1. h [ 'aʃ; aʃ ] n. m. inv. ♦ Huitième lettre et sixième consonne de l'alphabet : h majuscule (H), h minuscule (h). — Lettre qui ne correspond à aucun son en français (habit, cahot, euh), sauf dans certaines interjections où elle note un bruit de souffle produit par une friction glottale de l'air expiré (ha, ha, ha !) ou parfois de l'air aspiré dans le soupir. Lettre qui note encore actuellement un souffle dans les langues germaniques (angl. hot). Mot commençant par h aspiré : mot (souvent issu d'une langue germanique) où le h initial indique l'impossibilité de la liaison et de l'élision. Le h aspiré est noté [ ' ] dans la transcription phonétique de l'entrée (héros [ 'ero ]; un héros [ œ̃ero ], le héros [ ləero ]). Mot commençant par h muet, où le h n'entraîne aucun phénomène phonétique (un homme [ œ̃nɔm ], l'homme [ lɔm ], les hommes [ lezɔm ]). Digrammes ou trigrammes comportant h : ch, sch (→ 1. c); sh (→ 1. s); ph (→ 1. p); th (→ 1. t); kh (→ 1. k); gh (→ 1. g); rh (→ 1. r). ⊗ HOM. Ache, hache, hasch. h 2. h abrév. et symboles
1 ♦ H [ 'aʃ ] Hydrogène. Bombe H.
2 ♦ h [ aʃ ] Constante de Planck, utilisée en mécanique quantique. — h [ ɛkto ] Hecto-. — H [ ɑ̃ri ] Henry (unité d'inductance). — h [ ɶr ] Heure. Cent km/h. — H [ aʃ ] Heure. L'heure H.
3 ♦ (1973) Fam. H [ 'aʃ ] Hasch, haschisch. « un joint de H au bec » (Fallet).
● H Biochimie Vitamine H, synonyme de biotine. Chimie Symbole de l'hydrogène. Magnétisme Désigne le champ magnétique. Métrologie Symbole du henry, unité du système international (SI) d'inductance électrique. Musique Désigne, dans les pays germaniques, le septième degré de la gamme d'ut, soit la note si naturel. ● H (expressions) Vitamine H, synonyme de biotine.
h
n. m. ou f.
d1./d Huitième lettre (h, H) et sixième consonne de l'alphabet, ne se prononçant pas, l' h dit abusiv. "aspiré" (en phonétique) notant un hiatus (ex. des heaumes), l' h muet n'empêchant ni l'élision ni la liaison (ex. l'homme; les hommes), ou se combinant avec les consonnes c et p dans les groupes ch et ph.
d2./d MILIT Heure H: V. heure.
— Bombe H: bombe à hydrogène ou thermonucléaire.
⇒H, h, subst.
La huitième lettre de l'alphabet; exemplaire de cette lettre. On y rencontre fréquemment des K, des Y, des H et des W, quoiqu'il [l'auteur dans son œuvre antérieure] n'ait jamais employé ces caractères romantiques qu'avec une extrême sobriété (HUGO, Han d'Isl., 1823, p. 6) :
• 1. A, B, C, D,
La vieille Babbé;
E, F, G, H,
Elle a pris une hache;
I, J, K, L,
Elle s'est coupé les ailes;
M, N, O, P,
Elle s'est coupé le pied
Comptines de langue fr., Paris, Seghers, 1970, p. 164.
A. — [L'attention porte plus partic. sur la valeur de la lettre] Les policemen à manches blanches qui se rendent à leur service, la pèlerine cirée roulée au côté comme un bâton, les chauffeurs qui parlent « cockney » en avalant les h (MORAND, Londres, 1933, p. 112).
B. — [L'attention porte plus partic. sur le caractère] Ne grossissons pas, outre mesure, le rôle de l'historien, même avec un H majuscule! (Traité sociol., 1967, p. 85).
— [P. anal. avec le dessin du caractère] Moteur en H (QUILLET 1965). HORLOGERIE. Porte-fraise, machine à fendre les roues (cf. BOISTE 1834).
C. — [Épellation des lettres d'un mot, d'un signe abréviatif ou d'un signe d'ordre]
1. [L'épellation est l'exception; dans le mot, la lettre a naturellement sa valeur] :
• 2. Plus loin, après le détour, je discerne des signes, la lumière qui bouge... qui s'agite... « C'est ma femme qu'il s'écrie alors!... tu vois qu'elle me parle en code : c...h...a...m... [chameau] une fois en bas! deux fois en haut! »
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 543.
