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fougue

1. fougue [ fug ] n. f.
• 1580; it. foga « fuite précipitée »; lat. fuga fugue
Ardeur impétueuse. 1. élan, emportement, entrain, 1. feu, impétuosité. Avec la fougue de la jeunesse. Agir, parler avec fougue. Elle a introduit à l'Opéra « la fougue, la pétulance, la passion et le tempérament » (Gautier). La fougue d'un orateur. véhémence, verve. Pamphlet plein de fougue. mordant, virulence. ⊗ CONTR. 1. Calme, flegme, placidité. Froideur. fougue 2. fougue [ fug ] n. f.
mât de fougue 1678; altér. de mât de foule « mât qui supporte le plus l'effort du vent »
Mar. Mât de hune et vergue de hune d'artimon. perroquet.

fougue nom féminin (italien foga, fuite précipitée, du latin fuga) Ardeur impétueuse, mouvement passionné qui anime quelqu'un : Discours plein de fougue.fougue (citations) nom féminin (italien foga, fuite précipitée, du latin fuga) Homère IXe s. avant J.-C. Pauvre fou, ta fougue te perdra. L'Iliade, VI, 407 (traduction P. Mazon) fougue (synonymes) nom féminin (italien foga, fuite précipitée, du latin fuga) Ardeur impétueuse, mouvement passionné qui anime quelqu'un
Synonymes :
- emballement
- enthousiasme
- exaltation
- exubérance
- feu
- flamme
- frénésie
- impétuosité
- pétulance
- véhémence
Contraires :
- calme
- flegme
fougue nom féminin (peut-être de mât de foule, mât qui supporte le vent, de fouler, presser) Mât de hune et vergue de hune d'artimon.

fougue
n. f. Impétuosité, ardeur naturelle.

I.
⇒FOUGUE1, subst. fém.
A.— Vieilli. [L'accent est mis sur le caractère soudain et passager] Mouvement impétueux accompagné souvent de colère. Apaiser sa fougue. Être en fougue, entrer en fougue (Ac. 1798-1878). Grange allait se mettre en fougue (...) Gaspard lui posa la main sur le bras et lui signifia du regard d'avoir à se contenir (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 83).
B.— [L'accent est mis sur le caractère plus ou moins durable] Ardeur naturelle et mouvements impétueux qui animent une personne passionnée, un animal jeune et indompté. Fougue des passions. Il est plein de fougue. Rien ne saurait maîtriser, dompter la fougue de son caractère (Ac. 1835-1932). Nous portons en tout une sorte d'enthousiasme, un certain besoin de nous livrer à toute la fougue du penchant, dans la colère comme dans la joie (SENANCOUR, Rêveries, 1799, p. 84) :
1. Pierre Louis pouvait avoir bien des défauts de caractère : il était capricieux, quinteux, fantasque, autoritaire (...) mais il avait des générosités exquises et je ne sais quelle fougue, quels élans qui rachetaient d'un coup tout le détail.
GIDE, Si le grain, 1924, p. 573.
La fougue de la jeunesse. Ah! Jeunes hommes! J'aimerais que votre fougue ne sût pas se contenir (ROMAINS, Copains, 1913, p. 243).
La fougue d'un cheval. Cheval qui a trop de fougue (Ac. 1798-1932).
Avec (une belle) fougue, loc. adv. Agir, parler avec fougue. Elle lui avait abandonné ses mains, qu'il baisait avec une belle fougue (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 4e tabl., II, p. 144). Il me serra contre lui avec fougue (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 75) :
2. En amour, comme dans le reste, il [Pierre] procédait avec fougue (...) Pierre avalait les dames à la régalade. Il les animait, les entraînait...
MORAND, Homme pressé, 1941, p. 170.
Spéc. Hardiesse, feux de l'inspiration qui animent un artiste, un créateur et se traduisent dans l'œuvre. Fougue oratoire, fougue d'un poète. S'abandonner à sa fougue, à la fougue de son imagination (Ac. 1835-1932). C'est [le brio] le fruit de la pétulance et de la fougue intrépide du talent jeune (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 77) :
3. Il n'avait pas eu le courage de se plonger dans ce bain de multitude, pour aller écouter du Berlioz dont quelques fragments l'avaient pourtant subjugué par leurs exaltations passionnées et leurs bondissantes fougues...
HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 272.
SYNT. Fougue amoureuse, aveugle, impétueuse; céder à sa fougue; contenir sa fougue; être emporté, entraîné par sa fougue.
C.— P. anal.
1. [En parlant d'un élément naturel] Mouvement impétueux. Les fougues du vent (LAMART., Chute, 1838, p. 915).
2. HORTIC. ,,Défaut d'un arbre qui pousse beaucoup de bois sans donner de fruits`` (LITTRÉ; ds Lar. 19e-20e, ROB. et FÉN. 1970).
Prononc. et Orth. :[fug]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1580 (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, 1. I, chap. 48, p. 326). Empr. à l'ital. foga « fuite précipitée », d'où « impétuosité, ardeur » (dep. fin XIIIe s., Giamboni ds BATT.), du lat. class. « fuite, course rapide » (cf. fugue; v. HOPE, p. 196). Bbg. HOPE 1971, p. 196. — KOHLM. 1901, p. 45. — WIND 1928, p. 129, 187, 195, 196.
II.
⇒FOUGUE2, subst. fém.
MAR. [Dans des syntagmes figés] De fougue. Mât (de perroquet) de fougue, perroquet de fougue. Mât de hune d'artimon qui supporte le plus l'effort du vent. Vergue (de perroquet) de fougue. Vergue qui borde et étend la voile du perroquet d'artimon. Cf. artimon ex. :
Le matelot jerseyais, logé, vêtu et nourri à l'autel, trouvait cela beaucoup plus doux que d'aller serrer la voile du perroquet de fougue.
CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 263.
[En emploi libre au masc. p. ell.] Le sifflement chuchoté du martinet du fougue sous le chouquet du perroquet (AUDIBERTI, Quoat-Quoat, 1946, 1er tableau, p. 23). Cf. chouque ex.
SYNT. Bras du perroquet de fougue; drisse, étai, écoute de perroquet de fougue (Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.).
Prononc. et Orth. :[fug]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1643 artimon, ou mast de foule (G. FOURNIER, Hydrographie, p. 10); 1677 Mast de Fougue (DASSIÉ, Ar. nav., 88 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t. 26, p. 52). Orig. inc. (v. FEW t. 23, p. 94b); le rapprochement avec fouler pour expliquer foule est peu convaincant.
STAT. — Fougue 1 et 2. Fréq. abs. littér. :330. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 428, b) 436; XXe s. : a) 452, b) 531.
BBG. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 170.

