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enfin

enfin [ ɑ̃fɛ̃ ] adv.
• 1119; pour en fin
1(Sens affectif) Servant à marquer le terme d'une longue attente. finalement (cf. À la fin). Je vous ai enfin retrouvé. Vous voilà enfin ! Enfin seuls ! (cf. Il était temps, ce n'est pas trop tôt). « Enfin après mille atermoiements, Mlle de Waize avait consenti à la séparation » (Martin du Gard).
2(Sens logique) Servant à introduire le dernier terme d'une succession dans le temps. Tous arrivèrent, d'abord la mère, puis les enfants et enfin le père.
Servant à conclure, à résumer ce qui a été dit précédemment. 1. bref (cf. En un mot). « C'est d'être discret, invisible, de me comporter enfin, comme un parfait gentleman » (Duhamel).
Servant à préciser ou corriger ce que l'on vient de dire. Elle est blonde, enfin plutôt rousse.
Pour tirer une conclusion. 1. bref, finalement (cf. En somme). Il y avait les parents, les frères, enfin toute la famille. Enfin, voilà. Enfin, bref. Enfin, passons. (Après mais, car) Tout bien considéré, après tout. « J'ai le cœur aussi bon, mais enfin je suis homme » (P. Corneille). Mais enfin (fam. m'enfin ),marquant l'impatience. Mais enfin, arrêtez ! Car enfin ce n'est pas tout de crier, il faut agir.
Introduisant une conclusion résignée. Enfin, on verra bien.
⊗ CONTR. Déjà.

enfin adverbe (de en et fin) Indique qu'un événement se produit en dernier lieu : Il marcha longtemps de long en large, enfin il sortit. Indique une conclusion après une énumération : C'est un joueur, un débauché, enfin un homme dangereux. Indique qu'un événement se produit, après avoir été attendu longtemps et avec impatience : Vous êtes enfin prêt ? Indique une opposition, une restriction, une correction par rapport à ce qui précède ; toutefois, néanmoins, du moins, ou plutôt : Il a eu un empêchement, enfin c'est ce qu'il prétend. Car enfin, introduit l'explication dernière : Car enfin, il fallait bien y aller. Enfin !, mais enfin !, indique l'impatience ou, au contraire, la résignation. ● enfin (difficultés) adverbe (de en et fin) Construction Enfin peut se mettre avant ou après le verbe : il arriva enfin ; enfin, il arriva. Registre Enfin bref :ce pléonasme est très courant dans la langue orale familière. Recommandation Dans l'expression soignée, dire enfin ou bref, ou encore pour faire bref, pour faire court, pour en finir, pour dire la chose en peu de mots, etc. ● enfin (synonymes) adverbe (de en et fin) Indique qu'un événement se produit en dernier lieu
Synonymes :
- finalement
Indique une conclusion après une énumération
Synonymes :
- bref
- somme toute
- tout compte fait
Indique une opposition, une restriction, une correction par rapport à...
Synonymes :
- du moins
- néanmoins
- somme toute

enfin
adv.
d1./d à la fin, en dernier lieu, après avoir longtemps attendu. "Enfin, Malherbe vint" (Boileau). Enfin, cette affaire est terminée.
d2./d (Marquant l'impatience, le désir d'être compris ou obéi.) Vous tairez-vous enfin! Mais enfin, laissez-moi donc!
d3./d (Pour résumer, conclure ou couper court quand on ne peut exprimer une idée plus complètement.) "C'est un homme qui... Ah!... un homme... un homme enfin" (Molière).
d4./d (Introduisant une précision, un correctif à une affirmation.) Il a plu tous les jours, enfin, presque.
d5./d (Marquant l'acceptation résignée.) Enfin, puisque vous y tenez tellement.

⇒ENFIN, adv.
I.— Valeur temp. [Sans qu'il soit tenu compte d'un interlocuteur présent : gén. en corrélation avec un autre mot; pour indiquer qu'un procès se déroule en dernier lieu]
A.— [Le procès est le dernier d'une série] Synon. à la fin, finalement, pour terminer; anton. d'abord, en premier lieu, puis, ensuite. Le lendemain, dès l'aube, elle se présenta chez le docteur (...). Puis elle resta dans l'auberge (...). Enfin, au petit jour, elle prit la diligence de Lisieux (FLAUB., Cœur simple, 1877, p. 27) :
1. Madame Lepic sert elle-même les enfants, d'abord grand frère Félix parce que son estomac crie la faim, puis sœur Ernestine pour sa qualité d'aînée, enfin Poil de Carotte qui se trouve au bout de la table.
