hépatique [ epatik ] n. et adj.
• 1611; epatique 1314; lat. hepaticus, d'o. gr.→ hépat(o)-
I ♦
1 ♦ Anat., méd. Qui a rapport au foie. Artère, canal hépatique. Fonctions hépatiques. Bile hépatique et bile vésiculaire. Insuffisance hépatique : ensemble de troubles provoqués par un dérèglement des fonctions du foie. Colique hépatique : crise douloureuse des voies biliaires (⇒ hépatalgie) .
2 ♦ Qui souffre du foie. « quatre agents des postes du Gabon, hépatiques, édentés » (Céline). — N. Un, une hépatique.
II ♦ N. f. Bot.
1 ♦ (1611) Plante herbacée (renonculacées) à fleurs généralement bleues.
2 ♦ (hepaticae 1763) Au plur. Classe de plantes cryptogames (bryophytes), à reproduction sexuée, intermédiaires entre les lichens et les mousses. — Sing. Une hépatique (appelée couramment mousse).
● hépatique adjectif (latin hepaticus, du grec hêpatikos) Relatif au foie. ● hépatique (expressions) adjectif (latin hepaticus, du grec hêpatikos) Artère hépatique, artère qui amène au foie le sang oxygéné provenant du cœur. Canal hépatique, canal biliaire qui reçoit les canalicules biliaires par l'intermédiaire de deux branches (droite et gauche) et qui se continue par le canal cholédoque après avoir reçu le canal cystique. Colique hépatique, accès aigu dans la lithiase biliaire. Insuffisance hépatique, état caractérisé par une diminution d'activité des fonctions du foie. ● hépatique nom Personne qui souffre du foie. ● hépatique nom féminin (de hépatique) Plante bryophyte vivant surtout dans les régions chaudes et humides, le plus souvent sur la terre, les rochers ou appliquée sur les troncs d'arbre. (On distingue dans cette classe les hépatiques à thalle [marchantiales, anthocérotales, sphærocarpales] et les hépatiques à feuilles, à tiges feuillées, souvent couchées, les plus nombreuses [la plupart des jungermanniales].) Herbe (renonculacée) très voisine des anémones, originaire de l'Europe, de la Sibérie et de l'Amérique du Nord. (Hepatica triloba, vivace, à floraison précoce, à feuilles persistant l'hiver, pousse dans les taillis et les rocailles, mais on l'utilise aussi dans les jardins.)
hépatique
adj. et n.
d1./d ANAT, MED Relatif au foie. Artère, canal hépatique. Colique hépatique.
d2./d Qui souffre d'une maladie du foie.
|| Subst. Un(e) hépatique.
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hépatique
n. f. BOT Plante des lieux humides (bryophytes) à thalle ou à feuilles.
I.
⇒HÉPATIQUE1, adj. et subst.
MÉDECINE
A. — Adj. Qui constitue le foie ou qui se rapporte au foie. Colique, crise, vaisseaux, veines hépatique (s). Les canaux biliaires prennent leur origine dans tous les points de la substance du foie, et se réunissent enfin en deux troncs, puis en un seul, appelé canal hépatique (CUVIER, Anat. comp., t. 4, 1805, p. 9). Dans la thérapeutique des maladies propres du foie, en particulier dans les cirrhoses avec insuffisance hépatique (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p. 230). Les hormones œstrogènes sont inactivées lors de leur passage à travers la glande hépatique (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 691) :
• ... comment comprendre les rôles respectifs du sang de la veine porte et du sang artériel dans le foie? Est-ce le sang de l'artère hépatique qui en nourrissant le tissu hépatique lui fait produire du sucre ou bien est-ce une aptitude spéciale de la cellule hépatique de puiser des matériaux apportés avec le sang de la veine porte?
C. BERNARD, Notes, 1860, p. 65.
B. — Adj. ou subst. (Personne) qui est affecté(e) d'une maladie de foie. Teint d'hépatique. Moi l'hépatique, qui ai le frisson d'une petite crise (GONCOURT, Journal, 1894, p. 522). Quatre agents des postes du Gabon, hépatiques, édentés (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 143).
Prononc. et Orth. : [epatik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. V. hépatique2. Fréq. abs. littér. : 238. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 827, b) 166; XXe s. : a) 190, b) 102.
II.
⇒HÉPATIQUE2, subst. fém.
