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canne

canne [ kan ] n. f.
XIIIe « tuyau »; lat. canna « roseau »
1(XVIe) Tige droite de certaines plantes (roseau, bambou, balisier). Spécialt Plante herbacée (graminées), roseau à grande tige rigide. Canne de Provence, dont les tiges servent à faire des canisses. Canne à sucre : espèce tropicale dont on extrait du sucre. Sucre de canne. bagasse, saccharose, vesou. La tige de la canne à sucre peut atteindre 7 mètres de hauteur.
2(1636) CANNE À PÊCHE : gaule portant une ligne de pêche. Scion d'une canne à pêche.
3(av. 1885; par anal.) Pop. Jambe. Ne plus tenir sur ses cannes. Jouer des cannes. 2. caner. Des cannes de serin, des jambes très maigres.
4Par ext. (1596) Objet façonné (bâton, roseau) sur lequel on appuie la main en marchant. Se promener la canne à la main. S'appuyer sur une canne. Faire des moulinets avec sa canne. Canne d'alpiniste. alpenstock. Embout, virole, pommeau, poignée de canne. « La redingote du grand-père, sa canne à pomme d'argent » (Loti). Canne anglaise, canne-béquille, munie d'un support pour l'avant-bras et d'une poignée. ⇒ béquille. Canne blanche d'aveugle. Par ext. Les cannes blanches : les aveugles. — Canne-épée : canne creuse dissimulant une épée (arme prohibée). — Fam. Avoir avalé sa canne.
Poussette canne, qui se replie suivant l'axe de ses poignées en forme de canne. — Canne-siège : canne munie d'un petit siège pliant.
⊗ HOM. Cane.

canne nom féminin (latin canna, roseau, du grec kanna, tuyau) Bâton dont on se sert pour s'appuyer en marchant. Populaire. Jambe. Familier. Bâton de ski. Bâton flexible servant à pratiquer un sport de combat proche de l'escrime ; ce sport lui-même. Eaux et assainissement Robinet de grandes dimensions, employé sur les conduites maîtresses de distribution. Métrologie Dispositif protégeant un couple thermoélectrique (canne pyrométrique, canne à immersion). Mobilier et décoration Rotin filé propre au cannage des sièges. Verrerie Tige métallique creuse utilisée pour prélever et souffler le verre en fusion. ● canne (difficultés) nom féminin (latin canna, roseau, du grec kanna, tuyau) Orthographe Ne pas écrire la cane (= femelle du canard) comme la canne (= le bâton). Remarque Canard, caneton, canette s'écrivent avec un seul n, comme cane. ● canne (expressions) nom féminin (latin canna, roseau, du grec kanna, tuyau) Canne à pêche, sorte de perche que le pêcheur tient dans la main et à l'extrémité de laquelle s'attache la ligne. Canne anglaise, béquille métallique avec laquelle l'appui se fait sur les avant-bras au moyen d'une poignée perpendiculaire à la tige. Canne armée, canne à épée, canne creuse contenant un dard ou une épée. Canne blanche, canne de couleur blanche réservée aux aveugles ; l'aveugle lui-même. Canne plombée, canne dont la tête est en plomb, et qui sert de massue. Canne de Provence, nom usuel d'un roseau. Canne à sucre, grande graminée des régions chaudes cultivée pour le sucre extrait de sa tige. ● canne (homonymes) nom féminin (latin canna, roseau, du grec kanna, tuyau) cane nom féminincanne (synonymes) nom féminin (latin canna, roseau, du grec kanna, tuyau) Canne à pêche
Synonymes :
- gaule

canne
n. f.
d1./d Bâton léger sur lequel on s'appuie en marchant. Canne blanche d'aveugle.
Canne anglaise: canne orthopédique.
d2./d Canne à pêche: gaule, généralement en plusieurs pièces, qu'on utilise pour pêcher à la ligne. Une canne à pêche en fibre de verre.
d3./d TECH Tube métallique dont on se sert pour souffler le verre.
d4./d Nom vulgaire de certains roseaux ou bambous.
|| Canne à sucre: graminée de grande taille (2 à 3 m de haut), originaire de l'Asie du S.-E. et des îles du Pacifique, cultivée dans de nombreux pays tropicaux pour le sucre que l'on extrait de sa sève. Abrév. (Afr. subsah., Madag., oc. Indien) canne.
(Afr. subsah., Madag.) Graminée des régions sèches dont on consomme la moelle sucrée.