RENARD, Poil de Carotte, 1894, p. 96.
B.— [Le procès se déroule après un long espace de temps] Anton. déjà. Elle chercha partout son oncle, le bon abbé don Cesare, et enfin le trouva à la chapelle, où il priait avec ferveur (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 421) :
2. Il [le comte de Restaud] regarda son fils pendant longtemps, et lui dit enfin d'une voix affaiblie : — Ernest, mon enfant, tu es bien jeune; mais tu as bon cœur...
BALZAC, Gobseck, 1830, p. 431.
[Ou après une longue attente] :
3. J'implorai l'assistance du ciel pour ma famille; chaque intervalle de courrier étoit pour moi une année de souffrance. Enfin, je reçus de Philadelphie une lettre de mon fils.
FIÉVÉE, La Dot de Suzette, 1798, p. 77.
C.— [Le procès marque le terme d'une énumération]
[dans le temps du procès] Avec lui j'appris vite l'hébreu, le sanscrit, et enfin le persan et l'arabe (GIDE, Immor., 1902, p. 373) :
4. Après les huîtres, qui furent trouvées très-fraîches, on servit des rognons à la brochette, une caisse de foie gras aux truffes, et enfin la fondue.
BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, 1825, p. 179.
[dans l'espace-temps du discours] Terme d'une description, d'un développement. Et enfin, enfin et surtout. Il y a à Paris trois polices : primo : la police du royaume (...) secondo : celle du régent (...) enfin celle de Dubois (DUMAS père, Fille du régent, 1846, II, 11, p. 199) :
5. Dieu est esprit et vérité. Il voit tout, il sait tout, il contient en lui toutes choses. Dieu est justice : il punira toutes les fautes. Dieu est bonté : il pardonne au repentir. Enfin Dieu est miséricorde : il a pitié de tous nos maux.
JOUBERT, Pensées, t. 1, 1824, p. 126.
II.— [En tenant compte d'un interlocuteur présent; gén. avec un autre mot plus ou moins grammaticalisé]
A.— Valeur log. [Pour mettre fin à son propre discours ou l'abréger ou l'interrompre momentanément en présence d'autrui et par égard pour lui]
1. [À la fin d'une énumération, d'un développement, pour conclure, abréger, résumer] Synon. bref, en un mot. Enfin, voilà; enfin bref (fam.); enfin, passons. Enfin, vous ne vous êtes pas trompé, c'est le principal, conclut-elle (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 38). D'ailleurs le ministre m'a donné Passeports autorisations Enfin tout ce qui est nécessaire (APOLL., Coul. temps, 1918, I, 1, p. 921) :
6. ... ces petites grandes filles m'agacent, ça a peur de se déchirer aux ronces (...), ça crie, c'est fatigué, — insupportables enfin.
COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 9.
Rem. Pour résumer, enfin est souvent suivi de tout. Ne m'a-t-il pas appris la musique, le dessin, la grammaire, enfin tout ce que je sais? (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 132).
2. [En appos. ou en incise, dans un énoncé, pour introduire une information]
a) [complémentaire]
[explicative] :
7. COURPIÈRE. — Eh bien, madame... vous me forcez à vous dire... des choses... enfin, vous savez aussi bien que moi combien ma situation était impossible... votre mari est... chez mes parents...
HERMANT, M. de Courpière, 1907, p. 10.
[approximative, dubitative] Ça doit être la femme d'un boursier ou d'un médecin, enfin je ne sais pas, quelque chose dans ce genre (ZOLA, Bonheur dames, 1883, p. 481). Je suis arrivé de Berlin il y a vingt ou vingt-cinq minutes... Enfin le temps de venir de la gare! (GUITRY, Veilleur, 1911, p. 20) :
8. Il a un plaisant nom, il s'appelle Quatre-temps, Pâques-Fleuries, Mardi-Gras, je ne sais plus! Un nom de fête carillonnée, enfin!
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 285.
