confondre [ kɔ̃fɔ̃dr ] v. tr. <conjug. : 41>
• 1080 « anéantir, détruire »; lat. confundere « mêler »
I ♦
1 ♦ (1170) Vx Troubler (qqn) en déconcertant. ⇒ atterrer, décontenancer, désarçonner.
2 ♦ Vx Faire échouer. Confondre les plans de l'ennemi. ⇒ anéantir, déjouer. — Loc. Que le ciel te confonde ! te punisse.
3 ♦ (XVIIe) Mod. Remplir d'un grand étonnement. ⇒ consterner, déconcerter, étonner, interdire, stupéfier. Son insolence me confond. Cela confond l'entendement. ⇒ dépasser. « ces constructions géantes, confondant nos imaginations modernes » (Loti).
4 ♦ Littér. Réduire (qqn) au silence, en lui prouvant publiquement son erreur, ses torts. Confondre un menteur, un hypocrite. ⇒ démasquer .
♢ Rendre confus. P. p. adj. « tout confondu de la voir prendre ces façons-là » (Sand),interdit, déconcerté. Rester confondu.
5 ♦ Pronom. Se confondre en remerciements, en excuses : multiplier les remerciements, les excuses.
II ♦
1 ♦ (1538) Réunir, mêler pour ne former qu'un tout (surtout sujet chose).⇒ fondre, fusionner, mélanger, mêler, regrouper, réunir, unir. Fleuves qui confondent leurs eaux. « Oui, crièrent deux voix qui confondirent leurs intonations » (Balzac). P. p. adj. Le nombre des touristes, toutes nationalités confondues, a augmenté. Loc. Toutes choses confondues : sans faire le détail. ⇒ globalement.
2 ♦ (1580) Prendre (une personne, une chose) pour une autre. Confondre deux jumeaux. On pourrait les confondre. Trait distinctif qui permet de ne pas confondre deux choses voisines. Confondre les noms, les dates. Vous avez confondu son numéro avec le mien, et le mien. Le candidat a tout confondu. ⇒ mélanger (2o). Loc. vieilli Confondre autour et alentour : ne pas faire une distinction nécessaire.
♢ Absolt Faire une confusion. ⇒ se tromper. Il est possible que je confonde. Excusez-moi, j'ai confondu.
3 ♦ Par ext. Considérer comme une seule et même chose, de la même façon. ⇒ amalgamer, assimiler. « Les orateurs qui confondent langage et pensée » (Paulhan). Loc. Il ne faut pas tout confondre ! il faut faire les distinctions nécessaires, analyser plus finement.
4 ♦ SE CONFONDREv. pron. Se mêler, s'unir (sujet chose). L'endroit où les eaux se confondent; où la lumière se confond avec l'ombre. — Être impossible à distinguer de. « ce que l'on aurait pu faire se confond avec ce que l'on aurait dû faire » (A. Gide). — Être confondu. Des signes qui se confondent aisément.
⊗ CONTR. Aider, défendre. — Séparer; dissocier, distinguer.
● confondre verbe transitif (latin confundere, mélanger) Littéraire. Mêler des choses ensemble jusqu'à ce qu'on ne les distingue plus : Sur son tableau il a confondu la mer et le ciel en une même couleur. Ne pas distinguer des choses, des gens, les mêler dans son esprit et, en particulier, se tromper en les prenant l'un pour l'autre, faire une confusion : Ils se ressemblent tellement qu'on peut les confondre. Troubler quelqu'un au point de le réduire à l'impuissance, de le mettre dans l'impossibilité de répondre, le décontenancer : Une telle insolence a de quoi vous confondre. Prouver publiquement que quelqu'un a commis une faute ou un délit, le démasquer : Confondre un menteur. Frapper quelqu'un d'un grand étonnement : Une telle horreur dans le crime confond l'entendement. ● confondre (difficultés) verbe transitif (latin confundere, mélanger) Conjugaison Comme fondre. Construction 1. Confondre une chose, une personne et une autre / avec une autre. Ces deux constructions sont correctes : j'ai confondu tes clés et les miennes, tes clés avec les miennes ; j'ai confondu le facteur et l'employé du gaz, avec l'employé du gaz. 2. Se confondre avec = se mélanger au point d'être indiscernable. « Les horizons de la mer, légèrement vaporeux, se confondaient avec ceux du ciel »(Chateaubriand). 3. Se confondre en excuses, en remerciements, en politesses = les multiplier. Registre soutenu. ● confondre (synonymes) verbe transitif (latin confundere, mélanger) Littéraire. Mêler des choses ensemble jusqu'à ce qu'on ne les distingue...