(Madag.) Par méton. Syn. de sucre.
d5./d TECH Bobine de fil.

⇒CANNE, subst. fém.
A.— Plante à tige droite, cylindrique et noueuse, à feuilles engainantes :
1. La plus jeune fille du roi Christophe, (...) repose libre sous les portiques du Campo-Santo, loin du champ des cannes et des mangliers à l'ombre desquels elle était née esclave.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 278.
P. méton. Bois de canne. [M. Fraisier] se leva de dessus un fauteuil de canne où il siégeait sur un rond en maroquin vert (BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, p. 177).
En partic.
Canne à sucre, canne de sucre (vx). Graminée à tige pleine cultivée dans les pays tropicaux pour le sucre qu'on extrait de sa sève. Un champ, une plantation de canne à sucre; la culture de la canne à sucre; du sucre de canne. Alcool de canne. Alcool obtenu par distillation de jus de canne à sucre ou de mélasse.
Canne de Provence. Plante vivace à forte teneur en alpha-cellulose, qui pousse en Provence et en Italie.
Canne-bamboche. Bambou (cf. TOULET, Le Mariage de Don Quichotte, 1902, p. 35).
B.— P. méton. Bâton plus ou moins long, servant à divers usages et fait de bois de canne ou de toute autre matière pouvant remplir des fonctions similaires.
1. Bâton parfois ouvragé qui, tenu à la main, sert d'appui à une personne qui marche :
2. Je perçois, avec ma canne, des sensations que je n'obtiendrais pas avec ma main. Ma canne est une tige de résonance. C'est une antenne facultative, une antenne amovible, ...
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, p. 91.
SYNT. Canne d'épine, de jonc; canne d'ébène; canne à bec, à béquille; la crosse, la pomme, le pommeau d'une canne; s'appuyer sur sa/une canne; brandir, lever, poser, prendre sa/une canne.
Spéc. Canne-parapluie, parapluie à canne, ombrelle à canne :
3. Bouvard préférait une canne-parapluie ou parapluie-polybranche, dont le pommeau se retire, pour agrafer la soie, contenue à part dans un petit sac.
FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, t. 1, 1880, p. 88.
a) [La canne comme arme de défense ou de combat] Frapper à coups de canne.
Spéc. Canne armée, canne à dard, canne à épée, canne-épée, canne-sabre. Canne creuse dissimulant un dard, une épée ou un sabre (cf. CONSTANT, Le Cahier rouge, 1830, p. 62). Canne-fusil. Canne conçue de façon à pouvoir se transformer en fusil (cf. MAURIAC, Le Baiser au lépreux, 1922, p. 149). Canne plombée. Canne à tête garnie de plomb pouvant servir de massue. Ce torrent d'hommes, armés de cannes plombées et de casse-tête, était irrésistible (VERNE, Le Tour du monde en 80 jours, 1873, p. 146).
P. ext. Sport de combat proche de l'escrime pratiqué avec une baguette résistante et flexible :
4. ... Crabb de Ramsgate vous a appris à boxer; Lacour de Paris vous a enseigné la canne, le chausson et l'argot, puisque cela vous était nécessaire pour vos excursions aventureuses.
SUE, Les Mystères de Paris, 1842-43, p. 57.
b) [La canne comme signe distinctif, comme emblème, comme accessoire de parade]
Canne blanche, canne d'aveugle. C'est le Londres de toute ma jeunesse, (...) avec ses aveugles à canne blanche (MORAND, Londres, 1933, p. 112).
Canne de compagnon, de compagnonnage :
5. Mon père était mort dès avant la guerre. De lui, il ne restait plus dans notre cellule que sa canne de compagnonnage accrochée à la corniche de la grande armoire,...
GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, p. 237.
Canne de tambour-major :
6. ... j'aperçois, derrière la canne tourbillonnante du tambour-major, les baguettes fougueuses des tapins, les clairons apoplectiques qui gonflent des joues de tritons; ...
VERCEL, Capitaine Conan, 1934, p. 35.
