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droiture

droiture [ drwatyr ] n. f.
• fin XIIe au sens 1, puis « droit, justice »; de 1. droit
1Vx Direction en droite ligne.
2(1680) Mod. Qualité d'une personne droite, loyale, dont la conduite est conforme aux lois de la morale, du devoir. franchise, honnêteté, loyauté, probité, rectitude, sincérité. On l'apprécie pour sa droiture. « il voyait l'honnêteté de ma nature, la pureté de mes mœurs et la droiture de mon esprit » (Renan).
⊗ CONTR. Déloyauté, duplicité, fourberie, improbité, malhonnêteté.

droiture nom féminin Qualité de quelqu'un, de sa conduite, qui agit honnêtement ; loyauté, franchise, rectitude : Je ne doute pas de la droiture de ses intentions.droiture (synonymes) nom féminin Qualité de quelqu'un, de sa conduite, qui agit honnêtement ; loyauté...
Synonymes :
- équité
- honnêteté
- impartialité
- incorruptibilité
- justice
- loyauté
- probité
- sincérité
Contraires :
- déloyauté
- dissimulation
- duplicité
- fourberie
- hypocrisie
- malhonnêteté

droiture
n. f.
d1./d état d'un esprit droit (2, sens 9), honnête. La droiture du jugement.
d2./d état d'une personne droite, sincère.

⇒DROITURE, subst. fém.
Qualité de ce qui est droit (cf. droit2), fait d'être droit.
A.— Vieux
1. [En parlant d'un objet] Cf. droit2 I A 1. Ce grand diable long et maigre, dont la taille et le caractère ont la droiture d'un mât (THARAUD, Pour fid. de Péguy, 1928, p. 182).
Loc. adv. En droiture
a) Selon une ligne droite. Au lieu de gouverner en droiture mon talent naturel (...) je me suis mis à l'égarer vers des fins toutes contraires (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 48).
b) En droite ligne, directement. Je vous conseille d'aller en droiture à Naples (MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, 1870, p. 57). La religion de l'originalité mène en droiture au paradoxe (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 74).
2. [En parlant de la position d'un objet] Cf. droit2 I B 2 a. Les bougies et la chandelle qui illuminaient le festin vacillèrent puis reprirent leur droiture, leurs flammes en forme d'ovale effilé se remirent à briller stablement (ARNOUX, Roi, 1956, p. 55).
3. Dans le domaine de l'esprit. Cf. droit2 I C 2. La droiture de sa raison [de Clotilde] l'avertissait d'une présence intellectuelle qu'il ne fallait pas mépriser (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 69) :
1. ... il avait surtout un grand bon sens, une droiture de jugement qui lui faisait, le plus souvent, trouver le mot juste, au milieu des commérages de la province.
ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, p. 919.
B.— Usuel, dans le domaine de la mor. [Le compl. explicité ou non désigne un attribut, une manifestation de la pers. humaine] Cf. droit2 I C 1 a. Heureusement pour l'alliance française, le tsar Nicolas II était un souverain d'une droiture à toute épreuve (FOCH, Mém., t. 1, 1929, p. XXVI) :
2. Nous venons de prononcer le mot de fierté. Vertu susceptible, que parcourent mêlés les premiers frémissements de l'orgueil et de l'agressivité. Mais en les contenant et en les intériorisant elle ramène leurs agitations à une légère vibration de vie, transfigure leurs raideurs en droiture.
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 562.
Péj. Avec une idée d'inflexibilité, de rigueur, d'insensibilité :
3. ... que fera Maurras? Il m'écrira : « (...) ce qui vous choque, vous, ondoyant, c'est la droiture de notre ligne de conduite; il y a des terrains que nous avons besoin d'exproprier, par droiture, et des êtres que nous avons besoin d'écraser. Vous, vous regardez surtout l'être que l'on écrase; nous, nous regardons à marcher droit. (...) »
GIDE, Journal, 1917, p. 611.
SYNT. Droiture inflexible, parfaite; droiture morale, professionnelle; droiture du caractère, du cœur, de la conscience; droiture d'esprit (en tant que siège de la moralité); droiture des actes, des intentions, des sentiments; réputation, sentiment de droiture; (agir) avec droiture.
Rem. 1. Droiture est fréquemment associé à d'autres termes tels que dignité, franchise, force, honnêteté, honneur, impartialité, justice, loyauté, simplicité, sincérité, vérité. Où la tourmente vous a-t-elle jeté (...) ô mon vrai maître (...) Vous m'avez enseigné (...) la droiture et le courage (FRANCE, Étui nacre, Mém. vol., 1892, p. 222). 2. On rencontre ds la docum. l'adj. et subst. masc. droiturier, vx. a) Synon. de légitime. À ceux d'Auxerre le roi manda par ses hérauts de le recevoir comme leur naturel et droiturier seigneur (ID., J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 471). b) (Celui) qui se comporte avec droiture. Les doux de la terre; (...) les justes, les droituriers (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 3, 1891, p. 41). Hauturière et docile, alerte et droiturière (...) La Sainte la plus grande après Sainte Marie (PÉGUY, Tapisserie Ste-Geneviève et J. d'Arc, 1913, p. 110).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1130-40 « ce qui est légal ou juste, droit » (WACE, Conception ND, éd. W. R. Ashford, 345); b) 1680 (RICH. : Equité. Sincérité. C'est un homme qui a de la droiture); 2. a) ca 1170 a droiture directement (CHR. DE TROIE, Erec, éd. M. Roques, 160); b) 1662 fig. « rectitude, rigueur » droiture d'esprit [pour le raisonnement scientifique] (PASCAL, Pensées, éd. L. Lafuma, Papiers non classés, série XXI, 511-2). Dér. de droit2, droite2; suff. -ure. Fréq. abs. littér. :340. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 488, b) 492; XXe s. : a) 551, b) 433. Bbg. BAMBECK (M.). Mittellateinische Lexikalia zum FEW. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 219. — GOHIN 1903, p. 307 (s.v. droiturier, ière). — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 317. — LEW. 1960, p. 168, 183.

