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conceptualisme

conceptualisme [ kɔ̃sɛptɥalism ] n. m.
• 1832; du lat. conceptualis
Philos. Théorie suivant laquelle les concepts sont considérés comme les produits d'une construction de l'esprit ( nominalisme, réalisme).

conceptualisme nom masculin (de conceptuel) Doctrine philosophique qui affirme que l'universel existe dans les choses et que, séparé d'elles, il n'est ni une réalité en soi, comme le veulent les réalistes, ni un simple mot, comme le soutiennent les nominalistes, mais une conception de l'esprit, qui exprime la nature essentielle de la pensée. (La première forme que reçoit le conceptualisme se trouve chez Abélard.)

conceptualisme
n. m. PHILO Doctrine d'Abélard selon laquelle nos expériences révèlent les idées générales, en dépit du fait que celles-ci existaient de façon latente dans notre esprit avant toute expérience. Synthèse du rationalisme et de l'empirisme, le nom de conceptualisme a été donné aux théories d'Aristote et de Kant.

⇒CONCEPTUALISME, subst. masc.
A.— PHILOS. CLASS. Doctrine d'après laquelle le concept est une construction mentale qui exprime la nature essentielle de la pensée, et qui, différente d'un signe ou mot (et s'opposant en ce sens au nominalisme), est aussi distincte de la perception des objets singuliers (et s'oppose en ce sens au réalisme); p. ext. doctrine qui professe en outre la conformité du concept à l'essence inhérente aux entités groupées par lui. Cf. les universaux. Tandis qu'à dater environ de l'an 1200, tous les penseurs chrétiens prenaient avec orgueil le nom de réalistes, au fond de leur enseignement avait pénétré le conceptualisme issu des nominaux (OZANAM, Essai sur la philos. de Dante, 1838, p. 42) :
Le XIe et le XIIe siècles sont occupés en entier par la querelle des universaux, longue discussion métaphysique souvent verbale, où les tenants du nominalisme, du conceptualisme et du réalisme s'affrontent en des joutes métaphysiques dont l'objet est de définir la nature et la valeur des idées universelles, ...
Hist. de la sc., 1957, p. 1631.
B.— PHILOS. MOD., LING. Construction mentale symbolique de nature verbale, susceptible de s'appliquer à plusieurs objets possédant en commun un certain nombre de propriétés.
P. ext. Autres sciences humaines et langage culturel. Le conceptualisme a perdu du terrain; les sciences biologiques et sociales ne croient plus en l'existence d'entités immuablement fixées (S. DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, 1949, p. 12). L'immense apport des arts orientaux qui voient par grandes masses et purs profils, (...). La « nature » recule désormais au second plan. Elle n'est décidément plus qu'un « dictionnaire », comme le voulait Delacroix. Le conceptualisme renaît (É. FAURE, Hist. de l'art, 1921, p. 242).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1832 (RAYMOND). Dér. de conceptuel; suff. -isme. Fréq. abs. littér. :4. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 35.

conceptualisme [kɔ̃sɛptɥalism] n. m.
ÉTYM. 1832; lat. scolast. conceptualis, et -isme.
Philosophie.
1 Hist. de la philos. Théorie suivant laquelle les concepts sont considérés comme les produits d'une construction de l'esprit et sont fondamentaux par rapport aux signes (opposé à nominalisme) et aux choses perçues (opposé à réalisme).
2 Découpage de l'expérience selon un système de concepts définis et nommés.
REM. Les deux sens font référence aux définitions pré-kantiennes du concept comme idée générale et abstraite (→ Universaux).
DÉR. Conceptualiste.

Encyclopédie Universelle. 2012.