Akademik

demi

demi, ie [ d(ə)mi ] adj., adv. et n.
• fin XIe; lat. pop. °dimedius, réfect. du lat. class. dimidius, d'apr. medius
I Adj. Qui est la moitié d'un tout.
Précédant un nom et avec un trait d'union, demi est inv. demi-.
♢ ET DEMI (apr. un n.) :et la moitié. Une douzaine et demie (une douzaine et une demi-douzaine). Il a trois ans et demi. Un centimètre et demi. Deux heures et demie. Il est minuit et demi. À midi et demi. Fig. (Vx) Plus grand encore. PROV. À trompeur, trompeur et demi. À malin, malin et demi.
II Adv. (XIII e) Devant un adj., un p. p. ou un n. exprimant une qualité, auquel il est rattaché par un trait d'union. Boîte demi-pleine, demi-remplie, à moitié. ⇒ mi-. Lait demi-écrémé. « Un amateur de jardinage, Demi-bourgeois, demi-manant » (La Fontaine). demi-, et comp.Par ext. À peu de chose près. presque. « les réverbères agités, dont la lumière demi-éteinte vacillait » (Chateaubriand). IIINominal
1 N. (n. m. 1690; n. f. v. 1190) La moitié d'une unité. moitié. Un demi ou 0,5 ou 1/2. Trois demis. La moitié d'un objet, d'une quantité (aussi demi-bouteille). Vous prenez un pain ? une baguette ? — Non, un demi, une demie seulement, un demi-pain, une demi-baguette.
2 N. m. (1900) Verre de bière (qui contenait à l'origine un demi-litre, un quart aujourd'hui); son contenu. Prendre, boire un demi. Un demi pression. « Je boirais bien un autre demi, mais pas panaché, un vrai demi de vraie bière » (Queneau).
3 N. f. (av. 1450) Une demi-heure (après une heure quelconque). Nous partirons à la demie. Il est la demie passée. Il faut « que la demie de sept heures ait sonné » (Colette).
4 N. m. (1900) Sport Joueur placé entre les arrières et les avants. Demi défensif au football. Demi-centre (cf. Milieu de terrain). Demi d'ouverture; demi de mêlée, qui lance le ballon dans la mêlée, au rugby.
5 N. (fr. de Polynésie) Métis.
IVLoc. adv. (1534) À DEMI : à moitié. Devant un adj. ou un p. p. mi-, semi-. À demi nu. « Une vieille embarcation de la douane, à demi pontée » (A. Daudet). Par ext. partiellement, presque. Une petite vieille à demi sourde. « Brave qui n'est pas bon n'est brave qu'à demi » (Hugo).
Apr. un v. Ouvrir un tiroir à demi. Je ne l'estime qu'à demi. Par ext. Faire qqch. à demi. imparfaitement. « ceux qui font les révolutions à demi ne font que creuser leurs tombeaux » (Saint-Just) .
⊗ CONTR. 1. Complet; entier, un. — 1. Complètement, totalement.

