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ex-

1. ex- Élément, du lat. ex « hors de » ( é-), présent dans des composés d'orig. lat. (exciter, exclure, expulser), et qui a formé quelques composés français (expatrier, exproprier). ex- 2. ex- Élément, de même origine que 1. ex-, qui, placé devant un nom, signifie « antérieurement » (cf. Ci-devant). M. X, ex-député. ancien. L'ex-ministre. L'ex-directeur. Flaubert « connaissait trop son ex-muse [Louise Colet] pour s'émouvoir de ses manifestations » (Henriot). Son ex-mari, son ex-femme; ellipt fam. son ex (conjoint, amant, maîtresse).

ex- Préfixe, du latin ex, hors de, qui, placé devant un nom avec un trait d'union, sert à désigner une fonction, un état antérieurs qui ont cessé d'être : ex-ministre, ex-mari.

ex-
Particule qui, placée devant un nom, implique l'antériorité de la qualité ou de l'état exprimé par le nom. L'ex-président. Mon ex-mari ou, ellipt., Fam., mon ex.
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é-, ef-, es- ou ex-
Préfixe, du lat. e(x), marquant une idée de sortie, d'extraction, d'éloignement ou d'achèvement.
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ex-
élément, du lat. ex-, "hors de".

I.
⇒EX-1, voir É-1.
II.
⇒EX-2, voir É-2.
III.
⇒EX-3, préf.
Préf. issu du lat. ex « hors de » et à basse époque « anciennement, ci-devant » lié par un trait d'union à un subst. ou à un adj. pour exprimer qu'une fonction ou qu'un état étaient occupés antérieurement par une pers. ou par une chose.
A.— [En parlant d'une pers.]
1. [En compos. avec un subst.]
a) [En parlant d'une charge pol., relig. ou professionnelle] Ex-ambassadeur, ex-archevêque, ex-baron, ex-capitaine, ex-capucin, ex-chambellan, ex-chancelier, ex-comte, ex-empereur, ex-général, ex-jésuite, ex-maréchal, ex-ministre, ex-notaire, ex-président, ex-roi... M. de Torpet, jeune ex-député (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 29). Au bénéfice de l'ex-empereur (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 227) :
1. Il avait la nausée de s'entendre appeler « Mon général » par d'anciens chefs restés à deux grades au-dessous, ou « mon jeune camarade » par des ancêtres comme l'ex-aide de camp de Mac-Mahon.
DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 175.
b) [En parlant de la situation, du statut civil, familial, etc.] Ex-amant, ex-mari, ex-femme... Anna Deslions, ex-maîtresse de Bianchi (GONCOURT, Journal, 1857, p. 365). Mme de La Valette, l'ex-veuve du banquier Welles (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1204) :
2. La princesse de Guermantes en effet était morte, et c'est l'ex-madame Verdurin que le prince, ruiné par la défaite allemande, avait épousée.
PROUST, Temps retr., 1922, p. 955.
Rem. Si les composés énoncés ci-dessus sont cour, et, pour ainsi dire, institutionnalisés, le préf. ex- peut se lier à des catégories de personnes de toute espèce pour dire qu'elles ont perdu leur état ou leur fonction. Une ex-fille galante (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 127); une ex-putain (CAMUS, Requiem, 1956, 1re part., 3e tabl., p. 854); un ex-petit-pion (GONCOURT, Journal, 1890, p. 1172); des ex-hommes de gauche (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 41); une ex-demoiselle à la mode (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 102) :
3. ... or, celui qui parlait ce langage un peu trivial, c'était notre ancienne connaissance Rocambole, ex-président des valets-de-cœur, ex-vicomte suédois, et on pourrait presque dire ex-défunt.
PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 305.
2. [En compos. avec un adj.] Exprime une qualité passée, qui n'existe plus. Comme une ex-jolie femme (STENDHAL, Souv. égotisme, 1832, p. 67). Les pays ex-colonisés ont pris conscience des superprolétarisations qui en dérivent (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 267).