Synonymes :
- associer
- réunir
- unir
Contraires :
- séparer
Ne pas distinguer des choses, des gens, les mêler dans...
Synonymes :
- fondre
- mélanger
Contraires :
- différencier
Troubler quelqu'un au point de le réduire à l'impuissance, de...
Synonymes :
- accabler
- anéantir
- décontenancer
- démonter
- dérouter
- désarçonner (familier)
- désorienter
Prouver publiquement que quelqu'un a commis une faute ou un...
Synonymes :
- accabler
- démasquer
Frapper quelqu'un d'un grand étonnement
Synonymes :
- déconcerter
- stupéfier
confondre
v. tr.
rI./r
d1./d Remplir d'étonnement, troubler. Sa duplicité me confond.
d2./d Réduire (qqn) au silence en lui prouvant qu'il se trompe. Confondre ses contradicteurs.
|| Confondre un menteur, le démasquer.
d3./d v. Pron. Se confondre en excuses, les multiplier.
rII./r
d1./d Mêler, brouiller. L'obscurité confondait tous les objets.
d2./d Prendre une chose, une personne pour une autre. Confondre des noms, des dates.
|| (S. comp.) Ce n'est pas lui, je confonds!
d3./d v. Pron. Se mêler. Les voix des choristes se confondent.
⇒CONFONDRE, verbe trans.
I.— [L'accent est mis sur l'idée de non-distinction]
A.— Mêler si étroitement (soit plusieurs choses ou personnes, soit une chose ou une personne à un ensemble) qu'il n'est plus possible de les distinguer.
1. Emploi trans., rare
a) [Avec un suj. inanimé] La Seine et la Marne confondent leurs eaux (LITTRÉ). L'obscurité confond tous les objets (QUILLET 1965).
— Au fig. :
• 1. Les vins [...] alternaient avec de lourdes pâtisseries, fondant et confondant les âmes dans une tendresse générale.
TOULET, Le Mariage de Don Quichotte, 1902, p. 158.
b) [Avec un suj. animé] Unir, réunir, identifier jusqu'à rendre indiscernable :
• 2. ... elle disait qu'elle avait deux enfants, elle les confondait dans le même caprice de tendresse.
ZOLA, Nana, 1880, p. 1245.
2. Courant.
a) Emploi pronom.
— [Avec un suj. inanimé] Qqc. se confond avec qqc., une chose et une autre se confondent, se confondent dans..., au sein de..., avec... :
• 3. ... je te donne tout mon être, je voudrais que nos deux existences pussent se mêler et se confondre comme l'eau avec l'eau, le feu avec le feu.
KARR, Sous les tilleuls, 1832, p. 114.
Rem. Avec réminiscence de « fondre » :
• 4. Cependant tu iras, à lutter contre cette injustice, de destruction d'architecture en destruction d'architecture jusqu'à la mare étale où les glaciers se seront confondus.
SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, p. 962.
— [Avec un suj. animé] :
• 5. La vie sociale dérive d'une double source, la similitude des consciences et la division du travail social. L'individu est socialisé dans le premier cas, parce que n'ayant pas d'individualité propre, il se confond, ainsi que ses semblables, au sein d'un même type collectif; dans le second, parce que, tout en ayant une physionomie et une activité personnelles qui le distinguent des autres, il dépend d'eux dans la mesure même où il s'en distingue, et par conséquent de la société qui résulte de leur union.
DURKHEIM, De la Division du travail soc., 1893, p. 205.
— [Avec un suj. inanimé] :
• 6. Les grenouilles ont un sternum et point de côtes; les serpens des côtes et point de sternum; les tortues, des côtes soudées à la carapace, et un sternum confondu dans le plastron.
CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 1, 1805, p. 210.
♦ Subst. plur. + confondu(e)s :
• 7. La tour Saint-Jacques, l'hôtel de ville, Saint-Gervais, Saint-Louis, Saint-Paul se levaient en face, parmi les toits confondus.
FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, t. 1, 1869, p. 84.
• 8. Devant le lit où mourait Pujolhac, les présences confondues de Gina et de Lucie ne m'apportaient qu'une faible compensation...
ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, p. 341.
— [Avec un suj. animé] Cette fresque admirable du Vatican, où Dante est confondu parmi les docteurs (OZANAM, Essai sur la philos. de Dante, 1838, p. 281). Le cri d'une créature confondue en Dieu à force d'amour, à la lettre, déifiée : ... (MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, p. 498) :
• 9. ... c'est avec elle qu'on voudrait se sentir monter vers les étoiles, vers la lumière, vers l'éternelle extase, d'un vol plus rapide et plus tranquille que celui des aigles et des ramiers sauvages, et, confondu à son âme, se dissiper comme l'encens qui s'en va, qui s'en va lentement, toujours en montant, pour mourir dans un espace pur et sans limites.
FLAUBERT, La 1re Éducation sentimentale, 1845, p. 75.
• 10. Ici Jean Valjean apparut. Il était confondu dans le groupe des insurgés. Il en sortit, et dit à Enjolras : ...
HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 476.
B.— [Le suj. désigne une pers., ou p. méton., son esprit, sa mémoire, ...] Prendre (une personne, une chose) pour une autre. Confondre qqc. avec qqc., confondre qqc. et qqc., confondre deux choses. Cf. faire une confusion.
1. [L'obj. désigne un inanimé] Confondre les plans, les genres, les dates, les effets et les causes, les styles. Confondre le vin avec l'ivresse (MUSSET, La Confession d'un enfant du siècle, 1836, p. 53); Confondre tristesse et ennui (RENARD, Journal, 1896, p. 332); Confondre la véritable sensibilité et la sensiblerie (PROUST, La Prisonnière, 1922, p. 107).
2. [L'obj. désigne un animé] Ces deux jumeaux se ressemblent tellement qu'il m'arrive souvent de les confondre (Ac. 1932).
3. En emploi abs. Ne confondons pas, s'il vous plaît (SUE, Atar Gull, 1831, p. 7).
II.— [L'obj. désigne une pers. ou, p. méton., son esprit, son âme, les sens, ...]
A.— Troubler au point de faire perdre à quelqu'un ses moyens, de le décontenancer, de le mettre dans l'impossibilité de répondre. Confondre qqn d'un seul mot :
• 11. — Comment, Monsieur Raphaël, dit-elle, vous ne voulez pas aller au mont-de-piété, et vous m'y envoyez. Je rougis, confondu par la logique d'un enfant. Elle me prit alors la main, comme si elle eût voulu compenser par une caresse la vérité de son exclamation.
BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, p. 152.
— Vx. Se confondre. Il y a de quoi s'y confondre. ,,S'embrouiller, se troubler, se déconcerter`` (Ac. 1878, supprimé ds Ac. 1932).
B.— Remplir d'étonnement par une chose inattendue. Être confondu d'admiration, de surprise, d'émerveillement, d'étonnement, etc. ; rester, demeurer confondu; cela confond :
• 12. J'avoue que je suis resté confondu de cette lumière imprévue jetée sur les profondeurs du cœur humain.
STENDHAL, De l'Amour, 1822, p. 68.
• 13. Mademoiselle de Liniers n'était pas une de ces beautés dont la simple apparition confond les sens...
SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 29.
C.— Troubler de honte :
• 14. Elle restait dans ce costume sous lequel je venais de la surprendre aussi confondue que si elle eût été surprise dans sa nudité par un regard d'homme.
LAMARTINE, Les Confidences, Graziella, 1849, p. 269.
— Spéc. Remplir de confusion par des honneurs, des attentions. Vous me voyez confondu(e); vos louanges me confondent (Ac. 1798-1932).
D. — Se confondre en. Se confondre en excuses, en protestations, en remerciements, en politesses, en civilité. Les multiplier.
Rem. Confondu/confus. a) ,,Au propre, on dit confus du tout qui résulte de la réunion des parties; mais confondu qualifie les parties mêmes qui entrent dans le tout`` (GUÉRIN 1892). b) ,,Confondu part. de confondre, fait toujours penser à une action dont il marque le résultat; confus exprime simplement l'état : un amas confus; un pays où règne l'anarchie, où tout est confondu. Au figuré, la même différence subsiste; confus veut dire honteux, confondre signifie rendu ou devenu confus`` (Lar. 19e).
