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déprécier

déprécier [ depresje ] v. tr. <conjug. : 7>
• 1762 ; lat. depretiare, de pretium « prix »
I V. tr.
1Diminuer la valeur, le prix de. Déprécier une marchandise. avilir. Déprécier en dégradant, en détériorant. Immeuble déprécié par la proximité d'une usine. Fig. Défauts qui déprécient un caractère, un ouvrage. abîmer, dévaloriser. Déprécier le mérite de qqn. minimiser.
2Exprimer un jugement négatif sur la valeur de (qqch., qqn); chercher à déconsidérer. critiquer, décrier, dénigrer, dépriser, discréditer, méjuger, mépriser, mésestimer, rabaisser, ravaler; fam. débiner. « Les enfants ont toujours une tendance soit à déprécier, soit à exalter leurs parents » (Proust). Déprécier qqn par incompréhension, ignorance, rivalité. Déprécier l'œuvre, les méthodes d'un confrère. « il ne lui en voulait pas de déprécier les choses qu'il estimait le plus » (Larbaud).
IISE DÉPRÉCIERv. pron.
1Perdre de sa valeur. Cet article se déprécie en ce moment. baisser, diminuer. Spécialt Monnaie qui se déprécie, dont le pouvoir d'achat baisse ( se dévaloriser) .
Fig. « Mes punitions, à force d'être prodiguées, se déprécièrent » (A. Daudet). Un plaisir qui se déprécie avec l'habitude.
2 Émettre sur soi-même (réfl.) ou émettre réciproquement des jugements défavorables. Il a la manie de se déprécier. Ils se déprécient mutuellement, réciproquement.
⊗ CONTR. Valoriser ; apprécier; admirer, surestimer, vanter.

déprécier verbe transitif (bas latin depretiare, de pretium, prix) Diminuer la valeur de quelque chose ; abaisser, avilir : L'inflation a déprécié la monnaie. Rabaisser la valeur de quelque chose, le mérite de quelqu'un, porter sur eux un jugement défavorable ; rabaisser, ravaler, dénigrer : Déprécier l'ouvrage d'un rival.déprécier (difficultés) verbe transitif (bas latin depretiare, de pretium, prix) Conjugaison Attention aux deux i aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous dépréciions, (que) vous dépréciiez. ● déprécier (synonymes) verbe transitif (bas latin depretiare, de pretium, prix) Diminuer la valeur de quelque chose ; abaisser, avilir
Synonymes :
- dévaloriser
- dévaluer
Rabaisser la valeur de quelque chose, le mérite de quelqu'un, porter...
Synonymes :
- déconsidérer
- décrier
- dénigrer
- diminuer
- discréditer
- minimiser
- rabaisser
- ravaler
- sous-estimer
- vilipender

déprécier
v. tr.
d1./d Rabaisser, diminuer le prix, la valeur de. L'installation d'une usine à proximité a déprécié ce terrain. Syn. dévaloriser.
|| v. Pron. Monnaie qui se déprécie.
d2./d Dénigrer, chercher à déconsidérer. Il ne parle de vous que pour vous déprécier. Ant. exalter, vanter.
|| v. Pron. Se dévaloriser aux yeux d'autrui.

