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volcan

volcan [ vɔlkɑ̃ ] n. m.
vulcan 1375; lat. vulcanus (à propos des Lipari, de l'Etna); vulcan (1575), puis volcan (1598), esp. volcan, appliqué aux « montagnes de feu » de l'Amérique (1524), de Vulcanus « Vulcain »
1Cour. Montagne qui émet ou a émis des matières en fusion. Le feu, la flamme des volcans. Bouche d'un volcan : le cratère. « La présence d'un volcan, même éteint, imprime toujours au paysage quelque chose d'étonnant et de tragique » (Stendhal).
Géogr., géol. Orifice de l'écorce terrestre qui met en communication les régions internes (magma) et la surface, et donne généralement naissance à un édifice naturel (cône, montagne). Socle, cheminée, cratère, cône d'un volcan. Volcan sans cratère, ou volcan-dôme. Volcan de type hawaïen ou volcan-bouclier; de type strombolien ou stratovolcan; de type vulcanien, péléen. Activité des volcans : montée du magma, séismes, grondements, détonations, fissuration du sol; éruptions; fumerolles, solfatare. Matières projetées par les volcans : gaz, fumerolles, matières solides (blocs, bombes, débris; cendres, lapilli...), liquides ( lave) . Étude des volcans ( volcanologie) . Volcan actif, en activité. Réveil d'un volcan. Volcan sous-marin. 1. guyot.
2Fig. ou par compar. Violence impétueuse, dangereuse, qui se manifeste ou reste cachée. « Mon imagination est un volcan » (J. Cazotte). « Nos passions sont comme les volcans » (Flaubert).
Danger imminent. « Nous dansons sur un volcan » (Salvandy, à la veille de la révolution de 1830). « Le char de l'État navigue sur un volcan » (H. Monnier),phrase de Joseph Prudhomme, souvent rappelée comme type de métaphore incohérente, ridicule.

volcan nom masculin (italien Vulcano, du latin Vulcanus, dieu du Feu) Relief, en général de forme conique, formé par les produits magmatiques qui atteignent la surface du globe, aérienne ou sous-marine. Littéraire. Personne d'une nature impétueuse, ardente. Symbole de ce qui, calme en apparence, peut devenir soudain très dangereux : Dormir sur un volcan.volcan (citations) nom masculin (italien Vulcano, du latin Vulcanus, dieu du Feu) Jacques Perret Trappes 1901-Paris 1992 […] Si les hommes ne dansaient pas sur des volcans, je me demande où et quand ils danseraient ; l'important est de bien savoir qu'on a le volcan sous les pieds afin de goûter son vrai plaisir d'homme libre. Bâtons dans les roues Gallimard Narcisse Achille, comte de Salvandy Condom 1795-Graveron, Eure, 1856 Académie française, 1835. Nous dansons sur un volcan. Commentaire Au cours d'une fête que le duc d'Orléans donnait en l'honneur de son beau-frère, le roi de Naples, au Palais-Royal, peu de semaines avant la révolution de 1830, Salvandy dit au duc : « C'est une fête toute napolitaine, Monseigneur, nous dansons sur un volcan. »

volcan
n. m.
d1./d Relief au sommet duquel se trouve un orifice par où s'échappent (ou se sont autrefois échappés) des matériaux à haute température provenant des couches profondes de l'écorce terrestre.
|| Loc. fig. Sur un volcan: dans une situation précaire et dangereuse.
d2./d Par comparaison. Personne ardente, impétueuse.

⇒VOLCAN, subst. masc.
A. — 1. Montagne crachant du feu et des laves. Le volcan rugissait comme un monstre énorme, semblable aux Léviathans des jours apocalyptiques, et vomissait d'ardentes fumées mêlées à des torrents d'une flamme fuligineuse (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 111).
P. anal. Les torpilles, les grenades, les obus, les tombes même éclatent, tout saute, c'est un volcan qui crève (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 239).
♦ [À propos de pers.] Un volcan de. J'étais bien loin de connaître encore toute la dureté de M. Daru ce volcan d'injures (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 453). Elles me tiennent pour le plus heureux des hommes, pour un volcan de gaieté intarissable (AMIEL, Journal, 1866, p. 453).
