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caser

caser [ kaze ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1796; « loger qqch. » h. 1562; de case
1Vieilli Mettre dans une case, un compartiment. Caser des papiers, du linge. 1. ranger. Au trictrac, Mettre deux dames sur une case.
2Fam. Mettre à la place qu'il faut; dans une place qui suffit. 1. placer. Trouver un logement pour caser un ami. loger. Spécialt Réussir à faire entrer (qqch., qqn) dans un espace limité. J'ai réussi à caser toutes mes affaires dans le tiroir. fourrer. Pronom. J'ai pu me caser au dernier rang, me placer.
3Fig. Établir dans une situation. Caser qqn dans un emploi. Elle a deux filles à caser, à marier. Pronom. Se marier. Il cherche à se caser.

caser verbe transitif (de case) Loger quelque chose ou quelqu'un quelque part, l'y placer, l'y mettre : Caser les cinq valises dans le coffre de la voiture. Parvenir à loger quelqu'un, l'héberger (de manière provisoire) : Caser tous les invités dans l'hôtel du village. Procurer à quelqu'un une situation, un emploi : Il a casé son frère dans l'entreprise où il travaille. Familier. Marier (son fils, sa fille) : Elle a trois filles à caser.caser (synonymes) verbe transitif (de case) Loger quelque chose ou quelqu'un quelque part, l'y placer, l'y mettre
Synonymes :
- fourrer (familier)
- loger
- ranger
Procurer à quelqu'un une situation, un emploi
Synonymes :
- établir
- placer

caser
v.
rI./r v. tr. Trouver une place pour; mettre à la place qui convient. Caser des bagages dans le coffre d'une voiture.
rII./r Fam.
d1./d v. tr. Trouver un emploi, une situation pour (qqn). Caser ses enfants dans l'Administration.
d2./d v. Pron. Se marier.

⇒CASER, verbe trans.
A.— [Le compl. d'obj. désigne une chose] Ranger dans des cases. Caser des papiers.
Absol., JEUX (trictrac). Mettre deux dames dans une case au trictrac.
B.— P. ext., fam.
1. [Le compl. d'obj. désigne une chose]
a) Mettre à telle ou telle place. Caser sa voiture dans le garage (cf. QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, p. 169).
Rare. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] :
1. — Allons, pas de pagaille, (...) Tout le monde aura de la place. Avec sa lampe électrique, il fouillait les coins sombres et casait posément les hommes. (...) personne ne criait plus, pour ne pas l'ennuyer. On acceptait le coin désigné et l'on se nichait.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 154.
b) Trouver une place pour quelque chose :
2. C'était si petit, que Gervaise avait cédé des affaires aux Poisson en quittant la boutique, ne pouvant tout caser. Le lit, la table, quatre chaises, le logement était plein.
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 672.
2. [Le compl. d'obj. désigne une pers.]
a) Trouver un emploi :
3. — Eh! dit Pillerault, cherche une place. N'as-tu pas des protections? Le Duc et la Duchesse de Lenoncourt, Madame de Mortsauf, Monsieur de Vandenesse! Écris-leur, vois-les, ils te caseront dans la maison du Roi avec quelque millier d'écus; ...
BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 345.
Emploi pronom. :
4. Laurence (...) a un diplôme qui lui permettra de se caser comme institutrice quelque part; ...
THEURIET, La Maison des deux barbeaux, 1879, p. 16.
b) Établir dans le mariage, marier. Caser sa fille.
Emploi pronom. :
5. À force de se traîner d'entrevue en entrevue, Lili, qui avait déjà vingt-trois ans, finirait bien par se caser; alors on songerait à marier Zaza.
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 220.
Rem. 1. On rencontre ds la docum. qq. ex. du part. passé adj. (sens fig.). Elle veut me voir reprendre la plume et ne se donnera de repos que lorsqu'elle me saura casé, heureux, occupé, bref dans l'ordre et sorti de l'éternel provisoire (AMIEL, Journal intime, 1866, p. 406). 2. On rencontre ds la docum. le subst. masc. casement. Fait d'être établi, casé. Je me prends à songer à tels et tels de mes amis qui, en épousant des filles charmantes ont épousé en même temps la richesse et la liberté. (...) Et alors le sentiment de mon aplatissement définitif, par la dépendance et par le casement me redonne des bouillonnements d'orgueil rebelle (AMIEL, Journal intime, 1866, p. 154).
Prononc. et Orth. :[], (je) case []. Lar. Lang. fr. transcrit [a] ant. Le reste des dict. donne [] post.; à ce sujet cf. GRAMMONT Prononc. 1958, p. 32 : ,,On garde par analogie l' postérieur, mais un peu plus bref et avec les muscles un peu lâchés, dans les syllabes inaccentuées de accabler, flâner, lasser, envaser, phraser, damner, ensabler, tasser, passer, endiablé, rablé, caser, tailleur, raser, écraser, repasser, gagner, délabrer, navrer, grassement, gravement, brailler, railler, dérailler``. Cf. encore G. STRAKA, Syst. des voyelles du fr. mod., Strasbourg, Inst. de Phonét., 1950, p. 21 : ,,[] reproduit un long du latin médiéval ou du grec : cadavre, fable, classe, case, oracle, érable, il déclame, phase``. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1562 « loger quelque chose » (Gouberville ds POPE, p. 114), attest. isolée; b) 1796 « placer, ranger » (DUPUIS, Abr. de l'orig. de tous les cultes, p. 585); c) 1798 fam. pronom. (Ac. : [...] Se caser [...] S'établir); d) 1823 part. passé adj. « mettre de l'ordre dans ses idées » (LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 2, p. 149); 2. 1683 jeux « mettre deux dames sur une flèche » (WIDERHOLD, J.-H. Nouv. dict. fr.-all., Bâle); 3. 1820 fig. part. passé adjectivé (LAV. : [...] On dit qu'un homme est bien casé, pour dire qu'il est parvenu à obtenir une bonne place); 1832 pronom. (RAYMOND : Se caser [...] se placer dans une maison quelconque pour y exercer sa profession); 1835 trans. (Ac.). Dér. de case terme de jeu; suff. (pour l'adj.) et dés. -er (1 a plus prob. dér. de case1 « maison », dés. -er). Fréq. abs. littér. :224. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 189, b) 293; XXe s. : a) 381, b) 408.

