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casuiste

casuiste [ kazɥist ] n.
• 1611; esp. casuista, du lat. ecclés. casus « cas de conscience »
1 N. m. Théologien qui s'applique à résoudre les cas de conscience par les règles de la raison et du christianisme. Casuiste sévère, subtil. Fig. « Le meilleur de tous les casuistes est la conscience » (Rousseau) .
2Personne qui se plaît à transiger avec sa conscience. sophiste.

casuiste nom (espagnol casuista, du latin casus, cas de conscience) Théologien spécialiste de la casuistique. Moraliste subtil et accommodant. Personne qui transige avec sa conscience à force de subtilités.

casuiste
n. m.
d1./d THEOL CHRET Théologien qui étudie la morale et cherche à se prononcer sur les cas de conscience.
d2./d Péjor. Personne qui argumente d'une manière trop subtile.

⇒CASUISTE, subst. masc.
A.— Théologien qui, par profession, résout les cas de conscience. Casuiste relâché, rigide; minutie de casuiste :
1. Le casuiste vit dans les interstices qui séparent la vertu des vertus et la règle des cas particuliers.
J. VUILLEMIN, Essai sur la signif. de la mort, 1949, p. 235.
B.— P. ext., péj. Celui qui aime à subtiliser, qui argumente avec subtilité de manière à justifier ses fautes ou celles d'autrui. Casuiste politique :
2. ... elles ont beau jeu pour faire des confidences voilées (...) Le cas doit sembler admirable aux belles théologiennes de la passion, aux savants casuistes de l'amour.
A. FRANCE, La Vie littér., t. 4, 1892, p. 22.
Prononc. et Orth. :[] ou [ka-]. [] post. ds FÉL. 1851 et DG; [a] ant. ds WARN. 1968 et Lar. Lang. fr. ainsi que ds FÉR. 1768, LAND. 1834, NOD. 1844 et LITTRÉ; [] ou [a] ds PASSY 1914 et Pt ROB. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1611 « théologien qui cherche à résoudre les cas de conscience » (COTGR.). Prob. empr., en raison de la notoriété des jésuites casuistes espagnols aux XVIe-XVIIe s. (Suarez, Sanchez, Molina, Escobar, etc.), à l'esp. casuísta « id. » (1616, C. Oudin ds GILI), dér. du lat. scolastique casus « cas de conscience » (cf. av. 1596 cardinal TOLET, Summa casuum conscientiae absolutissima ds Théol. cath. t. 2, p. 1873), suff. -ista (-iste). Fréq. abs. littér. : 90.

casuiste [kazɥist] n.
ÉTYM. 1611; esp. casuista, du lat. ecclés. casus « cas de conscience ».
1 N. m. Théologien qui s'applique à résoudre les cas ou les difficultés de conscience par les règles de la raison et du christianisme. || Casuiste sévère, subtil. || Casuiste complaisant.
1 (…) quelques religieux relâchés et quelques casuistes corrompus, qui ne sont pas membres de la hiérarchie, ont trempé dans ces corruptions, il est constant (…) que les véritables pasteurs de l'Église, qui sont les véritables dépositaires de la parole divine, l'ont conservée immuablement contre les efforts de ceux qui ont entrepris de la ruiner.
Pascal, Pensées, XIV, 889.
2 Comme il y a un nombre infini d'actions équivoques, un casuiste peut leur donner un degré de bonté qu'elles n'ont point, en les qualifiant telles (…)
Montesquieu, Lettres persanes, 57, in Littré.
3 Le meilleur de tous les casuistes est la conscience; et ce n'est que quand on marchande avec elle qu'on a recours aux subtilités du raisonnement.
Rousseau, Émile, IV, p. 348.
2 Personne qui se plaît à subtiliser, à composer, à transiger avec la conscience. Sophiste. || C'est une casuiste.
DÉR. Casuisme, casuistique.

Encyclopédie Universelle. 2012.