Prononc. et Orth. :[], (je) confonds []. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. A. 1. « détruire » a) ca 1100 cunfundre « anéantir un adversaire » (Roland, éd. J. Bédier, 17), seulement au Moy. Âge; b) ca 1160 au fig. (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 919); ca 1184 « bouleverser » (BENEIT, Vie de Thomas Becket, éd. B. Schlyter, 631); 2. a) ca 1170 « humilier, couvrir de honte » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 94); b) ca 1265 « réduire quelqu'un à quia » (J. DE MEUNG, Rose, éd. E. Langlois, 5620). B. 1. 1538 « fondre ensemble, réunir, mêler » (EST.); 2. 1580-92 « prendre quelque chose pour une autre chose » (MONTAIGNE, Essais, livre 1, chap. 28). Empr. au lat. class. confundere « mêler, mélanger », « bouleverser, brouiller », « troubler l'esprit »; spéc. en lat. chrét. « réduire à quia », « humilier, couvrir de honte ». Le développement sém. du mot est lié dans l'histoire à celui de confusion. Fréq. abs. littér. Confondre : 3 610. Confondu : 1 234. Fréq. rel. littér. Confondre : XIXe s. : a) 6 054, b) 3 921; XXe s. : a) 3 632, b) 5 900. Confondu : XIXe s. : a) 2 571, b) 1 238; XXe s. : a) 1 399, b) 1 548.
confondre [kɔ̃fɔ̃dʀ] v. tr. [CONJUG. rendre.]
ÉTYM. 1080, « anéantir, détruire »; du lat. confundere « mêler », de con- (cum), et fundere « répandre, disperser ». → Fondre.
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———
I (1538).
1 Réunir, mêler pour ne former qu'un tout. ⇒ Amalgamer, associer, fondre, fusionner, identifier, mélanger, mêler, réunir, unir. || Projecteurs qui confondent leurs rayons lumineux. || L'Oise confond ses eaux avec celles de la Seine.
♦ Fig. || Confondre ses pleurs, ses regrets avec ceux de qqn. || Confondre ses droits, avec ceux d'un ami. — Pron. || Leurs intérêts se confondent.
1 Tous ces yeux qu'on voyait venir de toutes parts
Confondre sur lui seul leurs avides regards (…)
Racine, Bérénice, I, 5.
2 — Oui, crièrent deux voix qui confondirent leurs intonations.
Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 485.
♦ Littér. || Confondre quelque chose à quelque chose.
2.1 (…) l'eau plate, monotone, interminable, qui confond ses limites à celles de la terre ?
Camus, la Chute, p. 126.
2 (1580). Prendre (une personne, une chose) pour une autre; ne pas distinguer (plusieurs choses, personnes). || Confondre deux jumeaux. || Confondre l'innocent et le coupable. || Confondre des noms entre eux. — Absolt. Faire une confusion. ⇒ Tromper (se). || Il est possible que je confonde. || Il ne faudrait pas confondre. — Fam. || Faut pas, faudrait pas confondre !
3 (…) je l'ai prié de me démêler ces deux noms. Il l'a fait en galant homme; il a compris qu'il était très possible que je les confondisse (…)
Mme de Sévigné, 279, 23 mai 1672.
4 (…) il faut bien se garder de confondre l'ordre avec la régularité (…) La régularité est une combinaison matérielle et purement humaine; l'ordre est pour ainsi dire divin.
Hugo, Odes et Ballades, Préf. 1826.
5 (…) les orateurs, qui confondent langage et pensée.
J. Paulhan, Entretien sur des faits divers, IV, p. 151.
———
II (V. 1160).
1 Vx. Troubler (qqn) en déconcertant. ⇒ Assommer, atterrer, désarçonner. || Confondre l'ennemi, l'adversaire… ⇒ Abattre, anéantir, foudroyer, vaincre.
♦ Vx (langue class.). Faire échouer, réduire à néant. ⇒ Anéantir. || Confondre les plans de l'ennemi. || Confondre l'orgueil des grands. ⇒ Humilier. || Dieu confond les projets, les desseins des méchants. ⇒ Déjouer.