En partic. [Lorsque le locuteur bafouille ou cherche ses mots (interj. comme euh!... hem!... eh bien! etc.)] J'ai fait inscrire des dates... oui des dates qui... enfin... (H. BATAILLE, Maman Colibri, 1904, p. 8). Monsieur... Monsieur... Mann... enfin ton monsieur (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 278) :
9. Monsieur, je viens au sujet de l'emprunt japonais chercher vos instructions. C'est-à-dire... (il éternue). C'est-à-dire vous demander pour le... pour les... pour la... enfin, voilà.
FLERS, CAILLAVET, M. Brotonneau, 1923, I, 9, p. 6.
b) [rectificative, restrictive] Synon. du moins. Enfin disons, enfin à mon sens. Autour de vous, vos camarades sont tous pareils? — Tous... enfin, tous ceux qui existent, qui réfléchissent (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 468) :
10. — Rue Blanche? Oui, j'y suis passé l'autre jour avec Décugis. C'est... c'est très bien. Enfin, c'est suffisant. C'est-à-dire... il y manque le téléphone, je crois?
ARLAND, L'Ordre, 1929, p. 157.
3. [Pour signifier « en dernière analyse, tout compte fait, tout bien considéré »] Car enfin, mais enfin. Synon. après tout, en somme, somme toute, finalement :
11. Mme ÉVRARD. — Pourquoi n'est-ce pas à moi qu'on vous adresse? Mais je verrai bientôt si vous me convenez : car enfin, c'est à moi que vous appartenez, et vous êtes vraiment entrée à mon service.
COLLIN D'HARLEVILLE, Le Vieux célibataire, 1792, p. 85.
4. [Comme adv. de liaison, pour exprimer l'oppos. (Parfois en corrélation avec il est vrai, évidemment, etc.)] Mais enfin. Synon. cependant, néanmoins, toutefois, malgré tout, quoi qu'il en soit. Oh! nous avons un jardin, dirent-elles, avec non pas de l'orgueil, mais enfin un peu de joie d'avoir quelque objet de luxe à montrer (STENDHAL, Souv. égotisme, 1832, p. 81) :
12. Évidemment, il ne faut pas avoir peur de répéter, ni de crier le commandement; mais enfin, je le constate, une réunion d'enfants ressemble à une mécanique bien engrenée : inutile que le conducteur touche toutes les pièces de la machine, il suffit de mettre en branle la force motrice.
FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 40.
[En emploi ell., avec valeur de prop. sub. concessive, oppositive] Je sais bien que, sur vos clichés, tous ces microbes ne sont qu'en reproduction. Mais, enfin... (ROMAINS, Knock, 1923, II, 2, p. 10).
B.— Valeurs affectives (le plus souvent en emploi d'interj.) [Pour exprimer une réaction devant l'attitude de son vis-à-vis]
1. [Pour marquer la fin d'une longue attente ou recherche] Suis-je heureux, tu te montres plus heureuse Encore, et je suis plus heureux, d'enfin! te voir heureuse (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Odes en son honn., 1893, p. 16). Vous voilà tous enfin! C'est pour vous que je suis resté seul ici si longtemps à vous attendre (CLAUDEL, Nuit Noël, 1915, p. 573).
[En partic., pour exprimer]
a) [la satisfaction] À la bonne heure! dit Pierre Gringoire, en voilà un enfin qui parle un langage chrétien (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 95). La voici, enfin! cette « Femme pauvre » que vous avez tant désirée sans la connaître (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 5).
b) [le soulagement] Enfin seuls! :
13. Il pense : « Elle est morte... C'est fini... Enfin! » Une sensation de détente, de bien-être, de repos. Puis, brusquement, en un éclair, il imagine sa vie sans elle, et il se précipite dans l'escalier, comme un forcené.
MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, p. 196.
2. [Pour marquer la résignation] Enfin!... Mais enfin! Enfin, que voulez-vous! Enfin, puisqu'il le faut! Allons, fit Louisa, le voilà avec une autre folie, à présent!... Enfin, puisqu'il lui en faut une, j'aime encore mieux celle-là (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 377) :
14. ... et quant à ma pauvre Virginie, elle veut aller vivre dans notre château de Lorraine, chez mon père, avec son tourment. Enfin! ... Elle a son petit pour la consoler!
ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, p. 17.