2. Usages spéciaux
a) Canne à pêche. Bâton ou perche de matière flexible, souvent en plusieurs pièces qui s'emboîtent et dont l'extrémité est munie d'une ligne de pêche. La mère, très forte, manœuvrait avec grâce une charmante canne à pêche (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Les Dimanches d'un bourgeois de Paris, 1880, p. 304).
b) Canne de golf. Bâton recourbé utilisé pour pousser la balle (cf. G. ROY, Bonheur d'occasion, 1945, p. 69). Synon. crosse de golf, club.
c) MÉTROL. Ancienne mesure de longueur en usage dans différents pays, particulièrement dans le midi de la France et en Italie, variant de 1,70 m à 3 m selon les régions :
7. — « Ce travail donne une peine du diable, disait-il [mon père] un soir au souper; j'ai défoncé à peine trois cannes de terre, ... »
P. ARÈNE, Jean des Figues, 1870, p. 40.
d) TECHNOLOGIE
ÉLECTR. Couple thermo-électrique enfermé dans un tube de quartz ou de fer servant surtout à mesurer la température dans un four (d'apr. DUVAL 1959). Canne pyrométrique.
VERRERIE. Tube creux en métal servant à prendre le verre en fusion dans le creuset et à le souffler (cf. BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, p. 1067).
3. Argot
a) Vx. Canne(-)major. Barre de fer qui, attachée aux pieds, aux mains et aux épaules d'un détenu, le force à se tenir debout et immobile (cf. L'Intérieur des prisons, 1846, p. 111).
b) Jambe. Avec quarante bornes dans les cannes (...) on voulait ronfler, récupérer (A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 76).
Mettre les cannes. S'en aller, se sauver :
8. Maintenant que le colon nous avait plaqués et que les sergents mettaient les cannes, j'étais bien convaincu que mon affaire finirait en quenouille et que l'on allait me fiche la paix; ...
CENDRARS, La Main coupée, 1946, p. 274.
Casser sa canne, vx. S'évader; rompre son ban. Au fig. Dormir. Vous savez le verbe dormir? (...) je dors (...) vous tapez de l'œil, ils cassent leur canne (E. VILLARS, Les Précieuses du jour, 1866, p. 31).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Canne, subst. fém. Grand robinet placé sur les conduites de distribution d'eau, manœuvré par l'intermédiaire d'une vis ou d'un volant. Attesté ds Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr. b) Canne ou channe, subst. fém. Cruche (cf. étymol. et hist.). Autrefois, le lait (...) était recueilli dans les cannes placées dans des cages de bois (A.-F. POURIAU, La Laiterie, 1895, p. 342). Leurs channes brillantes et rondes (J. DE LA VARENDE, Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, 1936, p. 34). La forme channe est parfois au genre masc. : Elle lâcha le grand channe de cuivre où elle disposait ses pavots énormes (ID., Le Troisième jour, 1947, p. 240). c) Canetille, subst. fém. Petit tuyau. La petite motopompe communale ronronnait sagement (...) Toute l'eau de la mare y passait, aspirée par sa canetille (H. BAZIN, L'Huile sur le feu, 1954, p. 22).
Prononc. et Orth. :[kan]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. cane. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 chane « cruche » (Énéas, éd. Salverda de Grave, 2131); attesté encore dans les dialectes de l'Ouest, du N.-O., en Bourgogne et en francoprovençal (cf. FEW t. 2, 204); b) 1286 « mesure de liquide » chainne (Arch. Doubs ds GDF.); 2. 1180-90 canne « hampe de lance » (ALEXANDRE DE PARIS, R. d'Alexandre, éd. E.-C. Armstrong, II, 986); 3. ca 1250 cane « roseau [en partic., canne à sucre] » (GOSSUIN DE METZ, Image du Monde, 127 ds T.-L.); 1305 [pour faire des flûtes] (JOINVILLE, St Louis, 388 c, ibid.); spéc. a) av. 1266 « mesure de longueur » (Assises de Jérusalem, I, 171 ds LITTRÉ) — 1725 DU PUITSP.; b) 1380 « trachée-artère » (EVRART DE CONTY, Probl. d'Arist., B.N. 210 f° 174a ds GDF.); c) av. 1525 « tuyau de flûte » (CRETIN, à Fr. Charbonnier, p. 236 ds HUG.); 1704 « sarbacane de verrier » (Trév.); 1899 « robinet » (Nouv. Lar. ill.); d) 1596 « bâton léger sur lequel on s'appuie pour marcher » (HULSIUS, Dict. françois-alemand..., Francfort, 1616). Du lat. canna « roseau » (empr. au gr. « id. ») qui a connu de nombreux emplois techn. tels que « tuyau (d'un instrument de musique) », OVIDE, Met., 11, 171 ds TLL s.v., 262, 4; « mesure de longueur », IIe s. NIPSUS, Grom., p. 286, 21, ibid., 262, 23; « sorte de récipient » (canna désignant prob. à l'orig. le bec verseur, de là la dénomination du récipient en entier), VIe s. VENANCE FORTUNAT, Vita Radeg., 19, 44, ibid., 262, 51, bien attestés en lat. médiév. (DU CANGE; NIERM.); une partie des sens réunis sous 3 sont des emprunts au prov. qui connaît le sens 3 (début XIIIe s., P. Espanhol ds RAYN.) et le sens 3 a (XIIIe s., P. Cardinal, ibid.). Le lat. canna subsiste de même dans les domaines ibér. et ital. (REW3, n° 1597); il est passé très tôt dans le domaine germ. au sens de « pot » (KLUGE20, s.v. Kanne). Fréq. abs. littér. : 1 450. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 435, b) 2 437; XXe s. : a) 3 272, b) 1 667.
