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déni

déni [ deni ] n. m.
XIIIe; de dénier
1Vx ou littér. Action de dénier. dénégation. « il exprime ses plus injustifiables dénis avec [...] une telle conviction » (A. Gide).
2Dr. DÉNI DE JUSTICE : refus de la part d'un juge de remplir un acte de sa fonction. — Cour. Déni (de justice) : refus de rendre justice à qqn, d'être équitable envers lui. ⇒ injustice. « je souffre du déni de certains. Oui, cette obstination dans le refus, la volontaire incompréhension, la haine » (A. Gide).
3Psychan. Déni (de la réalité) : refus de reconnaître une réalité dont la perception est traumatisante pour le sujet. ⇒ scotomisation.
⊗ CONTR. Acceptation, attestation, aveu, reconnaissance.

déni nom masculin (de dénier) Refus d'un droit, d'une chose légalement due. ● déni (expressions) nom masculin (de dénier) Déni de justice, refus illégal (sauf dans le cas où il se déclare incompétent) de la part d'un juge ou d'un tribunal d'examiner une affaire en état ou de rendre un jugement ; attitude injuste envers quelqu'un, refus de lui reconnaître ou de lui accorder ce à quoi il a droit : La note attribuée à cet élève est un véritable déni de justice. Déni de la réalité, mécanisme de défense du moi qui consiste à nier une perception traumatisante de la réalité extérieure.

déni
n. m.
d1./d DR Refus d'une chose due.
|| Déni (de justice): refus que fait un juge de statuer alors qu'il a été régulièrement saisi (délit pénal).
Cour. Refus d'accorder son droit à qqn. Nous refuser cela après nous l'avoir promis serait un déni odieux.
d2./d Vx ou litt. Action de dénier (un fait, une assertion).

⇒DÉNI, subst. masc.
A.— Rare. Action de dénier, de refuser de reconnaître la vérité ou la valeur d'une chose. Synon. dénégation. Elle [la vraie révolution] ne s'accomplira jamais dans le déni des valeurs morales (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 77).
Spéc., PSYCHANAL. (école freudienne). ,,Mode de défense consistant en un refus par le sujet de reconnaître la réalité d'une perception traumatisante, essentiellement celle de l'absence de pénis chez la femme`` (LAPL.-PONT. 1967).
B.— Action de refuser ce qui est dû.
1. DROIT
a) Déni de justice. Refus illégal de la part d'un juge ou d'un tribunal de rendre la justice :
Un magistrat pourrait bien refuser de juger, disant qu'il n'a pas tous les éléments d'une preuve à la rigueur; car il ne les a jamais. Or c'est un délit, qui se nomme déni de justice. Il faut juger. Juge ou non, dans ce monde difficile, il faut juger avant de savoir tout. La science, si fière de savoir attendre, ne serait qu'un immense déni de justice.
ALAIN, Propos, 1932, p. 1064.
P. ext., dans la lang. littér. Fait de ne pas rendre justice au talent de quelqu'un, de le dénigrer. L'énervement que son déni de justice me causait (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 580).
b) Déni d'aliments. Lorsqu'un fils refuse de nourrir son père, c'est déni d'aliments (Ac. 1798-1932).
2. Refus d'accorder quelque chose à quelqu'un. Les motifs de ce déni d'amitié (GOZLAN, Notaire, 1836, p. 211).
Prononc. et Orth. :[deni]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Mil. XIIIe s. « action de refuser une chose à quelqu'un » (Auberi, éd. A. Tobler, 3, 12 ds T.-L.); b) 1300-50 spéc. dr. « action de dénier quelque chose, un droit légalement dû » (Roisin, 22, ibid.); 1667 dr. déni de justice (Ordonnance, titre 25, article 4 ds Trév. 1752); c) 1823 p. ext. déni ou déni de justice « refus de rendre justice à quelqu'un » (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, p. 34); 2. 1645 « action de nier un fait » (ROTROU, La Sœur, V, 3 : déni d'un forfait). Déverbal de dénier. Fréq. abs. littér. :39. Bbg. ROG. 1965, p. 107.

déni [deni] n. m.
ÉTYM. Mil. XIIIe; déverbal de dénier.
1 Vx ou littér. Action de dénier. Dénégation; démenti, refus (de reconnaître). → Assaut, cit. 21.
1 Le déni que fait le ministre d'avoir consenti au port des armes.
Bossuet, Hist. des variations, V, 29.
2 (…) il exprime ses plus injustifiables dénis avec (…) une telle conviction, qu'il les rend presque supportables et obtient crédit.
Gide, Journal, 2 oct. 1915.
2 Déni de justice a (1667). Dr. Refus de la part d'un juge de remplir un acte de sa fonction, malgré deux réquisitions successives des intéressés. || Voie de recours contre le déni de justice. Prise (prise à partie).
3 Le juge qui refusera de juger, sous prétexte du silence, de l'obscurité ou de l'insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice.
Code civil, art. 4.
4 Les juges peuvent être pris à partie (…) s'il y a déni de justice (…)
Code de procédure civile, art. 505.
b (1823). Cour. Refus de rendre justice à qqn, d'être juste, équitable envers lui. Injustice; incompréhension.
5 Évidemment je souffre du déni de certains. Oui, cette obstination dans le refus, la volontaire incompréhension, la haine, m'est parfois extrêmement douloureuse.
Gide, Journal, 19 sept. 1934.
6 La mort l'obsède (F. Mauriac), il ne pense qu'à elle, lorsque ne l'agace pas tel déni, tel oubli des jeunes générations littéraires, préférant à tout Francis Ponge, dont il reconnaît que le travail de nettoyage du langage s'imposait.
Claude Mauriac, le Temps immobile, p. 517.
3 Psychan. (Laplanche et Pontalis, pour traduire Verleugnung chez Freud). || Déni (de la réalité) : refus de reconnaître une réalité dont la perception est traumatisante pour le sujet. Scotomisation.
CONTR. Acceptation, attestation, aveu, reconnaissance.

Encyclopédie Universelle. 2012.