B.— [En parlant d'une chose]
1. [La chose dont on parle n'existe plus comme telle]
a) [En parlant d'une chose abstr.] Tout était bien en harmonie dans l'ex-système de tragédie (VIGNY, Lettre Lord, 1829, p. 269). Les détails de mon ex-vie lui sont plus présents qu'à moi! (GONCOURT, Journal, 1873, p. 926).
b) [En parlant d'une chose concr.] À certains endroits de la tranchée, là où un sac de terre a crevé en laissant une alvéole boueuse, on retrouve, à hauteur de ses yeux, l'empierrage de l'ex-route rogné à vif (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 302). Ex-champs de mil semés de palmiers doums (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 907) :
4. ... leurs plumets indescriptiblement pendants et lamentables, ex-queues de coqs passées queues de rats!
COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e part., VI, p. 158.
2. [La chose dont on parle a perdu sa fonction] M. Rose avait apporté dans le jardin l'ex-canon d'alarme du Superbe (HUGO, Corresp., 1855, p. 215). Vous irez apprendre vos leçons dans l'ex-chambre de ma sœur Gabrielle, transformée en salle d'études (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 46).
Étymol. et Hist.
A.— En lat., le préf. ex- est utilisé devant des adj. ou des subst. pour désigner une charge qu'on a cessé d'exercer :
exconsularis, is, ex consularibus. « Ancien(s) consulaire(s) »
ex liberto. « Ancien affranchi »
ex magistro, ex magistris. « Ancien(s) maître(s) »
ex medico. « Ancien médecin »
ex praefecto ou expraefectus. « Ancien préfet »
B.— Les dict. de Trév. ainsi que le dict. de l'Ac. jusqu'en 1798 orthographient indifféremment les composés en ex- en un seul mot ou avec un trait d'union : exrecteur (Ac. 1740); ex-recteur (Ac. 1762); exassistant, exdéfiniteur; ex-oratorien (Trév. 1752).
C.— Vitalité. Employé initialement dans le vocab. ecclésiastique devant un nom de charge ou de dignité pour signifier qu'une pers. ne l'assume plus, le préf. ex- s'est répandu largement dans d'autres domaines. Toutefois, s'il est cour. dans le domaine de la pol. ou de la vie civile, sa généralisation aux domaines les plus variés est évidente comme en témoignent des créations humoristiques ou très frappantes, lorsque le préf. s'applique à des choses, par exemple. L'emploi du préf. s'est à ce point généralisé qu'il peut être employé elliptiquement « son ex- (amant, mari) » ds ROB.
Prononc. et Orth. Cf. e-1. Bbg. DARM. 1877, p. 222. — GOOSSE 1975, p. 35. — KÖNIG (W.). Die Präfixe dis-, de- und ex- im Galloromanischen. Leipzig-Gronau, 1935. — VÄÄNÄNEN (V.). Ex- « ancien ». In :[Mél. Blatt (F.)]. Gyldendal, 1973, pp. 665-674.
IV.
⇒EX(O)-, (EX-, EXO-), élément préf.
Élément préf. tiré du gr. « au dehors » et entrant dans la constr. de nombreux mots sav., appartenant notamment aux domaines des sc. nat. Synon. ecto-; anton. end(o)-.
I.— [Forme ex-. Le 2e élément est un subst.] :
exosmose
II.— [Forme exo-]
A.— Adjectif
1. [Le 2e élément est un élément issu du gr.] :
exocrine (exo + crine, du gr. « sécréter »). « Dont les produits de sécrétion se déversent à la surface de la peau ou d'une muqueuse (c'est-à-dire à l'extérieur de l'organisme) » (Méd. Biol. t. 2 1971). Glande exocrine; cellule, élément, parenchyme exocrine. P. ext. Qui se déverse à l'extérieur. Sécrétion exocrine. L'activité destructrice des sucs digestifs exocrines (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 763). Synon. rare exocrinien. La partie exocrinienne de la glande (Le Gendre ds Nouv. Traité Méd., fasc. 7, 1924, p. 447).
