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frénésie

frénésie [ frenezi ] n. f.
• 1544; « délire » déb. XIIIe; lat., du gr. phrenêsis, de phrên « esprit »
1Vieilli État d'agitation fébrile, d'exaltation violente qui met hors de soi. fièvre, folie. Être pris de frénésie. « c'était une vraie frénésie qui m'ôtait jusqu'au sommeil » (Sainte-Beuve).
2Ardeur ou violence extrême. fureur, furie. Travailler avec frénésie. Applaudir avec frénésie. enthousiasme. « la passion y atteint un rare degré de frénésie » (L. Daudet).
⊗ CONTR. 1. Calme, mesure.

frénésie nom féminin (latin médiéval phrenesia, du grec phrenêsis) État d'exaltation violente, d'égarement, menant aux pires excès : La frénésie d'une foule en colère. Enthousiasme très vif : Pièce applaudie avec frénésie. Violent engouement pour quelque chose : Être pris d'une frénésie de travail.frénésie (synonymes) nom féminin (latin médiéval phrenesia, du grec phrenêsis) État d'exaltation violente, d'égarement, menant aux pires excès
Synonymes :
- acharnement
- ardeur
- déchaînement
- délire
- emportement
- exaltation
- folie
- fureur
- ivresse
- passion
- véhémence
Contraires :
- calme
- pondération
Enthousiasme très vif
Contraires :
- mesure
Violent engouement pour quelque chose
Synonymes :
- rage

frénésie
n. f. état d'exaltation violente; ardeur extrême. Aimer avec frénésie.

⇒FRÉNÉSIE, subst. fém.
A.— MÉD., vx. Aliénation à manifestation délirante et violente, provoquée par certaines affections cérébrales à caractère aigu. Entrer, tomber en frénésie; être en frénésie; accès de frénésie :
1. [Dans l'angine ou mal de gorge] D'autres fois au contraire il se fait une métastase de l'humeur vers la tête ou la poitrine, accident très-dangereux, qui est suivi de frénésie ou de péripneumonie.
GEOFFROY, Méd. pratique, 1800, p. 105.
P. anal. Égarement durable ou non, de cause variable, comparable à l'état d'un malade atteint de frénésie (cf. démence, fièvre, folie, furie, transes). Être pris de frénésie :
2. ... quand ils voyaient passer la horde sacrée des joueurs de flûtes et de cymbales, des hurleurs, des danseurs et des échevelées entourant leurs prêtres (...) beaucoup pris de frénésie entraient, pour un bout de chemin, dans la sarabande orgiaque.
BARRÈS, Pays Lev., t. 1, 1923, p. 92.
B.— Au fig., cour.
1. Degré d'exaltation extrême atteint par un sentiment, une passion, et, p. ext., un comportement, un acte; état d'exaltation extrême avec manifestations bruyantes, désordonnées, souvent violentes. La frénésie du désir, de la guerre, du vice; acclamer, applaudir avec frénésie. (Quasi-) synon. déchaînement, ivresse, rage. Je t'ai procuré la frénésie des possessions exclusives, les rages jalouses, la férocité virile (FLAUB., Tentation, 1849, p. 323). Elle [Judith] s'attacha à Albrecht avec frénésie. Littéralement, elle en était folle (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 23) :
3. Cette guerre a eu pour causes, outre l'ambition inlassable du peuple allemand, la frénésie dominatrice d'un système politique, social, moral, abominable à coup sûr, mais revêtu du sombre attrait de la puissance.
DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 347.
2. a) Grande ardeur, passion avec laquelle on accomplit une tâche. Travailler avec frénésie. Le tiers monde s'européanise avec frénésie (BEAUFRE, Dissuasion et strat., 1964, p. 203) :
4. Alors, tandis que ma tante et ma mère faisaient leur partie de cartes, Albert et moi nous nous plongions dans les trios, les quatuors et les symphonies de Mozart, de Beethoven et de Schumann, déchiffrant avec frénésie tout ce que les éditions allemandes ou françaises nous offraient d'arrangements à quatre mains.
GIDE, Si le grain, 1924, p. 462.
b) Envie, désir irrésistible. Il y a des jours où le souvenir de l'île Saint-Pierre me donne des frénésies; j'ai soif d'un voyage (BALZAC, Lettres Étr., t. 1, 1850, p. 217).
3. P. anal. [Le compl. de nom désigne une chose]
a) [Dans l'ordre de la qualité] Intensité, violence. Que l'on s'approche au contraire des Fileuses de Vélasquez. Ce qu'un cerveau d'homme de génie renferme de brutalité dirigée, de véhémence subtile, d'audace domptée éclate aux regards par la furie du pinceau, la frénésie des empâtements, les jets brusques de gris, de rose, de noir (L. DAUDET, A. Daudet, 1898, p. 250).
b) [Dans l'ordre de la quantité] Grand nombre, exubérance. C'étaient partout des ancolies (...) des anémones (...) des renoncules (...) une frénésie de plantes (ESTAUNIÉ, Sil. camp., 1925, p. 73).
REM. Frénétisme, subst. masc. synon. [Le pauvre major fou] mit le remède en flacons et convoqua son soldat. Mais Montander, épouvanté par ce frénétisme, avait averti [le soldat] (D'ESPARBÈS, Demi-soldes, 1899, p. 44).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Ds Ac. 1718 et 1740 on admet en outre phrénésie, phrénétique, graph. étymol. Cf. aussi NYSTEN 1814, 1824, qui s.v. fré- renvoie à phré-ainsi que PRIVAT-FOC. 1870 qui préfère la graph. avec ph. Étymol. et Hist. 1. Ca 1223 « délire furieux » (G. DE COINCY, éd. F. Koenig, I Mir. 17, 35); 2. 1544 « passion, égarement » (M. SCÈVE, Délie, éd. E. Parturier, 393, 3, p. 290). Empr. au lat. médiév. phrenesia (v. NIERM.), dér. du lat. impérial phrenesis, gr. « frénésie, délire frénétique ». Fréq. abs. littér. : 555. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 463, b) 523; XXe s. : a) 885, b) 1 169. Bbg. NARDI (B.). L'Amore e i medici mediaevali. In : [Mél. Monteverdi]. Modène, 1959, t. 2, pp. 517-542. — SCHALK (F.). Beiträge zur romanischen Wortgeschichte. Rom. Forsch. 1953, t. 65, pp. 19-37.