6 Les yeux de l'Éternel gardent la science,
Mais il confond les paroles du perfide.
Bible (Segond), Proverbes, XXII, 12.
♦ ☑ Loc. Que le ciel le confonde !, le punisse.
7 Diable, conclus; ou bien que le ciel te confonde !
Racine, les Plaideurs, III, 3.
2 (Sujet n. de chose). Mod. (style soutenu). Remplir (qqn) d'un grand étonnement, de stupeur. ⇒ Consterner, déconcerter, étonner, interdire, stupéfier. || Cette nouvelle le confond. || Votre insolence me confond. || Il restait confondu. || Cela confond l'imagination, l'entendement. ⇒ Dépasser, passer.
8 (Je) ne raisonne plus
Tant mes sens coup sur coup se trouvent confondus.
Molière, le Dépit amoureux, II, 1.
9 C'étaient, chaque fois, de ces constructions géantes, confondant nos imaginations modernes (…)
Loti, Jérusalem, VIII, p. 97.
3 Style soutenu. Réduire (qqn) au silence, en lui prouvant publiquement son erreur, ses torts. || Confondre qqn par un raisonnement serré. || Confondre l'accusé. || Confondre un calomniateur, un hypocrite. ⇒ Démasquer.
10 C'est cet homme-là qu'il faut chercher, découvrir et confondre. C'est lui qu'il faut convaincre de son crime et punir.
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, IV, « Entretiens dans le tumulte », p. 96.
♦ Rendre confus, gêné. || Vos louanges, vos compliments me confondent. || Je suis confondu de tant d'honneurs. ⇒ Honteux.
——————
se confondre v. pron.
1 Se mêler, s'unir.
11 Comment ! me disais-je, elle ne saura pas même que je l'ai aimée ! (…) Elle croira que j'ai passé à côté d'elle sans la voir, que nos deux existences auront coulé bord à bord sans se confondre ni même se toucher, pas plus que deux ruisseaux indifférents !
E. Fromentin, Dominique, IX, p. 136.
♦ Être impossible à distinguer de…
11.1 Les maisons des paysans, coiffées d'un chaume poli par le temps, se confondaient avec les champs voisins : leurs briques ternes avaient pris la couleur de la glaise jaunâtre.
A. Maurois, les Silences du colonel Bramble, p. 16.
12 Ce que l'on aurait pu faire se confond avec ce que l'on aurait dû faire, et l'emporte de beaucoup sur ce que l'on a fait.
Gide, Journal, 18 juil. 1932.
2 Vx. S'abandonner au trouble, au désordre.
13 Ils paraissent armés, les Mores se confondent (…)
Corneille, le Cid, IV, 3.
3 Mod., style soutenu. || Se confondre en remerciements, en politesses, en excuses : multiplier les remerciements, les excuses.
14 (…) l'hôtelier qui se confondait (…) en politesses impatientantes et superflues (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. II, XIII, p. 126.
14.1 D'où provenait cette bienveillance ? Il se confondit en remerciements.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, Pl., t. II, p. 221.
——————
confondu, ue [kɔ̃fɔ̃dy] p. p. adj.
1 Indistinct, mêlé. || La mer confondue avec le ciel, au ciel, unie avec… || Des couleurs confondues. ⇒ Confus.
15 Ils se regardèrent; et leurs pensées, confondues dans la même angoisse, s'étreignaient étroitement, comme deux poitrines palpitantes.
Flaubert, Mme Bovary, II, VI.
2 Littér. ⇒ Déconcerté, étonné, interdit, stupéfait; confus, humilié. || Le Mari confondu, comédie de Molière. || Rester confondu.
16 Cela dit, Madeleine ouvrit la porte de la maison pour faire sortir son mari et Cadet Blanchet, tout confondu de la voir prendre ces façons-là, content au fond de s'en aller (…) s'en retourna auprès de la Sévère.
G. Sand, François le Champi, IX, p. 80.
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CONTR. Démêler, différencier, discerner, dissocier, distinguer, particulariser, séparer. — Exalter, glorifier, louer. — Aider.
DÉR. (De II.) Confondant.
Encyclopédie Universelle. 2012.