gainer [ gene ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1773; de gaine
1 ♦ Techn. Faire, mettre une gaine à. Gainer un fil électrique. ⇒ guiper. Mar. Gainer une voile.
2 ♦ Mouler comme fait une gaine. « leurs belles jambes gainées de dentelles » (Jouhandeau).
● gainer verbe transitif Recouvrir quelque chose d'une gaine. Rouler comme dans une gaine : Jambes gainées de soie noire. Recouvrir un article de gainerie d'une feuille de cuir ou de matériau plastique.
gainer
v. tr.
d1./d TECH Mettre une gaine à.
d2./d Mouler étroitement. Robe qui gaine un corps. Jambes gainées de soie.
⇒GAINER, verbe trans.
A. — Revêtir d'une gaine, d'un revêtement protecteur. Quelques cuirs fezzans et des vanneries dont la Guinée gaine les boîtes à tabac anglais (COLETTE, J. De Carneilhan, 1941, p. 7). Rouleaux exprimeurs garnis de feutre, ou gainés de caoutchouc (THIÉBAUT, Fabric. tissus, 1961, p. 49). Seuls l'aluminium et le magnésium, parmi les métaux courants, peuvent servir à gainer l'uranium naturel (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 208).
B. — P. ext. [À propos d'un vêtement souple] Mouler, envelopper étroitement à la façon d'une gaine, en marquant les formes. Jambes gainées de soie. Mariette était gainée dans un simple fourreau de satin noir (L. DAUDET, Entremett., 1921, p. 96). Les épaules gainées de mérinos noir (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 596) :
• Nu jusqu'à la ceinture, il avait la taille étroitement sanglée dans un corselet de métal. Un pagne d'étoffe sombre et de cuir, ainsi qu'il me parut, lui gaînait le haut des cuisses, retenu par un bizarre nœud ample et bouffant.
GIDE, Thésée, 1946, p. 1434.
— Au fig., littér. Envelopper comme d'une gaine. La porte cintrée et gainée de lierre (BARRÈS, Cahiers, t. 8, 1910, p. 133). Des bouquins, gainés de poussière comme une fine bouteille (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1404).
♦ [Avec idée d'emprisonnement, comme dans un carcan] Il lui sembla entrer en terre. L'argile la gaina, l'emprisonna. Un masque de fange molle moula sa face et tout son buste (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 341).
Rem. L'emploi part. passé-adj. est plus fréq. que le verbe.
REM. Gainage, subst. masc., technol. Action de revêtir d'une gaine, d'un manchon; p. méton. ce qui couvre, protège. Synon. gaine. Gainage d'un câble; gainage de caoutchouc. Boîte à bijoux (...) gainage intérieur très soigné (Catal. jouets [Trois-Quartiers], 1936). Le métal de gainage doit : résister à la corrosion du fluide de refroidissement, tenir à haute température, rester en contact intime avec l'uranium métal ou son oxyde (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 208).
Prononc. : [] et [gene]. Étymol et Hist. 1773 mar. (BOURDÉ DE LA VILLEHUET, Manuel des marins, ds FEW t. 14, p. 123 a); 1786 id. (Encyclop. méthod. Mar., s.v.); 1907 « faire une gaine à quelque chose. » (Lar. pour tous). Dér. de gaine; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 34.
gainer [gene] v. tr.
ÉTYM. 1773; de gaine.
❖
1 Techn. Mettre une gaine à. — Mar. || Gainer une voile.
2 Mouler comme fait une gaine. || Un maillot qui la gainait bien. || Jambes gainées de soie (→ Galbé, cit.). || Bien gainée dans sa robe.
——————
gainé, ée p. p. adj.
♦ Plus cour.
1 Elle était vêtue d'un tailleur tout uni qui la faisait grande, mince, strictement gainée.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 234.
2 Il avance les mains, caresse doucement l'abondante poitrine de Maria Molène gainée de velours.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XVIII, p. 256.
3 (Elles) montraient jusqu'aux hanches leurs belles jambes gainées de dentelle.
M. Jouhandeau, Chaminadour, Contes brefs, Les chanteuses.
❖
DÉR. Gainage.
Encyclopédie Universelle. 2012.