demi nom masculin Grand verre de bière, équivalant primitivement à un demi-litre. En Suisse, mesure d'un demi-litre de vin : Commander un demi de rouge. Joueur chargé d'assurer la liaison entre les avants et les arrières dans certains sports d'équipe. ● demi (expressions) nom masculin Demi de mêlée, au rugby, joueur qui introduit le ballon dans la mêlée et tente de le récupérer à la sortie de celle-ci. Demi d'ouverture, au rugby, joueur qui reçoit la balle du demi de mêlée et « ouvre » en servant à la main ou lançant au pied les trois-quarts. ● demi, demie adjectif (latin populaire dimedius, du latin classique dimidius, avec influence de medius) Sans l'unité exprimée, la moitié de l'unité dont il est question : On prend une bouteille de bordeaux ou une demie ?demi, demie (difficultés) adjectif (latin populaire dimedius, du latin classique dimidius, avec influence de medius) Orthographe 1. Demi-. Devant un adjectif ou un nom, demi-, toujours suivi d'un trait d'union, reste invariable : un demi-litre, des demi-litres ; des petits pois demi-fins. 2. ... Et demi prend la marque du féminin mais jamais celle du pluriel : une heure et demie (avec e), trois heures et demie (avec e mais sans s), trois litres et demi (sans s). Midi et demi / minuit et demi. On écrit midi et demi, minuit et demi sans e à demi (= et une demi-heure), de préférence à midi et demie, minuit et demie (par analogie avec deux heures et demie). 3. À demi. S'écrit avec un trait d'union devant un substantif, sans trait d'union devant un adjectif : se comprendre à demi-mot ; elle est à demi folle. Emploi Demi- / semi-. Les deux adjectifs ont le même sens et suivent les mêmes règles d'orthographe, mais demi- appartient à la langue usuelle alors que semi- s'emploie dans un contexte juridique (régime de semi-liberté), technique (véhicule semi-chenillé, une semi-conserve) ou scientifique (un semi-conducteur, échelle semi-logarithmique). ● demi, demie (expressions) adjectif (latin populaire dimedius, du latin classique dimidius, avec influence de medius) Et demi(e), augmenté de la moitié de l'unité indiquée : Le film dure deux heures et demie. À demi, à moitié, partiellement ou imparfaitement. ● demi, demie adjectif et nom En Nouvelle-Calédonie et en Polynésie, métis d'Européen et de Mélanésien ou de Polynésien.

demi, ie
adj., n. et adv.
rI./r adj.
d1./d (Devant un nom et suivi d'un trait d'union, inv.) Qui est la moitié exacte d'un tout. Un demi-kilo. Une demi-livre. (V. aussi hémi-, semi-.)
|| Fig. Incomplet, imparfait. Ce n'est qu'un demi-succès. Il n'y a que demi-mal.
d2./d Et demi, ie (après un nom, s'accordant en genre seulement): plus une moitié. Il est deux heures et demie. Sept ans et demi.
rII./r n.
d1./d n. m. Moitié d'une unité. Un demi plus un demi égalent une unité.
d2./d n. Moitié d'une chose. Ne me donne pas une part entière, un morceau entier, je n'en veux qu'une demie, qu'un demi.
d3./d n. m. Verre de bière qui contient 25 cl (un demi-litre à l'origine); contenu de ce verre.
|| (Suisse) Demi-litre de vin.
d4./d n. f. Demi-heure après l'heure juste. L'horloge sonne les demies. J'ai rendez-vous à la demie.
d5./d n. m. SPORT Joueur qui assure la liaison entre les avants et les trois-quarts (rugby) ou entre les arrières et les avants (football).
rIII/r adv.
d1./d à moitié. Des bouteilles demi-vides.
d2./d En partie, presque, imparfaitement. C'est un vieil original, demi-fou.
rIV./r loc. adv. à demi: à moitié. Le travail est plus qu'à demi fait.
|| Imparfaitement. Un rôti à demi cuit.
rV./r adj. et n. (Polynésie fr.) Métis.
Subst. Spécial. Polynésien ayant des origines européennes ou asiatiques. Le commerce de gros est surtout géré par les demis.

DEMI, IE, adj., subst. et loc. adv.
I.— Emploi adj. [Coordonné par et à un subst. ou un numéral; varie en genre, mais non en nombre]
A.— [Coordonné à un subst.] Qui a la valeur d'une moitié s'ajoutant à la quantité exprimée par le substantif. Il a deux ans et demi; il est une heure et demie.
Expr. proverbiale. À malin, malin et demi (ou après des subst. de sens voisin, désignent des pers. : fripon, fourbe, trompeur, etc.). Qui oppose les mêmes procédés, qui se montre le plus habile dans l'art de ruser. Sur ce modèle : à corsaire, corsaire et demi (cf. LECLERCQ, Désœuvr. coméd., 1835, 13, p. 474).
