canut, use [ kany, yz ] n.
• 1831; p.-ê. de canne « bobine de fil » → 3. canette
♦ Ouvrier, ouvrière qui travaille dans le tissage de la soie à Lyon (rare au fém.). La révolte des canuts, en 1831.
● canut, canuse nom (de can[n]ette, bobine creuse) Ouvrier, ouvrière spécialisés dans le tissage de la soie sur métier à tisser, dans la région lyonnaise. ● canut, canuse (difficultés) nom (de can[n]ette, bobine creuse) Orthographe Au féminin : une canuse.
canut, use
n. (Rare au fém.) Ouvrier de la soie, dans la région de Lyon. La révolte des canuts.
⇒CANUT, USE, subst.
Ouvrier, ouvrière des manufactures de soie à Lyon :
• 1. Après la révolution de juillet, la misère est arrivée à ce point que les canuts ont arboré le drapeau : Du pain ou la mort!
BALZAC, La Maison Nucingen, 1838, p. 637.
• 2. Holà! les canuts, les canuses!
Du temps, déjouez-vous les ruses,
Du sort, gagnez-vous les pitiés,
Quand vous peinez sur vos métiers?
X. PRIVAS, La Chanson de Lyon, 1928, p. 17.
— P. ext. Des canuts (de Lyon). Des gens misérables ou (péj.) méprisables. La France d'aujourd'hui n'est qu'une pépinière / De canuts sans vigueur et sans moëlle épinière (A. POMMIER, Colères, 1844, p. 72).
— Emploi adj. (canut, use ou canus, use). Le langage canus, la prononciation canuse. Qui est propre aux canuts de Lyon.
Prononc. :[kany], fém. [-ny:z]. D'apr. MART. Comment prononce 1913, p. 329 : ,,Le t final, après u se fait sentir dans les mots savants suivants : azimut, cajeput, occiput, sinciput et comput, avec ut et caput; quelquefois aussi, mais à tort, dans scorbu(t) et précipu(t); de plus, dans les interjections chut et zut, et dans les monosyllabes, lut, rut et brut``, par contre t est muet ds : ,,bahut et chahut, début et rebut, tribut et attribut, fût, affût et raffut, salut et chalut, canut, statut, institut et substitut``. Homon. canus (poisson), cf. DARBOIS 1830, p. 236. Étymol. et Hist. a) 1831 subst. masc. « ouvrier en soie des fabriques de Lyon » (MICHELET, Introd. à l'histoire universelle, p. 438); 1928 subst. fém. canuse (X. PRIVAS, La Chanson de Lyon, p. 17); b) 1838 adj. (STENDHAL, Mémoires d'un touriste, t. 1, p. 286 : l'atmosphère canut); 1867 (Lar. 19e : le langage canus. La prononciation canuse). Orig. obsc., à rapprocher de canut attesté en 1397 au sens de « taffetassier » ds PANSIER t. 3. Peut-être à rattacher à canette « bobine creuse servant aux tisserands » (hyp. de EWFS2; MISTRAL) mais le suff. reste inexpliqué. L'hyp. de FEW (t. 1, s.v. ), selon laquelle canut serait empr. au lat. « blanc brillant, argenté » (v. chenu), satisfaisante du point de vue morphol., ne convient pas du point de vue sém. Le fém. canuse s'explique à partir de la forme canus altération de canut. Fréq. abs. littér. :15.
canut, use [kany, yz] n.
ÉTYM. 1831; fém., 1928; p.-ê. de canne « bobine de fil » (→ 2. Canette), ou moins probablt du lat. canutus « blanc brillant »; P. Guiraud rattache le mot à l'anc. provençal canut « taffetassier » (1397) apparenté à canuzir « lustrer (le taffetas) par blanchiment » (→ Canezou).
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1 Celui, celle qui travaille dans les industries de la soie à Lyon. || Un canut. || Les révoltes des canuts. || Les Canuts, chanson d'A. Bruant.
1 (…) j'ôte mon cilice
Tissé de crins soyeux par de cruels canuts.
Apollinaire, Alcools, p. 94.
2 Les murs (des maisons de la Croix-Rousse) étaient encore plus encrassés que dans le vieux Lyon (…) s'amoncelaient des retombées de fumées, des poussières, toute espèce de détritus. Dans ces taudis habités jadis par des canuts sont parqués aujourd'hui les Nord-Africains.
S. de Beauvoir, Tout compte fait, p. 263.
♦ Par ext. || Des canuts (de Lyon) : des malheureux; (péj.) des misérables.
REM. Le mot est rarement utilisé au féminin.
➪ tableau Noms de métiers.
2 ☑ Loc. Cervelle de canut. ⇒ Cervelle, 3.
Encyclopédie Universelle. 2012.