⇒DÉPRÉCIER, verbe trans.
A.— [L'obj. désigne une chose, le plus souvent concr., ayant une valeur marchande]
1. [Le suj. désigne gén. une chose] Faire baisser la valeur de (quelque chose), diminuer sa valeur. Des billets au porteur trop multipliés déprécient les monnaies en général (SAY, Écon. pol., 1832, p. 310). Il fallait s'attendre pour l'hiver à une augmentation de son activité sur l'étendue des vignes dépréciées par le mildiou qu'il achèterait pour peu aux vignerons ruinés (HAMP, Marée, 1908, p. 142).
Emploi pronom. à sens passif. Perdre de sa valeur. Le premier effet, l'effet inévitable de la multiplication des valeurs est de les avilir : plus une marchandise abonde, plus elle perd à l'échange et se déprécie commercialement (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 62) :
1. Le vieux n'en dormait plus. Cette terre que son père, son grand-père, avaient convoitée si fort et si durement gagnée! Cette terre possédée, gardée jalousement comme une femme à soi! La voir s'émietter ainsi dans les procès, se déprécier, passer aux bras d'un autre, d'un voisin, pour la moitié de son prix!
ZOLA, La Terre, 1887, p. 330.
2. [Le suj. désigne une pers.] Rabaisser la valeur de (quelque chose), porter des jugements défavorables sur. L'un dépréciait la marchandise dont l'autre exaltait toutes les beautés (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 159). Il dépréciait mon boulot pour me faire marner gratuitement (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 170) :
2. Il s'était arrêté, il dépréciait la vache. Ça n'était pas bâti, ça manquait de reins, enfin un animal qui avait souffert et qu'on nourrirait deux ans à perte. Ensuite, il prétendit qu'elle était blessée au pied, ce qui n'était pas vrai.
ZOLA, La Terre, 1887, p. 174.
B.— P. métaph. ou au fig. [L'obj. désigne une chose concr. ou abstr., plus rarement une pers., en tant qu'elles ont une certaine valeur morale ou intellectuelle; le suj. désigne une pers.] Rabaisser (la valeur ou le mérite de); porter ou exprimer un jugement défavorable sur. Les enfants ont toujours une tendance soit à déprécier, soit à exalter leurs parents (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 771) :
3. Après deux ou trois phrases banales, elle commença par déprécier légèrement ses convives, ce qui était le mettre au-dessus d'eux. Il ne manqua pas de dénigrer un peu les autres femmes, manière habile de lui adresser des compliments.
FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, 1869, p. 185.
4. Joanny, en l'écoutant, croyait voir l'envers de la vie. Les joies mondaines, la richesse, la gloire même, devenaient méprisables et insupportables. Elle remuait en lui tant de pensées, qu'il ne lui en voulait pas de déprécier les choses qu'il estimait le plus.
LARBAUD, Fermina Marquez, 1911, p. 113.
Emploi pronom. réfl. Abaisser soi-même sa propre valeur. Elle s'accusait elle-même, se dépréciait, se déniait toute valeur, et supprimait sa raison d'être, et ne se reconnaissait plus de vertu (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1077).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. passé adj. déprécié, ée. Qui a perdu de sa valeur. Affluence d'une monnaie d'argent incommode et dépréciée (Doc. hist. contemp., 1876, p. 141). b) Le verbe trans. désapprécier. Anton. de apprécier. Désappréciant le moi, nous surestimons du même coup la situation à la hauteur de laquelle nous ne pouvons réussir à nous hausser (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 216).
Prononc. et Orth. :[], (je) déprécie []. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1762 (Ac.). Empr. au b. lat. depretiare « déprécier » (cf. dépriser) écrit avec un c, p. anal. avec apprécier; cf. aussi dépriser. Fréq. abs. littér. :165.
DÉR. Dépréciateur, trice, adj. et subst. (Personne) qui déprécie, qui a tendance à déprécier, rabaisser, dénigrer. Chenavard, qui est dépréciateur par excellence, a dit que c'était [le Natoire] une chose capitale (BALZAC, Lettres Étr., t. 3, 1850, p. 263). Aimons ceux qui admirent, évitons les détracteurs, les insulteurs, les dépréciateurs de profession (AMIEL, Journal, 1866, p. 95). [], fém. [-]. Ds Ac. 1932. 1re attest. 1789 (Réimpression de l'Ancien Moniteur, II, 224 b d'apr. Th. Ranft ds Z. fr. Spr. Lit., t. 35, p. 135); du rad. de déprécier, suff. -(at)eur2. Fréq. abs. littér. : 5.