Vieilli. En diable et demi. Excessivement. Battre quelqu'un en diable et demi (Ac. 1878).
B.— [Coordonné à un numéral, le subst. figurant dans le cont. antérieur] 277 pages de mon écriture, 302 et demie d'impression dans la troisième édition (VIGNY, Journ. poète, 1837, p. 1063). Souper à huit heures; à neuf et demie ou dix, nous sommes au lit (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1832, p. 58). Total des heures dépensées : 158 et demie (VERNE, Tour monde, 1873, p. 30).
[Le subst. peut n'être pas explicité lorsque le sens est évident] Les soirées d'été, de sept à neuf et demie (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 193). Un placement qu'il a fait chez moi à quatre et demi du cent (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 348).
♦ L'« ellipse » peut avoir pour conséquence le non accord en genre. Je m'imagine que vous me permettrez de venir quelquefois à votre heure entre 7 et demi et 8 et demi (GOBINEAU, Corresp. [avec Tocqueville], 1843, p. 71).
II.— Subst. masc.
A.— Subst. de l'inanimé
1. Moitié d'une unité. Synon. moitié :
1. ... si maintenant je construis le même nombre avec des demis, des quarts, des unités quelconques, ces unités constitueront encore, en tant qu'elles serviront à former ce nombre, des éléments provisoirement indivisibles, et c'est toujours par saccades, par sauts brusques pour ainsi dire, que nous irons de l'une à l'autre.
BERGSON, Essai sur les données immédiates de la conscience, 1889, p. 72.
Rare, vx. Un demi, au lieu de et demi. Mlle Sergent, ravie, transcrit sur son calepin :« Anaïs 65, Claudine 68, (...) Marie Belhomme 44 et un demi (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 215).
2. Grand verre de bière. Les demis de bière, on les appelle des gendarmes (RENARD, Journal, 1895, p. 279). Avec chacun une choucroute devant soi, et un beau demi de bière blonde (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 78).
[Suivi d'un subst. en appos., avec ou sans trait d'union] [Je] suis allé boire tristement un « demi-blonde » dans une brasserie déserte (GREEN, Journal, 1929, p. 15). Le patron coiffeur (...) qui a une tête comme une demi-blonde (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 170). L'homme qui était à sa table posa son demi brune (ARAGON, Beaux quart., 1936 p. 233).
Demi sans faux-col, sans cravate. Sans mousse. Moi, dit Moûlu, ce serait plutôt un bon demi sans cravate (SARTRE, Mort âme, 1949, p. 246).
B.— [Le subst. désigne une pers.]. SP. Joueur occupant, dans une équipe de football ou de rugby, une position intermédiaire entre les avants et les arrières. Poste de demi de mêlée (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 8, col. 6) :
2. — Eh bien, il y tâte, votre copain, me dit l'entraîneur ravi. Il doit faire un fameux trois-quarts centre.
— Il préfère jouer demi d'ouverture, dis-je.
ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, p. 205.
[Suivi d'un subst. en appos., avec ou sans trait d'union] Le demi aile (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 290). Place de demi-centre (cf. CAMUS, Peste, 1947, p. 1338).
Rem. S'il existe indiscutablement un subst. masc. demi, dont ni le sens ni le genre ne sont conditionnés par un subst. « antécédent », l'existence d'un subst. fém. demie est, d'un point de vue synchronique, douteuse. Dans le cas de demie « moitié d'une heure » ou de demie « moitié d'une bouteille », ou encore de voulez-vous une baguette? — Non, seulement une demie, le segment demie est toujours dans la dépendance d'un subst.
III.— Loc. adv. À demi. Exprime qu'un procès n'est réalisé qu'incomplètement, partiellement. Synon. à moitié, presque; anton. tout à fait, complètement, totalement, etc.
