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famine

famine [ famin ] n. f.
• 1155; du rad. du lat. fames « faim »
1Manque d'aliments qui fait qu'une population souffre de la faim. disette. Pays qui souffre de la famine. faim. Famine endémique. La famine règne dans tout le pays. Les grandes famines du Moyen Âge. « On commence à concevoir la réalité et à pressentir l'approche de l'affreuse famine, qui, avant l'arrivée aux Indes, vous semblait un fléau préhistorique » (Loti).
2Faim (dans certaines expr.). Crier famine : se plaindre de ses modestes ressources, demander une aide matérielle (cf. Crier misère) . La cigale « alla crier famine Chez la fourmi sa voisine » (La Fontaine). Salaire de famine, misérable, très faible, qui ne donne pas de quoi vivre (cf. De misère).
⊗ CONTR. Abondance.

famine nom féminin (latin fames, faim) Manque presque total de ressources alimentaires dans un pays, une région, aboutissant à la mort ou à la souffrance de la population. ● famine (expressions) nom féminin (latin fames, faim) Crier famine, se plaindre de son dénuement. Salaire de famine, salaire ne permettant pas de survivre. ● famine (synonymes) nom féminin (latin fames, faim) Manque presque total de ressources alimentaires dans un pays, une...
Synonymes :
- dénuement
- détresse
- disette
- faim
Contraires :
- abondance
- aisance
- opulence

famine
n. f.
d1./d Disette de vivres dans un pays, une ville. (Les mauvaises récoltes d'aliments de base constituent la principale cause de la famine; elles sont dues à la sécheresse, aux catastrophes naturelles, aux désordres sociaux, aux guerres, etc.)
|| Loc. Crier famine.
|| Salaire de famine, très bas.
d2./d Spécial. (Afr. subsah.) Période de soudure entre deux récoltes, au Sahel.

⇒FAMINE, subst. fém.
A.— Manque quasi total des différentes denrées alimentaires, par lequel l'ensemble d'une population (d'une ville, d'une province, d'un pays) souffre de la faim. L'horrible famine; grandes, longues famines; année, temps de famine; réduire à la famine. Les années 1816 et 1817 furent calamiteuses; les récoltes de céréales manquèrent; ce fut plus que de la disette, ce fut presque de la famine (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 193). Les Allemands, en cas de refus, menaçaient de couper à la ville tout ravitaillement. Une famine épouvantable éclaterait (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 129) :
1. Malgré ce retour au bon ordre, on n'avait jamais vu une désolation pareille à l'état de la ville de Paris; la famine et la misère y avaient produit une épidémie terrible. Chaque jour il mourait tant de monde que les prêtres ne suffisaient point à donner les sacremens...
BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1824, p. 192.
Expressions
Prendre une place, une ville par (la) famine. La forcer à se rendre en lui coupant les vivres. On peut prendre par la famine et par la force une cité; on ne prend pas ainsi une société tout entière (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 113). Au fig. Prendre qqn par (la) famine. Le soumettre à sa volonté en le privant des ressources nécessaires. Le vieux Finot prend le petit Finot par famine (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 156).
HIST. Pacte de famine. Conspiration imaginaire, qui, suivant la légende populaire, aurait été tramée, sous Louis XV et jusqu'à la Révolution, par un groupe de gens puissants pour spéculer sur les blés en provoquant des disettes factices. Dans le nombre des manuscrits trouvés à la Bastille, il en est un qui rapporte certain pacte de famine générale, dénoncé au roi par le nommé Prévost (MARAT, Pamphlets, Nouv. dénonciation contre Necker, 1790, p. 169).
B.— Faim, manque de nourriture dont souffre une personne (prise individuellement). Ce père sans travail que la famine assiège (HUGO, Feuilles automne, 1831, p. 779) :
2. Non, ce ne fut pas pour la recherche d'une volupté coupable et paresseuse qu'il commença à user de l'opium, mais simplement pour adoucir les tortures d'estomac nées d'une habitude cruelle de la faim. Ces angoisses de la famine datent de sa première jeunesse...
BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 391.
Expr. et loc.
Crier famine. Se plaindre fortement de la faim. J'étais à jeun depuis vingt-quatre heures, et mon estomac criait famine (ABOUT, Roi mont., 1857, p. 269). Au fig. Se plaindre d'être dans la pauvreté, dans la misère. On déplorait la misère des campagnes, le manque de bras (...). Les doléances se croisaient, criant famine au sortir de ce festin plantureux (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 43).
Crier famine sur un tas de blé. Se plaindre de la misère alors qu'on est dans l'abondance (dict. XIXe et XXe s.).
Salaire de famine. Salaire très bas, très insuffisant. Travail ingrat, qui leur ensanglante les doigts et leur irrite les bronches, pour un salaire de famine (MARTIN DU G., Vieille Fr., 1933, p. 1077).
C.— Au fig. Manque cruellement ressenti de ce que l'on considère comme un bien nécessaire. Famine spirituelle. La « famine d'idées » me refroidit parfois dans nos sociétés élégantes (AMIEL, Journal, 1866, 155). Il existe une famine d'amour aussi dangereuse que la sous-alimentation (H. BAZIN, Fin asiles, 1959, p. 112).
Prononc. et Orth. :[famin]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1130-40 famire [: sire; ms. T mil. XIIIe s.], famine [ms. C mil. XIIIe s.] (WACE, Conception Notre Dame, éd. W. Ray Ashford, 522); ca 1150 famire [: dire] (ID., St Nicholas, éd. E. Ronsjö, 276); 1155 famine (ID., Brut, éd. I. Arnold, 4680 [leçon ms. D début XIIIe s.] : Que famine ne face rendre). Dér. du rad. du lat. fames « faim »; suff. -ine. Fréq. abs. littér. :470. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 568, b) 857; XXe s. : a) 629, b) 676.