exogène
exomorphe (exo- + -morphe) , géol. « Qui concerne l'exomorphisme ». Métamorphisme exomorphe. Métamorphisme exomorphe (action de la roche plutonique sur le dépôt sédimentaire encaissant) (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 366). Exomorphisme, subst. masc. « Transformation des roches encaissantes (cf. encaisser) au contact des roches endogènes » (cf. ROB. Suppl. 1970).
exothermique
2. [Le 2e élément est un adj. séparé, ou non, du premier élément par un tiret] :
exocellulaire. « Qui se trouve ou se produit à l'extérieur d'une cellule ». Synon. extracellulaire. Il [le pigment] est soit exocellulaire soit endocellulaire (Josué, Godlewski ds Nouv. Traité Méd., fasc. 8, 1925, p. 357).
exocrânien, ienne. « Qui est situé hors de la cavité crânienne » (Méd. Biol. t. 2 1971). Les sinus pétreux anastomosent largement ces deux groupes de sinus, qui sont en outre, en relation avec les veines exocrâniennes par les importantes veines émissaires (GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 452).
exoénergétique. (Réaction) exoénergétique. « Qui se produit avec dégagement d'énergie ». Lorsqu'une plante est placée dans un milieu privé d'oxygène, elle ne meurt pas tout de suite, si elle a des glucides à sa disposition. Elle décompose ces glucides par une fermentation et trouve dans les réactions exoénergétiques de cette décomposition l'énergie dont elle a besoin (CAMEFORT, GAMA, Sc. nat., 1960, p. 350).
exoparasitique. Maladie exo-parasitique. « Qui est due à un ectoparasite » (cf. ect(o)- et BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 283).
B.— Substantif
1. [Le 2e élément est un élément issu du gr.] :
exoderme (exo- + -derme), subst. masc. Synon. de ectoderme, ectoblaste (cf. -blaste). Ils [les feuillets] furent désignés : le feuillet externe ou exoderme sous le nom de feuillet sensitif, ou feuillet animal (PERRIER, Zool., t. 1, 1893, p. 399). Dér. Exodermique, adj. « Qui concerne l'exoderme ». Origine exodermique (PERRIER, Zool., t. 3, 1899-1925, p. 2865).
exoplasme (exo- + -plasme), subst. masc. Synon. de ectoplasme. On peut distinguer un endoplasme basophile où s'accumulent les enclaves qui peuvent se former et un exoplasme plus clair et plus rigide (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p. 69). Dér. Exoplasmique, adj. Synon. de ectoplasmique. Édification exoplasmique (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 637).
exoréisme, subst. masc. ,,Aux termes de drainage océanique et drainage intérieur, on peut substituer ceux plus précis d'exorrhéisme (du grec et ) et d'endorrhéisme ( et ), ou par simplification : exoréisme et endoréisme`` (Emm. DE MARTONNE et L. AUFRÈRE, L'Extension des régions privées d'écoulement vers l'océan, Paris, Union géographique internationale, 1928, p. 3-4). Dér. Exoréique, adj. ,,Il est malheureusement souvent difficile de décider, d'après le matériel cartographique, si on a affaire à l'aréisme, à l'écoulement temporaire exoréique ou endoréique`` (Emm. DE MARTONNE et L. AUFRÈRE, L'Extension des régions privées d'écoulement vers l'océan, Paris, Union géographique internationale, 1928, p. 8).
exosphère (exo- + -sphère, sur le modèle de atmosphère), subst. fém. « Couche atmosphérique qui commence après l'ionosphère et dont les limites sont encore mal connues. Au-dessus se trouve le vide interplanétaire » (NEYRON 1970). Production d'ondes radioélectriques de basse fréquence dans l'exosphère (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 321).
exothermicité . Cf. exothermique, rem.
