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fossoyeur

fossoyeur [ foswajɶr ] n. m.
• 1328; du v. fossoyer (XIIIe), de fosse
1Cour. Celui qui creuse les fosses dans un cimetière. « les fossoyeurs, ayant demandé leur pourboire, s'empressèrent de combler la fosse » (Balzac).
2Fig. et littér. Personne qui anéantit, ruine qqch. démolisseur, naufrageur. Le fossoyeur d'une civilisation, d'une doctrine. On « m'accuse d'être un fossoyeur [...] Je préfère plaider coupable : si j'en avais le pouvoir, j'enterrerais la littérature de mes propres mains » (Sartre).
⊗ CONTR. (du 2°) Animateur, créateur, défenseur, sauveur.

fossoyeur, fossoyeuse nom Personne qui creuse les fosses pour enterrer les morts. Littéraire. Personne ou chose qui ruine, détruit : Les fossoyeurs d'un régime.

fossoyeur
n. m. Celui qui creuse les fosses pour enterrer les morts.
|| Fig., litt. Personne qui travaille à la ruine de qqch. Les fossoyeurs de la République.

⇒FOSSOYEUR, subst. masc.
A.— Celui qui creuse les fosses dans les cimetières. Qui a raison du fossoyeur ou d'Hamlet quand l'un ne voit qu'un crâne là où le second se rappelle une fantaisie? (PROUST, Past. et mél., 1919, p. 177) :
Ah! que ne suis-je seulement fossoyeur surnuméraire au Père-Lachaise! Voilà un métier qui rapporte et qui amuse! Chaque jour des pourboires et des évolutions militaires. C'est une suite de mères désolées et d'épouses en deuil! Et ensuite des monuments superbes, des fleurs à répandre, des saules pleureurs à tailler, de petits jardins à entretenir.
JANIN, Âne mort, 1829, p. 203.
Rem. On relève, dans le lang. littér., au fém., p. métaph. La fossoyeuse. ,,La mort`` (LITTRÉ).
P. métaph. ou au fig., littér. Celui qui participe à la disparition ou à l'anéantissement de quelque chose. Le fossoyeur d'une doctrine, d'un parti; les fossoyeurs de la République. Calonne (...) est resté célèbre parce qu'on l'a regardé comme le fossoyeur de l'Ancien Régime (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 19).
B.— ENTOMOL. Nécrophore. L'humble tête bizarrement pelée et ridée, à peine entamée par les tenailles et les mandibules des petits fossoyeurs (BERNANOS, Nuit, 1928, p. 20).
REM. Fossoyeux, subst. masc., fam. Synon. (supra A). Mesdames et Messieurs, Vous dont la sœur est morte, Ouvrez au fossoyeux Qui claque à votre porte (LAFORGUE, Complaintes, 1885, p. 166).
Prononc. et Orth. :[] ou []. [o] ds PASSY 1914; [] ds LITTRÉ, DG et Lar. Lang. fr. (cf. aussi MART. Comment prononce 1913, p. 110); [o] ou [] ds BARBEAU-RODHE 1930, Pt ROB. et WARN. 1968. Cf. fosse. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1328 (Compt. d'Oudart de Lagny, A.N. KK 3a, f° 11 v° ds GDF. Compl.). Dér. du rad. de fossoyer; suff. -eur2. Fréq. abs. littér. :271. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 338, b) 881; XXe s. : a) 296, b) 212. Bbg. ARICKX (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, n° 3, p. 130.

fossoyeur [foswajœʀ] n. m.
ÉTYM. 1328; de fossoyer, et suff. -eur.
1 Cour. Celui qui creuse les fosses dans un cimetière. || Fossoyeurs creusant une tombe pour enterrer (cit. 13) un corps.
1 (…) après de courtes prières, le prêtre jeta quelques grains de terre sur la dépouille de cette femme; et les fossoyeurs, ayant demandé leur pourboire, s'empressèrent de combler la fosse pour aller à une autre.
Balzac, Ferragus, Pl., t. V, p. 112.
2 Qui c'est qui construit plus solide que le maçon, l'ingénieur ou le charpentier ? (…) Quand on te posera la question une autre fois, tu répondras : c'est le fossoyeur. Les chambres qu'il fabrique, ça dure jusqu'au jugement dernier.
Gide, Trad. Shakespeare, Hamlet, V, 1.
tableau Noms de métiers.
(Av. 1834). Par métaphore et littér. || La fossoyeuse, n. f. : la mort.
2 (Av. 1872). Fig et littér. Personne qui anéantit, ruine (qqch.). Démolisseur, naufrageur. || Le fossoyeur d'une civilisation, d'une doctrine, d'un régime, d'un empire. || Les fossoyeurs de la République.
3 Nabonide, qui fut le fossoyeur du grand royaume babylonien.
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, IV, I.
4 (M. G…) m'accuse d'être un fossoyeur. Je pourrais lui retourner l'insulte, mais je préfère plaider coupable : si j'en avais le pouvoir, j'enterrerais la littérature de mes propres mains plutôt que de lui faire servir les fins auxquelles il l'utilise. Mais quoi ? Les fossoyeurs sont des gens honnêtes (…) J'aime mieux être fossoyeur que laquais.
Sartre, Situations II, p. 287.
CONTR. (Du sens 2.) Animateur, créateur, défenseur, sauveur.

Encyclopédie Universelle. 2012.