frénésie [fʀenezi] n. f.
ÉTYM. Déb. XIIIe; lat. médical phrenesia, du lat. class. phrenesis; du grec phrên « esprit ». → Phrén(o)-.
1 Vx, méd. (jusqu'au XVIIIe). Délire provoqué par une affection cérébrale.
1 En France, le malheureux Charles VI, tombé en frénésie, avait le nom de roi (…)
Voltaire, Essai sur les mœurs, LXXII.
2 (XVIe). Vieilli. État plus ou moins durable d'agitation fébrile, d'égarement, d'exaltation violente qui met hors de soi la personne qui l'éprouve. Fièvre, folie.
2 Mon fils la Poésie
Est un mal de cerveau qu'on nomme frénésie,
Ta tête en est malade, il te la faut guérir,
Autrement tu serais en danger de mourir.
Ronsard, le Bocage royal, II.
3 Me revoilà, ma belle petite sœur (…) ravi de me voir en repos aux Rochers, et hors de la frénésie des états (…)
Charles de Sévigné, 1236, 20 nov. 1689.
4 (…) ce que j'avais pu saisir au vol de cette conversation prodigieuse, de cet esprit rapide et brillant, qui rayonnait de tous sens et s'échappait en continuels éclairs, m'avait jeté dans une sorte d'enivrement fiévreux, dont je ne pouvais revenir. Je ne voyais que Rivarol : c'était une vraie frénésie qui m'ôtait jusqu'au sommeil.
Sainte-Beuve, Chateaubriand, t. II, p. 127.
5 (…) tantôt, il rentre péniblement dans la danse, puis ressaisi peu à peu par le rythme endiablé, il repart de plus belle, bondit, se disloque, se tord, s'avance vers les musiciens qui, sentant sa frénésie, tendent vers lui les bras et entrechoquent leurs cymbales avec une furie décuplée.
Jérôme et Jean Tharaud, Rabat, IV.
6 Il y a bien de la folie dans la frénésie de nos jeunes compagnons qui se mêlent d'affaires.
F. Mauriac, le Jeune Homme, p. 23.
3 (XVIe). Mod. Degré extrême d'un sentiment, d'une passion; grande ardeur avec laquelle on accomplit une tâche. Ardeur, débordement, déchaînement, fureur, furie, violence. || Aimer avec frénésie (→ Délire, cit. 8). || Travailler avec frénésie. || S'adonner, se livrer au jeu avec frénésie. || Ton de frénésie vengeresse. → Pamphlet, cit. 3. || Applaudir avec frénésie. Enthousiasme; frénétiquement. || Être pris d'une frénésie de travail. Appétit, (fig.) boulimie, (fig.) fringale.
7 Le moyen que je prends, pour rabattre cette frénésie (l'attaque contre la religion), et qui me semble le plus propre, c'est de froisser et fouler aux pieds l'orgueil et l'humaine fierté (…)
Montaigne, Essais, II, 150.
8 Non, non, de cette sombre et lâche jalousie
Rien ne peut excuser l'étrange frénésie (…)
Molière, Don Garcie, I, 1.
9 Macbeth, qu'on jouait alors, lui inspirait une véritable frénésie d'admiration (…)
Th. Gautier, Portraits contemporains, p. 156.
10 En Provence, la jalousie est moins fréquente, parce que la passion amoureuse physique y atteint un rare degré de frénésie.
Léon Daudet, la Femme et l'Amour, I.
4 Littér. Intensité, violence (en parlant de sons, de couleurs). → Couleur, cit. 22.
11 Une plus haute clameur, une frénésie des tam-tams et des musettes; la barque est partie (…)
Loti, l'Inde (sans les Anglais), IV, VIII.
CONTR. Calme, douceur, flegme, lenteur, mesure, modération, placidité, pondération, tranquillité.

Encyclopédie Universelle. 2012.