empereur [ ɑ̃prɶr ] n. m.
• 1080; lat. imperatorem, accus. de imperator
I ♦
1 ♦ (Depuis Charlemagne) Chef de l'empire d'Occident, du Saint Empire romain germanique. Charlemagne, l'empereur à la barbe fleurie.
2 ♦ Titre donné depuis Auguste au détenteur du pouvoir suprême dans l'Empire romain. ⇒ césar. Les empereurs romains.
3 ♦ Chef souverain de certains États. ⇒ kaiser, mikado, sultan, tsar. L'empereur et l'impératrice. — Spécialt (En France) L'Empereur : Napoléon Ier, puis Napoléon III.
II ♦ Poisson comestible des grands fonds marins.
● empereur nom masculin (latin imperator, -oris, général en chef) À Rome, titre donné, depuis Auguste, au détenteur du pouvoir suprême. Chef du Saint Empire romain germanique. (avec une majuscule) Napoléon Ier. Titre donné au chef de certains États. ● empereur (citations) nom masculin (latin imperator, -oris, général en chef) Pierre Corneille Rouen 1606-Paris 1684 L'empire est quelque chose, et l'Empereur n'est rien. Attila, I, 2, Valamir Michel Eyquem de Montaigne château de Montaigne, aujourd'hui commune de Saint-Michel-de-Montaigne, Dordogne, 1533-château de Montaigne, aujourd'hui commune de Saint-Michel-de-Montaigne, Dordogne, 1592 C'est le déjeuner d'un petit ver que le cœur et la vie d'un grand et triomphant empereur. Essais, II, 12 Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 Vous êtes empereur, Seigneur, et vous pleurez ! Bérénice, IV, 5, Bérénice Commentaire Mot de Marie Mancini quittant Louis XIV.
empereur
n. m.
d1./d Titre porté, à partir d'Auguste, par le chef souverain de l'Empire romain, puis de l'Empire byzantin.
d2./d Souverain du Saint-Empire romain germanique.
d3./d Souverain de certains états. L'empereur de toutes les Russies. L'empereur du Japon.
|| Absol. (en France). L'Empereur: Napoléon Ier.
⇒EMPEREUR, subst. masc.
A.— Souverain gouvernant un empire. Empereur romain; grand, vieil empereur; la cour de l'empereur. S.M. l'Empereur de toutes les Russies n'aime point les Muses (FLAUB., Corresp., 1874, p. 122) :
• 1. Charlemagne, empereur à la barbe fleurie, Revient d'Espagne; il a le cœur triste, il s'écrie : « Roncevaux! Roncevaux! ô traître Ganelon! » Car son neveu Roland est mort dans ce vallon Avec les douze pairs et toute son armée.
HUGO, La Légende des siècles, t. 1, Aymerillot, 1859, p. 185.
SYNT. Ancien, nouvel empereur; empereur d'Occident, d'Orient; le pape et l'empereur; les empereurs et les rois; le couronnement, le portrait de l'empereur; le palais des empereurs; au nom de l'empereur; par ordre de l'empereur; sous les premiers empereurs; devenir empereur; proclamer qqn empereur; Napoléon Ier, empereur des Français.
— Absolument
♦ Souverain du Saint Empire romain germanique :
• 2. ... le roi d'Angleterre devait compter avec sa Chambre des Communes, l'empereur avec la Diète de Ratisbonne et avec l'indépendance des princes allemands, ...
BAINVILLE, Histoire de France, t. 1, 1924, p. 263.
Rem. Ce souverain prend parfois aussi le titre de empereur élu depuis Maximilien Ier (cf. ID., ibid., p. 144).
♦ Napoléon Ier. Vive l'Empereur. Il songea à cet héroïque colonel Pontmercy (...) qui avait (...) touché sous l'empereur la frontière d'Asie (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 356).
— [P. allus. à la phrase prononcée par Vespasien en mourant : un empereur doit mourir debout] Cf. affadir ex. 20.
— En appos. [Désigne une nuance de couleur] Les verts empereur et les verts myrte (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 18).
— En constr. d'attribut avec valeur d'adj., rare et p. métaph. plais. Or, Charlemagne [un paysan] en est arrivé au moment où il est tellement assuré de la solidité de son empire, il est tellement empereur qu'il s'est laissé aller peu à peu à se permettre la faiblesse d'avoir de la tendresse pour sa fille (GIONO, Noé, 1947, p. 136).