déprécier [depʀesje] v. tr.
ÉTYM. 1762, Académie; lat. depretiare, de de-, et pretium « prix ».
1 Rare ou écon. Diminuer la valeur, le prix de… || Déprécier une marchandise. Avilir. || Déprécier en dégradant, en détériorant. || Les facteurs qui contribuent à déprécier une monnaie.
Fig. || Défauts qui déprécient un caractère, une institution, un ouvrage. Abîmer, tort (faire tort à). || Déprécier le mérite de qqn. Ternir. || Déprécier entièrement qqn. Détruire.
1 (…) il y a cent moyens pour un État, tous également sûrs, de déshonorer sûrement, de déprécier un enseignement de l'État, de l'avilir, de le diminuer, de l'affamer, de l'exténuer et ainsi et enfin de le tuer.
Ch. Péguy, la République…, p. 215.
2 Elle (la science) déprécie nos images naïves, et jusqu'à notre faculté d'imaginer, qui est dérivée de nos expériences et habitudes corporelles.
Valéry, Rhumbs, p. 130.
2 Cour. Exprimer un jugement négatif sur la valeur de (qqch., qqn); chercher à déconsidérer (qqch., qqn). Critiquer, débiner (fam.), décréditer, décrier, dénigrer, dépriser, détracter (vx), diminuer, discréditer, méconnaître, méjuger, mépriser, mésestimer, péjorer, rabaisser, ravaler. || Déprécier qqn par incompréhension, ignorance, jalousie, rivalité. || Déprécier un produit, une réalisation, l'œuvre, les méthodes d'un confrère.
3 Jusqu'ici, lorsqu'on avait voulu déprécier un ouvrage quelconque, ou le déconsidérer aux yeux de l'abonné patriarcal et naïf, on avait fait des citations fausses ou perfidement isolées (…)
Th. Gautier, Préface de Mlle de Maupin, p. 43, éd. critique Matoré.
4 Ah ! Dupont, qu'il est doux de tout déprécier !
Pour un esprit mort-né, convaincu d'impuissance,
Qu'il est doux d'être un sot et d'en tirer vengeance !
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Dupont et Durand ».
5 Les enfants ont toujours une tendance soit à déprécier, soit à exalter leurs parents (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. V, p. 11.
6 (…) en l'écoutant (il) croyait voir l'envers de la vie. Les joies mondaines, la richesse, la gloire même, devenaient méprisables et insupportables. Elle remuait en lui tant de pensées, qu'il ne lui en voulait pas de déprécier les choses qu'il estimait le plus.
Valery Larbaud, Fermina Marquez, XII, p. 130.
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se déprécier v. pron.
ÉTYM. (1864, Littré).
1 Perdre de sa valeur. || Cet article se déprécie en ce moment. Baisser, diminuer.Spécialt. (Opposé à s'apprécier). || Monnaie qui se déprécie, dont le pouvoir d'achat baisse ( Dépréciation; dévaloriser).
7 (…) dire que dans un pays le papier-monnaie s'est déprécié par rapport : aux marchandises en général, au métal-or, aux monnaies étrangères, c'est simplement affirmer que dans ce pays : 1o le niveau général des prix s'est élevé; 2o le métal-or fait prime; 3o le papier-monnaie subit une perte au change avec les bonnes monnaies étrangères.
Reboud et Guitton, Précis d'économie politique, t. I, p. 664.
Figuré. || « Mes punitions à force d'être prodiguées, se déprécièrent » (Alphonse Daudet).
2 Émettre sur soi-même (réfl.) ou émettre réciproquement (récipr.) des jugements défavorables. || Il a la manie de se déprécier. || Ils se déprécient réciproquement.
7.1 « Je suis son Félix, ma parole ! » pensa Martial, vexé que l'on eût admis si promptement, et sans protestation, l'aveu de son inaptitude. Il se dit qu'avec des gens comme Hubert, il ne fallait jamais se déprécier, ni feindre de se déprécier; ils vous croient sur parole.
Jean-Louis Curtis, le Roseau pensant, p. 44.
CONTR. Augmenter, relever, revaloriser, valoriser; apprécier. — Admirer, approuver, célébrer, estimer, exalter, louer, magnifier, prôner, rehausser, surestimer, vanter.
DÉR. Dépréciateur, dépréciatif, dépréciation.

Encyclopédie Universelle. 2012.