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claquemurer

claquemurer [ klakmyre ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1644; p.-ê. de réduire à claque mur « serrer jusqu'à faire claquer le mur »
Enfermer à l'étroit. V. pron. SE CLAQUEMURER : se tenir enfermé chez soi. ⊗ CONTR. Élargir, 1. sortir.

claquemurer verbe transitif (de jouer à claquemur, de claquer et mur) Tenir quelqu'un étroitement enfermé quelque part ; cloîtrer. ● claquemurer (synonymes) verbe transitif (de jouer à claquemur, de claquer et mur) Tenir quelqu'un étroitement enfermé quelque part ; cloîtrer.
Synonymes :
- claustrer
- cloîtrer
- reclure

claquemurer
v. tr. Enfermer dans un endroit étroit.
|| v. Pron. S'enfermer chez soi.

⇒CLAQUEMURER, verbe trans.
A.— Emploi actif, vx. Emprisonner quelqu'un dans une enceinte fortifiée très étroite. Pour claquemurer parmi nous un philosophe à la Bastille, il ne falloit pas tant de cérémonies (CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, t. 2, 1826, p. 356).
P. ext. Enfermer très étroitement. Le froid très vif claquemure davantage les gens dans leurs maisons (MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 212).
Au fig. Enfermer dans des limites très ou trop étroites. J'ai souvent remarqué que notre vie leur semble claquemurée (TAINE, Notes sur l'Angleterre, 1872, p. 21).
P. iron. :
HÉLÈNE. — Non pas de toilette éclatante, Rien de voyant, rien de décolleté : Je veux une robe montante Claquemurant ma grâce et ma beauté.
MEILHAC, HALÉVY, La Belle Hélène, 1865, II, 1, p. 214.
P. ext. Cacher, obscurcir. À plus forte raison, une phrase d'argot, dont le sens est alors doublement claquemuré (J. RICHEPIN, La Chanson des gueux, éd. rev. et augm., 1881, p. 287).
B.— Emploi pronom. Se claustrer dans un lieu exigu. Sainte Thaïs, (...) saint Nilammon (...) s'étaient claquemurés en une cave percée d'un trou (HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 166).
P. ext. S'enfermer dans une maison (pour s'y réfugier). Il s'était claquemuré dans sa demeure, et s'y était rendu tout à fait inabordable (LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 613).
Au fig. L'individu fléchit sous le poids de la masse, et se trouve claquemuré dans un ordre établi (TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 287).
Prononc. et Orth. :[], (je) claquemure []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1644 claquemuré (SCARRON, Typhon, IV, 14 ds RICHARDSON); 1648 claquemurer (ID., Virgile, VI, 254a, ibid.). Dér. de (jouer) à claquemur, jeu d'enfant (OUDIN, Trésor des deux lang. espagnolle et françoise, Paris, 1660) consistant prob. à enserrer un joueur si étroitement qu'il fait claquer les bornes qui le cernent, composé de la forme verbale claque de claquer1 et de mur. Fréq. abs. littér. :19.

claquemurer [klakmyʀe] v. tr.
ÉTYM. 1644; p.-ê. de à claquemur « dans un endroit si étroit que le mur claque ». Pour P. Guiraud, claquemur représente calquemur, du provençal calcar « presser, serrer », d'où à calquemur « comprimé par le mur », la métathèse du l étant due à une confusion avec claquer.
1 Enfermer (qqn) comme dans une prison étroite. Cloîtrer, emprisonner, enfermer; boucler (fam.).
1 Vous nous accusez de l'avoir claquemuré, scellé même avec des pierres et du plâtre !
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, III, p. 607.
2 Enfermer (qqn) à l'étroit.(Sujet n. de chose abstraite). || Les troubles claquemuraient les gens chez eux.
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se claquemurer v. pron.
(Réfl.). Se tenir enfermé chez soi.
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claquemuré, ée p. p. adj.
|| Rester claquemuré chez soi, enfermé. || Des gens claquemurés.
2 Je pouvais rentrer à l'aube ou lire au lit toute la nuit, dormir en plein midi, rester claquemurée vingt-quatre heures de suite, descendre brusquement dans la rue.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 16.
CONTR. Délivrer, libérer.

Encyclopédie Universelle. 2012.