2. [L'épellation est la règle]
a) [Signes abréviatifs (la lettre renvoie au terme en cause, dont elle constitue l'initiale)]
— H.S.P. : ache, esse, pé ou, par substitution des termes en cause, haute société protestante; h, haschisch (qui s'abrège aussi en hasch, homophone de h), ou héroïne. H.S., hors service ds CELLARD-REY 1980, sous une graph. plais. (orth.), hachesse, hachès : Sur ce, elle se retourne et aussi sec, partie à roupiller, ronflant, hachesse complètement, bourrée à zéro (SILVAGNI, La Peau des mercenaires, 1954, p. 143).
— [Sans substitution possible du terme en cause; l'épellation est obligatoire] : bombe H, rayons H; H abrév. de hydrogène.
b) [Signes d'ordre (la lettre a une signification analogique, en tant qu'élément d'un ensemble ordonné linéairement, l'alphabet, sans que le sens : f, g, h plutôt que h, g, f, ni l'ordre lui-même comptent nécessairement)]
— L'heure H.
— Le registre H, le tiroir H :
• 3. ... je me vois marchant le long de la rue Hillerin Bertin fort étroite alors. Mais où était ce ministère de la guerre où nous allions ensemble? Je ne vois que ma place à ma table en H ou en H'; à celui de ces deux bureaux que je n'occupais pas était M. Mazoïer, auteur de la tragédie de Thésée, pâle imitation de Racine.
STENDHAL, H. Brulard, t. 2, 1836, p. 441.
Rem. Les lettres dont le nom se termine en -e sont traditionnellement du genre fém. H, « ache », subst. fém. ds Ac. à ce jour; masc. ou fém. ds ROB., DAVAU-COHEN 1972; masc. ds DUB., Lar. Lang. fr., Lexis 1975. Il est d'autre part masc. sous la désignation he [], ds Ac. 1762-1878 et ailleurs.
Prononc. et Orth. : [], ache. Le nom de la lettre est inscrit, dans l'ex. 1 (supra), dans la rime : E, F, G, H Elle a pris une hache. On dit, et on écrit, l'h (v. p. ex. Ac. 1935) ou le h (v. p. ex. Lar. encyclop., où on trouve le h à côté de l'h). Bien qu'il ne corresponde gén. pas de segment distinct à h, les effets de l'« aspiration » sont ceux de l'existence d'une consonne, à savoir : à l'initiale, non liaison, les hanches []; non élision de la voyelle : la hanche [], p. oppos. à l'anche []; forme fém. de l'adj. dans ma hanche, p. oppos. à mon anche. Dans le cas d'une consonne non élidable, p. ex. dans cette hanche, l'aspiration a pour effet l'apparition d'un [] intercalaire [], ou d'un coup de glotte [6]. Leur hauteur et leur auteur ne se confondent pas; par hasard est, cependant [], sans démarcation (d'apr. BARBEAU-RODHE 1930). Fonction analogue (hiatus) à l'intérieur, p. ex. dans enhardir. L'aspiration proprement dite consiste dans l'apparition effective d'une consonne, fricative laryngale, [h], avec une fonction d'expressivité [] la haine et, régionalement, en tant qu'élém. constitutif du mot. V. entre autres, FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 252, notes I et II. Tous les h ne produisent pas les effets de l'aspiration. On dit les harmonies, avec la liaison; l'harmonie, j'harmonise, avec l'élision, et à l'intérieur [] inhumain. Sont aspirés, en règle gén., les mots d'orig. germ. (hanche, handicap), et les mots d'orig. lat. pourvus d'un h non originel (haut, hurler). Dans la suite du dict. la mention init. asp. indique l'« aspiration » d'un h initial, et l'absence de cette mention la non aspiration. Fréq. abs. littér. : 2 668. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 337, b) 9 732; XXe s. : a) 706, b) 3 714. Bbg. QUEM. DDL t. 18.
h [aʃ; 'aʃ] n. m. ou f.
ÉTYM. De la lettre latine h, devenue muette dès l'Empire ou du h aspiré initial germanique, de l'esprit rude en grec.
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1 Huitième lettre, sixième consonne de l'alphabet. || H (majuscule); h (minuscule). || Écrire un H, une H. || Le h ou (cour.) l'h.
REM. Genre du H. Jusqu'au XIXe s., grammairiens et lexicographes (Furetière, Trévoux) donnent H comme subst. fém. (une h). De nos jours, l'Académie (8e éd.) et certains auteurs (Brunot, Damourette et Pichon) s'en tiennent à cet usage, tandis que l'usage général le fait du masculin.
1 Je ne sais où vous prendre, mon cher philosophe; votre lettre n'était ni datée, ni signée d'un H : car encore faut-il une petite marque dans la multiplicité des lettres qu'on reçoit.
Voltaire, Lettre à Helvétius, 27 oct. 1760.
2 J'écoute le crapaud (…) il reprend : « ou ! ou ! ou ! » Mais ce n'est pas cela. Il y a une consonne avant cette voyelle, je ne sais quelle consonne de gorge, une h un peu aspirée.
