élevé, ée [ el(ə)ve ] adj.
• XIIe; de élever
1 ♦ Haut. Une colline peu élevée. Étage élevé. Le point, le degré le plus élevé. ⇒ extrême, supérieur. — Supérieur à la normale, à la moyenne. Acheter à un prix très élevé. ⇒ considérable, excessif. Température élevée. Pouls très élevé. ⇒ rapide.
♢ Noble, supérieur moralement ou intellectuellement. « Les âmes élevées doivent être presque toujours malheureuses » (Stendhal). « Les conversations sont dignes et élevées » (Renan). — Le style élevé, noble et soutenu.
2 ♦ (Personnes) BIEN, MAL ÉLEVÉ : qui a reçu une bonne, une mauvaise éducation, est poli (⇒ affable, courtois) , impoli. « Dommage qu'un si grand homme soit si mal élevé » (Talleyrand ). Les gens les mieux élevés. Subst. Il s'est conduit comme un mal élevé. ⇒ malappris, malhonnête. — Par ext. Fam. C'est très mal élevé de dire, de faire ça. ⇒ grossier, impoli, inconvenant, incorrect.
⊗ CONTR. 1. Bas, inférieur.
● élève nom (de élever 1) Celui, celle qui reçoit un enseignement dans un établissement scolaire ; collégien, lycéen. Personne qui suit l'enseignement d'un maître, en particulier dans le domaine artistique ; disciple : Les élèves de Titien. Dans l'armée, candidat à une fonction ou à un grade. Jeune animal destiné au renouvellement du cheptel ou à une utilisation spécifique. Plante ou arbre dont on dirige la croissance. ● élève (difficultés) nom (de élever 1) Emploi 1. Écolier, ère = enfant qui fréquente l'école primaire. Remarque Au Moyen Âge, écolier désignait un étudiant qui fréquentait les écoles, c'est-à-dire les facultés, groupées en universités. 2. Élève = celui, celle qui reçoit un enseignement dans un établissement scolaire (école primaire, collège, lycée, école d'enseignement supérieur). Les élèves d'une école primaire, d'un lycée ; c'est une ancienne élève de Polytechnique, de Normale sup'. 3. Étudiant, e = celui, celle qui reçoit un enseignement dans un établissement universitaire (institut universitaire ou faculté). ● élève (expressions) nom (de élever 1) Élève officier, inscrit maritime poursuivant ses études en vue de l'obtention d'un diplôme d'officier de la marine marchande. ● élève (synonymes) nom (de élever 1) Celui, celle qui reçoit un enseignement dans un établissement scolaire ;...
Synonymes :
- collégien
- écolier
- étudiant
- lycéen
- potache (familier)
Personne qui suit l'enseignement d'un maître, en particulier dans le...
Synonymes :
- disciple
élevé, ée
adj.
d1./d Haut. Une montagne élevée. Des prix élevés.
d2./d D'un haut niveau intellectuel ou moral. Des conversations élevées. Une âme élevée.
d3./d Bien, mal élevé: qui a reçu une bonne, une mauvaise éducation.
I.
⇒ÉLEVÉ1, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de élever1.
II.— Adjectif
A.— [En parlant d'un inanimé concr.]
1. Qui est situé sur une hauteur, à une certaine hauteur. S'accrochant à la charrette anglaise pour atteindre le petit marchepied élevé (CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 43). Le fait d'habiter un étage élevé n'a que des avantages (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p. 150) :
• 1. Passepartout monta sur le siège, et le véhicule, à trois dollars la course, se dirigea vers International-hôtel. De la place élevée qu'il occupait, Passepartout observait avec curiosité la grande ville américaine...
VERNE, Le Tour du monde en 80 jours, 1873, p. 142.
2. Qui est haut. Mur, trône élevé; estrade, montagne, taille élevée. L'aîné avec son front élevé et resserré, son long cou (GONCOURT, Journal, 1879, p. 42). Le puy de Dôme est le plus haut des dômes, le pic de Sancy le plus élevé des pics (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Tic, 1884, p. 952) :
• 2. Il faisait encore assez clair pour qu'il distinguât la forme des arbres, les pommiers qui sont bas et ronds, les poiriers qui sont pointus, les pommiers comme des boules, les poiriers allongés et plus élevés...
RAMUZ, Derborence, 1934, p. 160.
