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détester

détester [ detɛste ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1461; lat. detestari « détourner en prenant les dieux à témoin »
1Vx Maudire. « Tous accusent leurs chefs, tous détestent leur choix » (P. Corneille).
2(mil. XVIe) Mod. Avoir de l'aversion pour. abhorrer, exécrer, réprouver. Détester le mensonge, les commérages, les avoir en horreur.
Détester qqn. abominer, haïr (cf. Ne pas pouvoir supporter, souffrir qqn; fam. ne pas pouvoir voir [en peinture], encadrer qqn; fam. avoir qqn dans le nez, ne pas pouvoir sentir, blairer qqn). « Allons, Marie, ne me déteste pas, je ne suis pas un méchant homme » (Sand). Pronom. (réfl.) Je me déteste dans ce rôle. (Récipr.) Ils se détestent.
3(1580) Ne pas pouvoir endurer, supporter. Détester le bruit, le désordre. Elle déteste qu'on lui tienne tête. « Je déteste la cuisine à l'huile et j'exècre d'autant plus le lait que je le digère mal » (Huysmans).
Ne pas détester qqch. : aimer assez, trouver agréable. « il ne déteste pas l'excitation que donne au milieu de la matinée un verre de vin blanc, ou même un quinquina » (Romains).
Détester faire (littér. de faire) qqch. : avoir horreur de. Il déteste attendre. « Elle se console d'avoir oublié ses cigarettes, détestant de fumer dans le noir » (F. Mauriac).
⊗ CONTR. Adorer, aimer.

détester verbe transitif (latin detestari, exécrer) Avoir de l'aversion, de l'antipathie pour quelqu'un, quelque chose ; exécrer, abominer : Détester les menteurs, la guerre. Ne pas pouvoir endurer, supporter quelqu'un, quelque chose, l'avoir en horreur : Je déteste qu'on me dérange.détester (citations) verbe transitif (latin detestari, exécrer) Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont Montevideo 1846-Paris 1870 Les hommes qui ont pris la résolution de détester leurs semblables ignorent qu'il faut commencer par se détester soi-même. Poésies, II détester (difficultés) verbe transitif (latin detestari, exécrer) Construction Détester (+ nom), détester (+ infinitif), détester que (+ subjonctif) : il déteste la contradiction, être contredit, qu'on le contredise. Constructions courantes. La construction de l'infinitif avec de (il déteste d'être contredit) est littéraire et vieillie. ● détester (expressions) verbe transitif (latin detestari, exécrer) Ne pas détester, bien aimer : Je ne déteste pas aller au restaurant de temps à autre.détester (synonymes) verbe transitif (latin detestari, exécrer) Avoir de l'aversion, de l'antipathie pour quelqu'un, quelque chose ; exécrer, abominer
Synonymes :
- abhorrer
- abominer
- exécrer
- haïr
Contraires :
- adorer
- affectionner
- chérir

détester
v. tr. Avoir (qqn, qqch) en horreur. Détester qqn.
Par ext. Ne pas supporter. Détester les bavards.

⇒DÉTESTER, verbe trans.
A.— Vieilli. Maudire.
Absol. Proférer des malédictions.
P. ext. [P. réf. à un code moral, religieux, etc.] Accuser, réprouver, mépriser. Je déteste ces horreurs, j'abhorre et je méprise les hommes qui ont pu se les permettre, s'écria Lucien (STENDHAL, L. Leuwen, t. 2, 1836, p. 362). Jahvé déteste et maudit les méchants; il bénit les justes et les humbles (Dict. théol. cath., t. 4, 1re part., 1920, p. 976).
B.— Avoir en horreur; éprouver une aversion, une répulsion, une antipathie déclarée pour quelqu'un ou pour quelque chose. Détester les gens bavards; détester qqn du fond du cœur :
Les incroyants me détestent, parce que je bafoue leurs sophismes, et les croyants m'abhorrent, parce que je conspue leur lâcheté.
BLOY, Journal, 1894, p. 136.
SYNT. Détester la bigoterie, la brutalité, la guerre; détester faire des visites; détester + inf.; détester de + inf.; détester que...
Emploi pronom. réciproque. Anton. s'accorder. Il y en avait deux de visages chagrins, qui se détestaient au point de ne jamais s'adresser la parole (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 278).
P. hyberb. [En parlant de ce qu'on ne peut supporter, de ce qu'on n'aime pas] Détester le canard, le cigare, le whisky. Je déteste la cuisine à l'huile et j'exècre d'autant plus le lait que je le digère mal (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 232).
À la forme négative. Ne pas détester. Aimer. Elle était douce comme un mouton, bonne comme du pain (...) Elle ne détestait personne, elle excusait tout le monde (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 502).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. détestateur. Un écrivain détesté et détestateur de ce monde abominable (BLOY, Journal, 1899, p. 360).
Prononc. et Orth. :[], (je) déteste []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1461 « maudire » (FRANÇOIS VILLON, Œuvres, éd. J. Rychner et A. Henry, Testament, 781). Empr. au lat. class. detestari « détourner en prenant les dieux à témoin; exécrer ». Fréq. abs. littér. :2 116. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 947, b) 2 786; XXe s. : a) 2 501, b) 4 339. Bbg. QUEM. Fichier.

