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digne

digne [ diɲ ] adj.
• 1050; lat. dignus, de decet « il convient »; décent
IAvec un compl.
1Qui mérite (qqch.). Personne digne d'admiration. Coupable digne d'un châtiment. Tout homme digne de ce nom agirait ainsi. Objet digne d'intérêt, d'attention. Témoin digne de foi. « Aux vertus qu'on exige dans un domestique, Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d'être valets ? » (Beaumarchais). Ne pas être digne de dénouer les cordons des souliers de qqn. Il n'est pas digne de votre pardon.
Littér. Être digne que. valoir (que). « Je ne suis plus digne que tu m'appelles » (A. Gide).
2Qui est en accord, en conformité (avec qqn ou qqch.). approprié, convenable. Cette œuvre est digne de son talent. conforme (à). Ce comportement n'est pas digne de vous. « Créer, en définitive, est la seule joie digne de l'homme » (Duhamel). Avoir un adversaire digne de soi. Voilà un garçon qui est bien digne de son père, et par inversion C'est le digne fils de son père : il est comme son père (souvent péj.).
IIAbsolt
1(Av. le nom) Vieilli Qui mérite l'estime. Un digne homme : un brave homme. ⇒ estimable, honnête, méritant. Il fut le digne représentant de la France. honorable, parfait. « Jamais plus digne main ne fit plus digne ouvrage » (P. Corneille).
2(déb. XIXe) Qui a de la dignité, a le respect de soi-même, ou affecte de l'avoir dans ses manières ( dignité, II, 2o ). Il sut rester digne en cette circonstance. Iron. Il était très digne dans ce costume. Avoir un air digne, plein de gravité, de retenue (souvent iron.). grave, respectable.
⊗ CONTR. Indigne. — Familier.

digne adjectif (latin dignus) Qui montre une retenue, une gravité inspirant le respect, ou qui affecte cette attitude : Il est resté très digne dans sa douleur. Qui a les qualités, le caractère convenables à une fonction ou à un état honorable : Il a agi en digne représentant de son pays. Qui, pour ses qualités, ses actes, mérite quelque chose, appelle telle attitude, telle action : C'est un garçon digne de confiance. Dont les mérites sont en rapport avec ceux de quelqu'un d'autre : Se montrer digne de ses aînés. Qui convient à quelqu'un ou qui est approprié à quelque chose : Cette mesquinerie ne serait pas digne de vous.digne (difficultés) adjectif (latin dignus) Emploi Digne de = qui mérite, peut être suivi, dans une phrase affirmative, d'un complément de sens positif (digne de respect) ou de sens négatif (digne de mépris). En revanche, dans une phrase négative, il ne peut être suivi que d'un complément de sens positif. Ainsi peut-on dire ou écrire il n'est pas digne de respect, mais non il n'est pas digne de mépris. On dira dans ce cas : il ne mérite pas le mépris, il ne mérite pas même le mépris. ● digne (synonymes) adjectif (latin dignus) Qui montre une retenue, une gravité inspirant le respect, ou...
Synonymes :
- décent
- fier
- grave
Contraires :
- abject
- bas
- ignoble
- infâme
- vil
Qui a les qualités, le caractère convenables à une fonction...
Synonymes :
- honorable
- respectable
Qui convient à quelqu'un ou qui est approprié à quelque chose
Contraires :
- indigne

digne
adj.
d1./d Qui a de la dignité, qui inspire le respect. Un homme très digne.
d2./d Digne de: qui mérite (qqch). Personne digne de louanges. Attitude digne de mépris.
d3./d Digne de: qui est conforme à, qui a les mêmes qualités que (qqch, qqn). Fils digne de son père.

