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faraud

faraud, aude [ faro, od ] n. et adj.
• 1740 pop.; provenç. faraut, altér. de héraut
Vx ou région. Personne qui affecte maladroitement l'élégance, le bon ton, qui cherche à se faire valoir. fanfaron, fat, fier. Faire le faraud : crâner, faire le malin. « Elle pouvait bien jouer les faraudes à présent » (Sagan).
Adj. Prétentieux avec affectation. fanfaron, fat. Un air faraud. Être tout faraud de qqch., fier avec naïveté et ostentation. « tout faraud de son aisance et d'une particule qu'on disait usurpée par son grand-père » (G. Lecomte).
⊗ CONTR. Effacé. ⊗ HOM. Faro.

faraud, faraude adjectif et nom (espagnol faraute, messager, du français héraut) Qui fait le fier, qui tire vanité d'avantages insignifiants : Faire le faraud.faraud, faraude (homonymes) adjectif et nom (espagnol faraute, messager, du français héraut) faro nom masculin faro nom masculinfaraud, faraude (synonymes) adjectif et nom (espagnol faraute, messager, du français héraut) Qui fait le fier, qui tire vanité d'avantages insignifiants
Synonymes :
- avantageux
- crâneur (familier)
- fanfaron
- fat
- fier
- prétentieux
- vaniteux
Contraires :
- effacé
- humble
- modeste
- réservé

faraud, aude
adj. et n.
d1./d Vx ou rég. Fat et fanfaron. être tout faraud.
Subst. Faire le faraud.
d2./d (Louisiane) Qui est fier de sa tenue vestimentaire.
|| (Afr. subsah.) Faire faraud: se pavaner dans de beaux atours.

⇒FARAUD, AUDE, subst. et adj.
A.— Vx, pop. Personne (en particulier homme) qui affiche des prétentions à l'élégance. Synon. fat, freluquet, gommeux. Un pantalon de casimir... qu'il avait acheté à la Belle Jardinière — le faraud! — (VALLÈS, Insurgé, 1885, p. 144). Son costume de faraud imbécile, le mauvais goût de ses cravates à galons d'or, ses pantalons gris-perle à bandes noires, ses redingotes à gigots, ses gants crispins, le carnaval enfin qu'il promenait toute l'année dans les rues sur sa personne! (GONCOURT, Journal, 1889, p. 964).
Loc. Faire le faraud, la faraude. Afficher des prétentions à l'élégance, tirer vanité de son aspect physique. Synon. parader, pavaner (se), plastronner. Va, poudre-toi, coiffe-toi, brosse-toi, fais le faraud, aie du linge, sois pincé, frisé, calamistré, tu n'en iras pas moins en place de Grève... (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 151). D'autres, qui ont déjà touché les nouvelles capotes bleu horizon font les farauds. On dirait qu'ils vont faire la guerre en habit des dimanches (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 65).
B.— Usuel, fam.
1. Personne infatuée d'elle-même, en particulier homme qui se donne des airs avantageux auprès des femmes. Synon. bellâtre, fanfaron, prétentieux. Je ne connais personne qui soit plus fort que moi! dit-il en battant les cartes avec une prétention à la grâce, digne de ces farauds d'estaminet si bien rendus par Bellangé dans ses caricatures (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1830, p. 25). Vexée de voir sa favorite valser, malgré ses objurgations, avec un grand faraud blond qui la serre, qui l'effleure de ses moustaches et de ses lèvres, sans qu'elle bronche (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 315). Il est enfermé, malade, ne veut pas se laisser voir. Cela n'étonne pas. Il a du beau-de-village, du faraud. Du héros, il ne veut pas être vu diminué (BARRÈS, Cahiers, t. 7, 1908, p. 127) :
1. Il [l'homme] marche lourdement, avec assurance, en se dandinant... Il a ce mouvement des épaules que gardent toujours les farauds de village.
LA VARENDE, Roi d'Écosse, 1941, p. 167.
Loc. Faire le faraud, la faraude. Se donner des airs avantageux. Synon. crâner, faire le malin, fanfaronner, poser. Les gars, dans les rues, font les farauds pour elle (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 79). Il parlait à tort et à travers, il riait, il faisait le faraud (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1295). Remerciez donc ceux qui s'emploient à vous aider plutôt que de faire la faraude (DRUON, Loi mâles, 1957, p. 89).
2. Emploi adj. [En parlant d'une pers. ou de son comportement] Qui manifeste la fatuité, en particulier le souci qu'a un homme de paraître à son avantage auprès des femmes. Airs farauds. Un homme à bonnes fortunes, un peu faraud, beau marjolin et faisant grande fricassée de cœurs (FRANCE, Vie littér., 1891, p. 97). Ils la regardaient avec des sourires farauds (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 12) :
2. Il avait une façon à lui de prendre un air crâne, de rejeter son chapeau en arrière, de marcher les mains dans les poches, faraud, les épaules balancées. Il portait des cravates voyantes, une blouse bien repassée dont il laissait le col entr'ouvert, il ramenait sur son front ses boucles soigneusement arrangées. Et il regardait les filles sous le nez avec une telle effronterie que les plus délurées baissaient les yeux...
MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 10.
Rem. La docum. atteste les dér. rares a) Farauder, verbe intrans., fam. Afficher un comportement faraud. Un morveux qui faraudait comme un homme! (RICHEPIN, Glu, 1881, p. 196). b) Farauderie, subst. fém. Caractère suffisant et ostentatoire. J'ai un domestique mâle, une voiture au mois, et je ne suis pas plus faraude que ça? Pour Mélie, la farauderie doit se porter à l'extérieur (COLETTE, Cl. ménage, 1902, p. 99).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-o:d]. Ds Ac. 1878 et 1932. Homon. faro. Étymol. et Orth. 1725 arg. Faraude « Madame, Mademoiselle » (GRANDVAL, Vice puni, p. 108); 1740 faraud « jeune fat » (CAYLUS, Hist. de Guillaume ds Œuvres badines, t. X, p. 29). Empr. à l'esp. faraute, d'abord « messager de guerre, interprète » (dep. 1492, Nebrija d'apr. COR., s.v. heraldo), puis « celui qui récitait le prologue d'une comédie » (dep. 1611, Covarrubias, ibid.) d'où « faraud » (dep. 1620, Quevedo, ibid.), l'esp. étant empr. au fr. héraut. Pharos « gouverneur » (1628, O. CHÉREAU, Le Jargon au Lang. de l'arg. réformé), donné comme 1re attest. du mot fr. par ESN., est à rattacher au lat. pharao (pharaon; v. FEW t. 8, p. 366a). Fréq. abs. littér. :45. Bbg. GOHIN 1903, p. 343 (s.v. farauderie). — QUEM. DDL t. 1 (s.v. farauder).