détester [detɛste] v. tr.
ÉTYM. Fin XIIIe; lat. detestari « maudire » proprt « détourner en prenant les dieux à témoin », de de- marquant l'éloignement et testari « prendre à témoin », de testis « témoin ».
1 (Jusqu'au XVIIe). Vx. Maudire. Jurer, pester (→ Contre, cit. 17).
1 Tous accusent leurs chefs, tous détestent leur choix (…)
Corneille, Horace, III, 2.
2 (…) je suis venu, détestant la lumière (…)
Racine, Phèdre, V, 7.
2 (Mil. XVIe). Mod. Avoir de l'aversion pour (ce qu'on réprouve, ce qu'on n'aime pas). Abhorrer, exécrer, horreur (avoir en horreur), réprouver. || Détester le mensonge, la calomnie. || Je déteste la manière dont il est parvenu à ses fins.
3 J'abhorre les faux dieux. — Et moi, je les déteste.
Corneille, Polyeucte, II, 6.
4 (…) il y a des âmes justes qui détestent la fourberie et les traîtres.
Rousseau, Rêveries…, 8e promenade.
5 Je déteste le faux en tout comme un ennemi du bonheur (…)
Stendhal, Journal, p. 391.
6 Pour détester ce qui vous flatte, quelle force de caractère ne faut-il pas ?
Gide, les Faux-monnayeurs, I, XII, p. 146.
Détester qqn. Haïr; abominer. → Ne pas pouvoir souffrir, voir, sentir qqn; (fam.) avoir qqn dans le nez, ne pas pouvoir le blairer. || Vouloir du mal à celui qu'on déteste. || Se faire détester de tous.
7 Tel on déteste avant, que l'on adore après.
Voltaire, Catilina, I, 1.
8 Allons, Marie, ne me déteste pas, je ne suis pas un méchant homme (…)
G. Sand, la Mare au diable, XI, p. 94.
9 Chacun de nous déteste tous les autres, c'est entendu. Mais s'il les déteste comme individus, il ne peut se défendre d'un goût dépravé pour la sottise quand elle est l'œuvre du troupeau tout entier.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, IV, p. 46.
3 (1580). Ne pas pouvoir endurer, supporter (→ fam. Ne pas encaisser). || Détester la campagne. || Détester la pluie. || Détester un aliment, un habillement, une occupation. Par euphém. || Ne pas détester qqch. : aimer assez, trouver agréable, avoir un faible, de la complaisance pour. || Je ne déteste pas le foie gras.Il déteste les enfants mal élevés, les gens bavards.
10 Il est distant; il est poli jusqu'à la minutie; et à cause de l'extrême politesse, il n'est pas familier. Il déteste le laisser aller, le bruit, la poussière et les coups de coude.
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », III, p. 109.
11 En outre, il ne déteste pas l'excitation que donne au milieu de la matinée un verre de vin blanc, ou même un quinquina.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, I, p. 8.
Détester faire qqch. : avoir horreur de… || Il déteste attendre. || Il déteste être considéré comme un enfant.Détester de faire (Littér.). || Nous détestons d'avoir à attendre.
12 Elle se console d'avoir oublié ses cigarettes, détestant de fumer dans le noir.
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, II, p. 25.
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détesté, ée p. p. adj.
Qui est objet d'aversion, de dégoût. || Personne détestée de tous; ce nom est partout détesté. Odieux.
13 Accablez-moi de noms encor plus détestés :
Je n'y contredis point, je les ai mérités (…)
Molière, Tartuffe, III, 6.
14 Chassé, battu, détesté pour ses crimes,
Honni, berné, conspué pour ses rimes (…)
Voltaire, Poésies mêlées, 84.
15 Tantôt j'étais un homme noir, et tantôt un ange de lumière. Je me suis vu dans la même année vanté, fêté, recherché, même à la cour, puis insulté, menacé, détesté, maudit.
Rousseau, Lettre à Mgr de Beaumont.
CONTR. Admirer, adorer (cit. 9), affectionner, aimer, bénir, chérir.

Encyclopédie Universelle. 2012.