose, 12504 dans T.-L.), 1360-70 bulle (Baudoin de Sebourc, XVI, 227, ibid.); 1690 p. anal. bulle d'or « acte, ordonnance des empereurs d'Allemagne » (FUR.); 3. 1690 « clou à tête dorée » (ibid.). Empr. au lat. médiév. bulla au sens 1 « sceau de métal » [la matrice du sceau est appliquée sur la boucle de métal] (VIe s., MARINI, Papiri diplomatici, 2 dans TLL s.v., 2242, 38) cf. 811 « sceau de l'empereur » (D. Karolin., I no 211 dans NIERM.); au sens 2 1146-48 (NIVARDUS, Ysengr., 5, 168 dans Mittellat. W. s.v., 1611, 7) cf. dans le domaine angl. dès ca 1130 dans LATHAM; le sens 3 en lat. class., en partic. « tête de clou pour l'ornement des portes ».
BBG. — RIGAUD (A.). La Vraie Cour des Miracles. Vie Lang. 1969, p. 338.
III.
⇒BULLE3, subst. invar.
A.— IMPR. (Papier) bulle. Papier de couleur jaunâtre, fait de pâte grossière. Enveloppe de papier bulle (GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, p. 832).
♦ (Chiffon) bulle. Chiffon servant à la fabrication du papier bulle.
Rem. Attesté dans Lar. 19e, Lar. 20e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965.
B.— Arg. Synon. de argent (monnaie). Fallait quand même, que je trouve du bulle! ... On me faisait du « crédo » nulle part! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 466).
PRONONC. :[byl].
ÉTYMOL. ET HIST. — A. — 1. 1785 bule (Encyclop. t. 1, 1 p. 856b : [papier de linge] ... la [pâte] commune ou bule, autrement gros-bon ... à faire du papier ... très-gros); 2. 1803 bulle « lot de chiffons; papier » (BOISTE). B.— 1897 arg. « argent » avoir du bulle (arg. des soldats parisiens d'apr. ESN.).
A orig. inconnue. B peut-être p. anal. avec la couleur du papier.
STAT. — Fréq. abs. littér. :511. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 877, b) 595; XXe s. : a) 607, b) 740.
BBG. — DUCH. 1967, p. 203.
1. bulle [byl] n. f.
ÉTYM. V. 1190, buille « sceau »; lat. médiéval bulla, spécialisation du lat. class. bulla « bulle d'eau; médaillon, ornement en forme de boule ». → Boule.
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1 Antiq. rom. Petite boule que les patriciens portaient au cou jusqu'à l'âge de dix-sept ans.
1 Des toges, des prétextes, des bulles.
Rousseau, Émile, IV.
2 Boule de métal attachée à un sceau, et, par ext., ce sceau. || La bulle des papes est à l'effigie de saint Pierre et de saint Paul. || Bulle d'un prince du moyen âge.
3 (1214, boille). Lettre patente du pape avec le sceau de plomb, désignée par les premiers mots du texte (ex. : bulle Unigenitus) et contenant ordinairement une constitution générale. || Bulles à caractère privé. ⇒ 2. Bref; rescrit. || Fulminer, publier une bulle. || Brûler une bulle. || Bulle d'excommunication. || Bulle d'indiction, pour la convocation d'un concile. || Bulle sabbatine. || Les appelants (II., 2.), opposants à la bulle Unigenitus. || Officier de la chancellerie romaine qui écrit les bulles. ⇒ Scripteur. || Recueil de bulles. ⇒ Bullaire.
2 La bulle in Cœnâ Domini indigna tous les souverains catholiques, qui l'ont enfin proscrite dans leurs états; mais la bulle Unigenitus n'a troublé que la France. On attaquait dans la première les droits des princes et des magistrats de l'Europe; ils les soutinrent. On ne proscrivait dans l'autre que quelques maximes de morale et de piété.
Voltaire, Dict. philosophique, Bulle.
♦ Acte, ordonnance des empereurs d'Allemagne. || La bulle d'or de Charles IV réglait la forme des élections impériales (→ Bas, cit. 44).
4 (1690). Archéol. Tête de clou richement ornée décorant des vantaux, des coffres.
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II Cour.
1 (Av. 1590). Quantité (d'air ou de gaz) enfermée dans une matière. — Spécialt. Petite quantité (d'air ou de gaz) qui s'élève à la surface d'un liquide en mouvement, en effervescence, en ébullition. || Bulle d'air, de gaz. || Bulles dans une matière en fusion. || « Des bulles d'air sous l'épiderme d'une lave » (→ Bubon, cit. 2, Artaud). || Liquide qui fait des bulles. ⇒ Effervescent, gazeux, pétillant. || Bulles qui montent dans un verre d'eau minérale, de bière. || Les bulles du mousseux, du champagne. || Amas de bulles. ⇒ Mousse. || Des bulles éclatent à la surface de l'eau qui bout. || Bulle de salive. || Niveau à bulle. || Bulles dans de la colle; bulles dans l'épaisseur d'une couche de peinture. ⇒ Bullage (3.); et aussi cloque. — Techn. || Piège à bulles.
