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déplacer

déplacer [ deplase ] v. tr. <conjug. : 3>
• 1404; de dé- et place
I V. tr.
1Changer (qqch.) de place. Déplacer des objets. bouger, déménager. Déplacer qqch. d'un endroit à un autre. Déplacer un objet avec précaution. manipuler. Déplacer en transportant, en poussant, en tirant, en soulevant. manutentionner. Déplacer ce qui était en ordre. déranger, intervertir. « Je hais le mouvement qui déplace les lignes » (Baudelaire). Déplacer des montagnes. Se déplacer une vertèbre. déplacement .
Spécialt Navire qui déplace 1 000 tonnes d'eau. déplacement .
Fig. Déplacer la question, le problème : changer le point sur lequel porte la difficulté. « C'est déplacer la question, non la résoudre » (A. Gide).
2Faire changer (qqn) de poste. Déplacer un fonctionnaire. 1. détacher, 2. muter. Faire changer (un groupe) de lieu, de pays.
3Faire venir, attirer à soi (de nombreuses personnes). Chanteur, événement qui déplace les foules.
IISE DÉPLACERv. pron.
1(Choses) Changer de place. L'air se déplace des régions de haute pression à celles de basse pression.
2(Êtres vivants) Quitter sa place. bouger, circuler, se déranger. Défense de se déplacer pendant les cours. Sans se déplacer : en restant sur place. Il ne s'est même pas déplacé pour le mariage de sa sœur. venir. Médecin, pédiatre qui se déplace, qui fait des visites à domicile.
Changer de place, de lieu. avancer, marcher, se mouvoir; ambulant . « l'aisance rythmée de son pas, qui lui donnait l'air de danser dès qu'elle se déplaçait » (Martin du Gard). Les poissons se déplacent à l'aide de nageoires. Voyager; spécialt Faire un déplacement. Il ne se déplace qu'en avion.
⊗ CONTR. Laisser, maintenir, remettre, replacer, rétablir. Rester (en place).

déplacer verbe transitif Changer quelque chose de place, ou le mettre ailleurs : Déplacer un vase pour qu'il ne risque pas de tomber. Demander à quelqu'un de changer de place, le faire changer de place pour qu'il se mette ailleurs : L'ouvreuse déplace un spectateur. Mouvoir, bouger un membre : Depuis son opération, il a du mal à déplacer sa jambe. Changer la date, l'heure de quelque chose : Déplacer un rendez-vous. Faire venir quelqu'un : Pour le moindre rhume, elle déplace le médecin. Nommer ailleurs un fonctionnaire, généralement par mesure disciplinaire ; le muter. Faire porter un sujet, un problème sur un autre point, lui donner une orientation qui ne convient pas, essayer d'éluder un problème : Tu as tort, ne cherche pas à déplacer la discussion ! Attirer massivement des personnes, surtout en parlant d'un spectacle, d'un événement : Opéra qui va déplacer le Tout-Paris. Pour un navire, avoir un déplacement de volume d'eau égal à une certaine masse. ● déplacer (difficultés) verbe transitif Conjugaison Comme placer. Le c devient ç devant o et a : je déplace, nous déplaçons ; il déplaça. ● déplacer (expressions) verbe transitif Familier. Déplacer de l'air, se donner de l'importance, se faire remarquer, se mettre en avant. Déplacer des voix, les faire porter sur un autre candidat, un autre parti politique que ceux sur lesquels elles devaient normalement se porter. ● déplacer (synonymes) verbe transitif Changer quelque chose de place, ou le mettre ailleurs
Synonymes :
- bouger
- déménager
- pousser
- remuer
- transplanter
Contraires :
- replacer
Demander à quelqu'un de changer de place, le faire changer...
Synonymes :
- déranger
Changer la date, l'heure de quelque chose
Synonymes :
- transférer
Contraires :
- maintenir
Nommer ailleurs un fonctionnaire, généralement par mesure disciplinaire ; le muter.
Synonymes :
- muter
Faire porter un sujet, un problème sur un autre point...
Synonymes :
- détourner

déplacer
v.
rI./r v. tr.
d1./d ôter (une chose) de la place qu'elle occupe. Déplacer un meuble.
Déplacer les foules, les attirer massivement derrière soi.
|| Fig. Déplacer la question: s'écarter de l'objet précis d'une discussion.
