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décoration

décoration [ dekɔrasjɔ̃ ] n. f.
• 1463; « honneur » 1393; bas lat. decoratio, de decorare décorer
1Action, art de décorer. embellissement, ornementation. Décoration intérieure. L'ensemblier qui a effectué la décoration de son appartement. Abrév. fam. (1980) DÉCO [ deko ]. Revoir la déco.
2L'ensemble de ce qui décore, de ce qui sert à décorer. ornement. Décoration florale d'une table. La décoration d'une église. « objets destinés à l'utilité ou à la décoration publique » ( CODE PÉNAL ) . Au plur. Des décorations de Noël.
3(1740) Insigne d'un ordre honorifique. 2. barrette, cordon, croix, étoile, médaille, 1. palme, plaque, rosette, ruban. Décorations civiles, militaires. Remise de décorations. Porter une décoration en sautoir, à la boutonnière. Une brochette de décorations (cf. fam. Batterie de cuisine).

décoration nom féminin (bas latin decoratio, -onis) Action de décorer, manière dont quelque chose est décoré ; ensemble de ce qui sert à décorer : La décoration d'une salle pour une fête. Art du décorateur : Travailler dans la décoration. Chacun des éléments qui décore quelque chose, un lieu ; ornements (surtout pluriel) : Mettre des décorations sur l'arbre de Noël. Insigne d'une distinction honorifique ou d'un ordre de chevalerie. Mobilier, accessoires de théâtre, par opposition au décor proprement dit. ● décoration (citations) nom féminin (bas latin decoratio, -onis) André Gide Paris 1869-Paris 1951 Ils sont rares, de nos jours, ceux qui atteignent la quarantaine sans vérole et sans décoration. Les Faux-Monnayeurs Gallimarddécoration (synonymes) nom féminin (bas latin decoratio, -onis) Action de décorer, manière dont quelque chose est décoré ; ensemble de...
Synonymes :
- embellissement
- ornementation

décoration
n. f.
d1./d Action d'orner au moyen de peintures, tentures, sculptures, etc. Elle a effectué elle-même la décoration de son appartement.
d2./d Ensemble de ce qui décore. La décoration d'un palais.
d3./d Insigne d'une récompense, d'un ordre honorifique. Recevoir une décoration.