B.— [En parlant d'une réalité comptable, d'une intensité mesurable] Qui atteint une hauteur, une importance considérable. Chiffre, coût, pourcentage, taux élevé; densité, fréquence, pression élevée; relativement, suffisamment élevé. Plus le travail se divise, plus le rendement en est élevé (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 212). Régions où la lumière est violente et la température moyenne élevée (CARREL, L'Homme, 1935, p. 256) :
• 3. Ses propriétés étant hypothéquées, et son revenu fortement diminué, il [M. de Jussat] avait trouvé à louer son hôtel des Champs-Elysées, tout meublé et pour un prix très élevé.
BOURGET, Le Disciple, 1889, p. 101.
— En partic. [En parlant d'un son]
♦ [En parlant d'un timbre] Synon. aigu. Petit rire très élevé et un peu nasillard (SARTRE, Nausée, 1938, p. 174).
♦ [En parlant de l'intensité] Synon. fort. Il poursuivit, d'une voix un peu plus élevée (FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 143).
— MÉD. Pouls élevé. Pouls dont les pulsations sont nombreuses. Synon. pouls rapide.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. sauf Ac.
C.— [En parlant d'une pers. ou d'un inanimé abstr.]
1. Qui est situé à un haut niveau, à un niveau supérieur, dans un ensemble hiérarchisé. Anton. bas, inférieur. Amoureux d'une personne d'un rang élevé qu'il ne pouvait pas épouser (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 208). Un ministre représente le degré le plus élevé du domestique (AUDIBERTI, Mal court, 1947, II, p. 163).
2. Qui est d'un haut niveau, dans le domaine de l'intelligence. Synon. ardu; anton. élémentaire. Ne jamais parler sur des matières un peu élevées à ceux qui n'ont pas la même langue que nous (MICHELET, Journal, 1820, p. 76). Au niveau élevé d'abstraction et de généralité où nous sommes (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 32).
3. Qui fait preuve d'élévation intellectuelle, morale ou spirituelle. But, caractère, esprit élevé; aspirations, intelligence élevée(s). Une foule de cœurs nobles et d'âmes élevées (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 40). Un art nouveau aussi élevé que l'ancien (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 94).
— [En parlant de l'expression de la pensée] Style élevé. Style qui s'oppose au style simple et est au-dessus du style tempéré et cherche à donner une impression de grandeur. Une expression assez noble, assez élégante, assez élevée pour attirer la classe lettrée (LAMART., Destinées poésie, 1834, p. 412). Employer pour des choses communes un langage ironiquement élevé (PROUST, Sodome, 1922, p. 937).
Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 8. — DUCH. Beauté 1960, p. 134. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 62.
II.
⇒ÉLEVÉ2, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de élever2.
II.— Adjectif
A.— Rare. Qui a reçu une bonne éducation. Bernard est élevé : il se contient, et répond (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 18).
B.— Bien, mal élevé. Qui a reçu une bonne, une mauvaise éducation; qui a bien ou mal profité de l'éducation reçue. Un joli garçon, bien élevé et de bonne famille (BECQUE, Corbeaux, 1882, I, 1, p. 59). On reconnaît les gens bien élevés à une chose assez simple : ils vous parlent de ce qui vous intéresse (GONCOURT, Journal, 1884, p. 344) :
• D'ailleurs ne se départant jamais [Rhadidja], dans ses exploits, d'une discrétion et d'une bonne tenue qui en pareils cas sont chose musulmane. Avec Costals toujours réservée, tenant sa place, parfaitement bien élevée, si on peut le dire de quelqu'un qui n'a pas été élevé du tout; pleine lune de calme, de dignité et de lenteur.
MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, p. 1436.
— En constr. impers. ou en attribut d'un suj. neutre. Il est mal élevé de tromper son mari, fût-ce avec lui-même (GIRAUDOUX, Amphitr. 38, 1929, I, 6, p. 66). Rien n'est plus mal élevé (ANOUILH, Répét., 1950, III, p. 86).
— Emploi subst. p. ell. du déterminé, fam. C'est un mal élevé. Il s'est conduit comme un mal élevé (ROB.).
STAT. — Élevé1 et 2. Fréq. abs. littér. :7 208. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 15 199, b) 10 653; XXe s. : a) 8 114, b) 7 096.