Déplacer des montagnes: faire l'impossible.
d2./d Fig. Faire changer (qqn) de poste. Déplacer un fonctionnaire.
d3./d MAR Avoir un déplacement de. Cuirassé déplaçant 35 000 t.
rII./r v. Pron.
d1./d Changer de place (choses). Les nuages se déplaceront vers l'intérieur du pays.
d2./d Quitter un lieu, aller d'un lieu à un autre (personnes). Vous devrez aller le voir, car il se déplace rarement.

⇒DÉPLACER, verbe trans.
I.— Emploi trans. dir.
A.— 1. [L'obj. désigne une chose]
a) Ôter quelque chose de la place qu'il occupait pour le mettre à une autre place ou pour mettre autre chose à sa place. Déplacer un objet, un meuble; déplacer une lettre, un mot, une virgule. Le père de la seconde retourna un trésor dans son pré en déplaçant une borne (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 171). Là-bas on ne déplace jamais un bulletin de vote; ici, on les maquignonne (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 111). Un pas traîna derrière la porte, on déplaça un verrou (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 214) :
1. À travers [les barreaux d'une cage], on distinguait des formes humaines immobiles, dont la lampe agitée par le vent déplaçait les ombres fantastiques.
LOTI, Le Mariage de Loti, 1882, p. 108.
Déplacer de l'argent. Le retirer d'un lieu où on l'avait placé pour en tirer des intérêts :
2. Rien ne l'obligerait à déplacer son argent placé. Elle aime mieux emprunter et payer des intérêts sur ses revenus.
RENARD, Journal, 1899, p. 524.
Locutions
Sans déplacer. ,,Sans ôter les choses de leur place, sans les emporter`` (Ac.). Le procès-verbal sera fait sans déplacer. Nous terminâmes l'affaire sans déplacer (Ac. 1835).
Déplacer de l'air. Se donner de l'importance (avec ou sans raison). Tout homme arrivé, nourri de louanges quotidiennes, a l'exacte notion de l'air qu'il déplace, de la notoriété dont il dispose (MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 182) :
3. Quand un type porte un manteau tout neuf, un feutre souple, une chemise éblouissante, quand il déplace de l'air, il n'y a pas à s'y tromper, c'est quelqu'un du boulevard Maritime.
SARTRE, La Nausée, 1938, p. 49.
Avoir une foi à déplacer des montagnes. [P. réf. à saint Paul, 1 Co 13, 2] Avoir une foi telle qu'elle rend possible ce qui était impossible. J'avais cette foi robuste qui, au dire de l'apôtre, peut déplacer les montagnes (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 17).
P. ext. Traîner à sa suite. Voyez la servante (...) elle déplaça un parfum d'office, de gousset et de savonnette (ARNOUX, Gentilsh. ceinture, 1928, p. 208).
b) P. anal. Enlever ce qui était prévu pour un moment donné afin de le mettre à un autre moment. Déplacer un rendez-vous, une heure d'émission. Le doyen se ferait un plaisir de déplacer mon cours (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 416).
2. [L'obj. désigne une pers. ou un animal]
a) Faire quitter à un être humain ou à un animal la place qu'il occupait pour le faire aller à une autre place ou pour faire venir quelqu'un d'autre à sa place. Mais un mouvement déplace le médecin et les femmes, penchés sur le lit (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 200). Il n'eut qu'à dire un mot pour que l'ouvreuse déplaçât deux spectateurs (RADIGUET, Bal, 1923, p. 30) :
4. ... les femmes vont de bête en bête jusqu'au bout de la longue file. Dès qu'elles ont fini d'en traire une, elles la déplacent, lui donnant à pâturer un bout de verdure intacte.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, L'Aveu, 1884, p. 159.
Déplacer des populations. Les faire quitter leur territoire.
P. ext.
♦ Attirer quelqu'un à soi. De nous tous, Rostand est le seul qui ait la gloire, qui déplace les foules (BARRÈS, Cahiers, t. 9, 1911, p. 8).