⇒DÉCORATION, subst. fém.
A.— [Avec une idée d'embellissement, d'ornementation, de parure]
1. Action, art de décorer. La décoration d'un appartement, d'un jardin, de la table. Quel art de la décoration dans cet album, quel art de la mise en page, quelle incessante variété dans les motifs de l'ornement (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 223). Retour marqué vers la décoration. Les grandes surfaces s'animent tout à coup de peintures, les monuments se couvrent de fresques (L. GILLET, Essais sur l'art français, 1938, p. 214) :
1. Un habile architecte (...) ne se contente pas de placer une colonne dans un bâtiment pour le soutenir : il tire des effets de décoration de ses proportions, de sa lumière et de ses ombres, de son élévation dans l'air, et de ses reflets mêmes dans les eaux; il la groupe quelquefois avec des bosquets ou avec d'autres colonnes; ...
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 195.
2. Ensemble de ce qui sert à décorer, orner, parer, embellir...
a) Ensemble des ornements d'architecture, peinture, sculpture, etc., employés pour embellir un édifice, un appartement, etc. (Quasi-)synon. décor (v. ce mot A 1). Changer la décoration d'un appartement. La décoration est-elle partie intégrante de l'édifice, ou n'est-elle qu'un vêtement plus ou moins riche dont on le couvre lorsque ses formes sont fixées? (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 177). Palais ornés (...) de décorations profuses (É. FAURE, Hist. art, 1921, p. 133).
P. anal. Le grand jour apposait au mur sa décoration éclatante et passagère (PROUST, Filles en fleurs, 1918, p. 834).
b) En partic. Ensemble des dessins, peintures qui ornent certains objets ou certains meubles. (Quasi-)synon. décor (v. ce mot A 2) :
2. La décoration extérieure des meubles anciens se réduit aux couleurs naturelles et aux accidents bizarres des veines du bois, et aux dessins linéaires formés par des incrustations plus ou moins riches; genre d'ornement borné et, par conséquent, monotone de répétition.
NOSBAN, Nouv. manuel complet du menuisier, t. 2, 1857, p. 165.
P. anal. [À propos de pers.] (Quasi-)synon. décor (v. ce mot A 2 p. anal.). Les décorations faciales (...) ont (...) une apparence asymétrique, tout en possédant le caractère essentiellement décoratif (LÉVI-STRAUSS, Anthropol. struct., 1958, p. 283).
c) SPECTACLES, vieilli. (Quasi-)synon. décor (v. ce mot A 3). Les rideaux se séparèrent lentement, et laissèrent voir une décoration représentant une place publique (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 110) :
3. J'ai observé le public et je l'ai regardé en face pendant la représentation entière par le trou d'une décoration. Je ne me détachais de la toile que pour donner des instructions (...). J'examinais le public rangé sur son cirque, comme il m'examinait sur mon théâtre.
VIGNY, Le Journal d'un poète, 1835, p. 1023.
P. compar. La gigantesque silhouette de Saint-Jean-des-Vignes, hardiment posée sur le ciel, comme une décoration de théâtre (HUGO, Rhin, 1842, p. 40).
P. métaph., au fig. Le Pont-des-Arts (...) n'est pour moi qu'un théâtre : j'examine un moment la décoration, mais je fais sur-tout attention à la pièce et aux acteurs (JOUY, Hermite, t. 5, 1814, p. 130). Notre existence à scènes, à changements de décorations, est sans cesse menacée du coup de sifflet qui nous transporte d'un palais dans un désert, du cabinet des rois dans le grenier du poète (CHATEAUBRIAND, Congrès de Vérone, t. 1, 1838, p. 234) :
4. La terre n'est rien qu'une décoration de théâtre et un panorama. J'en ferai le tour avec toi, mon amie, si tu le veux, mais nous irons où tu voudras, au nord, et au midi. Le paysage ne sera jamais que le fond d'un tableau qui sera ton portrait, ta figure; tu es l'âme du monde...
VIGNY, Le Journal d'un poète, 1853, p. 1311.
3. P. ext. Ce qui entoure quelque chose ou quelqu'un, milieu dans lequel on vit. (Quasi-)synon. décor (v. ce mot B). Ce fut un bonheur subit, complet, parfait, amené en un instant par un changement de décoration. Un voyage amusant de sept heures fait disparaître à jamais Séraphie, mon père (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 153). Ces sites (...) cet éden (...) toute cette décoration de notre bonheur et de nos amours! (LAMART., Raphaël, 1849, p. 218).
B.— Insigne, marque extérieure d'une distinction honorifique, d'une récompense. Porter, recevoir une décoration. Absol. La croix de chevalier de la Légion d'honneur. C'est le chef de cabinet qui reçoit. Propositions pour les décorations (J. BARADAT, Organ. préfect., 1907, p. 133). Une sorte de petite décoration, un bout de ruban, ou plutôt une rosette jaune qu'il portait à la boutonnière (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 998) :
5. Les ordres militaires peuvent avoir leur utilité. La décoration civile, source intarie de cabotinage, est devenue, dans notre démocratie, pour les gouvernants une monnaie d'achat, et pour les gouvernés une excitation permanente à l'abaissement des caractères. Que Zola soit décoré ou non, cela n'ajoute rien à son œuvre.
CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, p. 281.
P. métaph. Distingué (...) un mot qu'on met à toutes sauces : la distinction, c'est la décoration des gens médiocres (J. CHAMPFL., Avent. Mlle Mariette, 1853, p. 158) :
6. On ne voyait en elle [la noblesse] qu'une décoration brillante, mais sans but précis; agréable à ses possesseurs, légèrement humiliante pour ceux qui ne la possédaient pas, mais sans moyens réels et sans force.
CONSTANT, Principes de pol., 1815, p. 36.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1393 « honneur, gloire » (Ordonnance ds GDF. Compl.) — XVe s., Georges Chastellain ds HEILEMANN Chastellain, p. 108; b) 1740 « insigne d'un ordre honorifique » (Ac.); 2. a) 1463 « action de décorer » (Nouvelles archives de l'art fr., 1887, p. 106 ds IGLF); b) 1549 « ensemble de ce qui décore » (EST.); c) 1674 « décor de théâtre » (MOLIÈRE, Le Malade imaginaire, Prologue ds Théâtre complet, éd. R. Jouanny, t. 2, p. 759), qualifié de ,,vieilli`` dep. ROB. 1955. Au sens 1, dér. de décorer « honorer »; sens 2 empr. au b. lat. decoratio « ornement ». Fréq. abs. littér. :781. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 121, b) 1 262; XXe s. : a) 1 434, b) 825. Bbg. DUCH. Beauté 1960, p. 91.