DÉR. Cannaie, subst. fém. Lieu généralement humide où poussent des cannes, des roseaux. []. 2e syll. longue ds FÉR. 1768 et LITTRÉ. NOD. 1844 transcrit : ca-nëe (ë = []; e = []). Ds Ac. 1798-1932. 1re attest. 1600 (E. BINET, Merv. de nature, p. 527 ds GDF. Compl.); de canne « roseau », suff. -aie.
BBG. — ARV. 1963, pp. 139-140. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 415. — HERING (W.). Über den Zapfhahn und seine Namen in Frankreich. In : [Mél. Jaberg (K.)], Z. rom. Philol. 1937, t. 57, n° 2-4, p. 387. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 84. — SIGURS 1963/64, p. 268, 457.

1. canne [kan] n. f.
ÉTYM. 1180; chane « cruche », v. 1160 (→ 2. Canne, 3. canette, 1. canon); du lat. canna « roseau ».
1 (XVIe). Vieilli. Plante à tige droite, cylindrique et noueuse (roseau, bambou, balisier, rotin). || Un champ, une plantation de cannes.
(Vx). « Bois de canne ». || Un fauteuil de canne (Balzac). Bambou, rotin.
(Mod.). || Canne à sucre : grande graminée à longue tige pleine (n. sc. : saccharum), de laquelle on extrait le sucre dit sucre de canne. Canamelle (vieilli). || Plantation de cannes à sucre. Cannaie. || La tige de la canne à sucre peut atteindre 7 mètres de hauteur. || Broyage des tiges de canne à sucre, pour en extraire le jus. Vesou, et aussi 1. bagasse. || Distillation du jus, des mélasses de canne à sucre. Rhum, tafia.REM. On dit aussi canne dans les contextes où le mot n'est pas ambigu, notamment en franç. des Antilles.
Canne de Provence (n. sc. : Arundo donax) : grande graminée dont la tige sert à faire des cannes à pêche, des claies, des treillages… Canisse.
2 (1586). Bâton léger (de roseau, de jonc ou de bois), parfois ouvragé, sur lequel on appuie la main en marchant. || Se promener la canne à la main. || Faire des moulinets avec sa canne. || Canne d'alpiniste. Alpenstock (vx). || Canne à bout ferré. || Embout, virole d'une canne. || Canne de jonc flexible. Badine, jonc, 1. stick.Techn. || Canne entée, composée de plusieurs pièces emboîtées les unes dans les autres.Canne à pomme, à pommeau, à crosse, à bec d'or, d'argent. || Le pommeau (cit. 2, 4) d'une canne. || Poignée de canne en ivoire, en ambre. || Donner des coups de canne à qqn. || Lever sa canne sur qqn, pour le frapper.
1 La redingote du grand-père, sa canne à pomme d'argent, d'autres objets venus de lui, s'en allaient aussi.
Loti, Matelot, XVI, p. 59.
2 Le maître des cérémonies s'inclina de nouveau, faisant sonner sous sa canne les dalles du parvis.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 274.
3 Il a toujours une canne. Il dit : « La canne et la poche font partie de la physiologie humaine. La canne et la poche sont des annexes de l'organisme ».
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VI, VIII.
Canne anglaise, canne d'avant-bras. Béquille (d'avant-bras).
Canne blanche : instrument distinctif utilisé par les mal-voyants et les aveugles.
3.1 C'est le Londres de toute ma jeunesse, avec ses chiens qui quêtent pour les hôpitaux, une tirelire sur le dos, avec ses belles dactylographes rousses dans des cirés bleus, avec ses aveugles à canne blanche (…)
Paul Morand, Londres, p. 112.
