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éteint

éteint, einte [ etɛ̃, ɛ̃t ] adj.
• de éteindre
1Qui ne brûle, n'éclaire plus. Chaudière éteinte. Voiture qui circule, bateau qui navigue tous feux éteints. Astre éteint. 2. mort. Volcans éteints. Par anal. Chaux éteinte (opposé à chaux vive) .
2Fig. Qui a perdu son éclat, sa vivacité. Couleur éteinte. décoloré, fané, pâle, 3. passé. Yeux éteints, regard éteint. 1. morne. Par anal. Voix éteinte, si faible qu'on peut à peine l'entendre. ⇒ étouffé. « Il ne m'en coûte que de parler d'une voix lente et éteinte » (Laclos). « je ne sais quelle odeur fanée, quel parfum éteint » (Alain-Fournier).
3(Abstrait) Qui est affaibli ou supprimé. Passion éteinte. « La pitié était éteinte ou muette » (Michelet).
4(Personnes) Qui est sans force, sans expression (par fatigue, maladie). apathique, atone, fatigué. Je l'ai trouvé très éteint. « C'était une figure éteinte et triste, avec de petits yeux fanés » (A. Daudet). 1. morne.
⊗ HOM. Étain.

éteint, éteinte
adj.
d1./d Qui a cessé de brûler, d'éclairer. Feu éteint.
d2./d Qui a perdu son éclat, sa force. Voix éteinte. Un regard éteint.
d3./d Disparu. Famille éteinte.

⇒ÉTEINT, EINTE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de éteindre.
II.— Emploi adj.
A.— Qui n'est plus en combustion, qui n'éclaire plus. Bougie éteinte, astres éteints. Notre globe (...) tombera enseveli dans les langes d'une nuit profonde que le soleil éteint ne réveillera pas (FLAMMARION, Astron. pop., 1880, p. 205). Son cigare éteint aux lèvres (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 691).
Volcan éteint. Volcan qui n'est plus en activité. Volcan actif ou éteint (T'SERSTEVENS, Itinér. espagnol, 1963, p. 62) :
1. Le petit prince fit l'ascension d'une haute montagne. Les seules montagnes qu'il eût jamais connues étaient les trois volcans qui lui arrivaient au genou. Et il se servait du volcan éteint comme d'un tabouret.
SAINT EXUP., Pt Prince, 1943, p. 465.
B.— Qui a perdu son intensité.
1. [En parlant de qqc.] Qui a perdu son éclat, son intensité; qui est adouci, atténué. Parfois, (...) à l'horizon de mon oreille, l'aboiement éteint d'une meute (GONCOURT, Journal, 1855, p. 225). Le vert éteint des plantes vieillies (HAMP, Champagne, 1909, p. 134) :
2. Drapé dans une ancienne perse rose, à bouquets de bruyères, si pâlie qu'elle était devenue d'un rose éteint, (...) l'énorme lit surtout gardait la majesté de son grand âge.
ZOLA, Rêve, 1888, p. 55.
2. [En parlant d'un individu] Qui a perdu sa vitalité, son ardeur; qui est (devenu) morne, terne. Les regards éteints du malade (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 289) :
3. Mais ferai-je jamais ma tragédie, mon triste cerveau est incapable de toute application, et ressemble aux ruisseaux balayés par les portières. Je suis un lâche, ou peut-être un malheureux abruti et éteint qui retrouve parfois une lueur, mais ne sait resplendir pendant huit cents vers.
MALLARMÉ, Corresp., 1865, p. 154.
C.— Qui n'existe plus; qui est disparu.
1. [En parlant d'un individu, d'une famille, d'un nom, d'une race] Qui est mort (cf. avouable, ex. 1). Des regards aujourd'hui éteints (MAURIAC, Journal 2, 1937, p. 105).
P. anal. Période éteinte du lias (LOTI, Mariage, 1882, p. 124).
Domaine abstr. Passions éteintes. Dans l'espoir d'exciter sa jalousie, elle lui avait parlé de ses amours éteintes (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 263).
2. [En parlant d'animaux, d'espèces] Qui est disparu :
4. ... couche fossilifère, où des restes de marsupiaux éteints ont été trouvés mêlés à ceux d'espèces encore existantes.
HADDON, Races hum., 1930, p. 233.
Prononc. et Orth. :[], fém. []. Fréq. abs. littér. : 3 095. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 5 028, b) 5 088; XXe s. : a) 4 530, b) 3 420.

Encyclopédie Universelle. 2012.