2.1 Des mousses, jusqu'au fond descendues, faisaient une profondeur avec l'ombre : des algues glauques retenaient des bulles d'air pour la respiration des larves.
Gide, Paludes, in Romans, Pl., p. 104.
3 (…) un bruit de pas sans écho sur le gravier d'une allée, une bulle formée contre une plante aquatique par l'eau de la rivière et qui crève aussitôt, mon exaltation les a portés et a réussi à leur faire traverser tant d'années successives (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 248.
4 (…) comme une bulle d'air détachée des profondeurs d'une eau dormante par le passage d'une bête invisible.
H. Bosco, le Jardin d'Hyacinthe, p. 145.
5 Je laissais ce prénom éclater comme une bulle à la surface de notre vie.
F. Mauriac, le Nœud de vipères, p. 65.
5.1 (…) on hésite même à préciser le sens du mouvement, vers le haut ou vers le bas, comme pour des particules en suspension dans une eau tranquille, des petites bulles dans un liquide chargé de gaz, des flocons de neige, de la poussière.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 80.
♦ ☑ Loc. fam. (métaphore du niveau à bulle). Coincer la bulle : ne rien faire, se reposer (comme la bulle du niveau, qui reste immobile quand on l'a placée [« coincée »] entre les repères, le niveau étant horizontal). ⇒ 2. Buller.
5.2 Je ne rigole pas, je suis vraiment en vacances, je vais t'expliquer ça, mais ça ne te dérange pas, je retourne sous le lit parce que si le responsable des cuisines me trouve en train de coincer la bulle, il risque de ne pas me féliciter.
Joseph Joffo, Un sac de billes, p. 165.
♦ État d'une personne qui ne fait rien, qui n'a rien à faire; inaction, repos. || C'est la bulle, ce travail.
♦ Bulle de savon : globe formé d'une pellicule d'eau savonneuse et pouvant se tenir en suspension dans l'air. || Faire des bulles de savon avec un chalumeau. || Irisations sur une bulle de savon. — S'envoler, flotter comme une bulle de savon. — Par métaphore. Chose fragile, illusoire.
♦ Faire, souffler des bulles de chewing-gum. ⇒ Bubble-gum (cit.).
♦ Inclusion d'air dans une matière solidifiée (parfois volontaire, parfois constituant un défaut de fabrication). || Bulles dans une matière plastique. || Verre qui présente des bulles. ⇒ Bullé.
♦ Par ext. Objet de forme plus ou moins sphérique. ⇒ Balle, boule.
6 Car la terre n'est qu'une goutte de boue dans l'espace, et le soleil une bulle de gaz bientôt consumée.
France, le Mannequin d'osier, 1 t. XI, p. 364.
7 Et c'est ensuite le silence, jalonné seulement par le bruit régulier (régulier ?) de ce (…) qui s'est révélé, après examen, provenir de cette espèce de boule, ou de balle, ou de bulle, ou de perle, qui traverse sans cesse dans des directions changeantes l'espace cubique de la cellule.
A. Robbe-Grillet, Souvenirs du Triangle d'or, p. 156.
2 a Méd. Soulèvement de l'épiderme ménageant une cavité remplie de sérosité. ⇒ Ampoule, cloque, phlyctène, vésicule; bulleux. || Bulle d'emphysème.
b Bulle tympanique : cavité contenant les organes de l'oreille moyenne, chez certains mammifères.
3 (V. 1960). Espace délimité par une ligne courbe fermée, placé à proximité de la bouche d'un personnage dessiné et contenant un texte correspondant à ses paroles, ses pensées… || Les bulles d'une bande dessinée (→ 1. Bande, cit. 6). ⇒ Ballon; phylactère (3.); cf. ital. fumetto. — Par ext. Texte contenu dans une bulle.
8 (…) quelques notes de musique se détachent sur un fond clair : c'est un chant (dans la bande dessinée Krazy Kat). La bulle doit être lue comme paroles d'une rengaine; une graphie inégale (…) suggère les inégalités d'une voix peu posée.
Alain Rey, les Spectres de la bande, p. 102.
b (V. 1980). || Bulle magnétique ou bulle : domaine magnétisé minuscule, placé et circulant en très grand nombre sur un substrat plat pour constituer une mémoire de grande capacité et de faible encombrement. || Mémoire à bulles.
5 Enceinte stérile dans laquelle on place dès leur naissance les enfants présentant un déficit immunitaire. ⇒ Bébé (bébé-bulle). || Bulle d'élevage.
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DÉR. Bullage, bullé, 2. buller, bulleux. — V. Bullaire, 1. buller, bulletin, bulteau.
HOM. Bull, 2. bulle, formes des v. 1. buller, 2. buller.
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2. bulle [byl] n. m. et adj. invar.
ÉTYM. 1808; bule, 1765, « pâte à papier grossière »; orig. obscure.
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1 Papier jaunâtre, de qualité très ordinaire. — Adj. m. invar. || Papier bulle.
2 Pop. Vx. Argent (monnaie).
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HOM. Bull, 1. bulle, formes des v. 1. buller, 2. buller.
Encyclopédie Universelle. 2012.