1. élève [elɛv] n.
ÉTYM. 1653; déverbal de élever, d'après ital. allievo.
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1 Personne qui reçoit, ou suit l'enseignement d'un maître (dans un art, une science). || Raphaël fut l'élève du Pérugin. ⇒ Disciple.
1 Combien de fresques attribuées naguère à l'Angelico ont été peintes par ses élèves ?
Malraux, les Voix du silence, p. 363.
♦ Par ext. Personne, enfant qui reçoit, ou a reçu, les leçons d'un précepteur. || Ce précepteur ne quitte jamais son élève. || Le duc de Bourgogne, élève de Fénelon (→ Copie, cit. 1).
2 J'ai donc pris le parti de me donner un élève imaginaire, de me supposer l'âge, la santé, les connaissances et tous les talents convenables pour travailler à son éducation, de le conduire depuis le moment de sa naissance jusqu'à celui où, devenu homme fait, il n'aura plus besoin d'autre guide que lui-même.
Rousseau, Émile, I.
♦ Spécialt. Celui, celle qui reçoit l'enseignement donné dans un établissement d'enseignement. || Un élève, une élève des écoles primaires (⇒ Écolier), des collèges (⇒ Collégien), des lycées (⇒ Lycéen), des facultés (⇒ Étudiant), des grandes écoles. || Élève des classes préparatoires aux grandes écoles. || Élève de l'École des chartes. || Élève du Conservatoire. || Élève, ancien élève de l'École normale supérieure, de l'École polytechnique, de l'École des hautes études commerciales (H. E. C.), de l'Institut national agronomique… || Élève-maître, élève-maîtresse : élève d'une école normale d'instituteurs, d'institutrices. || Élève-ingénieur. — Élève boursier; externe, interne, demi-pensionnaire, pensionnaire. || Élève de première année. ⇒ Bizut. || Brimade imposée à un nouvel élève (→ Bizutage). || Élèves d'une même classe. ⇒ Condisciple. || Cour où se rassemblent les élèves (→ Dévisager, cit. 5). || Compositions, devoirs, notes, classement des élèves. || Un bon, un brillant élève. ⇒ Excellence (prix d'), fort (en thème), sujet (bon sujet). || Mauvais élève. ⇒ Cancre. || Élève qui recommence sa classe. ⇒ Redoubler; vétéran. || Élève qui prend des leçons particulières (⇒ Tapir). || Consigner, punir des élèves. — Les parents des élèves. || Une association de parents d'élèves.
2.1 Ce sont eux pourtant, ces quarante-sept petits élèves-maîtres qui portent dans leurs faibles mains ce feu que le Fils de l'Homme est venu jeter sur la terre.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 100.
♦ Milit. Candidat à un grade, suivant un peloton ou les cours d'une école. || Élève caporal. || Élève officier d'active (E. O. A.), de réserve (E. O. R.). ⇒ Aspirant (cit. 3), cadet; pilotin (mar.).
3 De temps en temps la voix monotone d'un élève récitant sa leçon, une exclamation de professeur en colère (…) puis tout rentrait dans le silence, le collège avait l'air de dormir.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, Les petits.
4 Oh ! je déteste maintenant le temps où les élèves étaient comme de grosses brebis suant dans leurs habits sales, et dormaient dans l'atmosphère empuantie de l'étude, sous la lumière du gaz, dans la chaleur fade du poêle !
Rimbaud, Un cœur sous une soutane.
2 (1801). Par anal. Vieilli. Jeune animal dont l'élevage est en cours; jeune plante dont on dirige la croissance.
5 Incessamment, ils parlaient de la sève et du cambium, du palissage, du cassage, de l'éborgnage. Ils avaient au milieu de leur salle à manger, dans un cadre, la liste de leurs élèves, avec un numéro qui se répétait dans le jardin, sur un petit morceau de bois, au pied de l'arbre.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, II, Pl., p. 747.
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HOM. 2. Élève.
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2. élève [elɛv] n. f.
ÉTYM. 1615, en bot.; 1770, « élevage ».
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♦ Vx. Action d'élever (les animaux, les plantes). ⇒ Élevage. || L'élève des chevaux, des bestiaux. || L'élève du melon (→ Cantaloup, cit. 1).
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HOM. 1. Élève.
Encyclopédie Universelle. 2012.