3. Fam. [Pour marquer l'impatience, la colère, dans une interrogation ou une exclamation] Mais enfin, où voulez-vous en venir? Enfin! quoi! vous la verrez bien vous-mêmes tout à l'heure (CLAUDEL, Soulier, 1944, 1re part., 2e journée, I, p. 996). L'Abbé. — Enfin, c'est inadmissible : qu'est-ce que vous fabriquez ici à cette heure? (MONTHERL., Ville dont prince, 1951, II, 7, p. 903) :
15. JEAN (perdant patience). — « Mais enfin, si l'on vous demandait, à l'une ou à l'autre, de renier vos croyances religieuses pour conserver un emploi, qu'est-ce que vous répondriez? »
MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, p. 298.
[Postposé] Ah! laissez-moi passer enfin! cria-t-il, enjambant le corps de Protos (GIDE, Caves, 1914, p. 859) :
16. Écoute-moi donc, Omer! Écoute-moi, te dis-je!... Tu ne veux pas, sacripant! ... M'écouteras-tu enfin!
ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902 p. 56.
4. [Pour marquer l'étonnement ou la peur, comme particule renforçative d'une interrogation] :
17. Brusquement, elle (...) lui dit, d'une voix étouffée par la peur que les domestiques n'entendissent et par sa propre angoisse : — Enfin, Antoine, qu'est-ce que tu as? Tu as quelque chose... Si! tu caches quelque chose... Est-ce qu'il y a un malheur? Est-ce que tu es souffrant?
ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, p. 852.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1119 en fin « résume ce qui a été dit précédemment souvent après une énumération; marque une conclusion logique » (PH. DE THAON, Comput, 2701 ds T.-L., s.v. fin); 2. 1636 « marque qu'une chose arrive après s'être fait attendre » (CORNEILLE, Le Cid, IV, 3 : Mais enfin, sa clarté [du jour] montre notre avantage); 1792 « amène une restriction, une précision » (COLLIN D'HARL., Vieux célib., II, 15 : Sans doute ... enfin dans la semaine). Dér. de fin; préf. en-. Fréq. abs. littér. :39 224. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 60 159, b) 54 688; XXe s. : a) 57 060, b) 51 860. Bbg. MULLER (C.). Rem. syntactico- sém. sur certains adv. de temps. Fr. mod. 1975, t. 43, pp. 18-38.

enfin [ɑ̃fɛ̃] adv.
ÉTYM. 1119; de en, et fin, n. f.
———
I (Valeur chronologique et emplois dérivés).
1 (Sans contenu affectif). Servant à introduire le dernier terme d'une série, ou d'une énumération. || Tous arrivèrent, d'abord la mère, puis (ensuite) les enfants, enfin le père, qui était allé fermer la voiture. Fin (à la fin), finalement. || « Avec lui j'appris vite l'hébreu, le sanscrit, et enfin le persan et l'arabe » (Gide, l'Immoraliste, in T. L. F.).
2 Servant à marquer le terme d'une longue attente (avec une valeur affective de soulagement). || Le printemps arriva enfin. || Ce travail est enfin terminé. || Après avoir cherché partout, il trouva enfin un hôtel. Fin (à la fin), finalement. || Il resta longtemps sans parler, et enfin, il se décida à lui dire…REM. Enfin est indéterminé et peut se rapporter à une attente non exprimée dans la phrase; à la fin, finalement s'emploient plutôt lorsque les motifs de l'attente sont donnés.
1 Voulez-vous que je dise ? il faut qu'enfin j'éclate (…)
Molière, les Femmes savantes, II, 7.
2 Enfin Malherbe vint, et, le premier en France,
Fit sentir dans les vers une juste cadence (…)
Boileau, l'Art poétique, I.
3 (…) le livre de Mademoiselle s'était enfin retrouvé sous un fauteuil (…)
Diderot, le Neveu de Rameau, Pl., p. 448 (→ Doguin, cit.).
4 Lorsqu'il fut de retour enfin
Dans sa patrie le sage Ulysse (…)
Apollinaire, Alcools, « La chanson du mal aimé ».
5 Enfin, après mille atermoiements, au printemps dernier, Mlle de Waize avait consenti à la séparation.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 173.
(En interj., la valeur affective l'emportant sur le sens analysable). Exprime le soulagement. || Enfin, les voilà ! || Enfin une lettre d'elle ! || Vous êtes arrivé, enfin !Enfin seuls !
