Akademik

DÉNOTATION
DÉNOTATION

DÉNOTATION

Terme qui désigne en linguistique l’ensemble des sens d’un signe, objet d’un consentement entre les usagers d’une langue. Il est emprunté à la logique, où il renvoie à l’extension du concept; en linguistique, le terme dénotation n’a d’intérêt théorique que dans le couple qu’il forme avec connotation: il représente alors l’hypothèse selon laquelle il existe une communication purement informative à partir de quoi seraient repérables certaines déviations affectives (la ou, plutôt, les connotations). Parfois, «dénotatif» est pris comme synonyme de «référentiel»: c’est dire à quel point on a pu tirer le mot vers une acception étroite, par exemple du genre «qui renvoie à l’existence objective d’une chose définie». Naturellement surgit alors la question de savoir si «licorne» ou «Jupiter» dénotent quoi que ce soit. On est amené, dans ces conditions, à distinguer entre la dénotation référentielle et la dénotation linguistique: si la seconde ne suppose qu’une insertion dans le système général des signes qui servent de repères à la définition, la première exige que, dans son expérience, le locuteur ait eu contact avec la réalité qu’il désigne. Ainsi, dénotation pourrait s’inclure dans un réseau à trois termes, s’opposant certes à connotation, mais aussi à signification (c’est-à-dire à «connaissance par les signes»). Il ne faut pas perdre de vue, toutefois, que la signification contient aussi les connotations. Mais, tandis qu’avec celles-ci on est d’emblée sur le terrain épineux du sens exact à donner à ce mot, il se fait à propos de dénotation un assez large accord sur des formules dont celle de Miller (Langage et communication ) reste la plus achevée: «La relation non causale établie entre un signe et son référent, spécialement lorsque ce dernier est une chose, un fait, une propriété physiques (denotatum ).» De fait, on n’a pas, à l’heure actuelle, d’appareil de concepts suffisamment fins pour décider si, somme toute, ce qui l’emporte dans le contenu d’un message, c’est le rapport entre la chose et le signe ou l’attitude du locuteur en face des signes. Choisir le premier, c’est s’exposer, comme les tenants de la «pure» dénotation, à un positivisme qui balaie le sujet: opter pour la seconde, c’est prendre le risque de l’idéalisme, tant qu’aucune formalisation sérieuse n’aura pas permis de clarifier le champ de la rhétorique, qu’on a trop tendance à prendre comme un ornement secondaire du message.

dénotation [ denɔtasjɔ̃ ] n. f.
• v. 1420; lat. denotatio « indication », de dénoter
1Le fait de dénoter; ce qui dénote.
2Log. Désignation en extension; classe des objets possédant les mêmes caractéristiques et auxquels peut renvoyer un concept (opposé à connotation).
3(v. 1960) Ling. Élément invariant et non subjectif de signification (opposé à connotation). désignation, référence.

dénotation nom féminin (latin denotatio, -onis, indication) Sens fondamental et stable d'une unité lexicale, susceptible d'être utilisé en dehors du discours (par opposition à sa connotation). Ensemble des caractéristiques d'un objet matériel ou idéel, qui ne sont pas nécessairement énoncées dans une langue naturelle, mais qui sont constitutives de l'objet comme objet de pensée dans toute son extension. ● dénotation (synonymes) nom féminin (latin denotatio, -onis, indication) Ensemble des caractéristiques d'un objet matériel ou idéel, qui ne...
Synonymes :
- référence

dénotation
n. f.
d1./d Fait de dénoter; chose dénotée.
d2./d LING, LOG Désignation de tous les objets appartenant à la classe définie par un concept (par oppos. à connotation). V. compréhension, extension.

⇒DÉNOTATION, subst. fém.
Action de dénoter; le résultat de cette action. Quasi-synon. désignation, signification.
Spécialement
LOG. Dénotation d'un concept, d'un terme. Ce qui correspond à son extension ou l'ensemble de ses sèmes génériques. Langage de dénotation.
LINGUISTIQUE
[P. oppos. à désignation]
1. « La classe des chaises existantes, ayant existé ou possibles constitue la dénotation du signe « chaise » tandis que « cette chaise-ci » ou « les trois chaises » constituent la désignation du signe « chaise » dans le discours. »
Ling. 1972.
[P. oppos. à connotation] Ensemble des traits distinctifs qui objectivement caractérisent cette classe :
2. « [Dans la théorie de L. Hjelmslev] Dans le langage de connotation, le plan de l'expression est fourni par le langage de dénotation; la connotation constitue donc une sorte de langage du second ordre qui s'oppose au métalangage, où le langage de dénotation forme, au contraire, le plan du contenu. »
R. MARTIN, Inférence, antonymie et paraphrase, Paris, C. Klincksieck, 1976, p. 90.
Rem. 1. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. avec la mention ,,vx``, le mot connaît une nouvelle vitalité avec l'emploi spéc. en ling. mod. et en log. 2. On rencontre ds Ling. 1972, DUCROT-TOD. 1972 et Lar. Lang. fr. l'adj. dénotatif, ive, désignant ce qui a rapport à la dénotation. Ling. 1972 donne le syntagme fonction dénotative du langage et renvoie à fonction cognitive ou fonction référentielle.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. 1457-61 denotacion de personnes (G. CHASTELLAIN, Vér. mal prise, p. 537, Buchon ds GDF. Compl.). Empr. au lat. impérial denotatio, -ionis « indication ». Bbg. WANDRUSZKA (M.). Le Mot : connotations et indices socioculturels. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, pp. 56-60.

dénotation [denɔtɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1420, in D. D. L., Langlois; lat. impérial denotatio « indication », du supin du lat. denotare. → Dénoter.
1 Le fait de dénoter; ce qui dénote.
2 Log. Désignation en extension; classe des objets possédant les mêmes caractéristiques et auxquels peut renvoyer un concept (opposé à connotation).REM. On oppose parfois la dénotationcheval », « le cheval », « les chevaux ») à la désignation spécifique dans le discours (« ce cheval », « ces chevaux », « les chevaux qui… »).
3 (V. 1960). Ling. Élément invariant et non subjectif de signification et qu'on peut analyser hors du discours (s'oppose à connotation).
DÉR. Dénotatif.

Encyclopédie Universelle. 2012.