caser [kɑze] v. tr.
ÉTYM. 1796; « loger qqch. », 1562, attestation isolée; de case.
1 Vx. Mettre dans une case, dans un compartiment. || Caser des papiers, du linge. Ranger.Absolt. Au trictrac, Mettre deux dames sur une case.
2 Fam. Mettre à la place qu'il faut; dans une place qui suffit. || Caser sa voiture dans le garage. Placer, ranger. || Trouver un logement pour caser un ami. Loger.Spécialt. Réussir à faire entrer (qqch. ou qqn) dans un espace limité. || J'ai pu caser tous mes meubles dans mon studio. Distribuer, fourrer.
(Le compl. désigne une chose abstraite). || Je n'ai pas pu caser cette affaire dans mon emploi du temps.
0.1 Mais savez-vous pourquoi nous sommes toujours plus justes et plus généreux avec les morts ? La raison est simple ! Avec eux, il n'y a pas d'obligation. Ils nous laissent libres, nous pouvons prendre notre temps, caser l'hommage entre le cocktail et une gentille maîtresse, à temps perdu, en somme.
Camus, la Chute, in Récits et Nouvelles, Pl., p. 1492.
3 (Compl. n. de personne). Établir dans une situation. Établir, fixer. || On l'a casé dans ce petit emploi, en attendant qu'il ait une situation.
1 La chaire donnée à Quinet, il l'avait refusée pour ne pas quitter Paris, ce qui diminuait ses chances d'être jamais casé comme il disait.
A. Billy, Sainte-Beuve, Sa vie et son temps, I, Le romantique, 44, p. 313.
Par ext. || Elle a deux filles à caser, à marier.
4 Érotique. Posséder sexuellement.REM. Auguste le Breton (l'Argot chez les vrais de vrais) explique anecdotiquement ce sens par les cases du bagne de Saint-Laurent-du-Maroni, où les forçats se livraient à la prostitution; mais la métaphore (→ Miser) est normale et régulière.
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se caser v. pron.
ÉTYM. (1798).
Fam. Placer (se). || Il n'a pas pu se caser dans cet hôtel. || Il s'est casé dans l'administration. || Elle a trouvé à se caser, à se marier.
2 C'est une réserve (sept mille francs) en cas de malheur. Il faut que j'avise à les placer et à me caser moi-même, dès demain matin.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, I, IV.
3 (…) les miteux s'y logèrent à quinze ! Le reste se casa où il put (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 6e tableau, III.
COMP. Recaser, recasement.

Encyclopédie Universelle. 2012.