inédit, ite [ inedi, it ] adj. et n. m.
• 1729; lat. ineditus
1 ♦ Qui n'a pas été édité. Correspondance inédite d'un écrivain. « Quelques partitions inédites » (Balzac). — N. m. Publier des inédits.
2 ♦ Qui n'a pas été diffusé. Film inédit en France.
3 ♦ Qui n'est pas connu. ⇒ nouveau, 2. original; innovation. Spectacle inédit. Un moyen inédit de réussir. « des mots inédits où revivrait l'innocence primitive » (Paulhan). — N. m. (apr. un partit.) Ce qui est entièrement nouveau. « C'est de l'inédit » (Hugo).
⊗ CONTR. Édité, imprimé, publié. Banal, connu.
● inédit nom masculin Œuvre ou ensemble d'œuvres non publiées : Retrouver des inédits de Diderot. Ce qui est entièrement nouveau : Faire de l'inédit. ● inédit, inédite adjectif (latin ineditus) Qui n'a jusque-là jamais été publié, édité, projeté, etc. : Correspondance inédite. Dont les œuvres n'ont pas été éditées : Auteur inédit. Qui est nouveau, qu'on n'a encore jamais vu : Spectacle inédit. ● inédit, inédite (synonymes) adjectif (latin ineditus) Qui n'a jusque-là jamais été publié, édité, projeté, etc.
Synonymes :
- neuf
- nouveau
- original
- révolutionnaire
Contraires :
- édité
- imprimé
- publié
Dont les œuvres n'ont pas été éditées
Contraires :
- édité
- imprimé
- publié
Qui est nouveau, qu'on n'a encore jamais vu
Contraires :
- banal
- commun
- connu
- habituel
- usuel
inédit, ite
adj. et n. m.
d1./d Qui n'a pas été publié, édité. Poème resté inédit.
|| n. m. Un inédit.
d2./d Qui n'a pas encore été vu, nouveau. Spectacle inédit.
|| n. m. Voilà de l'inédit.
⇒INÉDIT, -ITE, adj. et subst. masc.
A. — [En parlant d'une œuvre ou d'un texte]
1. Qui n'a pas (encore) été édité. Anton. édité, imprimé, publié. Document, fragment, morceau, passage, texte inédit; correspondance, lettre inédite; mémoires, ouvrages inédits; œuvres inédites. Je ne résiste pas au plaisir de vous lire la réponse de Locke; elle était inédite, et elle a été publiée pour la première fois par Dugald-Stewart (COUSIN, Hist. philos. XVIIIe s., t. 1, 1829, p. 79). Hélas! le précieux manuscrit inédit de cette croisière a été perdu par le notaire de la succession (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 220).
— Emploi subst. masc. Œuvre, partie d'œuvre ou ensemble d'une production écrite qui n'a jamais été publiée. Publier des inédits. Reçu Durendal, revue belge d'une sottise excellente, qui publie à mon insu un de mes inédits dont j'avais autrefois donné le manuscrit à un jeune homme que je croyais mon ami (BLOY, Journal, 1897, p. 259). Les deux volumes que M. Faillon a tirés des inédits de M. Olier, et qui ont pour titre : Vie intérieure de la très sainte Vierge (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 494).
2. [P. méton., en parlant d'un aut.] Dont les œuvres n'ont pas été publiées. Poète inédit. Le Marseillais est un musicien inédit, qui, en attendant la représentation d'un opéra, a inventé pour vivre de fabriquer des appeaux (GONCOURT, Journal, 1879, p. 41). Un éditeur qui, tel qu'un sultan des contes, se déguiserait pour se mêler aux groupes des jeunes hommes de lettres encore inédits (LARBAUD, Journal, 1934, p. 331).
— Emploi subst. :
• 1. En dehors des musiciens que l'on joue, des auteurs qui s'impriment, des artistes qui exposent, il y a le monde des inédits, devant qui la notoriété s'est dérobée ou qui se sont dérobés à l'effort : romanciers qui ont quarante ans et pas d'éditeurs, peintres connus de seuls Juifs, musiciens qui ont besoin de dix mille exécutants...
PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 167.
B. — P. ext. [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] Qui est entièrement nouveau, non expérimenté ou éprouvé. Synon. neuf, original; anton. banal, connu, usé. Détail, événement, fait, modèle, moyen, procédé, spectacle, système inédit; absolument, entièrement inédit; recette, sensation inédite. Tout est à dire de nouveau, à mesure que les grands hommes entrent à leur tour dans l'éternité. Chacun d'eux pose un autre problème, un problème inédit et différent de tout ce qui a précédé (MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 99). Antoinette improvisait des dînettes, des jeux inédits, qui l'amusaient autant qu'eux, organisait autour du grand jardin des processions chantantes (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 397) :
• 2. L'amour de Roméo pour Juliette lui apparaît à coup sûr comme amour; ce qui est vrai, c'est que le sentiment réel se présente comme essentiellement neuf; inédit, sans précédent, irréductible à toute expérience antérieure dans laquelle on pourrait l'intégrer.