[Après la forme fléchie d'un verbe] La tête minuscule (...) disparaît à demi sous les plis d'un cache-nez (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p. 946).
[Devant un part. passé, un adj.] Des barques, à la voile énorme, à demi gonflée par le souffle du soir (GIDE, Carnets Égypte, 1939, p. 1070).
Rare. [Placé par effet stylistique après l'adj. ou le part. passé] La loi, prévoyante à demi (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 430). Un employé séché dans son bureau trop chaud, le corps ankylosé à demi (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 149).
Plus rarement, modifiant un subst. Dans cette ferme à demi villa (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 798) ou un adv. Alors, dit Bloch à demi ironiquement (PROUST, Guermantes, 1920, p. 244).
Prononc. et Orth. :[d()mi]. Ds Ac. dep. 1694. Placé devant le nom qu'il qualifie, demi adj. est invar. et se rattache au nom qu'il précède par un trait d'union : une demi-heure. ,,Quand il suit le nom, il s'y joint par et, et s'accorde en genre seulement : deux heures et demie`` (GREV. 1969, p. 330). Dans midi et demi(e), minuit et demi(e) on rencontre les 2 genres. Placé devant un adj., demi adv. reste de même invar. et se joint à l'adj. qu'il précède par un trait d'union : demi-morte, etc. À demi, loc. adv., s'écrit sans trait d'union. Ds le corpus les syntagmes demi + mot suiv. s'écrivent parfois en 1 seul mot, ex. : demidieu, 6 occurr.; demijour, 8 occurr.; demimesure, 3 occurr.; demisiècle, 4 occurr.; demisommeil, 3 occurr.; demitour, 5 occurr.; demicirculaire, 2 occurrences. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. ca 1100 devant subst. « qui forme la moitié d'un tout » (Roland, éd. J. Bédier, 785); spéc. 1119 (PH. DE THAON, Comput, 2320 ds T.-L. : Vint et nof jurz E demi); 2. 1181-91 devant part. ou adj. « à moitié » (CHR. DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 3123 : Et il l'a bien demie traite [l'épée]). B. Subst. 1. 1174-76 fém. « moitié » (G. DE PONT STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 2584); 2. 1611 masc. « id. » (COTGR.); spéc. 1895 « grand verre à bière qui à l'origine contenait un demi-litre » (RENARD, Journal, p. 279 : Demis de bière); 1907 sp. (Nouv. Lar. ill. Suppl.). C. Loc. adv. av. 1465 a demy « à moitié » (CHARLES D'ORLÉANS, Poésies, éd. P. Champion, p. 361). Du lat. vulg. , réfection d'apr. medius du lat. class. , -a, -um « demi ». Fréq. abs. littér. :7 626. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 10 121, b) 13 844; XXe s. : a) 10 573, b) 10 018. Bbg. GIR. t. 2 Nouv. Rem. 1834, p. 28. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 362. — GRUNDT (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Franso, 1972, pp. 84-87, 181-182. — QUEM. 2e s. t. 4 1972. — SCHROEDER (W.). Die Bedingte Diphtongierung betonter Vokale im Sübfranzösischen Alpengebiet. Volkstum und Kultur der Romanen. 1932, t. 5, p. 164.

demi, ie [d(ə)mi] adj., n. et adv.
ÉTYM. Fin XIe; du lat. pop. dimedius, lat. class. dimidius, de dis-, et medius, refait sur medius.
———
I Adj. Qui est la moitié d'un tout.
1 Devant le nom qu'il qualifie, et auquel il se rattache par un trait d'union, demi est toujours invariable. Hémi-, mi-, semi-; moitié. || Faites un trait tous les demi-centimètres. || Un demi-verre d'eau. || Parler à demi-voix, à demi-mot. || Demi-pomme, demi-tartine. Demi-.
1 Que ferez-vous de moi ? je ne saurais fournir
Au plus qu'une demi-bouchée.
Laissez-moi carpe devenir (…)
La Fontaine, Fables, V, 3.
