fraterniser [ fratɛrnize ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1548 ; du rad. de fraternel
♦ Faire acte de fraternité (2o), de sympathie ou de solidarité. Personnes qui fraternisent, qui fraternisent ensemble. Fraterniser avec qqn. ⇒ s'entendre, sympathiser. « des provinces, naguère divisées, [...] se donnaient la main, et fraternisaient » (Michelet).
⊗ CONTR. Brouiller (se), disputer (se).
● fraterniser verbe transitif indirect (latin fraternus, fraternel) Faire acte de fraternité, de concorde avec quelqu'un ; manifester des sentiments mutuels de sympathie : Les enfants fraternisent très vite avec les nouveaux venus. En parlant de soldats, refuser de se battre et faire cause commune avec ceux qu'ils ont mission de combattre. ● fraterniser (synonymes) verbe transitif indirect (latin fraternus, fraternel) Faire acte de fraternité, de concorde avec quelqu'un ; manifester des...
Synonymes :
Contraires :
- se déchirer
- se fâcher
- se haïr
En parlant de soldats, refuser de se battre et faire...
Contraires :
- se combattre
fraterniser
v. intr.
d1./d Adopter un comportement fraternel. Ils ont tout de suite fraternisé.
d2./d Faire acte de fraternité, de solidarité, en cessant toute hostilité. Fraterniser avec l'ennemi.
⇒FRATERNISER, verbe intrans.
A.— Manifester des sentiments mutuels de sympathie, d'amitié. Fraterniser ensemble, les uns avec les autres; fraterniser avec qqn. Coralie et Madame du Val-Noble fraternisèrent, se comblèrent de caresses et de prévenances (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 370). On se réunissait de village à village, on fraternisait, au lieu de se battre à coups de pierre et de bâton, comme autrefois (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 284) :
• 1. ... des gens d'origines très différentes se coudoyaient et fraternisaient. L'égalité que la présence de la mort n'avait pas réalisée en fait, la joie de la délivrance l'établissait, au moins pour quelques heures.
CAMUS, Peste, 1947, p. 1462.
— P. métaph. :
• 2. J'irai, loin des murs de marbre,
Tant que je pourrai marcher,
Fraterniser avec l'arbre,
La fauvette et le rocher.
HUGO, Chans. rues et bois, 1865, p. 81.
B.— En partic.
1. [En parlant de soldats et/ou de civils dans une guerre ou dans une grève] Faire cause commune avec des soldats ennemis, des hommes du parti adverse; sympathiser avec eux, s'unir fraternellement à eux. Les soldats, les troupes fraternisent avec les civils. À peine fut-on à portée du trait, que ses soldats [de Scipion] fraternisèrent avec les cohortes ennemies (MÉRIMÉE, Essai guerre soc., 1841, p. 170). Fatalement, dans une commune souffrance, Allemands et envahis fraternisaient, se solidarisaient (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 383).
— Absolument :
• 3. Toute l'escouade est dans le bain. Vous êtes encore une fois accusés d'avoir fraternisé. Il paraît que vous échangiez des lettres, et que c'est le petit chien qui les portait.
CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 235.
2. [En parlant d'une population] La disposition d'une partie de la population, qu'on soupçonnait être fort portée à fraterniser avec les Français (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 246).
REM. 1. Fraternisant, ante, part. prés. adj. Qui fraternise. Je l'aime [l'Amérique] (...) pour son amour de la vertu (...) son innocence maçonnique et fraternisante (MORAND, Eau sous ponts, 1954, p. 183). 2. Fraternisé, ée, part. passé adj., terme de prosodie. La rime batelée, ou la rime fraternisée, mets voile au vent, cingle vers nous, Caron, car on t'attend... (Jeux et sp., 1968, p. 751).
Prononc. et Orth. :[], (il) fraternise []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1548 « avoir des relations fraternelles » (LA BOÉT., Serv. vol., p. 27, Feugère ds GDF. Compl.). Dér. du lat. class. fraternus « fraternel, de frère », dér. de frater (frère); suff. -iser. Fréq. abs. littér. :104.
fraterniser [fʀatɛʀnize] v. intr.
ÉTYM. 1548; du rad. de fraternel.
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♦ Faire acte de fraternité (2.), de réconciliation, de sympathie ou de solidarité. || Fraterniser avec quelqu'un. ⇒ Entendre (s'). || Ils fraternisent ensemble : ils se manifestent des sentiments mutuels d'amitié.
1 Il fallait être unis, s'aider, fraterniser.
2 Cérizet fraternisa bientôt avec les ouvriers de Cointet, attiré vers eux par la puissance de la veste, de la blouse, enfin par l'esprit de corps.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 894.
3 Des villes éloignées, des provinces, naguère divisées encore par les vieilles rivalités, allaient en quelque sorte au-devant les unes des autres, se donnaient la main, et fraternisaient.
Michelet, Histoire de la Révolution franç., III, V.
4 (…) un musée étranger est une communion internationale, où deux peuples, s'observant et s'étudiant plus à l'aise, se pénètrent mutuellement, et fraternisent sans discussion.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, Salon 1846, Aux Bourgeois.
5 De même qu'il fraternisait avec Béranger (sa foi catholique à part), Chateaubriand fraternisait avec Carrel (sa foi monarchique à part) […]
Sainte-Beuve, Chateaubriand, t. I, p. 239.
6 Quand la mère vivait, et que le père était en possession de son intelligence, le ménage arrivait à gouverner ce monde intraitable, à faire à peu près fraterniser ensemble les jalousies, les antipathies, les haines de ces naturels hostiles.
Ed. de Goncourt, les Frères Zemganno, XVII.
♦ Spécialt (en parlant de soldats). Refuser de se battre et faire cause commune avec l'adversaire, ou des civils.
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DÉR. Fraternisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.