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étale

étale [ etal ] adj. et n.
• 1687 (mer) étalle; (bière) estale « qu'on a laissé reposer » 1200; de 1. étaler
I Adj.
1Sans mouvement, immobile. Mer étale, qui ne monte ni ne baisse. Navire étale, immobile. Vent étale, régulier.
2Fig. Sans aucune agitation. 2. calme, 1. fixe, immobile, stationnaire. « la mort, la constante, l'étale mort » (Giraudoux). « la journée était là, étale, comme une mer inoffensive » (Sartre).
II N. f. ou m. (v. 1707 ) Mar. Moment où le niveau de la mer est stable. L'étale de pleine mer, de basse mer. ⊗ HOM. Étal.

étale adjectif (ancien français estale, reposé) Se dit de la mer ou d'un cours d'eau lorsque son niveau est stabilisé (après ou avant la marée montante, après ou avant une crue). Se dit de ce qui, après avoir augmenté, est stationnaire : Circulation étale depuis midi. Littéraire. Se dit de ce qui ne bouge pas, reste immobile et calme : La rue devient étale le dimanche.étale (expressions) adjectif (ancien français estale, reposé) Navire étale, navire complètement arrêté. ● étale (homonymes) adjectif (ancien français estale, reposé) étal nom masculin étale nom masculin étale forme conjuguée du verbe étaler étalent forme conjuguée du verbe étaler étales forme conjuguée du verbe étalerétale nom masculin Moment où le niveau de la mer ou d'un cours d'eau est stabilisé. ● étale (homonymes) nom masculin étal nom masculin étale adjectif étale forme conjuguée du verbe étaler étalent forme conjuguée du verbe étaler étales forme conjuguée du verbe étaler

étale
adj. et n. m.
d1./d adj. Dont le niveau est stationnaire. Mer étale.
Vent étale, modéré et continu.
Navire étale, immobile.
d2./d n. m. Moment où la mer est stationnaire, entre le flot et le jusant ou entre le jusant et le flot.

⇒ÉTALE, adj.
A.— MARINE
1. [En parlant de la mer] Qui est immobile, a cessé de monter ou de descendre et n'a pas commencé son mouvement inverse. Le niveau uniforme du varech sur toutes les roches marquait la ligne de flottaison de la marée pleine et de la mer étale (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 257) :
À une heure, la mer atteignit son plus haut point. Elle était étale, c'est-à-dire à ce court instant où l'eau ne monte plus et ne descend pas encore. Il fallait opérer sans retard.
VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 54.
Emploi subst. masc. Court moment où la mer est immobile entre deux marées. Étale de flot, de jusant (GRUSS 1952). L'étale de la marée (cf. Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 173).
P. anal. Fleuve, rivière étale. Fleuve, rivière qui à la fin d'une période de crue reste stationnaire. Attesté ds Ac. 1932, ROB., DUB., Lar. dep. Lar. Lang. fr.
2. P. ext. Qui reste stationnaire. Ancre étale. Ancre qui s'arrête au fond après avoir chassé (cf. SOÉ-DUP. 1906). Navire étale. Un navire qui, ayant changé le sens de sa marche, n'a d'erre ni en avant, ni en arrière (d'apr. LE CLÈRE 1960). Vent étale. Vent médiocrement fort et régulier (cf. BONN.-PARIS 1859).
B.— P. métaph ou au fig. (surtout au XXe s.). Qui est calme, stationnaire après une période agitée ou tumultueuse. Il n'existe pas dans la vie intérieure de nappes immobiles, étales et il est inévitable que qui ne progresse pas décroisse (DU BOS, Journal, 1923, p. 288). À la puberté du garçon, l'amour de la mère devient étale : elle ne peut plus se rapprocher de ce monstre, auquel elle ne comprend rien (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1381). Emploi attesté ds ROB., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.
Prononc. et Orth. :[etal]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. fin XIIe s. cerveise estale « (bière) reposée » (A. DE COUTANCES, Roman des Franceis, 9 ds Mél. Lecoy (F.), v. note de l'éd.); 2. 1687 mer-etalle (DESROCHES, Dictionnaire des termes de marine, 349 ds Fr. mod. t. 26, p. 51); 3. 1773 vent étale (BOUGAINVILLE, Voyage autour du monde, Explication, p. 176).
B. Subst. av. 1707 l'estale de la mer (Marquis DE VILLETTE, Mémoires, éd. Monmerqué, p. 102). Prob. empr. au m. néerl. stelle cannebier, attesté au sens A 1 (VERDAM); v. FEW t. 17, p. 209a. Fréq. abs. littér. :70. Bbg. SAIN. Sources t. 2 1972 [1925] p. 192.

étale [etal] adj. et n.
ÉTYM. 1687, (mer) étalle; (bière) estale « qu'on a laissé reposer », v. 1200; de étaler.
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I Adj.
1 Sans mouvement, immobile. || Mer étale, qui ne monte ni ne baisse (à la fin du flot ou du jusant). → S'établir (marée), étaler (II.).
1 (…) la soirée, très belle, promettait une belle nuit. La mer était étale, mais le reflux commençait à se faire sentir.
Hugo, les Travailleurs de la mer, II, II, IX.
Fleuve étale, dont le niveau ne monte ni ne baisse (à la fin d'une crue, etc.).
Navire étale, immobile. || Ancre étale, qui se stabilise. || Vent étale : vent régulier.
2 Abstrait. Sans aucune agitation. Calme, fixe, immobile, stationnaire.
2 (…) ce sentiment étale (…) ce ton uni et fixé qu'on voit dans le mot « bonheur ».
J. Chardonne, Éva, p. 31.
3 S'être impatienté soixante ans pour des vêtements mal teints, des repas mal réussis, et avoir enfin la mort, la constante, l'étale mort, c'est une récompense hors de toute proportion (…)
Giraudoux, Amphitryon 38, II, 2.
Par métaphore ou comparaison (du sens 1.) :
4 (…) il pouvait être une heure et demie, mais on s'imaginait facilement que c'était le matin, la journée était là, étale, comme une mer inoffensive (…)
Sartre, l'Âge de raison, p. 237.
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II N. f. (V. 1707). Mar. || L'étale de pleine mer, de basse mer.REM. Les dict. donnent aussi étale comme nom masculin.
5 Il fallait choisir l'heure de l'étale, quand l'eau vous y monte au genou.
Henri Fauconnier, Malaisie, p. 175.
6 (…) nous nous engageons dans la passe intérieure à l'étale de la basse mer (…) Nous devrons donc entrer à l'étale complet pour que ce tourbillon soit devenu à peu près inexistant, et attendre dans le lagon, en mangeant des cocos, le retour d'un alizé établi permettant de traverser les Tuamotus sans tirer des bords (…)
Bernard Moitessier, Cap Horn à la voile, p. 165.
CONTR. Montant; descendant. — Agité, mobile.
DÉR. 2. Étaler.
HOM. Étal; formes des v. 1. et 2. étaler.

Encyclopédie Universelle. 2012.