dénoter [ denɔte ] v. tr. <conjug. : 1>
• v. 1160; lat. denotare → noter
1 ♦ (Sujet chose) Indiquer, désigner par quelque caractéristique. ⇒ annoncer, dénoncer, marquer, montrer, révéler, signifier, supposer. Son attitude dénote un certain courage. « cet accent qui dénote l'intégrité morale » (Sainte-Beuve). Toutes ces peintures « dénotaient de la façon la plus évidente, pour un œil exercé, la plus belle période de l'art égyptien » (Gautier).
2 ♦ Log. Désigner en extension.
● dénoter verbe transitif (latin denotare) Être le signe de quelque chose ou l'indiquer, le marquer par des signes extérieurs ; annoncer : Un geste qui dénote la générosité. Signifier par dénotation. ● dénoter (synonymes) verbe transitif (latin denotare) Être le signe de quelque chose ou l'indiquer, le marquer par...
Synonymes :
- annoncer
- indiquer
- marquer
- montrer
- révéler
- signaler
- témoigner
- trahir
Contraires :
- cacher
- masquer
- voiler
dénoter
v. tr.
d1./d Marquer, être le signe de. Tout cela dénote de réelles qualités de coeur.
⇒DÉNOTER, verbe trans.
A.— [Le suj. désigne une chose] Être le signe de quelque chose. Les traces qui dénotent le passage de qqc. ou de qqn; les frissons qui dénotent la fièvre; un comportement qui dénote un sentiment ou une aptitude. Quasi-synon. désigner, indiquer, marquer :
• 1. Armand était un homme d'une taille élevée; l'allure naturelle de son corps dénotait la force, et l'expression habituelle de ses traits annonçait la résolution.
SOULIÉ, Les Mémoires du diable, t. 1, 1837, p. 11.
1. Rare
a) Dénoter qqn. Les connaissances qui dénotent un savant; les qualités qui dénotent un homme de bien :
• 2. L'asiatique le [Aulus] contemplait, cette faculté d'engloutissement dénotant un être prodigieux et d'une race supérieure.
FLAUBERT, Trois contes, Hérodias, 1877, p. 190.
b) [Le suj. désigne une pers.] Dès son plus bas âge, il [Blaise Pascal] avait dénoté un esprit extraordinaire, moins encore par les reparties heureuses qui frappent dans les enfants, que par ses questions singulières sur la nature des choses (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 455).
2. [Constr. gramm. partic.]
a) Dénoter que + ind. La répugnance que j'ai pour la viande doit dénoter que c'est un aliment hostile à mon estomac (GONCOURT, Journal, 1894, p. 591). Ses cheveux courts, son chemisier bien coupé, sa large jupe à plis creux, son allure sportive, sa voix hardie dénotaient qu'elle avait grandi très loin de Saint-Thomas-d'Aquin (BEAUVOIR, Mém. jeune fille, 1958, p. 152).
b) Se dénoter par qqc.; se dénoter en qqn. Les grands cœurs se dénotent par ces délicatesses (FLAUB., Corresp., 1866, p. 79). Il ne faudrait pourtant pas s'imaginer... que le grand guerrier ne se dénote point déjà en Frédéric (SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 7, 1851-62, p. 484).
B.— Spécialement
1. LOG. Dénoter un concept, un terme. Renvoyer à son extension :
• 3. Dans une formulation traditionnelle, on dit qu'un terme descriptif dénote un ensemble d'entités et qu'il connote ou désigne une certaine propriété ou une certaine condition qu'une entité doit posséder ou remplir pour que le terme en question puisse lui être appliqué. Ainsi le terme vertébré réfère aux vertébrés (dénote, est vrai des) et connote la propriété d'avoir une épine dorsale ou quelque chose d'approchant. Cette propriété définissante connotée s'appelle le sens du terme.
N. CHOMSKY, Un Compte rendu du « Comportement verbal » de B. F. Skinner ds Langages, Paris, déc. 1969, n° 16, pp. 39-40.
2. LING. (p. oppos. à connoter). Renvoyer aux traits objectifs habituels et communément distinctifs que le sujet parlant d'un énoncé quelconque discerne dans un « objet » désigné (cf. pour réf. R. MARTIN, Inférence, antonymie et paraphrase. Paris, Klincksieck, 1976, pp. 88-102).
3. P. ext. Désigner. Cortex peut soit recouvrir un grand nombre de léxèmes (aires, noyaux, etc.), soit simplement dénoter le léxème Cortex (COYAUD, Introd. ét. lang. docum., 1966, p. 46).
Prononc. et Orth. :[], (je) dénote []. Enq. : /denot/ (il) dénote. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XIVe s. [date du ms.] « remarquer » (BENOIT DE SAINTE-MAURE, Le Roman de Troie, éd. L. Constans, 17560, ms R); 2. 1350 « désigner, dénoncer » (G. LE MUISIS, Poésies, I, 81 ds T.-L.); 1375 connotant et dénotant log. (N. ORESME, Le Livre du ciel et du monde, éd. A. Menut et A. J. Denomy, 61 d, p. 256). Empr. au lat. denotare « désigner, faire connaître » Fréq. abs. littér. : 171.
dénoter [denɔte] v. tr.
ÉTYM. V. 1160; lat. denotare « désigner, faire connaître », de de-, et notare, de nota. → Note, noter.
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1 (1350). Sujet n. de chose. Indiquer, désigner par quelque caractéristique. ⇒ Annoncer, dénoncer, désigner, indiquer, marquer, montrer, signifier, supposer. || Symptômes qui dénotent une maladie. || Signes, gestes qui dénotent un grand trouble. || Ce trait dénote un esprit faux. || Visage qui dénote la force de caractère, l'énergie.
1 (…) toutes les choses qui dénotent quelque imperfection (…)
Descartes, Méditations, 3.
2 (…) il parle avec cet accent qui dénote l'intégrité morale conservée tout entière.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 8 avr. 1850, t. II, p. 41.
3 Toutes ces peintures, par le style du dessin, la hardiesse du trait, l'éclat de la couleur, dénotaient de la façon la plus évidente, pour un œil exercé, la plus belle période de l'art égyptien.
Th. Gautier, le Roman de la momie, Prologue, p. 37.
♦ Compl. n. de personne. || Des paroles qui dénotent un intellectuel.
♦ Dénoter que (et l'indicatif) :
4 Ses cheveux courts, son chemisier bien coupé, sa large jupe à plis creux, son allure sportive, sa voix hardie dénotaient qu'elle avait grandi très loin de Saint-Thomas-d'Aquin.
S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, p. 152.
2 (1375). Log. Désigner en extension. ⇒ Dénotation.
3 V. tr. et intr. (V. 1960). Ling. Signifier par le renvoi à une réalité univoque (opposé à connoter). || « Communiste » dénote l'appartenance à un parti ou à des opinions bien définies; le mot peut connoter selon les contextes des contenus opposés, positifs ou négatifs.
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se dénoter v. pron.
♦ Se révéler, se signaler. || Se dénoter par qqch. || Se dénoter en qqn.
Encyclopédie Universelle. 2012.