⇒DIGNE, adj.
A.— [Suivi d'un compl. prép. ou conjonctionnel]
1. Qui mérite (quelque chose).
a) [Dans un sens favorable] Digne d'éloge(s); témoin digne de foi; chose digne de remarque. Tous ceux qui ont combattu courageusement dans une bataille sont dignes de louanges (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 172). Des noms dignes de mémoire (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 82). Elle était un peu grisée, par la conversation, par le plaisir que lui donnait cet échange de paroles avec un homme qu'elle jugeait digne d'attention (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 153) :
1. Rien, selon lui [Gide], ne peut, dans les troubles années de l'adolescence, remplacer l'influence bienfaisante d'une liaison à la fois charnelle, intellectuelle et morale, avec un aîné digne de confiance et d'amour.
MARTIN DU GARD, Notes sur André Gide, 1951, p. 1400.
[Suivi d'un inf.] C'était cette grandeur et cette beauté unies qu'il fallait comprendre pour être digne de gouverner ce pays (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 109).
[Suivi de que + subj.] Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison, mais dites une seule parole, et tout ce qui existe va être transformé, pour moi, en souverain pontife (SAINT-MARTIN, Homme désir, 1790, p. 118).
b) [Dans un sens défavorable] Un vol, le plus odieux et le plus digne de châtiment, le vol de l'honneur d'une femme (MUSSET, Quenouille Barb., 1840, II, 5, p. 315) :
2. Tantôt nous sommes le seul grand homme, le seul intelligent, le seul génie et le seul artiste de la presse contemporaine, et tantôt nous ne sommes plus qu'un vil monsieur, un drôle innommable, digne du bagne tout au plus.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2. Une Lettre, 1885, p. 579.
2. Qui est en conformité (avec quelqu'un, quelque chose). Être digne de son père. Jamais je n'ai été plus digne de la foi que je professe qu'au moment où je semblais la démentir (MICHELET, Journal, 1850, p. 119). Je dis que parmi les artistes dignes de ce nom il n'est pas un seul qui fasse cas de M. Georges Ohnet (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 338).
P. invers. (souvent péj.). Être le digne fils de son père :
3. Le peintre ici [G. Braque], digne héritier de Debussy et de Mallarmé, professe une horreur profonde pour tout accent banal et lourd.
LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 159.
B.— Employé absol.
1. En antéposition, vieilli ou littér. Qui mérite l'estime. Loin de moi cette franchise barbare, qui soulageoit mon cœur aux dépens de mon digne époux! (COTTIN, C. d'Albe, 1799, p. 163). Le jeune et digne prêtre qui l'avait recueilli lui parlait de je ne sais quelle imposante cérémonie où le nouveau néophyte devait jouer le principal rôle (SUE, Atar Gull, 1831, p. 37) :
4. Kerbelay-Houssein, vous êtes un digne homme, répliqua Valerio; je vous écoute avec toute attention et une confiance entière.
GOBINEAU, Nouv. asiatiques, La Vie de voyage, 1876, p. 307.
2. Qui a de la dignité, du respect de soi-même dans son comportement ou qui affecte d'en avoir. Personne digne, manières dignes :
5. Elle semblait digne et grave, comme un pape; mais sous cape, elle se moquait de Christophe.
ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, p. 611.
Emploi subst. masc., rare. Personne qui fait preuve de dignité dans son comportement. Cf. compétition, ex. 1.
P. iron. L'outrage appelle la majesté. Dans la rue les plus dignes sont ceux qui viennent de glisser sur du crottin (GIRAUDOUX, Électre, 1937, II, 6, p. 166) :
6. Seul Sulphart, par dignité, était resté à l'écart, juché sur un tonneau, où il épluchait des patates, avec l'air digne et absorbé qu'il prenait pour accomplir les actes les plus simples de l'existence.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 8.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 « qui mérite » digne de (Alexis, éd. Ch. Storey, 173 : Ed il est dignes d'entrer en paradis); 2. ca 1240 emploi abs. (Mort Aymeri, éd. J. Couraye du Parc, 3123 : son chief digne); 3. 1560-61 « qui est en accord avec quelque chose ou quelqu'un » (GRÉVIN, Gelodacrye, éd. L. Pinvert, p. 327); 4. 1807 « grave, réservé (aspect, attitude, ton) » (Mme DE STAËL, Corinne, XIV, 1 ds LITTRÉ). Empr. au lat. class. dignus « digne de, qui mérite (quelque chose); méritant, digne ». Fréq. abs. littér. : 6 353. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 14 227, b) 9 954; XXe s. : a) 6 552, b) 5 602. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, pp. 209-210.