J. Renard, Journal, 12 juin 1898.
3 (Mon père) nous faisait écrire notre vieux nom en deux mots, avec un H majuscule, s'il vous plaît (…)
G. Duhamel, Biographie de mes fantômes, p. 54.
REM. Ces exemples sont signalés par Grevisse, qui a relevé une h chez A. Hermant, J. L. Vaudoyer; et un h chez Colette et Maurois.
♦ H aspiré : son expiré « qui avait disparu du latin parlé dès l'époque de Cicéron (et qui) a été introduit en français avec des mots germaniques, comme hardi, haubert » (Grevisse; ce son expiré n'existe pas en français moderne; il a disparu du français de Paris, dès le XVIe siècle, mais subsiste encore dans certaines régions et parfois dans certaines interjections vigoureuses : hé ! holà ! hic ! hum !). Abusivt. || L'h dit « aspiré » du français moderne ne correspond pas à une expiration mais sert à maintenir un hiatus en empêchant la liaison et l'élision. || L'H aspiré initial est noté ['] en phonétique. Ex. : un héros [œ̃'eʀo], des haricots [de'aʀiko], les Hollandais [le'ɔllɑ̃dɛ], c'est honteux [sɛ'ɔ̃tø]. — H muet (ou muette) : signe graphique qui ne correspond à aucune modification dans la prononciation (ex. : un homme, des hommes [œ̃nɔm; dezɔm], l'histoire, l'hiver…; bonheur, malheur, exhiber…).
4 Dans l'ancien latin, la lettre h représentait une aspiration, mais cette lettre était devenue complètement muette dès les premiers temps de l'Empire. Aussi trouve-t-on (…) en vieux français des graphies comme erbe, eure (…) Mais on a généralement rétabli dans l'orthographe française l'h muet du latin. Cependant, nous écrivons orge (latin hordeum), avoir (latin habere) (…) Dans les mots d'origine germanique, ou d'origine grecque, l'h initial, dit « aspiré », représente ce qui reste de l'ancienne aspiration, c'est-à-dire la suppression de la liaison avec le mot précédent. C'est sous une influence germanique que le mot haut, d'origine latine, a pris un h aspiré; en latin, il n'avait même pas d'h muet (…)
L. Clédat, Précis d'orthographe franç., p. 76.
5 Les phénomènes de mue de contiguïté (liaison, élision) (…) peuvent être entravés par ce que les grammairiens classiques appellent l'h aspirée, que M. Nyrop appelle h disjonctive et que nous appelons assurance d'hiatus.
Damourette et Pichon, Essai de grammaire (…), t. I, p. 207.
♦ Groupes comprenant l'H. Les groupes TH, RH sont empruntés au grec et transcrivent le te, le re aspirés grecs. — Le groupe PH, prononcé [f] est emprunté au latin qui transcrivait ainsi le φ (phi) grec. — Le groupe CH transcrit soit un son chuintant [ʃ] inconnu au latin (chant, chapeau), soit le ke [k] grec (chiromancie).
6 Comme la consonne h ne représentait plus aucun son en français, on l'a utilisée arbitrairement, mais ingénieusement, en l'ajoutant au c (pour transcrire le son nouveau che)… On aurait sans doute préféré un autre artifice, si l'on avait prévu qu'on emprunterait régulièrement aux mots latins d'origine grecque une graphie identique pour représenter le ke aspiré grec.
L. Clédat, Précis d'orthographe franç., p. 33.
2 Mar. Huitième pavillon du Code international de signaux, signifiant « j'ai un pilote à bord ».
3 Abrév. Chim. Symbole de l'hydrogène. — Rayons H, obtenus en bombardant des atomes d'hydrogène avec des rayons alpha. || Bombe H : bombe atomique à l'hydrogène.
7 — Tu as toujours prétendu que le XXe siècle est nul et non avenu, ô chevalier du Moyen Âge sans armure ni cheval ! Tu ne vas pas jusqu'à pleurer sur le sort des tortues de mer, que la méchante bombe H a privées de leur sens de l'orientation, sur cet atoll maudit, comment s'appelle-t-il encore, Bikini ?
Alain Bosquet, les Bonnes Intentions, p. 100.
♦ Phys. || h, symbole de hecto, de heure. — ☑ L'heure H. — Électr. || H : symbole du henry. — Mus. || H : la note si en allemand. — Abrév. de hautesse. — (1973). || H : abréviation de haschisch. ⇒ Hasch. || « Pour survivre (…) payer la chambre et surtout le “H”, il faut se débrouiller » (le Nouvel Obs., 3 mars 1975, p. 42).
8 Il amenait du H, gratuitement, pour fumer ensemble. Au bout d'une semaine, il m'a demandé de lui en procurer et me voilà ici.
J.-P. Montaron, les Jeunes en prison, p. 103.
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HOM. Hache.
Encyclopédie Universelle. 2012.