Par métonymie. || Les cannes blanches : les aveugles.
(Considérée comme emblème). Anciennt. || Canne de compagnon, de compagnonnage. || Canne de tambour-major, de majorette.
Spécialt (comme arme de défense). || Canne armée, canne à épée, canne-épée. Canne-épée. || Canne-fusil, qui peut se transformer en fusil. || Canne plombée, qui peut servir de massue.
3.2 Plusieurs générations avaient laissé des cannes dans le porte-cannes : la canne-fusil du grand-oncle Ousilanne (…) la canne à épée du grand-père Lapeignine et celles dont les bouts ferrés rappelaient des villégiatures à Bagnères-de-Bigorre.
F. Mauriac, le Baiser au lépreux, p. 12.
(Canne à plusieurs usages). || Canne-pliant, conçue de façon à se transformer en pliant.Canne-parapluie.
Loc. fam. Avoir l'air d'avoir avalé sa canne.Casser sa canne : mourir. 2. Caner; → casser sa pipe.
3 (1882). Sports. Bâton flexible utilisé pour un sport de combat proche de l'escrime.Escrime à la canne. Sport utilisant ce bâton. || Pratiquer la canne.
4 (…) Barrada professait à bord tous les genres d'exercices en usage parmi les matelots : boxe, canne, chausson (…)
Loti, Mon frère Yves, XXVI, p. 83.
(1933). || Canne de golf. Club.
(Au plur.; ski). Bâton (de ski). || « (…) les cannes de skis, des cannes qui ont conquis les skieurs aussi bien par leur design (noir et blanc) que par les poignets, soit à dragonne, soit à protection de phalange » (Ski Flash Magazine, no 37 [nouvelle série], mars 1979, p. 49).
4 (1636). || Canne à pêche : gaule portant une ligne de pêche. || Scion d'une canne à pêche.
5 (1704). Techn. Instrument de verrier, au moyen duquel on « cueille » le verre et on souffle les objets à fabriquer (ancienne technique).
5 L'outil dont la fabrication offrit le plus de difficulté fut la « canne » du verrier, tube de fer, long de cinq à six pieds, qui sert à recueillir par un de ses bouts la matière que l'on maintient à l'état de fusion.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 419.
6 L'abolition de l'esclavage ne supprimerait pas l'exploitation de l'homme (…) J'ai connu dans ma jeunesse un salopard de maître verrier qui faisait souffler dans des cannes des garçons de quinze ans, et pour les remplacer quand leur pauvre petite poitrine venait à crever, l'animal n'avait que l'embarras du choix.
Bernanos, Journal d'un curé de campagne, in Œ. roman., Pl., p. 1067.
Techn. || Canne de niveau : jauge permettant de déterminer le niveau des ergols dans les réservoirs d'un avion.
tableau Noms d'appareils et d'instruments de mesure.
6 (Av. 1885; du sens 2). Fam. Jambe.Je ne tiens plus sur mes cannes !Jouer des cannes. 2. Caner.Mettre les cannes : s'enfuir; s'en aller. Bout (mettre les bouts).
7 Lorsque je regrimpe dans mon pigeonnier j'ai les cannes en coton à repriser. Au point que je suis obligé de m'agripper à la rampe pour ne pas m'affaler dans l'escadrin.
J'ai connu bien des escaladeuses, mais jamais des comme Martine.
San-Antonio, le Secret de Polichinelle, p. 128-129.
8 (…) sous le prétexte d'aller chercher une autorisation de mariage chez le curé de Mobile où habite ma mère, j'ai mis les cannes et c'est alors que vous ne m'avez plus revu.
B. Cendrars, Moravagine, in Œ. compl., t. IV, p. 208.
7 Anciennt. Mesure de longueur (de 1,70 m à 3 m) et de superficie (Midi de la France; Italie).
DÉR. Cannaie, 1. cannelle, 2. cannelle, 2. caner, 1. canner, 1. cannette.
COMP. Canne-épée, canne-plantoir.
HOM. Cane, 2. canne; formes des v. 1. caner, 2. caner, 1. canner.
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2. canne [kan] n. f.
ÉTYM. V. 1160, chane « cruche »; du lat. canna « tuyau », même mot que le précédent.
Dial. (Ouest). Récipient en cuivre qui servait au transport du lait, puis de l'eau. aussi Channe.
tableau Noms de récipients.
HOM. Cane, 1. canne; formes des v. 1. caner, 2. caner, 1. canner.

Encyclopédie Universelle. 2012.