Rem. On rencontre ds la docum. les mots composés a) Empereur-conquérant. Simple artilleur dans l'armée d'Aurangzeb, l'empereur-conquérant (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 12). b) Empereur-roi (de Prusse) pour désigner l'empereur d'Allemagne de la fin du XIXe s. et du début du XXe s. Sous la main de l'empereur-roi (MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, p. XLII).
B.— [P. anal.]
1. [de qualité, de rang, de prestance] Berlioz (...) écrivait dans son Traité d'orchestration (...) :« L'orchestre est empereur, l'orgue est pape » (D'INDY, C. Franck, 1906, p. 113). Cet empereur du style [Hugo] (THIBAUDET, Hist. litt. fr., 1936, p. 151). Cf. aussi bon2 ex. 2.
2. Spécialement
a) Élève qui avait la première place en classe autrefois, dans certains établissements scolaires :
• 3. Placé au collège des Jésuites ou de Clermont, il [l'intendant Foucault] réussit dans ses classes, il fut plusieurs fois le premier ou empereur, comme on disait...
SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 3, 1863-69, p. 123.
b) [Le subst. désigne un animal]
— Mollusque possédant une belle coquille. [Le coquillage] qu'on nomme empereur, coquille rare et très recherchée des amateurs (DUMONT D'URVILLE, Voy. autour du monde, t. 2, 1832-34, p. 594).
— Grand poisson dit aussi espadon ou épée de mer (cf. COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 199).
— Papillon diurne, vivant dans les jardins, appelé aussi tabac d'Espagne.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe s. et du XXe s.
— Lang. vulg. ou dial. Roitelet dont la tête présente une sorte de diadème.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe s. et du XXe s.
Rem. gén. Le fém. de empereur est impératrice. Néanmoins, BESCH. 1845 et Lar. 19e signalent une forme vieillie, emperière, reprise par qq. aut. du XXe s. dans des emplois anal. Mères des orphelins aux yeux vides, emperières des gisants et des malades (CLAUDEL, Feuilles Saints, 1925, p. 626). Péguy l'utilise sous la forme empérière (cf. Porche Myst., 1911, p. 210).
Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 empereür désigne Honorius, empereur d'Occident (Alexis, éd. Chr. Storey, 306); ca 1100 empereur « chef du Saint Empire romain germanique » (Roland, éd. J. Bédier, 954) 2. ca 1138 « chef souverain de certains États » (GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. Th. D. Hardy et Ch. T. Martin, 3568); 3. ca 1150 « chef suprême dans l'empire romain » (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 305). Empr. au lat. class. imperator « chef; chef d'armée; empereur ». Fréq. abs. littér. :8 954. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 28 529, b) 10 685; XXe s. : a) 7 492, b) 3 501. Bbg. LEW. 1960, p. 156, 158. — QUEM. 2e s. t. 1 1970, p. 60.
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 empereür désigne Honorius, empereur d'Occident (Alexis, éd. Chr. Storey, 306); ca 1100 empereur « chef du Saint Empire romain germanique » (Roland, éd. J. Bédier, 954) 2. ca 1138 « chef souverain de certains États » (GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. Th. D. Hardy et Ch. T. Martin, 3568); 3. ca 1150 « chef suprême dans l'empire romain » (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 305). Empr. au lat. class. imperator « chef; chef d'armée; empereur ». Fréq. abs. littér. :8 954. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 28 529, b) 10 685; XXe s. : a) 7 492, b) 3 501. Bbg. LEW. 1960, p. 156, 158. — QUEM. 2e s. t. 1 1970, p. 60.
empereur [ɑ̃pʀœʀ] n. m.
ÉTYM. 1080, au sens I, 3, Chanson de Roland; emperedre, 1050, cas sujet; du lat. imperatorem, accusatif de imperator, de imperatum, supin de imperare « commander, ordonner » (→ Imperator, impératrice; empire), de in-, et parare (→ Parer; préparer).
❖
———
1 Antiq. rom. (vx). Général commandant en chef une armée (investi de l'imperium « pouvoir suprême »).
1 (…) ce que advint à L. Paulus Æmylius, lorsque par le sénat romain feut esleu Empereur, c'est-à-dire chef de l'armée qu'ilz envoyoient contre Persés, roy de Macédonie.