A. — (Groupe de) plante(s) herbacée(s) (Bryophytes), à thalle aplati ou à tige feuillée, croissant dans les lieux humides. Il y a des Hépatiques qui n'ont ni tige ni feuilles, mais dont l'appareil végétatif est constitué par une lame verte, aplatie (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 138) :
• Plusieurs arguments donnent à penser que les thalles d'Hépatiques résultent d'une évolution régressive de Mousses feuillues primitives; en colonisant des lieux humides, elles auraient, par une sorte de réflexe conditionné, retrouvé hâtivement leur ancienne structure algale. Ainsi de l'Algue à la Mousse, puis de la Mousse à l'Hépatique, l'évolution aurait-elle bouclé ce que certains appellent un pseudo-cycle...
J.-M. PELT, Évolution et sexualité des plantes, Genève, Horizons de France, 1970, p. 38.
B. — Plante (Renonculacées) à fleurs bleu mauve, aux nombreuses étamines blanches et à floraison précoce. Hépatique commune, trilobée. Un gros bouquet d'hépatiques qu'elle avait cueillies dans le parc (SAND, Rom. et nouv., Metella, 1834, p. 211). L'hépatique (ou anémone hépatique) croît dans les bois frais et ombragés de nos montagnes; son binôme latin hepatica triloba exprime la ressemblance de ses feuilles trilobées avec les lobes du foie (L. GUYOT, P. GIBASSIER, Les Noms de fleurs, Paris, P.U.F., 1968, p. 46).
Prononc. et Orth. : [epatik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1240 aloe epatic (ROGER DE SALERNE, Chirurgia, 257 r. Z. fr. Spr. Lit. t. 86, p. 224); 1314 aloës epatique (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, § 1418); 1538 aloes hepatique (CANAPPE, f° 269 ds SIGURS, p. 494); b) 1314 Epatique la menor « lichen pulmonaire » (Chirurgie Henri de Mondeville, § 2067); 2. 1314 méd. vaine epatique (ID., ibid., § 285); 1561 hepatique « qui souffre du foie » (PARÉ, Œuvres, éd. J. F. Malgaigne, livre 8, chap. 12, t. 2, p. 32b). Empr. au b. lat. hepaticus « relatif au foie », « qui a le foie malade », du gr. de mêmes sens, dér. de , « foie »; sens 1, attesté en lat. médiév. hepatica (ca 1212 ds LATHAM), s'explique par le fait que cette plante était recommandée contre les maladies de foie.
hépatique [epatik] n. et adj.
ÉTYM. 1611; epatique, 1314; d'abord epatic, au sens II, 1240; lat. hepaticus, grec hêpatikos. → Hépat-.
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I Adj.
1 Anat., méd. Qui a rapport au foie. || Artère hépatique. || Pédicule hépatique. — (1770). || Canal hépatique, qui collecte la bile dans le foie et s'unit au canal cystique pour former le canal cholédoque. || Bile hépatique (par oppos. à bile vésiculaire). || Fonctions hépatiques (→ Explorer, cit. 9). || Taches hépatiques (→ Couvrir, cit. 44). — (1863). || Colique hépatique : crise douloureuse des voies hépatiques, provoquée par la migration d'un calcul dans les voies biliaires. || Insuffisance hépatique : troubles provoqués par un dérèglement des fonctions du foie. || Médication hépatique.
1 (…) un julep hépatique, soporatif, et somnifère, composé pour faire dormir Monsieur (…)
Molière, le Malade imaginaire, I, 1.
2 (…) la sécrétion biliaire hépatique est continue, même en dehors des périodes de digestion (…)
R. Fabre et G. Rougier, Physiologie médicale, p. 922.
2 (V. 1560). Méd. et cour. Qui souffre du foie, est prédisposé aux maladies du foie. || Tempérament hépatique. — N. || Un, une hépatique. || Le teint bilieux des hépatiques.
3 Je voisinais à table avec quatre agents des postes du Gabon, hépatiques, édentés.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 108.
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II N. f. Bot.
1 (1611; aloe epatic, 1240). Plante dicotylédone (Renonculacées) herbacée, indigène, vivace, dont une variété à feuilles trilobées, l'hépatique commune ou des jardins, appelée aussi anémone hépatique ou herbe de la Trinité, était employée comme remède dans les affections du foie.
b N. f. pl. (Hepaticæ, Adanson, 1763). Mod. Classe de plantes cryptogames (Bryophytes) dont le gamétophyte peut être en thalle ou feuillé, et qui contient près de 10 000 espèces, la plupart terrestres (lieux humides), parfois aquatiques (riccia). ⇒ Marchantia (Marchantiales), jungermanniales. — Au sing. || Une hépatique.
➪ tableau Les grandes divisions en botanique.
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DÉR. (Du sens I) Hépatisation, hépatisé, hépatisme.
COMP. Sus-hépatique.
Encyclopédie Universelle. 2012.