faraud, aude [faʀo, od] n. et adj.
ÉTYM. 1725, Faraude « Madame », en argot; pop., 1740; du provençal faraut ou esp. faraute, du franç. héraut; selon Guiraud, du franco-provençal fara « flamber ».
Vieilli ou régional.
1 N. Personne qui affecte maladroitement l'élégance, le bon ton, qui cherche à se faire valoir. Fanfaron, fat, prétentieux. || Un faraud effronté.Faire le faraud : crâner, faire le malin; prendre une apparence prétentieuse. Farauder.
REM. À la suite de Littré, les dictionnaires donnent à faraud le sens restreint de « Celui qui porte ses beaux habits et en est fier » (Littré). En réalité, comme le montrent les citations, faraud, employé comme nom et adjectif, garde le sens plus général de « fanfaron, fat ».
1 M. Valenod était ce qu'on appelle, à cent lieues de Paris, un faraud; c'est une espèce d'un naturel effronté et grossier.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XXII.
1.1 L'homme aura beau faire le faraud, il sera toujours un animal inquiet et cela depuis la préhistoire.
J. Green, Journal, 4 juin 1976, La terre est si belle, p. 12.
1.2 (…) Lucile, adressant à Antoine une grimace dédaigneuse et outrée, la suivit. Il hésita un instant puis sourit. Elle lui avait dit : « Je t'aime pour de bon », deux heures plus tôt et il se rappelait sa voix pour le dire. Elle pouvait bien jouer les faraudes à présent.
F. Sagan, la Chamade, p. 109.
Spécialt et vx. Élégant affecté et ridicule (Vallès, Goncourt, in T. L. F.).
2 Adj. (Mil. XIXe). Prétentieux avec affectation. Fanfaron, fat. || Air faraud, mine faraude.
2 (…) tout faraud de son aisance et d'une particule qu'on disait usurpée par son grand-père (…)
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 126.
3 C'était ce qu'on appelle un joli garçon de village, faraud, mais bien planté, grand, mince et, naturellement, un peu fat.
H. Bosco, le Sanglier, p. 69.
4 Azolan (dans les Liaisons dangereuses) écrit comme un domestique un peu faraud (…)
J. Mistler, Introd. aux « Liaisons dangereuses », p. 22.
Être faraud de qqch., fier avec naïveté et ostentation.
4.1 Tu peux être fier (…) Je suis même sûre qu'au fond tu dois être assez faraud de ton geste. C'est tellement flatteur de refuser une femme qui vous a attendu si longtemps !
J. Anouilh, le Voyageur sans bagage, p. 101.
Par extension :
5 Tes mollets farauds,
Ton buste tentant (…)
Verlaine, Parallèlement, « Filles », V.
CONTR. Effacé, humble, modeste.
DÉR. Farauder, farauderie.

Encyclopédie Universelle. 2012.