famine [famin] n. f.
ÉTYM. 1155; var. famire, v. 1130; du rad. du lat. fames « faim ».
1 Manque d'aliments qui fait qu'une population souffre de la faim. Disette. || Prendre une place assiégée par la famine. || Période, année de famine (→ Abondance, cit. 10). || La famine règne dans tout le pays (→ Affamé, cit. 4). || Le fléau, le spectre de la famine. || Épidémies consécutives à la famine.
1 (…) la disette dégénéra en famine universelle (…)
Voltaire, Essai sur les guerres civiles de France.
2 Ensuite, la famine s'en mêlait. L'imbécile tyrannie des lois immobilisant le commerce, empêchant la libre vente des grains, déterminait tous les dix ans d'effrayantes disettes, sous des années de soleil trop chaud ou de trop longues pluies, qui semblaient des punitions de Dieu. Un orage gonflant les rivières, un printemps sans eau, le moindre nuage, le moindre rayon compromettant les récoltes, emportaient des milliers d'hommes : coups terribles du mal de la faim, renchérissement brusque de toutes choses, épouvantables misères, pendant lesquelles les gens broutaient l'herbe des fossés, ainsi que des bêtes.
Zola, la Terre, I, V.
3 On commence à concevoir la réalité et à pressentir l'approche de l'affreuse famine, qui, avant l'arrivée aux Indes, vous semblait un fléau préhistorique, et qui n'a vraiment plus d'excuse devant l'humanité, à notre époque où les paquebots, les chemins de fer seraient là pour apporter la nourriture à ceux qui meurent de faim.
Loti, l'Inde (sans les Anglais), p. 211.
2 (XVIe). Faim (dans certaines expressions, par survivance du sens ancien qui s'est maintenu jusqu'au XVIIIe s.). Dénuement, détresse. — ☑ Loc. Crier famine : se plaindre de la faim. || Avoir l'estomac qui crie famine. || Elle alla crier (cit. 34) famine.(1673). Crier famine sur un tas de blé : se plaindre alors qu'on est dans l'abondance. — ☑ Fig. Prendre qqn par la famine, l'amener à se soumettre en le privant de ressources. — ☑ Salaire, prix de famine, qui ne donne pas de quoi vivre. || Disposer d'un budget de famine.
CONTR. Abondance.

Encyclopédie Universelle. 2012.