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ester

1. ester [ ɛste ] v. intr. <conjug. : seult inf.>
• 1384; « se tenir debout » 1080; lat. jurid. stare
Dr. Ester en justice, ester en jugement : soutenir une action en justice comme demandeur ou défendeur. ⇒ intenter, poursuivre. ester 2. ester [ ɛstɛr ] n. m.
• 1857, répandu XXe; mot all. créé par Gmelin v. 1850; de éther
Chim. Composé organique, comparable à un sel minéral, formé par réaction d'un acide avec un alcool ou un phénol, avec élimination d'eau. aussi polyester. Certaines essences aromatiques, des graisses, des huiles sont des esters. On utilise les esters en parfumerie, dans l'alimentation (cf. Vx Éther-sel).

ester verbe intransitif (latin médiéval stare, soutenir une action en justice, du latin classique stare, se tenir debout) Ester en justice, exercer une action en justice. ● ester (difficultés) verbe intransitif (latin médiéval stare, soutenir une action en justice, du latin classique stare, se tenir debout) Conjugaison et emploi Ce verbe n'existe qu'à l'infinitif, dans l'expression ester en justice = intenter une action en justice (terme technique de droit). ● ester (expressions) verbe intransitif (latin médiéval stare, soutenir une action en justice, du latin classique stare, se tenir debout) Ester en justice, exercer une action en justice. ● ester (homonymes) verbe intransitif (latin médiéval stare, soutenir une action en justice, du latin classique stare, se tenir debout) ester nom masculinester nom masculin (allemand Essigäther, éther acétique) Nom générique des composés résultant de l'action d'un oxacide sur un alcool ou un phénol, avec élimination d'eau. ● ester (homonymes) nom masculin (allemand Essigäther, éther acétique) ester verbe

ester
n. m. CHIM Composé résultant de l'action d'un acide carboxylique sur un alcool ou un phénol avec élimination d'eau. Les esters, utilisés comme solvants ou comme matières premières dans l'industrie des parfums et en pharmacie, sont caractérisés par le groupement R-COO-R'.
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ester
v. intr. DR Ester en justice: poursuivre une action en justice comme demandeur ou comme défenseur.