2. GÉOGR., GÉOL. Orifice naturel par lequel un réservoir de magma à haute température d'origine profonde communique avec la surface de la terre et s'y répand; relief montagneux de forme conique formé par l'accumulation des produits rejetés, montés par la cheminée dans le cratère au cours d'éruptions. Cheminée, cône, cratère, versant d'un volcan; éruption, réveil d'un volcan; grands volcans d'Auvergne. Comme le volcan [le Vésuve] était depuis quelque temps en ébullition et lançait à chaque secousse des nuages de cendre et de pierres que nous entendions rouler la nuit jusque dans le ravin de lave qui est au pied de l'ermitage, mes guides refusèrent de m'accompagner plus loin (LAMART., Confid., Graziella, 1849, p. 239). Il était désorientant de voir, sur le volcan si longtemps éteint, monter en ce moment cette fumée inattendue (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 228).
— [Considéré du point de vue de l'activité] Volcan éteint. Volcan dont l'activité ne s'est pas manifestée depuis des siècles. En Auvergne et dans le Velay, ils [les gneiss et les micaschistes] servent de socle à des volcans éteints qui datent de l'ère tertiaire (BOULE, Conf. géol., 1907, p. 66). Volcan actif, en activité. Volcan caractérisé par des éruptions. Chez moi, dit le petit prince, ce n'est pas très intéressant, c'est tout petit. J'ai trois volcans. Deux volcans en activité, et un volcan éteint (SAINT-EXUP., Pt Prince, 1943, p. 458). Volcan en sommeil, en repos. Volcan en activité très réduite caractérisée par des émissions de gaz, des fumerolles. On dit les volcans « dormants » ou « en repos » lorsque seule une activité fumerollienne [de fumerolles] s'y manifeste, entre deux périodes moins calmes (H. TAZIEFF, Cratères en feu, 1951, p. 32).
— [Considéré selon le type d'éruption] Suivant leur nature, coulées et produits de projection donnent aux cônes volcaniques une structure particulière qui a permis de classer les volcans en quatre types présentant des termes de passage. Ce sont, en allant des laves les plus fluides aux plus visqueuses, les volcans hawaïens (Mona Loa), stromboliens (Stromboli, îles Lipari), vulcaniens (Vulcano, îles Lipari), péléens (Montagne Pelée, Martinique) (Ch. POMEROL, R. FOUET, Les Roches éruptives, 1975, p. 22).
SYNT. Volcan terrestre, sous-marin; base, bouche, caldera, dôme d'un volcan; blocs, bombes, cendres, convulsions, coulées, émanations, gaz, nuée ardente, panache, projections, scories d'un volcan; chaîne de volcans; ceinture de volcans du Pacifique ; volcan qui dort, se réveille, fume, crache, gronde, explose.
3. P. anal.
a) Cratère situé sur la lune ou sur une planète. Ces volcans [éteints] pareils à ceux que mon père montrait à mes yeux d'enfant à travers le télescope dans cette lune elle-même (BOURGET, Disciple, 1889, p. 175).
b) GÉOMORPHOL. Ouverture par laquelle s'échappe une matière bouillonnante. Synon. salse. Volcan d'eau chaude. Les mêmes cercles passent en même temps par un très-grand nombre de points orographiquement et géologiquement remarquables, par une foule de volcans ordinaires, de volcans de boue (ÉLIE DE BEAUMONT, Stratigraphie, 1869, p. 542).
B. — Au fig.
1. Situation dangereuse, explosive; en partic., situation qui, calme en apparence, peut devenir soudainement dangereuse. Je vous répète, madame la baronne, que nous sommes sur un volcan. La révolution n'est pas morte (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 244).
Danser sur un volcan. V. danser I A 3. Le char de l'État navigue sur un volcan. V. char1 A 2 a.