1. fougue [fug] n. f.
ÉTYM. 1580, Montaigne; traditionnellement rattaché à l'ital. foga « fuite précipitée », et, par ext., « impétuosité », du lat. fuga « fuite » (→ Fugue); selon Guiraud, du provençal fouga « s'emporter », d'un lat. pop. focare « faire du feu », de focus « feu ». → Fougasse.
1 Style soutenu. Ardeur impétueuse. Ardeur, effervescence, élan, emballement (fam.), emportement, entrain, exubérance, 1. feu, impétuosité, pétulance, violence, véhémence. || Un caractère plein de fougue. || Modérer, maîtriser, dompter sa fougue naturelle. || Il a agi avec la fougue de la jeunesse. || Enfants pleins de fougue qui inventent mille diableries. || Attaquer avec fougue. || La fougue des passions. || La fougue soi-disant irrésistible d'un mari → Pont cit. 9.REM. On ne dit plus comme au temps de Littré (cf. aussi Académie, 1878) Les fougues de la jeunesse. Ce pluriel a disparu du Dictionnaire de l'Académie (1932) qui enregistre La fougue de la jeunesse.
1 C'est dans la fougue des passions que le feu de l'âme est assez fort pour opérer la fonte des matières qui font le génie.
Stendhal, Souvenirs d'égotisme, p. 232.
2 Que ne pouvait-on pas attendre, en fait de fougue et d'exubérance, de celui qui, en venant au monde, avait dans la bouche deux dents molaires déjà formées ?
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 7-8 avr. 1851, t. IV, p. 4.
3 La première (Fanny Elssler), elle a introduit à l'Opéra le sanctuaire de la pirouette classique, la fougue, la pétulance, la passion et le tempérament, c'est-à-dire, la vraie danse bien comprise.
Th. Gautier, Souvenirs de théâtre…, p. 53.
4 Tout son être respirait un bizarre mélange de fougue et de nonchaloir.
Gide, Si le grain ne meurt, I, IX.
5 Ces alternatives de réserve, puis de fougue subite, faisaient songer à une source aveuglée mais copieuse qui, par instants seulement, trouverait issue.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 258.
(Animaux). || Un cheval qui a de la fougue, trop de fougue (→ Qui a le mors aux dents).
6 Vous engagez (…) votre valeur et votre fortune à celle de votre cheval (…) son effroi ou sa fougue vous rendent ou téméraire ou lâche (…)
Montaigne, Essais, I, XLVIII.
2 Vx. || Une, des fougues : élan fougueux. || « Les fougues de la jeunesse » (Littré).
6.1 Porthos avait des fougues : ces jours-là, s'il gagnait (au jeu) on le voyait insolent et splendide; s'il perdait, il disparaissait complètement pendant quelques jours (…)
A. Dumas, les Trois Mousquetaires, t. I, p. 103.
3 Élan, mouvement véhément et hardi qui anime un artiste, une œuvre ou un style. || La fougue d'un poète, d'un orateur, d'un musicien. Enthousiasme, 1. feu, flamme, véhémence, verve. || Pamphlet plein de fougue ( Mordant, virulence). || Pétulance et fougue du talent jeune. Brio (cit. 2). || Fougue oratoire.|| « S'abandonner à sa fougue, à la fougue de son imagination » (Académie). || Style plein de fougue.
7 La plupart emportés d'une fougue insensée,
Toujours loin du droit sens vont chercher leur pensée (…)
Boileau, l'Art poétique, I.
8 Je trouvais dans son jeu trop d'éclat, trop de fougue, pas assez de souplesse et de variété.
Marmontel, Mémoires, V.
4 Arbor. Exubérance d'un arbre qui donne beaucoup de bois et peu de fruits.
5 Techn. (Vieilli). Fusée volante sans baguette qui perd son mouvement et le reprend ensuite avec vitesse.
CONTR. Calme, flegme, placidité. — Froideur.
DÉR. 1. Fougade, fougueux. V. Foucade.
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2. fougue [fug] n. f.
ÉTYM. 1678, mât de fougue; altér. de mât de foule, attesté en 1643 et désignant le mât de l'arrière qui supporte le plus l'effort du vent. → Foule, 1.
Mar. Mât de hune et vergue de hune d'artimon (tout le gréement de ce mât et de cette vergue étant appelé de fougue). Perroquet.

Encyclopédie Universelle. 2012.