♦ Entraîner quelqu'un à sa suite. Certains cardinaux jadis déplaçaient plus de cinq cents personnes avec eux (ZOLA, Rome, 1896, p. 59).
b) Ôter à quelqu'un sa place (ou son emploi) pour la donner à quelqu'un d'autre ou pour lui en donner une autre. On ne renvoie pas un maître d'école pour çà! — On peut le déplacer! (FLAUB., Bouvard et Pécuchet, t. 2, 1880, p. 42).
c) [L'obj. désigne une partie du corps] Mouvoir. Déplacer son regard, sa tête, ses bras, ses jambes, ses pieds :
5. ... cette capacité ou ce pouvoir que nous avons de remuer et de déplacer les différentes parties de notre corps, et d'exécuter une infinité de mouvemens tant internes qu'externes.
DESTUTT DE TRACY, Éléments d'idéologie, Idéologie, 1801, p. 246.
B.— Au fig. Faire porter sur un autre point. Déplacer la difficulté, le problème, la question, le débat. Je me livrais à tous les étourdissements qui pouvaient déplacer la douleur et substituer un nouveau remords au premier (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 144) :
6. ... je voudrais bien changer d'horizon, mais j'ai beau déplacer mon objectif, la vision gaie ne se présente pas.
FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 227.
C.— MAR. [Le suj. désigne un navire] Se substituer à un volume d'eau dont le poids est identique au sein. Déplacer des tonnes. Peser des tonnes :
7. ... ce paquebot peut être regardé comme un bâtiment considérable puisqu'il déplaçait 19 000 tonnes, mesurait 211 mètres de longueur et que pouvaient y trouver place 4 000 passagers et 6 000 tonnes de fret.
P. ROUSSEAU, Hist. des techniques et des inventions, 1967, p. 247.
II.— Emploi pronom.
A.— 1. Changer de place ou quitter sa place. Le gouvernail (...) se déplaçait (...) avec un grincement monotone, pareil à une voix ensommeillée (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 226) :
8. Lokoti où nous déjeunons. Village qui veut se déplacer. Déjà l'on voit les squelettes des nouvelles huttes, toits non encore garnis, à quelque cent mètres de l'ancien village sur lequel on a jeté un sort.
GIDE, Voyage au Congo, 1927, p. 790.
P. ext. Se mouvoir, bouger. Le soleil, en tournant, se déplaçait (ZOLA, Rêve, 1888, p. 54). Une fumée qui se déplaçait lourdement, par bancs horizontaux (COLETTE, Apprent., 1936, p. 76). Des yeux bleus qui se déplaçaient avec une grande mobilité (NIZAN, Conspir., 1938, p. 60).
2. [Le suj. désigne un animé] Parcourir une distance donnée (entre deux endroits). Mlle Verdure s'avançant, Isabelle se reculant, toutes deux se déplacèrent de quelques pas (GIDE, Isabelle, 1911, p. 658). On ne voit pas pourquoi il lui faudrait se déplacer [l'ecclésiastique] de Paris à Dijon (BUTOR, Modif., 1957, p. 73) :
9. Pendant une partie de l'acte, l'auto se déplace. On part des abords d'une petite gare pour s'élever ensuite le long d'une route de montagne.
ROMAINS, Knock, 1923, I, p. 2.
P. ext. [Le suj. désigne une pers.] Effectuer un voyage. Tant que l'industrie des transports n'était pas constituée, chacun se déplaçait avec les moyens dont il disposait (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 255) :
10. D'ordinaire, nous nous déplaçons, pour être ailleurs, parce que la monotonie de nos habitudes nous lasse. Nous espérons rajeunir nos sensations, en abandonnant pour quelques semaines ou quelques mois un milieu qui ne nous suggère plus ni plaisirs aigus ni peines attachantes. Nous mettons notre existence de chaque jour en jachère, pour la retrouver plus féconde au retour.
BOURGET, Essais psychol., 1883, p. 235.
B.— Au fig. Changer de direction :
11. ... sa sensibilité se déplace : Des déplaisirs et des peines qu'il ne connaissait pas l'assiègent. Ce qui lui avait été indifférent lui devient un malaise.
GAULTIER, Le Bovarysme, 1902, p. 180.
P. ext. Se mettre en mouvement. La sieste où l'intelligence ne se déplace qu'au ralenti (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p. 178).
Rem. On rencontre dans la docum. a) Déplaçant, ante, part. prés. adj. Ramener à l'écurie, aux allures les plus folles et les plus déplaçantes (...) ses bêtes en sueur, les flancs sifflant comme un soufflet troué (MORAND, Fin siècle, 1957, p. 10). b) Déplaceur, euse, adj., subst. (Celui, celle) qui déplace (cf. supra A 1 a). On ne peut pas dire qu'elle soit voleuse : elle est déplaceuse. Elle prend un dé qu'elle sait qu'on cherche. Elle ne le rend pas tout de suite : elle laisse chercher (RENARD, Journal, 1904, p. 876). Les princes de Juda sont devenus pareils à des déplaceurs de bornes (Théol. cath. t. 4, 1, 1920, p. 989).
