fossette [ fosɛt ] n. f.
• v. 1121; dimin. de fosse
I ♦ Petit creux dans une partie charnue (joues, menton, etc.). Avoir une fossette, des fossettes. « une fossette, comme elle pleure en se mordant les lèvres, marque l'emprise du sourire et du plaisir » (Bousquet). — Anat. Dépression peu profonde. Fossette lacrymale.
II ♦ Petite cavité (au jeu de billes). Par ext. Jouer à la fossette.
● fossette nom féminin (de fosse) Léger creux apparaissant, en particulier au menton ou sur les joues, dans une partie charnue, au cours d'un mouvement, ou qui existe de façon permanente. Toute dépression anatomique peu profonde.
fossette
n. f. Petit creux du menton, des joues de certaines personnes. Sourire à fossettes.
⇒FOSSETTE, subst. fém.
A.— Vx. Petite cavité pratiquée dans le sol (cf. BRUNET, Mat. vitic., 1909, p. 16).
— Spécialement
1. ,,Petite fosse pour prendre les oiseaux`` (LITTRÉ).
2. JEUX. Petit creux que les enfants font en terre pour y jeter des noix, des billes, etc., en se tenant à une certaine distance. Je revois les endroits où j'ai joué à la fossette et au cerf-volant : ces souvenirs me font plaisir (COURIER, Lettres Fr. et It., 1815, p. 867).
B.— P. anal. Léger creux qui marque certaines parties du visage ou du corps. Fossette au coude, au menton, au coin de la bouche. Elle avait la main charmante, délicate, potelée, des fossettes à chaque doigt : de ces mains douces et amies (MICHELET, Journal, 1820-23, p. 573) :
• Je ne suis pas sculpteur, mais si je savais manier l'ébauchoir et qu'on me donnât à faire la statue allégorique de notre époque, je vous jure qu'elle aurait une fossette à la joue gauche et le nez retroussé.
ABOUT, Roi mont., 1857, p. 58.
— ANAT. ,,Cavité de petites dimensions ou légère dépression à la surface d'un os ou d'une autre structure anatomique`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Fossette lacrymale. [L'apophyse] postérieure, supérieure et externe, s'articule avec l'omoplate, et forme avec elle une fossette (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 248).
REM. Fosseleux, euse, adj. Qui présente des fossettes. Ses yeux si clairs, ses fosseleux souris (MORÉAS, Pèlerin pass., 1891, p. 108).
Prononc. et Orth. :[] ou []. [o] ds la majorité des dict.; [] ds Lar. Lang. fr.; [o] ou [] ds DG et WARN. 1968. LITTRÉ indique la prononc. [] mais la juge moins bonne, alors que pour MART. Comment prononc. 1913, p. 110 et GRAMMONT Prononc. 1958, p. 22 [] est la prononc. la plus fréq. Elle s'explique bien p. harmonis. vocalique avec la dernière syll. qui porte l'accent et dont le timbre est ouvert. Cf. fosse. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1121-1135 « petite fosse » (PH. DE THAON, Best., 864 ds T.-L.); 1245 « petit creux dans une partie charnue » (GUILLAUME DE LORRIS, Roman de la Rose, éd. Lecoy, 538 : s'ot ou menton une fossette); mil. XVe s. « jeu de billes qui se pratique en creusant une cavité dans le sol » (Mystère du vieux testament, éd. Rothschild, II, p. 9). Dér. de fosse; suff. -ette. Fréq. abs. littér. :163. Bbg. ARICKX (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, n° 3, p. 130.
fossette [fosɛt] n. f.
ÉTYM. V. 1119, fossette; de fosse, et suff. -et.
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1 Vx. Petite fosse, petite cavité. — Spécialt. Petite fosse pour prendre des oiseaux.
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II Mod.
1 (1245). Petit creux dans une partie charnue (joues, menton, etc.). || Avoir une fossette au coude, aux poignets. || Fossettes lombaires (cit.). — Plus cour. || Avoir des fossettes, une fossette (aux joues, au menton).
1 Ces légères fossettes que l'extrémité de ses doigts marque sur sa chair sont rendues avec une délicatesse infinie.
Diderot, Salon de 1765.
2 Le bébé a un joli pli entre le poignet et le bras, un pli au cou; et de la tête aux pieds ce sont de jolies fossettes qui rient dans la chair rose.
France, le Crime de S. Bonnard, in Œ, t. II, p. 280.
3 Ses beaux yeux bruns riaient, sa bouche riait, ses joues riaient, une aimable fossette riait au milieu de son menton.
R. Rolland, Jean-Christophe, La révolte, II.
4 Gise sourit par contenance, et Antoine voit se creuser deux fossettes dans les joues brunes.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 166.
5 Quel est ce sillon léger, toujours si jeune, enfantin, qui finit sur chaque joue en une imperceptible fossette, marquée d'une ombre mobile, vivante et que la douleur ou le plaisir, un choc de l'âme, efface et creuse tour à tour.
Bernanos, la Joie, in Œ. roman., Pl., p. 615.
2 (1611). Anat. Cavité anatomique de petite dimension. || Fossette lacrymale. || Fossette occipitale.
Encyclopédie Universelle. 2012.