2. a) Ce qui est vif, ardent, bouillonnant. Sa tête est un vrai volcan. Son imagination est un volcan (Ac. 1835-1935).
b) Personne au caractère impétueux, ardent, emporté. Quel style! quelle tournure! Il avait l'air de François Ier. Quel volcan! et quelle habileté, quel génie il déployait pour trouver de l'argent! (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 375).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1575 vulcan « relief de forme conique édifié par les laves et les projections issues de l'intérieur du globe et qui a émis ou peut émettre des matières en fusion » (A. THÉVET, La Cosmographie universelle, f° 298 r°); 1598 volcan (R. REGNAULT, Hist. nat. et moralle des Indes [trad. de l'ouvrage esp. de J. Acosta], f° 121 v° d'apr. R. ARVEILLER ds Fr. mod. t. 18, pp. 245-246); 2. au fig. a) 1758 en parlant d'une situation politique (C. HELVÉTIUS, De l'esprit, p. 187: les volcans de la sédition sont de toutes parts éteints); 1795 (DUMOLARD, Disc. aux Cinq-Cents, 22 brumaire an IV ds Moniteur, Réimpr., t. 26, p. 439 ds BRUNOT t. 10, p. 85, note 8: Ne vous endormez pas, je vous en conjure « sur le cratère d'un volcan »); b) 1769 d'une attitude, d'une faculté intellectuelle, psychologique ou morale (DELISLES DE SALES, De la philosophie de la nature, p. 57: Le volcan du fanatisme semble à jamais refermé parmi nous); 1776 (J. CAZOTTE, Le Diable amoureux, p. 355: mon imagination est un volcan); c) 1828 d'une personne (HUGO, Odes et ball., p. 316). Empr. à l'esp. volc n, att. au sens 1 à propos de l'Amérique (P. DE ALVARADO ds Cartas de relaci n de Fernando Cortes, éd. E. de Vedia, p. 22 d'apr. P. AEBISCHER ds Z. rom. Philol. t. 67, p. 306), dep. le XIIIe s. à propos de la Sicile (vulcan, ALPHONSE X LE SAGE d'apr. G. COLÓN ds R. Ling. rom. t. 55, p. 334) et issu, par l'intermédiaire de l'ar. (att. également dep. le XIIIe s., toujours à propos de la Sicile, v. G. COLÓN, ibid., pp. 334-335), du lat. Vulcanus, nom du dieu romain du feu et nom d'une des Îles Lipari (lat. Vulcani Insulae), archipel volcanique au large de la Sicile. Le passage par l'ar. explique l'absence de -o final de la forme esp.; COR.-PASC. veut expliquer celle-ci par un empr. de l'esp. au port. mais le mot est beaucoup moins anc. en port. qu'en esp. et l'explication phonét. n'est pas satisfaisante (v. G. COLÓN, ibid., pp. 319-337). Le m. fr. vulcan, att. une seule fois au XIVe s. (Voyage de Mandeville ds GDF. Compl.), se rapporte à la Sicile et est issu directement du lat. Voir P. AEBISCHER ds Z. rom. Philol. t. 67, pp. 298-318; R. ARVEILLER ds Fr. mod. t. 18, pp. 245-246; M. PIRON ds Romanica Gandensia t. 4, pp. 193-208; FEW t. 14, pp. 639-640. Fréq. abs. littér.:736. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 1 584, b) 1 500; XXe s.: a) 805, b) 489.
DÉR. Volcanien, -ienne, adj., vx. De la nature du volcan. Synon. volcanique, vulcanien. L'œil n'est pas moins surpris de voir des monts de neige et des rochers de glace s'élever du sein des tapis et des bocages toujours verts, que de voir les cônes noirs des montagnes volcaniennes vomissant le feu au milieu des forêts (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 239). [], fém. [-]. 1re attest. 1784 (ID., Ét. nat., t. 1, p. 311); de volcan, suff. -ien.
BBG. — BOULAN 1934, p. 50.

volcan [vɔlkɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1375, vulcan, Mondeville, du lat. vulcanus; vulcan (1575, Thevet), puis volcan (1598), d'après l'esp. vólcan, appliqué aux « montagnes de feu » de l'Amérique (1524), lui-même de Vulcanus « Vulcain », dieu du feu, dénomination d'un volcan des îles Lipari (ital. Vulcano), puis de l'Etna.
