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• XIII^e; lat. condimentum

♢ Fig. et littér. « le remords était peut-être le condiment qui sauve l'inappétence des passions » (Huysmans).

Synonymes :

n. m.

d1./d Substance ajoutée à un aliment pour l'assaisonner, en relever le goût. Les épices sont des condiments.

|| (Afr. subsah.) Ingrédient (légume, assaisonnement) utilisé en petite quantité pour la confection d'un plat.

d2./d Fig. Ce qui ajoute un attrait, du piquant. L'imprévu est un condiment à la vie.

⇒CONDIMENT, subst. masc.

A.— ART CULIN. Substance aromatique : sel, poivre, moutarde, etc., utilisée pour relever la saveur des aliments au cours de la préparation culinaire ou lors de la consommation des mets. Condiments âcres, acides, sucrés; préparer un condiment recherché; utiliser le poivre comme condiment :

• 1. Moi je dis que le cuisinier

Qui sut mélanger le premier,

Avec mesure, avec sagesse,

Ces poissons et ces condiments,

Enfin... les divers éléments

Qui constituent la bouillabaisse,

Mérite une statue en or,

Car il établit un record.

PONCHON, La Muse au cabaret, La Bouillabaisse, 1920, p. 145.

SYNT. Condiment universel [le sucre] (cf. BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, 1825, p. 107); des condiments « puissants et doux » (VERLAINE, Confessions, 1895, p. 49); sel, condiment essentiel de nourriture (cf. VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géogr. hum., 1921, p. 31).

B.— P. métaph. Ce qui donne du « piquant », du « sel », c'est-à-dire de l'attrait à une chose. Le condiment de la beauté, de la foi :

• 2. L'amour, en effet, est la révélation de l'infini, la leçon qui nous enseigne le divin. Pénétré de ton parfum, chère amie, je vais m'endormir rassasié de vie. La vie, grand dieu! comment pourrions-nous la supporter désormais? Fi de l'amour qui n'aurait plus le condiment de la mort!

RENAN, Drames philos., L'Abbesse de Jouarre, 1886, III, 1, p. 642.

— Rare. [En parlant d'une pers.] — Certes, répondit Blazius, la soubrette est un condiment précieux, une boîte aux épices qui saupoudre à propos la fadeur des comédies du temps (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 188).

Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. Fin XII^e s. « plante destinée à servir de condiment » les condimenz des jotes (Dialogue Grégoire, 29, 16 ds T.-L. [ad condimenta olerum nutrienda locus]); XIII^e s. fig. (Li Epistle saint Bernard à Mont Deu, ms. Verdun 82, f° 45 r° ds GDF. Compl.). Empr. au lat. class. condimentum « condiment » aux sens propre et figuré. Fréq. abs. littér. :37.

DÉR. Condimentaire, adj. Qui a la propriété des substances employées comme condiments. Les seconds [produits alimentaires] comprennent toute la gamme des condiments et épices : sel, épices, vinaigre, moutardes et condiments, bouillons, potages et aromes, auxquels — pour être complet — nous ajouterons certains parfums et colorants. Bien qu'en général employés à faibles doses, ces aliments additionnels et condimentaires n'en sont pas moins l'objet d'une production considérable et d'un commerce important (G. BRUNERIE, Les Industr. alim., 1949, p. 101). — Seule transcr. ds LITTRÉ : kon-di-man-tê-r'. — 1^re attest. 1863 (LITTRÉ : L'emploi condimentaire de cette substance); de condiment, suff. -aire¹; cf. le lat. impérial condimentarius « relatif aux assaisonnements ».

condiment [kɔ̃dimɑ̃] n. m.

ÉTYM. Fin XII^e; lat. condimentum, de condire « assaisonner ».

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1 Substance de saveur forte destinée à relever le goût des aliments. ⇒ Épice. || Condiments faits de légumes et de fruits macérés. ⇒ Achards, chutney, piccalillies, pickles; régional variante(s). — Vx. Assaisonnement.