Akademik

dégonfler

dégonfler [ degɔ̃fle ] v. <conjug. : 1>
• 1558; de dé- et gonfler
I V. tr.
1Faire cesser d'être gonflé. Dégonfler un ballon, un matelas pneumatique. Pronom. Le pneu s'est dégonflé. P. p. adj. Un pneu dégonflé mais non crevé.
2Fig. Dénoncer (des prétentions exagérées). Dégonfler la propagande officielle. Rabaisser, minimiser (la portée de qqch.). Dégonfler l'importance d'une nouvelle.
Ramener à de moindres proportions (ce qui avait été trop gonflé [4o]). Dégonfler un budget, le chiffre du sondage. Dégonfler les prix. diminuer.
3SE DÉGONFLERv. pron.Fam. Manquer de courage, d'énergie au moment d'agir. se déballonner, flancher , mollir.
II V. intr. Cesser d'être gonflé. Avec les compresses, sa paupière a dégonflé. désenfler. ⊗ CONTR. Gonfler, regonfler. — Enfler.

dégonfler verbe transitif Vider quelque chose de l'air ou du gaz qu'il contient : Dégonfler un pneu. Faire cesser l'enflure d'une partie du corps : Dégonfler un doigt avec des bains d'eau chaude. Diminuer l'importance excessive de quelque chose : Dégonfler des effectifs pléthoriques. Familier. Réduire à rien des apparences trompeuses : Dégonfler les mythes de la société contemporaine.dégonfler verbe intransitif se dégonfler verbe pronominal Reprendre son volume normal, désenfler : Le médicament agit, son pied dégonfle.

dégonfler
v.
d1./d v. tr. Vider (une chose) de ce qui la gonflait. Dégonfler un ballon.
d2./d v. Pron. Chambre à air qui se dégonfle.
|| Fig., Fam. Manquer de courage au moment de faire qqch. Alors, tu te dégonfles?

⇒DÉGONFLER, verbe trans.
A.— Emploi trans.
1. Faire perdre son gonflement à une chose, la vider de l'air ou gaz qu'elle enferme. Dégonfler un ballon, un pneu :
1. La tempête qui règne actuellement sur notre littoral a obligé l'administration des ballons captifs et libres de Nice, pour éviter un accident, de dégonfler son grand aérostat.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Notes d'un voyageur, 1884, p. 436.
P. ext. Faire perdre du volume à une chose enflée, boursouflée. Une application de sangsues dégonfla le doigt enflammé (LITTRÉ); attesté aussi ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr.).
2. Au fig.
a) Ramener une chose à ses justes proportions, en dénoncer la démesure ou l'importance excessive. Ces réputations de salles d'armes qu'une piqûre dégonfle à la première rencontre (A. DAUDET, Immortel, 1888, p. 233). Si Montherlant avait véritablement dégonflé le mythe de l'éternel féminin, il faudrait l'en féliciter (BEAUVOIR, Deux. sexe, t. 1, 1949, p. 314).
b) Se libérer d'une oppression morale, d'un sentiment oppressant. Dégonfler son cœur. Dégonfler son âme des colères que le passé y avait accumulées (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 189).
B.— Emploi pronom.
1. Perdre son gonflement, être vidé de l'air ou du gaz enfermé. Un ballon qui se dégonfle (Ac.).
P. anal., trivial. Un hydropique se dégonflait, et faisait boucher le nez à quatre ou cinq larronnesses (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 100). Les chiens ont une espèce de civilité et de délicatesse réflexes — Ils font mine de couvrir leur ordure; ils se dégonflent contre un arbre (VALÉRY, Mauv. pens., 1942, p. 121).
Avec ell. du pron. Le débouché s'opéra, (...) les cuirs se desserrèrent, la vache dégonfla (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 74).
P. ext. Perdre du volume. Cet abcès commence à se dégonfler (Ac. 1932).
2. Au fig.
a) Être ramené à ses justes proportions, perdre sa démesure, son intensité :
2. Le père Ubu, hier soir, au T.N.P., quel petit homme, après tout! En voilà un qui s'est dégonflé! À mesure que nous vieillissons, les caricatures les plus chargées qu'on fait de nous deviennent ressemblantes.
MAURIAC, Le Nouveau Bloc-notes, 1961, p. 137.
b) Se libérer d'un sentiment, d'une oppression morale, s'épancher. Son cœur se dégonfla, et elle put pleurer (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p. 155). Il [Stéphane] disait cela pourtant sans se mouvoir, éprouvant un immense désir de se dégonfler du chagrin qui l'étreignait (ESTAUNIÉ, Simple, 1891, p. 109).
Avec ell. du pron. Madame Lerat ne dégonflait pas de vanité (ZOLA, Nana, 1880, p. 1359).
c) Pop. Perdre sa détermination, son courage ou son audace au moment d'agir; p. ext., se retirer lâchement d'une affaire. Je le connais, moi, c'est une chiffe, une poule mouillée, il se dégonfle toujours (CENDRARS, Moravagine, 1926, p. 137).
Rem. On rencontre l'adj. dér. dégonflable. Qui peut être dégonflé. Un ballon dégonflable (Lexis 1975).
Prononc. et Orth. :[], (je) dégonfle []. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1558 se desconfler « cesser d'être gonflé » (L. JOUBERT, Hist. des poissons de Rondelet, Des Insect., ch. XXVI ds GDF. Compl.), réapparaît au XIXe s. 1802 trans. (Nouveau dictionnaire françois-allemand et allemand-françois, éd. chez S. Flick d'apr. FEW); 2. 1862 fig. (HUGO, Misér., t. 1, p. 688 : Il s'étonne peu, s'effraye encore moins, chansonne les superstitions, dégonfle les exagérations); 3. 1913-18 fig., pop. se dégonfler « manquer de courage » (d'apr. ESN. Poilu, p. 203). Dér. de gonfler; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :86.
DÉR. Dégonflard, arde, subst. [Correspond à dégonfler B 2 c] Pop. Personne qui manque de détermination, de courage ou d'audace au moment d'agir. Je rougirais de mirer une face de dégonflard dans la lame de mon épée (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 37). Le fém., qui n'est pas attesté ds la docum., est mentionné ds QUILLET 1965 et ROB. Suppl. 1970. Rem. On rencontre ds la docum. le synon. dégonfleur, euse, subst. Je ne suis pas un dégonfleur, dit-il et il signa (VIALAR, Éperon arg., 1952, p. 258). 1re attest. 1932 (CÉLINE, Voyage, p. 555); de dégonfler, suff. -ard. Fréq. abs. littér. : 1.