2. [Le 2e élément est un subst.] :
exocrâne, subst. masc. « Surface extérieure de la boîte crânienne, qui est le point d'appui de nombreux muscles » (cf. Méd. Biol. t. 2 1971). Les veines émissaires canaux d'union entre l'endocrâne et l'exocrâne (GÉRARD, Anat. hum., 1912 p. 457).
exogastrulation, subst. fém. « Dévagination gastrulaire anormale ». L'addition à l'eau de mer d'un sel de lithium inverse [chez l'embryon d'oursin] l'invagination gastrulaire en une exogastrulation (CAULLERY, Embryol., 1942, p. 121).
exonucléase, subst. fém. « Nucléase qui attaque les chaînes nucléiques en commençant par une extrémité et de façon récurrente avec libération d'un seul mononucléotide à la fois » (cf. PRIVAT DE GARILHE, Acides nucl., 1963, p. 58).
exospore, subst. fém. 1. « Spore formée par gemmation ou par fissiparité sur une cellule ou un appareil sporifère » (Méd. Biol. t. 2 1971). Synon. spore exogène. 2. « Couche externe cutinisée de la membrane d'une spore » (cf. Lar. encyclop.). Ces ascospores sont entourées (...) d'une membrane cellulosique cutinisée externe (exospore) (BRUMPT, Parasitol., 1910, p. 707).
exosquelette, subst. masc. « Enveloppe chitineuse de certains invertébrés tels que les insectes ou les crustacés. Chez les animaux supérieurs, c'est l'ensemble des productions épidermiques : poils, plumes, ongles, sabots, etc. » (Méd. Biol. t. 2 1971). Le squelette interne des vertébrés comprend un certain nombre d'os dits os de membrane, qui dérivent de la carapace dermique primitive, faisant partie de l'exosquelette (PERRIER, Zool., t. 4, 1928-32, p. 3377).
exotoxine, subst. fém. « Toxine bactérienne diffusant dans le milieu ambiant, caractérisée par sa haute toxicité et par un pouvoir antigénique élevé » (Méd. Biol. t. 2 1971). [Les] exotoxines (...) sont une véritable sécrétion de la bactérie; elles ont une affinité particulière pour le système nerveux de l'homme, où elles se fixent. La toxine diphtérique, la toxine tétanique sont de ce type (QUILLET Méd. 1965, p. 189).
Rem. À noter également les empr. ou calques de l'angl. exogamie, exogame.
BBG. — BARRI (N.). Note terminol. : endocentrique — exocentrique. Linguistics La Haye. 1975, n° 163, p. 8.

1. ex-
Élément du lat. ex « hors de », qui est resté dans de nombreux composés latins passés en français (exciter, exclure, expulser…) et qui a formé quelques composés français savants (expatrier, exproprier…), indiquant un avancement vers l'extérieur ou une position en dehors.REM. Ex- lat. a donné aussi la forme populaire é-. → É-.
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2. ex-
ÉTYM. (XVIIe; → le précédent).
Devant un nom, joint par un trait d'union, indique dans le langage courant ou familier, ce qu'une personne a été antérieurement. || M. X., ex-député. Ancien (II., 4.), ci-devant. || Des ex-ministres. || L'ex-directeur.En parlant d'une divorcée ou d'une veuve remariée, L'ex-Madame une telle. || Son ex-mari; ellipt. (fam.; 1967, in D. D. L.), son ex (conjoint, concubin, amant…).REM. Cet élément de composition tend, depuis le milieu de ce siècle, à devenir d'un usage fréquent, concurrençant l'adjectif ancien dans le même sens. || « Émile Ollivier, ex-libéral, ex-ami, rallié au régime impérial » (le Nouvel Obs., no 851, 2 mars 1981, p. 42).
0 Au reste, il (Flaubert) connaissait trop son ex-muse (Louise Colet) pour s'émouvoir de ses manifestations.
Emile Henriot, Portraits de femmes, p. 357.

Encyclopédie Universelle. 2012.