décoration [dekɔʀɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1463; « honneur », 1393; bas lat. decoratio, de decorare. → Décorer.
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I
1 Action de décorer (un lieu, un espace). Embellissement, ornementation. || Cet architecte a été chargé de la décoration du palais. || L'ensemblier qui a effectué la décoration de son appartement.
1 (…) faire servir Dieu et la religion à la politique, c'est-à-dire à l'ordre et à la décoration de ce monde (…)
La Bruyère, les Caractères, XVI, 3.
Art de décorer. || Connaître les règles de la décoration. || Arts de la décoration, les arts décoratifs.
Abrév. fam. : déco [deko] n. f. || Refaire la déco de son appartement.S'intéresser à la déco. || Revue de déco.
2 (1549). Ensemble de ce qui décore, de ce qui sert à décorer. Ornement. || Décoration architecturale. Architecture. || Décoration sculpturale. Sculpture; mannequinage. || Divers éléments de décoration. Ameublement, mosaïque, orfèvrerie, peinture, tapisserie… || Décoration intérieure, extérieure. || Décoration d'une église, d'un appartement. || Décoration en pierre, en stuc… || Décoration en relief. Bosse (II., 3.).
2 On changeait (chez le roi Crésus) la décoration des jardins comme on change une décoration de scène.
Fénelon, Œuvres, t. XIX, p. 32, in Littré.
3 Une décoration du Second Empire subsistait encore au plafond et aux murs.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, p. 238.
Arts. Aspect formel d'une œuvre d'art (par oppos. à son contenu iconographique).
3 (1674). Vx. Décor (2.). || Décoration scénique. || Décoration de théâtre.
4 La décoration représente un lieu champêtre fort agréable.
Molière, 1er Prologue du Malade imaginaire.
5 Dans cent ans le monde subsistera encore en son entier : ce sera le même théâtre et les mêmes décorations, ce ne seront plus les mêmes acteurs.
La Bruyère, les Caractères, VIII, 99.
Loc. fig. Vx. Changement de décoration, de décor.
5.1 Changement de décoration : Mlle Émilie me reçoit avec toute l'aisance, toute l'amitié, tout le naturel des plus beaux jours de notre goût mutuel.
Stendhal, Journal (1813), Pl., p. 1257.
Par ext. Littér. Aspect extérieur dans lequel se produit un phénomène, dans lequel on vit. Décor (3.).
4 Fig. et vx. Ornement, parure; et aussi apparat, décorum.
6 Ne négligez point une certaine décoration publique; qu'elle soit noble, imposante, et que la magnificence soit dans les hommes plus que dans les choses. On ne saurait croire à quel point le cœur du peuple suit ses yeux, et combien la majesté du cérémonial lui en impose.
Rousseau, le Gouvernement de Pologne, III.
7 Les ténèbres et la lumière, les saisons, la marche des astres (…) varient les décorations du monde (…)
Chateaubriand, le Génie du christianisme, I, V, II.
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II (1740). Insigne d'un ordre honorifique. Banane (fam.), chaîne, cordon, crachat (fam.), croix, étoile, médaille, palme, plaque, rosette, ruban. || Obtenir, recevoir une décoration. || Procéder à une remise de décorations. || Porter une décoration en sautoir, à la boutonnière. || Poitrine chamarrée, constellée, couverte de décorations (cf. fam. Batterie de cuisine, panoplie). || Décoration d'un ordre de chevalerie. || Décorations anciennes, en France : ordre de Saint-Michel, du Saint-Esprit, de Saint-Lazare, de Saint-Hubert, de Saint-Louis, du Mérite militaire, de la Couronne de fer, de la Réunion. || Décorations françaises modernes : Légion d'honneur, Médaille militaire, Croix de guerre, Croix de la Libération, Médaille de la Résistance… || Anciennes décorations coloniales françaises : Dragon de l'Annam, Nichan-Iftikhar, Nichan-el-Anouar, Ouissam-alaouite. || Décorations civiles : Palmes académiques, Mérite agricole…Le port illicite de décorations est puni par l'article 259 du Code pénal.
8 (…) il allait considérer les magasins de décorations. Il examinait tous ces emblèmes de formes diverses, de couleurs variées. Il aurait voulu les posséder tous, dans une cérémonie publique (…) marcher en tête d'un cortège, la poitrine étincelante, zébrée de brochettes alignées l'une sur l'autre (…)
Maupassant, les Sœurs Rondoli, Décoré !, p. 276.
8.1 Oui, je porte ma décoration. Il faut avoir le courage de ses faiblesses.
J. Renard, Journal, 9 déc. 1901.
9 Les obus et les décorations tombent au hasard, sur le juste et l'injuste (…)
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, XI, p. 108.
10 (…) du vieux portier — et dont on aurait arraché galons et décorations, c'est-à-dire non pas les officielles rocailleuses et minérales croix de diamants ou d'or constellant ostensiblement la tunique jaune safran, mais celles que le général portait à l'intérieur (…)
Claude Simon, le Palace, p. 26.

Encyclopédie Universelle. 2012.