dégonfler [degɔ̃fle] v.
ÉTYM. 1558, se desconfler; de 1. dé-, et gonfler.
———
I V. tr. Faire cesser d'être gonflé. || Dégonfler un ballon. → Crever.
Fig. Dénoncer (des prétentions exagérées). || « Dégonfler le “bluff” officiel » (l'Humanité, 18 sept. 1963).Rabaisser, minimiser (la portée de qqch.). || « “Dégonfler” l'importance de la convention salariale » (la Croix, 7 janv. 1970).Spécialt. || Dégonfler les prix, les faire baisser.
———
II V. intr. Cesser d'être gonflé. || Avec les compresses, sa paupière a dégonflé.
0.1 Votre nez dérougira tout seul en cinq minutes, et vos yeux dégonfleront en même temps.
J. Dutourd, Mémoires de Mary Watson, p. 184.
——————
se dégonfler v. pron.
1 Pneu qui se dégonfle. || La tuméfaction se dégonfle.Fig. || Il avait besoin de se dégonfler le cœur.
1 Le père alors posait ses coudes sur sa chaise,
Son cœur plein de sanglots se dégonflait à l'aise (…)
Hugo, les Chants du crépuscule, V, IV.
2 Fam. Manquer de courage, d'énergie au moment d'agir. Flancher, mollir; peur (avoir); dégonflard, dégonfle.
2 Je fis exprès de prendre mon temps. Je sais ce que je vaux à poil (…) je ne fis rien pour dissimuler quoi que ce soit. Je suppose qu'ils attendaient que je me dégonfle.
Boris Vian, J'irai cracher sur vos tombes, p. 37.
——————
dégonflé, ée p. p. adj.
1 Pneu dégonflé. Plat (à plat); crevé…
2 (Personnes). Fam. Lâche, peureux. || Il est vraiment dégonflé, ce type !N. || C'est un dégonflé. || Va donc, dégonflé, minable !
3 Fais comme tu veux, avait répondu sèchement Frioulat. On est toujours libre de se dégonfler. Tu ne feras plus partie de la bande, voilà tout. Vaincu, Antoine était resté. Il n'avait pas envie de passer pour un dégonflé.
M. Aymé, le Passe-muraille, p. 188.
CONTR. Gonfler, regonfler. — Enfler.
DÉR. Dégonflage, dégonflard (ou dégonfleur), dégonfle, dégonflement.

Encyclopédie Universelle. 2012.