flegme [ flɛgm ] n. m.
1 ♦ Méd. Anc. Lymphe (une des quatre humeurs). Par ext. Mucosité qu'on expectore. ⇒ pituite.
2 ♦ (1583 anc. chim. « principe épais d'un liquide ») Techn. Liquide obtenu par la première distillation d'un produit de fermentation alcoolique.
3 ♦ (1651) Cour. Tempérament, comportement calme, non émotif. ⇒ froideur, impassibilité, indifférence, placidité. Le flegme britannique. Sans se départir de son flegme. Faire perdre son flegme à qqn. « Elle lui savait gré de son bon ton et de son flegme » (France).
⊗ CONTR. Emportement, enthousiasme, exaltation, excitation.
● flegme nom masculin (bas latin phlegma, humeur, du grec phlegma) Attitude de quelqu'un qui garde son sang-froid, son calme dans toutes les situations : Répondre avec flegme à des injures. Produit obtenu par distillation sans rectification d'un liquide alcoolique quand celui-ci n'est pas consommable (par opposition à eau-de-vie). Humeur aqueuse, qui, pour les Anciens, entrait comme partie essentielle dans le sang et les autres liquides qui entretiennent la vie. ● flegme (synonymes) nom masculin (bas latin phlegma, humeur, du grec phlegma) Attitude de quelqu'un qui garde son sang-froid, son calme dans...
Synonymes :
- calme
- froideur
- impassibilité
- imperturbabilité
- placidité
- réserve
- retenue
Contraires :
- fébrilité
- fougue
- nervosité
- véhémence
- vivacité
Humeur aqueuse, qui, pour les Anciens, entrait comme partie essentielle...
Synonymes :
- phlegme
flegme
n. m. Caractère d'un individu maître de ses sentiments, qui ne se départ pas de son calme.
⇒FLEGME, PHLEGME, subst. masc.
A.— Vieux. Humeur glaireuse, liquide épais.
1. MÉD., gén. au sing. Une des quatre humeurs du corps dont la prédominance caractérisait une forme de tempérament. Synon. lymphe, pituite. Selon Hippocrate, les causes générales des maladies résultaient d'une perte d'équilibre entre les quatre humeurs cardinales : sang, phlegme ou pituite, bile jaune et bile noire (Le Gendre ds Nouv. Traité Méd., fasc. 7, 1924, p. 234) :
• 1. Les vieux botanistes du seizième siècle les appréciaient, disant qu'elles [les hellébores] évacuaient le flegme et la colère et guérissaient la grattelle, l'impétigine, les rognes, les gales blanches et autres vices du sang ...
HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 274.
— Vieilli, gén. au plur. Mucosités que l'on rejette par la bouche, crachats. Il a jeté beaucoup de flegmes, des flegmes sanguinolents (Ac. 1798-1878). Vomissemens de phlegmes (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 168).
♦ P. anal. Il me faudrait un courage profond. J'ai la tête pleine de flegmes et « d'humeurs crasses » (FLAUB., Corresp., 1875, p. 180).
2. CHIM. Partie aqueuse insipide et inodore obtenue lors de la distillation des corps (d'apr. Ac. 1798, 1835). Toutes les substances vétégales, soumises à la distillation, fournissent les mêmes produits généraux : de l'eau, de l'huile, du phlegme, de la terre, etc. (BERTHELOT, Synth. chim., 1876, p. 39). Proportions de « phlegme et d'huile » recueillis dans [une distillation] (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 176).
3. — DISTILL. Produit, souvent toxique, obtenu au début de la distillation d'un liquide alcoolique (sirop fermenté, jus de betteraves ou de grains) (d'apr. Ac. 1878-1932). Les alcools, obtenus par la distillation simple et qui portent le nom de flegmes, ne sont (...) pas suffisamment concentrés (SER, Phys. industr., 1890, p. 338).
B.— Au fig., cour., au sing. Caractère d'une personne calme et imperturbable, qui garde son sang-froid en toutes circonstances. Flegme imperturbable; ne pas se départir de son flegme; sortir de son flegme. C'est un homme qui a un grand flegme, qui est d'un grand flegme (Ac. 1798-1932). Un ton de voix dont le flegme affecté cachoit la plus violente colère (BALZAC, Annette, t. 2, 1824, p. 38). Impassibilité, qui peut aller de la douceur et de la maîtrise de soi à la froideur et au flegme (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 240). V. chiffre ex. 7 :
• 2. Il faut aussi convenir que dans la physionomie anglaise il y a un sang-froid, un flegme, qui est le caractère de la nation entière, et qu'on ne saurait rencontrer chez nous...