I.
⇒ESTER1, subst. masc.
CHIM. Composé organique résultant de la condensation d'une molécule d'alcool et d'une molécule d'acide (notamment d'un acide carboxylique) avec élimination d'une molécule d'eau. Ester phosphorique (cf. acrylique ex. 3). Synon. vieillis éther, éther-sel (cf. éther II B 1) :
Nous avons vu que certaines variétés [de silice] contenaient du bore. Après attaque pour mise en solution, on sépare ce bore par distillation avec l'alcool méthylique, sous forme de borate de méthyle : (...). Une fois que cet ester est distillé, on le saponifie par la soude.
C. DUVAL, Verre, 1966, p. 15.
Rem. 1. Ester entre comme dernier élément de compos. dans la formation de termes savants : phosphomono-, phosphodi-, phosphotriester (cf. PRIVAT DE GARILHE, Acides nucl., 1963, p. 13); polyester « matière plastique thermodurcissable résultant de la condensation d'un polyalcool et d'un polyacide » (cf. acrylique ex. 4) : un bateau (...) qui, construit en bois, valait environ seize cents francs, ne coûte plus aujourd'hui, construit en polyester, que (...) deux cents cinquante à trois cents francs (Jeux et sp., 1968, p. 1540). Empl. en appos. Des fibres plastiques de résines polyesters (C. DUVAL, op. cit., p. 99). 2. La docum. atteste les graphies plus rares : esther (DUVAL 1959), polyesther (cf. Industr. fr. caoutch., 1965, p. 42).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1857 (BLANCHE). Prob. par contraction de l'all. Essigäther « éther acétique » (composé de Essig « vinaigre » et de Äther « éther ») mot forgé par le chimiste allemand L. Gmelin [1788-1853] dans son ouvrage de 1848 Handb. d. Chemie, IV, 161 (d'apr. NED Suppl.2).
DÉR. 1. Estérification, subst. fém. Action d'estérifier. La mise en chaîne de l'acide nucléique, serait réalisée par l'estérification d'un alcoyle du pentose (P. MORAND, Confins vie, 1955, p. 78). L'étude des graisses du sang a été complétée par la mesure du coefficient d'estérification du cholestérol (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 640). []. 1re attest. 1953 (Lar. 20e Suppl.); du subst. ester, suff. -ification (-ifier, -tion) cf. l'angl. esterification attesté dep. 1898 ds NED Suppl2. 2. Estérifier, verbe trans. Transformer en ester. L'acide phosphorique, ou mieux l'ion phosphate, comporte 3 groupements OH ou hydroxyles libres, susceptibles d'être estérifiés (PRIVAT DE GARILHE, Acides nucl., 1963, p. 13). Rem. La docum. atteste l'emploi adj. du part. passé. Les phosphates et pyrophosphates, complètement estérifiés (PRIVAT DE GARILHE, Acides nucl., 1963 p. 80). []. 1re attest. 1959 (DUVAL); du subst. ester, suff. -ifier cf. le verbe angl. esterify attesté dep 1907 sous sa forme participale ds NED Suppl.2
II.
⇒ESTER2, verbe intrans.
DR. Ester en jugement, en justice. Soutenir une action en justice, soit comme demandeur, soit comme défendeur. La femme ne peut ester en jugement sans l'autorisation de son mari (Code civil, 1804, art. 215, p. 41). Les états admis à ester en justice devant la Cour (Charte Nations Unies, 1946, p. 130) :
Entre tous les alliés, ils [les Latins] obtinrent des privilèges spéciaux, tels que celui d'ester personnellement en justice à Rome.
MÉRIMÉE, Essai guerre soc., 1841, p. 5.
Absol. L'acte introductif de la procédure est d'ester, de se porter partie (CLAUDEL, Art poét., 1907, p. 188).
Rem. 1. Ne s'emploie qu'à l'infinitif. 2. Le sens étymol. survit dans le syntagme bois en estant, vieilli. « Bois sur pied, bois dans une coupe ». On distingue encore, dans les droits d'usage au bois, les droits d'usage au bois mort en estant, c'est-à-dire sur pied, des droits d'usage au bois mort gisant (CAP. 1936).
Prononc. et Orth. :[], [e-]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1174-76 ester a dreit « comparaître devant un tribunal » (G. DE PONT STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 3295). Du lat. médiév. jur. stare « soutenir une action en justice », spécialisation du lat. class. stare « se tenir debout », qui avait donné en a. fr. le verbe ester « rester, demeurer, se tenir debout » (2e moitié Xe s., St Léger, éd. J. Linskill, 96). Fréq. abs. littér. :8.

1. ester [ɛste] v. intr. (employé seult à l'inf.)
ÉTYM. 1384; ester a dreit, v. 1174; « se tenir debout », 1080, Chanson de Roland; du lat. jurid. stare, du lat. class. « se tenir debout ». → Station.
Dr. || Ester en justice, ester en jugement : soutenir une action en justice comme demandeur ou comme défendeur. Intenter, poursuivre (→ Brûlot, cit. 3). || « Les mineurs non émancipés, les incapables, les interdits (…) ne peuvent ester en justice » (→ Assistance, cit. 6). || Avant la loi du 22 septembre 1942, la femme mariée ne pouvait ester en justice sans autorisation de son mari.
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2. ester [ɛstɛʀ] n. m.
ÉTYM. 1857, répandu XXe; mot all. créé par Gmelin, v. 1850; de éther.
Chim. Corps résultant de la réaction d'un acide et d'un alcool avec élimination d'eau (syn. anc. : éther-sel). || Certaines essences aromatiques, des graisses, des huiles sont des esters. || On utilise les esters en parfumerie, dans l'alimentation. || Esters carboxyliques, sulfoniques, nitriques, etc.
DÉR. Estérifier.
COMP. Polyester, triester.

Encyclopédie Universelle. 2012.