G. MARCEL, Journal, 1923, p. 299.
— Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est entièrement nouveau, ce qui ne s'est jamais vu ou entendu jusqu'ici. Voilà de l'inédit (Ac. 1935). Ce que j'ai à vous révéler est absolument inconnu. C'est de l'inédit (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 720) :
• 3. Dans le passé, on n'avait guère vu, en fait de nouveautés, paraître que des solutions ou des réponses à des problèmes ou à des questions très anciennes, sinon immémoriales. Mais notre nouveauté, à nous, consiste dans l'inédit des questions elles-mêmes, et non point des solutions; dans les énoncés, et non dans les réponses.
VALÉRY, Variété III, 1936, p. 260.
Rem. Plusieurs grammairiens (THOMAS 1956, DUPRÉ 1972) ont blâmé l'emploi fait par Balzac de cet adj., au sens de « secret, non déclaré ». Goupil lui connaissait environ quatre-vingt mille francs de capitaux inédits (BALZAC, U. Mirouet, 1841, p. 28).
— En partic. [En parlant d'un cheval de course] Qui n'a pas encore paru en course. Prix réservé à des poulains inédits. Emploi subst. Un inédit de belle origine.
Prononc. et Orth. : [inedi], fém. [-it]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1729 adj. « qui n'a pas encore été publié » (MONTESQUIEU, Corresp., t. 1, p. 276 : Voici un barbouillage inédit digne de l'auberge où il est écrit); 1811 subst. « œuvre ou partie d'œuvre non publiée » (Prince DE LIGNE, Fragments de l'hist. de ma vie, II, 265 ds QUEM. DDL t. 15); b) 1851 « dont les œuvres n'ont pas été publiées » (MURGER, Scènes vie bohème, p. 30); 2. 1823 adj. p. ext. « nouveau, original » (HUGO, Han d'Isl., p. 13 : sa gloire inédite); 1862 subst. « ce qui est nouveau, original » (ID., supra). Empr. au lat. ineditus « qui n'a pas été publié », dér. de editus part. passé de edere « faire sortir, mettre au jour, publier » (v. éditer); préf. négatif in- (cf. in-1). Fréq. abs. littér. : 735. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 842, b) 2 286; XXe s. : a) 706, b) 757. Bbg. QUEM. DDL t. 2, 13. - WOLF (H.J.). Kratylos. 1973 [1974], t. 18, n° 1, pp. 84-85.
inédit, ite [inedi, it] adj. et n. m.
ÉTYM. 1729, Montesquieu, in T. L. F.; lat. ineditus « qui n'a pas été publié, pas mis au jour », de in- (→ 1. In-), et editus, p. p. de edere « faire sortir, mettre au jour, faire connaître, produire ». → Éditer.
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1 Qui n'a pas été édité. || Les œuvres de ce poète sont encore inédites. || Correspondance inédite d'un écrivain. || Carnets inédits (→ Flatteur, cit. 14). || Publier des fragments, des morceaux inédits d'un auteur.
1 Après avoir copié tout le morceau inédit, j'achevai la collation du reste avec ces messieurs (…)
P.-L. Courier, Œuvres compl., I, 68.
2 (…) auteur de célèbres romances roucoulées par nos mères, de deux ou trois opéras joués en 1815 et 1816, puis, de quelques partitions inédites.
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 529.
3 (…) un précieux corpus de lettres et de documents inédits, grâce auxquels on a pu se faire une plus juste idée du triste drame (…)
Émile Henriot, les Romantiques, p. 25.
♦ (Mil. XIXe). Par métonymie. Dont les œuvres n'ont pas été éditées, publiées. || Découvrir un auteur inédit. — N. m. :
3.1 On aime à présent les inédits et les posthumes. Ils sont souvent des bâtards ou des enfants mal vêtus. Il n'y a plus un comédien, un musicien, un valet de chambre dont on n'imprime les conversations, qu'on lit pour trouver du piquant.
Prince de Ligne, Fragments de l'histoire de ma vie (1811), in D. D. L., II, 15.
♦ N. m. (1811). || Un inédit : une œuvre inédite. || Publier des inédits.
4 (…) la qualité de ces inédits égale en intérêt leur importance matérielle.
Émile Henriot, les Romantiques, p. 168.
2 (Déb. XIXe). Qui n'est pas connu, n'a pas encore été montré. ⇒ Nouveau, original. || Spectacle inédit. || Une histoire, une anecdote inédite. || Un moyen inédit de réussir. || Des trucs inédits (→ Calé, cit. 6). || C'est tout à fait inédit (⇒ Innovation).
5 Un autre courant secret de la littérature (…) exige du poète, par quelque alchimie, une autre syntaxe, une grammaire nouvelle et jusqu'à des mots inédits où revivrait l'innocence primitive (…)
J. Paulhan, les Fleurs de Tarbes, p. 35.
♦ N. m. (1862, Hugo, in T. L. F.). Après un partitif. Ce qui est entièrement nouveau. || Voilà de l'inédit. || Du neuf, de l'inédit !
6 Ce que j'ai à vous révéler est absolument inconnu. C'est de l'inédit.
Hugo, les Misérables, V, IX, IV.
7 — Ah ! ça alors !… dit Renaud. Ça, c'était, en effet de l'inédit !
Roger Vercel, Remorques, p. 81.
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CONTR. Édité, imprimé, publié. — Banal, connu.
Encyclopédie Universelle. 2012.