caboulot [ kabulo ] n. m.
• 1850; n. pr. v. 1846; mot franc-comtois « réduit », crois. de cabane, et d'un boulo « étable », d'orig. gaul.
♦ Fam., vieilli Café, cabaret mal famé. ⇒ bouge.
● caboulot nom masculin (mot franco-provençal) Populaire et vieux. Petit café à clientèle populaire. ● caboulot (citations) nom masculin (mot franco-provençal) François Carcopino-Tusoli, dit Francis Carco Nouméa 1886-Paris 1958 Le doux caboulot Fleuri sous les branches […]. La Bohème et mon cœur Albin Michel ● caboulot (synonymes) nom masculin (mot franco-provençal) Populaire Petit café à clientèle populaire.
Synonymes :
- bistrot
- cabaret
- gargote
- mastroquet (populaire)
- troquet (populaire)
⇒CABOULOT, subst. masc.
A.— Région. (Franche-Comté). Réduit obscur.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
B.— Pop. Petit café plus ou moins mal famé, à clientèle régulière. Réfugiés dans une petite salle au fond d'un caboulot très vulgaire (GIDE, Journal, 1907, p. 255) :
• Il [Zidore] pensait douloureusement à Georgina. Il l'avait cherchée partout, dans tous les bars, les caboulots, les maisons de passe, les boîtes à soldats. Impossible de la dénicher.
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 178.
PRONONC. :[kabulo].
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca 1846 arg. (d'apr. A. DELVAU, Dict. de la lang. verte, p. 53).
Terme franco-prov. : fr.-comt. caboulo(t) « petit réduit dans une écurie où l'on enferme un jeune animal pour le protéger contre les accidents » (FEW t. 1, s.v. buta, p. 653b), bressan caboulot « réduit, petit cabaret » (GUILLEMAUT), dial. Belfort caboulot « petite cabane, petite chambre » (A. VAUTHERIN, Gloss. du pat. Châtenois, Belfort, 1890) issu du fr.-comt. boulo(t) « petit local pour animaux » avec syllabe initiale ca- due prob. à un croisement avec cabane; boulot est dér. avec suff. lat. -ellu + ittu (> ot, entravé étant altéré en o dans la région bourguignonne) d'un celt. buta « cabane, hutte » que l'on peut déduire de l'a. irl. both « id. », cymrique bod « habitation » (IEW t. 1, p. 148).
STAT. — Fréq. abs. littér. :55.
DÉR. Caboulot(t)ière,(Caboulotière, Caboulottière) subst. fém., pop. Serveuse de petit café. C'est [Vaudoré] le traditionnel bellâtre de garnison qui affole les caboulotières (BLOY, Le Désespéré, 1886, p. 263). — Caboulotière dans BLOY supra; caboulottière dans L. RIGAULT, Dict. de l'arg. mod., 1881, p. 66. — 1re attest. 1866 (Lar. 19e, s.v. caboulot); dér. de caboulot; suff. -ier(e). Rem. ESN. 1965 atteste pour 1860 caboulote, même sens.
caboulot [kabulo] n. m.
ÉTYM. 1846; mot franc-comtois, « réduit » puis « loge dans une étable », de boulo(t) « petit local pour animaux », p.-ê. du celtique buta « hutte » ou, d'après Guiraud, de boulin « trou du colombier » (de boule), et initiale ca-, p.-ê. due à un croisement avec cabane.
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♦ Fam. et vieilli. Café, cabaret mal famé (→ Débit, cit. 4). ⇒ Troquet.
1 Car le caboulot est la grande plaie des foyers populaires et l'Assommoir de Zola est tristement vrai.
Léon Daudet, la Femme et l'Amour, I, p. 18.
2 Nom de Dieu ! oui, c'était Nana ! Et dans une jolie toilette encore ! Elle n'avait plus sur le derrière qu'une vieille robe de soie, toute poissée d'avoir essuyé les tables des caboulots, et dont les volants arrachés dégobillaient de partout.
Zola, l'Assommoir, p. 197.
♦ Par ext. Petit café ou restaurant, à clientèle régulière.
3 À ce moment, un homme entra et demanda à dîner. Un tel événement remplit de silence le petit caboulot. Le nouvel arrivé avait un drôle d'air.
R. Queneau, le Chiendent, p. 32.
4 Elle avait fait des manières pour l'emmener chez elle, et lui ne voulait pas payer l'hôtel après le dîner. C'est qu'elle habitait à Neuilly, rue de Chartres, au-dessus d'un petit caboulot pour cochers, près de la Justice de Paix.
Aragon, les Beaux Quartiers, p. 278.
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DÉR. Caboulotière.
Encyclopédie Universelle. 2012.