Prononc. et Orth. :[deplase], (je) déplace [deplas]. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. Porte une cédille devant a et o : il déplaça, nous déplaçons. Étymol. et Hist. 1. 1404 « changer de place (quelque chose) » les avoient desplacé (Texte cité en note dans le journal de Nicolas de Baye, I, 96, Tuetey ds R. Hist. litt. Fr., t. 9, p. 484); spéc. 1890 phys. « en parlant d'un corps immergé » (DG); 2. 1752 fig. part. passé adj. « inconvenant » (Trév.); 1835 fig. déplacer le point de la question (Ac.); 3. 1863 « changer d'affectation quelqu'un » (LITTRÉ); 4. 1944-48 part. passé adj. personnes déplacées « personnes expatriées en temps de guerre ou pour raisons politiques » (CAMUS, Actuelles I, p. 260). Dér. de place; préf. dé-; dés. -er ou anton. de emplacer (v. emplacement), v. aussi les verbes aplacer, applacher, FEW t. 9, p. 41 a. Fréq. abs. littér. : 993. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 692, b) 817; XXe s. : a) 1 342, b) 2 386.
DÉR. Déplaçable, adj. Qui peut être déplacé. Le mot, fait pour aller d'une chose à une autre, est, en effet, essentiellement, déplaçable et libre (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p. 160). La même fumée familière l'embuait, aussi peu déplaçable qu'une concession à perpétuité (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 18). 1re attest. 1907 (BERGSON, loc. cit.); de déplacer, suff. -able.

déplacer [deplase] v. tr. [CONJUG. placer.]
ÉTYM. 1404, desplacer; de 1. dé-, place, et suff. verbal -er.
Ôter de sa place, changer de place. Changer.
1 (1404). Changer (qqch.) de place. || Déplacer des objets. Bouger, déménager. || Déplacer une table, une lampe. || Déplacer un pion (cit. 4). || Déplacer avec précaution un colis fragile. Manipuler. || Déplacer qqch. en le transportant, en poussant, en tirant, en soulevant,… || Objet qui peut être déplacé. Amovible, roulant, volant.Déplacer des objets préalablement rangés, ordonnés. || Déplacer ce qui était en ordre. Déclasser, déranger, intervertir. || Déplacer un livre dans une bibliothèque.Déplacer un cours d'eau dans une autre direction. Dériver, détourner. || Déplacer un axe. Excentrer.Méd. || Déplacer un os. Déboîter, démettre.
1 Je hais le mouvement qui déplace les lignes (…)
Baudelaire, Spleen et Idéal, « La beauté ».
2 Il fallait chaque jour porter des huches, déplacer des bahuts (…)
G. Duhamel, Biographie de mes fantômes, VII, p. 114.
3 (…) elle modifia l'arrangement de sa chambre, déplaça des meubles (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 267.
4 C'était un peu comme une partie d'échecs : il poussait un pion, déplaçait un cavalier, une dame, un événement.
P. Mac Orlan, la Bandera, V, p. 64.
Spécialt. || Navire qui déplace 1 000 tonnes d'eau. Déplacement (2.).
Fig. || Déplacer la question : changer le point sur lequel porte la difficulté d'une question.
5 Proposer cette définition du péché : tout ce qui comporte nuisance.
C'est déplacer la question, non la résoudre. Souvent un bien supérieur n'est obtenu qu'au prix d'une nuisance particulière.
Gide, Journal, 18 avr. 1918.
2 (1863). Faire changer (qqn) de poste. || Déplacer un fonctionnaire, le faire changer de résidence, ou de poste. Muter.Faire changer (une personne, un groupe) de lieu, de pays. → ci-dessous cit. 15.
3 Entraîner (qqn) derrière soi. || Cette vedette, ce chanteur déplace les foules.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
——————
se déplacer v. pron.
1 (En parlant d'une chose). Changer de place. || L'air se déplace des régions de haute pression à celles de basse pression.