Rabelais, le Quart Livre, XXXVII.
2 Hist. Titre donné depuis Auguste au détenteur du pouvoir suprême dans l'Empire romain. ⇒ César. || Les empereurs romains. || Empereur romain divinisé (→ Apothéose, cit. 1; asile, cit. 11). || Tunique portée par certains empereurs. ⇒ Dalmatique.
2 Les Empereurs tiraient excuse à la superfluité de leurs jeux et montres (spectacles) publiques de ce que leur autorité dépendait aucunement (dans une certaine mesure), au moins par apparence, de la volonté du peuple romain, lequel avait de tout temps accoutumé d'être flatté par telle sorte de spectacles et excès.
Montaigne, Essais, III, VI.
3 La transformation des institutions politiques, réalisée par Auguste, n'a pas été une révolution brisant avec le passé. Auguste a pris pour lui à titre viager un certain nombre de magistratures, l'imperium proconsulaire, la puissance tribunicienne, le souverain pontificat (…) Le Sénat est associé par l'empereur au gouvernement, et c'est le Sénat qui gouverne les anciennes provinces, tandis que les nouvelles provinces dites « impériales » sont gouvernées par des commissaires de l'empereur.
Giffard, Précis de droit romain, t. I, no 66.
♦ (Après le partage de l'Empire). || L'empereur d'Occident. || L'empereur d'Orient.
3 (Depuis Charlemagne). Chef de l'Empire d'Occident, du Saint-Empire romain germanique. || Charlemagne, empereur d'Occident. || L'empereur à la barbe (cit. 19) fleurie. || Le palais des empereurs. || Les empereurs et les rois. || Le couronnement d'un empereur.
4 (XIIe). Mod. ou hist. Chef souverain de certains États. ⇒ Monarque. || Empereur d'Allemagne (⇒ Kaiser), de Chine (⇒ Ciel [fils du]), du Japon (⇒ Mikado), de Russie (⇒ Tsar), des Turcs (⇒ Padischah, sultan)… || Le roi d'Angleterre, naguère empereur des Indes. || Titre donné à un empereur. ⇒ Majesté, sire. || Couronne d'empereur. — Spécialt (en France). || L'Empereur : Napoléon Ier, puis Napoléon III (dans ce cas écrit avec une majuscule). || Napoléon Ier, Empereur des Français. || Vive l'Empereur !
4 Tout à coup le maréchal des logis cria à ses hommes : — Vous ne voyez donc pas l'Empereur, s… ! Sur-le-champ l'escorte cria vive l'Empereur ! à tue-tête. On peut penser si notre héros regarda de tous ses yeux, mais il ne vit que des généraux qui galopaient, suivis, eux aussi, d'une escorte.
Stendhal, la Chartreuse de Parme, III.
5 L'empereur mort tomba sur l'empire détruit.
Napoléon alla s'endormir sous le saule.
Et les peuples alors, de l'un à l'autre pôle,
Oubliant le tyran, s'éprirent du héros.
Hugo, les Châtiments, « L'expiation », IV.
6 Il (Cambacérès) termina par les mots attendus : « Pour la gloire comme pour le bonheur de la République, le Sénat proclame à l'instant même Napoléon, Empereur des Français. »
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, L'avènement de l'Empire, VIII, p. 102.
5 (1643). Vx. Titre donné, dans certains établissements scolaires, à un élève qui avait la première place en classe. || « On appelle aussi dans les collèges, Empereur d'Orient, Empereur d'Occident, les écoliers qui ont les premières places de la classe » (Furetière, 1690).
———
II (Nom donné à quelques animaux).
1 Grand poisson des mers occidentales (dit aussi espadon, épée de mer) au museau prolongé par un rostre, à la nageoire dorsale en forme de voile, pouvant mesurer 3 mètres de long et peser une centaine de kilos. || L'empereur est apprécié pour sa chair.
7 Le grand art consiste à pêcher plusieurs bonites à la fois, afin de les garder vivantes comme appâts pour l'« empereur des mers », le marlin.
l'Express, 28 avr. 1981, p. 153.
2 Régional. Roitelet. — Papillon diurne.
3 En appos. || Boa empereur.
Encyclopédie Universelle. 2012.