3 (Marquant la résignation). || Enfin, on verra bien ! || Enfin, puisqu'il faut y aller, allons-y ! || Enfin, que voulez-vous !Employé seul :
5.1 Si l'on ne sait quoi ajouter ou répondre à ce que le parleur vient de dire, il n'est pas désavantageux de soupirer « Enfin »…
P. Daninos, Un certain monsieur Blot, p. 232.
4 (Marquant la colère ou l'impatience, avec une exclamative ou une interrogative). || Enfin ! quoi ! vous vous décidez ? || Mais enfin, dépêchez-vous !Rends-moi ça, enfin ! || M'écouterez-vous enfin ?
5.2 Enfin, c'est inadmissible : qu'est-ce que vous fabriquez ici à cette heure.
Montherlant, la Ville dont le prince est un enfant, II, 7.
5 (Marquant la perplexité, l'inquiétude, l'étonnement, souvent avec une interrogative). || Enfin (mais enfin) qu'est-ce qu'il y a ?Abrév. fam. (d'une bande dessinée connue des enfants). || M'enfin… : mais enfin…
———
II (Valeur logique).
1 (Marquant le dernier terme d'une suite, dans le discours). Dernièrement, ultimo. || Il est trop vieux; il n'est pas très intelligent; enfin, il n'a pas envie de travailler.
6 Rome enfin que je hais, parce qu'elle t'honore !
Corneille, Horace, IV, 5 (→ Anaphore, cit.).
2 (Servant à conclure, à résumer ce qui vient d'être dit). → ci-dessous, cit. 8. || Il y avait les parents, les oncles, les frères, enfin toute la famille. || Il est timide, étourdi, paresseux, enfin incapable de quoi que ce soit. || Il nous a donné des vêtements, des vivres, enfin tout ce qu'il fallait.
Enfin, voilà… || Enfin bref. Bref. || Enfin, passons. || Enfin, ils sont vivants, c'est le principal.
(En apposition ou en incise). || Enfin, vous comprenez… || Enfin, s'il est content, c'est l'essentiel. || Enfin ! prenons patience (→ Artificiel, cit. 7; arbitrairement, cit. 3).
REM. Les valeurs de enfin dépendent largement du contexte; l'adverbe en apposition ou en incise sert à introduire une information supplémentaire, à titre d'explication (exprimant une connaissance assurée) ou d'approximation (impliquant le doute : enfin, quelque chose de ce genre). Dans ce dernier emploi, il sert de stéréotype dans la recherche du mot propre, pour y suppléer (→ cit. 7, ci-dessous). → Euh !, hem !
7 C'est un homme… qui… ha !… un homme… un homme enfin.
Molière, Tartuffe, I, 5.
8 Vous l'abhorriez; enfin vous ne m'en parliez plus.
Racine, Andromaque, I, 1.
9 Ce que je peux te promettre, c'est d'être discret, invisible, de me comporter enfin, comme un parfait gentleman (…)
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, II, XIX, p. 411 (→ Comporter, cit. 8).
Ellipt. || Enfin…, enfin bon…, sert de conclusion provisoire souvent désabusée.
3 (XXe). Servant à rectifier ou à préciser ce qui vient d'être dit. → C'est-à-dire, du moins. || Il n'a pas d'enfants, enfin, je crois. || Ils sont tous là, enfin, tous ceux qui ne sont pas malades. || Bon, c'est parfait ! || Enfin, ça ira…
4 (Après mais, car, et…). Tout bien considéré. Compte (tout compte fait), somme (somme toute), tout (après tout). || Mais enfin, que fallait-il faire ? || C'était à vous de vous en occuper, car enfin, vous êtes son père.
10 J'ai le cœur aussi bon, mais enfin je suis homme (…)
Corneille, Horace, II, 3.
11 On sait que la chair est fragile quelquefois,
Et qu'une fille enfin n'est ni caillou ni bois.
Molière, le Dépit amoureux, III, 9.
12 (…) Les Français arrivent tard à tout, mais enfin ils arrivent.
Voltaire, Lettres, 2 avr. 1764 (→ Arriver, cit. 58).
Mais enfin, après une négation, exprime une rectification par opposition. → Cependant, néanmoins, toutefois.

Encyclopédie Universelle. 2012.