2 (…) une demi-douzaine de consommateurs commentaient les nouvelles du quartier (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 284.
Par ext. Qui est incomplet, imparfait.
3 Je n'aime ni les demi-vengeances, ni les demi-fripons.
Voltaire, l'Écossaise, II, 3 (éd. 1760).
4 En certains cas judiciaires, les demi-certitudes ne suffisent pas aux magistrats.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 585. (→ Demi-certitude, cit.).
5 (…) une sorte de demi-conscience rudimentaire et collective (…)
Edmond Jaloux, Fumées dans la campagne
(→ Conscience, cit. 10; et aussi demi-conscience, cit.).
6 Je préfère une certitude horrible, faite d'abîmes et de négations, à vos demi-vérités (…)
André Suarès, Trois hommes, « Pascal », II, p. 41.
2 Et demi. Après le nom, auquel il se rattache par et, demi ajoute la moitié de ce qu'exprime ce nom (qu'on ne répète pas) et s'accorde en genre. || Une douzaine et demie (une douzaine et une demi-douzaine). || Trois douzaines et demie. || Un centimètre et demi. || Tous les centimètres et demi. || Une tonne et demie. || Un jour et demi. || Attendre une heure et demie. || Il est une heure et demie. || Huit heures et demie. || Minuit, midi et demi.REM. Dans l'usage actuel on rencontre midi, minuit et demie bien que ces noms soient du masculin, par analogie avec les autres heures.
7 Nous levâmes le camp, et nous cheminâmes pendant une heure et demie avec une peine excessive dans une arène blanche et fine.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 373.
8 Il est minuit et demi.
G. Duhamel, les Tribulations de l'espérance, p. 407.
9 Viens déjeuner chez les parents, à midi et demie (…)
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VI, I, p. 268.
10 À minuit et demie je vis s'avancer en rampant une forme allongée.
Gide, Paludes, p. 146.
Fig. (vx). Plus grand encore.Prov. À trompeur, trompeur et demi.
10.1 A Tartufe, Tartufe et demi, il n'y a pas de crime en politique, il n'y a que des sottises.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 39.
———
II Adv. (XIIIe). Devant un adj., un p. p., ou un n. exprimant une qualité, et auquel il est rattaché par un trait d'union, demi est toujours invariable. À moitié. Mi-; → ci-dessous, IV., À demi. || Boîte demi-pleine, demi-remplie. || Enfants demi-nus. || Un être demi-femme, demi-poisson.
11 Un amateur de jardinage,
Demi-bourgeois, demi-manant (…)
La Fontaine, Fables, IV, 4.
12 Le quai de la Mergellina, où les lazzaroni demi-nus se cuisent et donnent à leur peau une patine de bronze.
Th. Gautier, Avatar, I.
Par ext. À peu de chose près. Presque.
13 La volatile malheureuse (…)
(…) Traînant l'aile et tirant le pié,
Demi-morte et demi-boiteuse,
Droit au logis s'en retourna.
La Fontaine, Fables, IX, 2.
14 Fussiez-vous demi-pourris dans le tombeau, il vous ressuscitera.
Bossuet, II, Pénitence, 2.
15 (…) j'aperçus les réverbères agités, dont la lumière demi-éteinte vacillait comme la petite lampe de ma vie.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 258.
———
III Nom.
1 N. (V. 1190, n. f.; n. m., 1690). La moitié d'une unité. Moitié. || Un demi ou 0,5 ou 1/2. || Trois demis. || On ne peut additionner les tiers avec les demis.La moitié d'un objet. || Vous prenez un pain ?Non, un demi seulement. || Vous prenez une baguette, ou une demie ?
2 N. m. (1900). Verre de bière (qui contenait à l'origine un demi-litre); contenu de ce verre. || Prendre, boire un demi. || Un demi panaché. || Des demis.
15.1 Je boirais bien un autre demi, mais pas panaché, un vrai demi de vraie bière.
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 51.