Musset ds Le Temps, 1831, p. 36.
Prononc. et Orth. :[]. Flegme, phlegme, doublets savants de flemme. ,,Le g devant consonne ne se rencontre que dans les mots savants : amygdale, apophtegme, augmenter (...). Tous ces mots se prononcent aujourd'hui avec g articulé`` (BUBEN 1935, § 112). Ds Ac. 1694 et de nouv. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. a. liég. flegme « une des 4 humeurs de l'ancienne médecine » (Médicinaire liégeois du XIIIe s., éd. J. Haust, 797); 1538 phlegme (EST., Lat. fr., d'apr. FEW, t. 8, p. 391b); 2. av. 1593 flegme « crachat » (G. BOUCHET, 33e Seree [v. 40] ds HUG.); 3. 1651 fig. « caractère calme » (SCARRON, Roman Comique, éd. A. Adam, II, 17, p. 768). Réfection étymol. de l'a. fr. fleume [1. 1256 fleume « l'une des quatre humeurs fondamentales, dans l'ancienne médecine » (ALD. DE SIENNE, Regime du corps, 45, 18 ds T.-L.); 2. 1314 fleugme sause [phlegma salsa] « sorte d'ulcère » (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, 1657, ibid.); 1510 fleume « crachat » (Gringore, Coqueluche [I, 186] ds HUG.)], du b. lat. phlegma « humeur, mucus », gr. . Fréq. abs. littér. :130.
flegme [flɛgm] n. m.
ÉTYM. XIIIe; par réfection étymologique de fleume, 1256, fleugme, 1273; lat. phlegma « humeur, mucus », mot grec. → aussi Flemme.
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1 Méd., anc. L'une des quatre humeurs du corps. ⇒ Lymphe, pituite (anc.).
1 (…) des dévots qui sont pâles et mélancoliques de leur complexion (…) qui n'ont que du flegme dans les veines et de la terre sur le visage.
♦ (1510). Par ext. (en général au plur.). Mucosité qu'on expectore. ⇒ Pituite. || « Vomissements de flegmes » (Geoffroy, in T. L. F.).
2 (1583). Chim., anc. Produits aqueux de la distillation des matières végétales.
♦ Mod. et techn. (au sing. ou au plur.). Liquide obtenu par la première distillation d'un produit de fermentation alcoolique. || Le flegme contient tout l'alcool, de l'eau, ainsi que les divers produits accessoires de distillation, plus volatils que l'alcool. || « Les alcools, obtenus par la distillation simple et qui portent le nom de flegmes… » (Ser, Physique industrielle, in T. L. F.).
REM. Dans ce sens, on écrivait aussi phlegme.
3 (1651, Scarron). Cour. (au sing.). Comportement calme, non émotif. ⇒ Calme, froideur, impassibilité, indifférence, patience, placidité (→ Désastre, cit. 1). || Garder son flegme, ne pas se départir de son flegme. || Faire perdre son flegme à quelqu'un. ⇒ Dégeler, émouvoir. || Un flegme imperturbable. || Sorte de flegme fait de raideur et d'aisance (→ Bostonner, cit.). || Le flegme britannique. ⇒ Flegmatique.
2 (…) la Baguenodière le regarda toujours d'un même flegme, capable de faire enrager tout le genre humain.
Scarron, le Roman comique, II, XVII.
3 — Mon flegme est philosophe autant que votre bile.
— Mais ce flegme, Monsieur, qui raisonne si bien,
Ce flegme pourra-t-il ne s'échauffer de rien ?
Molière, le Misanthrope, I, 1.
4 Elle lui savait gré de son bon ton et de son flegme. Le silence de cet homme, le calme de sa face, la simplicité de ses idées la contentaient alors (…)
France, Jocaste, Œ., t. II, II, p. 66.
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CONTR. Emportement, enthousiasme, exaltation, excitation, fougue.
Encyclopédie Universelle. 2012.