2 (En parlant d'un être vivant). Quitter sa place. Bouger, circuler, déranger (se). || Défense de se déplacer pendant les cours. || Sans se déplacer : en restant sur place.
Changer de place, de lieu. Avancer, marcher, mouvoir (se). || Se déplacer d'un pas. || Avoir de la difficulté à se déplacer. || Les poissons se déplacent à l'aide de nageoires.
6 Quand un bœuf remue son tablier de cuir, ou frappe du sabot la terre sèche, le nuage de mouches se déplace avec murmure. On dirait qu'elles fermentent.
J. Renard, Histoires naturelles, Les mouches d'eau.
7 Antoine remarqua de nouveau l'aisance rythmée de son pas, qui lui donnait l'air de danser dès qu'elle se déplaçait.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 168.
Par ext. (Personnes). Aller dans un autre lieu (que celui où l'on est, où l'on habite, travaille…). Aller, venir. || S'il peut nous recevoir, cela lui évitera de se déplacer.
Spécialt. Voyager. || Il aime beaucoup à se déplacer.
8 (L'homme d'affaires) ne se déplace qu'en voiture, et tout le long du trajet compulse ses dossiers sans jeter un coup d'œil par la vitre.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XVIII, p. 133.
——————
déplacé, ée p. p. adj.
1 Qui n'est pas à sa place, qui est dérangé. || Meuble, livre déplacé.
Spécialt. Écon. || Effet ou papier déplacé, et, n. m., un déplacé : effet de commerce dont le recouvrement est possible en dehors du lieu de sa négociation.
2 Fig. Qui n'est pas dans le lieu, dans la situation appropriée. Inopportun, malvenu, saison (hors de). || Sa présence à la cérémonie était déplacée, complètement déplacée. || Un enthousiasme assez déplacé.
9 Il faut encore louer les enfants de tout ce que l'amitié leur fait faire, pourvu qu'elle ne soit pas déplacée ou trop ardente.
Fénelon, De l'éducation des filles, V.
10 Buffon et Jean-Jacques ont une prose noble, juste, vigoureuse, souple et brillante, qui suffit à tous les emplois, qui triomphe dans plusieurs, qui ne paraît ni déplacée ni gênée dans aucun.
Sainte-Beuve, Chateaubriand…, t. I, X, p. 204.
11 De ma vie je ne m'étais senti plus gourd, plus déplacé, plus muet.
Gide, Journal, 1er juil. 1910.
12 Je regrette cette décision. Tu compromets ta carrière pour un scrupule honorable, mais déplacé.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, I, III, p. 146.
(1752). Qui manque aux convenances, qui est de mauvais goût. Incongru, inconvenant, incorrect, insolent, malséant, scabreux. || Tenir des propos déplacés. || Démarche, intervention, question déplacée.
13 Bernard l'écoutait avec surprise et méfiance : « Où veut-il en venir ? Vient-il avec cette assurance et cet air glorieux m'annoncer qu'il dépose son bilan ? En ce cas, cette superbe est bien déplacée (…) »
A. Maurois, Bernard Quesnay, XXIV, p. 156.
3 (V. 1945; angl. displaced person). || Personne déplacée, qui a dû quitter son pays lors d'une guerre, d'un changement de régime politiqueOuvriers, travailleurs déplacés.
14 Il a replacé d'autres personnes déplacées : par exemple, dans une usine de textiles en Hollande, où on leur donne un salaire qui se monte au quart des gages payés aux ouvriers bataves, mais quoi ? se refaire une patrie est toujours coûteux.
Alain Bosquet, les Bonnes Intentions, p. 86.
15 Les Baluba sont les prolétaires du Katanga; ce sont des ouvriers déplacés, parqués par dizaines de milliers dans les camps de travail de l'Union minière.
Jean Ziegler, Main basse sur l'Afrique, p. 244.
REM. Le verbe, au sens 3, ne s'emploie guère qu'aux temps composés ou au passif.
16 (…) l'armée seule peut et doit avoir le dernier mot. À quel prix (sans compter le massacre quotidien, 900 000 personnes ont été déplacées…)
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 216.
CONTR. Laisser, maintenir, ramener, remettre, replacer, rétablir. — Rester (en place, immobile). — Adéquat, approprié; bienvenu, opportun. — Convenable, correct, mesuré.
DÉR. Déplaçable, déplacement.

Encyclopédie Universelle. 2012.