3 N. m. (1900, in Petiot). Sports (jeux de ballon). Joueur placé en position intermédiaire (entre les avants et les arrières), et participant à la fois à l'attaque et à la défense. || Demi gauche, demi droite; demi-aile (ou demi aile; → Sweater, cit. 1). || Demi central. Demi-centre. || Au football, la ligne des demis (ou milieu de terrain, ou entrejeu) se compose de deux ou trois joueurs selon le système de jeu.(Au rugby). || Demi d'ouverture. || Demi de mêlée, placé entre la mêlée et le demi d'ouverture. || Le demi de mêlée introduit le ballon dans la mêlée.
15.2 (…) le demi d'ouverture trouve un trou dans l'adversaire, s'y jette et passe la balle; la ligne arrière file en échelle derrière lui (…)
Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 128.
4 N. f. (Av. 1450). Une demi-heure (après une heure quelconque). || Nous partirons à la demie, à la demie passée.
15.3 (…) la haute horloge flamande de l'escalier qui, régulièrement, carillonnait l'heure, la demie et les quarts (…)
Maupassant, Fort comme la mort, II, VI, p. 317.
15.4 Il faut aussi que la demie de sept heures ait sonné au clocher bulbeux (…)
Colette, la Naissance du jour, p. 196.
———
IV Loc. adv. (1534). À demi : à moitié. Devant un adj. ou un p. p. Mi-, semi-REM. À demi n'est pas suivi de trait d'union. (Ne pas confondre avec l'adjectif demi : parler à demi-mot). || À demi nu. || À demi couvert. || Porte à demi peinte. || Maison à demi détruite.
16 (…) une vieille embarcation de la douane, à demi pontée (…)
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Les douaniers ».
17 Une lourde porte de bois, arrondie dans le haut et cloutée comme une porte de presbytère, était à demi ouverte.
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, XIII, p. 76.
Par ext. Partiellement, presque. || Être à demi sourd; à demi mort. || Travail à demi terminé. || — Êtes-vous satisfait ? — À demi.
18 Un terrain couvert ou plutôt à demi couvert de genièvres (…)
Buffon, Expériences sur les végétaux, 2e mémoire.
19 Il existe une classe à demi vertueuse, à demi vicieuse, à demi savante, ignorante à demi, qui sera toujours le désespoir des gouvernements.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 369.
20 Brave qui n'est pas bon n'est brave qu'à demi.
Hugo, la Légende des siècles, XVII, « L'aigle du casque ».
Après un verbe. || Ouvrir un tiroir à demi. || Tirer un rideau à demi. || Je ne l'estime qu'à demi.
21 (…) on ne pouvait ni l'estimer, ni le craindre, ni l'aimer, ni le haïr à demi (…)
Bossuet, Oraison funèbre de Michel le Tellier (→ Aimer, cit. 17).
22 Il fermait à demi les yeux (…)
Gide, les Faux-monnayeurs, I, XV, p. 180.
22.1 La jeune femme (…) puis son époux, s'excusent en passant devant vous (…) referment à demi la portière qui était restée grande ouverte depuis tout à l'heure, puis se hâtent.
Michel Butor, la Modification, p. 20.
Par ext. || Faire quelque chose à demi. Imparfaitement.
23 Ceux qui font les révolutions à demi ne font que creuser leurs tombeaux.
Saint-Just, in Michelet, Hist. de la Révolution franç., t. II, p. 780.
24 Lorsqu'on sent que l'on ne sera pas tout entier à son ouvrage, il vaut mieux s'absenter et marcher, agir, pour ne pas s'y mettre à demi.
A. de Vigny, Journal d'un poète, p. 166.
CONTR. Un, une. — Complet, entier, parfait, total. — Complètement, entièrement, totalement; parfaitement. — Entier (n. m.), entièreté, totalité.

Encyclopédie Universelle. 2012.