digne [diɲ] adj.
ÉTYM. 1050; lat. dignus « qui convient à, digne de, qui mérite », de decet « il convient » (→ Décent).
———
I (Avec un compl.). || Digne de…
1 Qui mérite (qqch.). || Personne digne d'admiration. || Coupable digne d'un châtiment. || Conduite digne de louanges, de blâme. || Être digne de l'amour de quelqu'un. || Ne pas être digne de vivre, en être indigne. || Se rendre digne d'une faveur. || Tout homme digne de ce nom… || Être digne de sa réputation. → Soutenir (sa réputation). || Objet digne d'intérêt, d'attention. Remarquable. || Témoin digne de foi. Croyable. || Un sort digne d'envie (→ Beau, cit. 54).Il est, il n'est pas digne de faire…
1 (…) il en vient un autre qui est plus puissant que moi, et à qui je ne suis pas digne de dénouer les cordons des souliers.
Bible (Sacy), Évangile selon saint Luc, III, 16.
2 Jamais femme ne fut plus digne de pitié,
Et moins digne, Seigneur, de votre inimitié.
Racine, Phèdre, II, 5.
3 (…) la femme d'un charbonnier est plus digne de respect que la maîtresse d'un prince.
Rousseau, les Confessions, X.
4 Aux vertus qu'on exige dans un domestique, Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d'être valets ?
Beaumarchais, le Barbier de Séville, I, 2.
Être digne que… Valoir (que). || Il est digne qu'on s'occupe de lui. || Cela n'est pas digne que vous vous y arrêtiez.
5 C'est une rare pièce, et digne, sur ma foi,
Qu'on en fasse présent au cabinet d'un roi !
Molière, l'Étourdi, III, 4.
6 Il est faux que nous soyons dignes que les autres nous aiment, il est injuste que nous le voulions.
Pascal, Pensées, VII, 477.
7 Mon père ! mon père, j'ai gravement péché contre le ciel et contre toi; je ne suis plus digne que tu m'appelles (…)
Gide, le Retour de l'enfant prodigue, 1er tableau.
2 Qui est en accord, en conformité (avec qqn ou qqch.). Approprié, convenable. || Cette action est digne de son courage. Conforme (à). || Sa célébrité est digne de sa valeur. Mérité. || Roman digne d'un grand écrivain. || Avoir un adversaire digne de soi. Approprié, convenable. || Voilà un garçon qui est bien digne de son père, et (avec inversion), c'est le digne fils de son père : il est comme son père (souvent péj.). || Son avarice est digne d'Harpagon. → C'est un Harpagon. || Une telle réponse est digne de lui. Bien (c'est bien de lui); → Cela lui ressemble.
8 — Bon ! voilà l'autre encor, digne maître
D'un semblable valet ! (…)
Molière, le Dépit amoureux, III, 8.
9 Seigneur, voilà des soins dignes du fils d'Achille.
Racine, Andromaque, I, 4.
10 Créer, en définitive, est la seule joie digne de l'homme et cette joie coûte beaucoup de peine.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, VIII, p. 88.
(Avec un compl. défavorable). || Être digne de la réprobation, d'un châtiment.
REM. Digne au sens 1 ne peut être employé en tournure négative avec un complément défavorable, car il prend alors le sens 2. Ainsi il n'est pas digne de vos réprimandes ne signifie pas qu'il est innocent, mais au contraire qu'il n'est même pas à la hauteur de ces réprimandes, qu'elles lui font trop d'honneur.
———
II Absolt.
1 Vieilli ou littér. (av. le n.). Qui mérite l'estime. || Un digne homme : un brave homme. Honnête, méritant. || Il fut le digne représentant de la France… || Nous ne pouvions trouver de plus digne conseiller. Honorable, parfait.Faire un digne usage de son argent. Beau, louable, méritoire, noble. || Un digne sort (→ Briguer, cit. 4).(Dans une exclam.). || Ah, le digne homme !
11 Digne ressentiment à ma douleur bien doux !
Je reconnais mon sang à ce noble courroux (…)
Corneille, le Cid, I, 5.
12 Jamais plus digne main ne fit plus digne ouvrage (…)
Corneille, Don Sanche, V, 5.
13 Votre digne moitié, couchée entre des fleurs,
Tout près d'ici m'est apparue (…)
La Fontaine, Fables, VIII, 14.
2 (Déb. XIXe, Mme de Staël). Après le nom ou en attribut. Qui a de la dignité. Dignité, II., 2. || Personne digne, qui a le respect de soi-même, ou qui affecte de l'avoir dans ses manières (→ Culminer, cit. 2). || Il sut rester digne en cette circonstance. Iron. et cour. || Il était très digne, il avait l'air très digne dans ce costume.Un maintien digne. || Un ton, des manières dignes. || Avoir un air digne, plein de gravité, de retenue. Grave, respectable (souvent iron.).
14 C'était une personne froide, digne, silencieuse (…)
Mme de Staël, Corinne, XIV, 1.
15 (…) néanmoins il se conduisit avec une aménité digne, où se trahissait l'indépendance souveraine que l'Église accorde aux curés dans leurs paroisses.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. IX, p. 261.
CONTR. Indigne. — Avilissant. — Familier.
DÉR. Dignement, dignifier.

Encyclopédie Universelle. 2012.