1 Cour. Montagne qui émet ou a émis des matières en fusion. || Le feu (1. Feu, cit. 9), la flamme des volcans. || Volcan en ébullition (cit. 3), qui vomit du feu ( Ignivome). || Volcan éteint. || La bouche d'un volcan : le cratère.
1 (…) la présence d'un volcan, même éteint, imprime toujours au paysage quelque chose d'étonnant et de tragique qui empêche l'attention de se lasser.
Stendhal, Mémoires d'un touriste, I, p. 223.
2 (…) les cônes (du volcan) laissent couler de la boue chaude, pareille à une affreuse suppuration du sol; et ils lancent parfois des pierres à une grande hauteur, et ils ronflent étrangement en soufflant des gaz. Ils semblent grogner, sales, honteux, petits volcans bâtards et lépreux, abcès crevés.
Maupassant, la Vie errante, La Sicile.
2.1 Quant au volcan lui-même, on ne pouvait douter qu'il ne fût complètement éteint. Pas une fumée ne s'échappait de ses flancs. Pas une flamme ne se décelait dans ses cavités profondes. Pas un grondement, pas un murmure, pas un tressaillement ne sortait de ce puits obscur, qui se creusait peut-être jusqu'aux entrailles du globe.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 129.
Par compar. || Les passions sont comme les volcans.infra, 2. (→ Gronder, cit. 7).
Géogr., géol. Ouverture dans l'écorce terrestre qui met en communication les régions internes (magma) et la surface, et donne généralement naissance à un édifice naturel (cône, montagne); cette montagne. || Socle, cheminée, cratères (principal, adventifs), cône (de lave, de débris : scories, cendres…) d'un volcan. Cratère. || Volcans sans cratère, en coupole, en dôme (cumulo-volcan), en aiguille (aiguille volcanique). || Volcan sans édifice extérieur (cratère d'explosion ou d'effondrement).Activité des volcans : montée du magma, séismes, grondements, détonations, fissuration du sol (phénomènes prévolcaniques); éruptions (cit. 1); phénomènes post-volcaniques ( Fumerolle, mofette, solfatare). || Matières projetées par les volcans ( Déjection, éjection, projection) : gaz, fumerolles ( Salse, soufflard), solides (blocs, bombes, débris; Cendres, lapilli, roche), liquides ( Lave, cit. 2), produits profonds ( Magma).Types de volcans : volcans hawaïens (laves très fluides), péléens (laves solidifiées en aiguille rocheuse), stromboliens (laves fluides et bombes), vulcaniens (lave visqueuse).Volcan actif, en activité; volcan éteint. || Réveil d'un volcan. || Volcan en éruption. || Répartition des volcans sur le globe (en relation avec les séismes, la tectonique). || Groupes de volcans.Volcan sous-marin.
3 Les phénomènes volcaniques sont des manifestations de l'activité interne du Globe, localisées en des points déterminés de la surface terrestre que l'on appelle des volcans. On peut définir un volcan la bouche de sortie par où, d'une manière permanente ou temporaire, des matières à haute température, originaires de l'intérieur de la Terre, sont amenées au jour.
Émile Haug, Traité de géologie, t. I, p. 251.
2 Fig. a (1772). Violence impétueuse, dangereuse, qui se manifeste ou reste cachée (→ Agitation, cit. 18; ardent, cit. 23). || « Mon imagination est un volcan » (Cazotte, le Diable amoureux, 12). || Les esprits sont en fermentation, le volcan peut se réveiller d'un moment à l'autre.Allus. hist. Danger imminent. || « Nous dansons sur un volcan » (Salvandy, à la veille de la révolution de 1830). || « Le char (cit. 3) de l'État navigue sur un volcan », phrase du Joseph Prudhomme de Henri Monnier, souvent rappelée comme type de métaphore incohérente, ridicule.
b (1833, Gautier). Personne impétueuse, au caractère violent, emporté. || C'est un véritable volcan !
DÉR. Volcanien, volcanique, volcaniser, volcanisme, volcanologie.

Encyclopédie Universelle. 2012.