droiture [dʀwatyʀ] n. f.
ÉTYM. XIIe, au sens de « droit, justice », puis adroiture « directement »; de 1. droit.
1 Vx. Direction en droite ligne.Loc. adv. En droiture. Directement, 1. droit (II.) || À droiture, à la droiture : tout droit.
1 Combien voulez-vous (…) pour me mener en droiture à Venise (…)
Voltaire, Candide, 19.
REM. En droiture se rencontre encore au XIXe et même au XXe s. (Benda, in T. L. F.), notamment par métaphore : || « la droiture de notre ligne de conduite (…) nous regardons à marcher droit » (Maurras, in Gide, Journal 1917, Pl., p. 611).
Rare et littér. Position droite, verticale.
2 (1680). Mod. Qualité d'une personne droite et loyale, dont la conduite est conforme aux lois de la morale, du devoir. Équité, franchise, honnêteté, impartialité, justice, loyauté, probité, rectitude, sincérité. || Droiture de caractère, de cœur. || Agir toujours avec droiture. || Il est d'une droiture absolue, irréprochable.
2 (…) la droiture et la probité peuvent s'allier quelquefois avec la culture des lettres.
Rousseau, les Confessions, VIII.
3 Comme il voyait l'honnêteté de ma nature, la pureté de mes mœurs et la droiture de mon esprit, l'idée ne lui vint pas un instant que des doutes s'élèveraient pour moi sur des matières où lui-même n'en avait aucun.
Renan, Souvenirs d'enfance…, IV, p. 172.
4 Il le tenait en mépris hautain, écœuré dans sa droiture de fonctionnaire consciencieux qu'honore la fidélité au devoir (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 1er tableau, II.
5 (…) ce qui vous choque, vous, ondoyant, c'est la droiture de notre ligne de conduite : il y a des terrains que nous avons besoin d'exproprier, par droiture, et des êtres que nous avons besoin d'écraser.
Gide, Journal, 7 janv. 1917.
3 (1662). Vieilli ou littér. Rigueur de l'esprit. || Droiture du jugement. Rectitude, sens (bon sens). || Il a une grande droiture de raisonnement, de jugement.
6 Tout cela fut traité avec une justesse, une droiture, une vérité, que les plus grands critiques n'auraient pas eu le mot à dire.
Mme de Sévigné, 909, 5 mars 1683.
CONTR. Artifice, astuce, déloyauté, duplicité, foi (mauvaise foi), fraude, improbité, injustice, malhonnêteté, rouerie, ruse.

Encyclopédie Universelle. 2012.