1. mage [ maʒ ] n. m.
• 1474; mague XIIIe; lat. magus, gr. magos, d'o. persane
1 ♦ Prêtre, astrologue, dans la Babylone antique, en Assyrie, puis dans l'Empire perse.
2 ♦ Spécialt Les Mages : les personnages qui, selon l'Évangile, vinrent rendre hommage à l'Enfant Jésus. Par appos. Les Rois mages, Gaspard, Melchior et Balthazar. La fête des Rois, l'Épiphanie, commémore l'adoration des Rois mages. L'Adoration des Mages, thème fréquent de la peinture religieuse.
3 ♦ (1611) Didact. Personne qui pratique les sciences occultes, la magie. ⇒ astrologue, devin, magicien, sorcier. « Les Mages », poème de Hugo.
mage 2. mage [ maʒ ] adj. m. VAR. maje
• XVe; provenç. majer « plus grand » → majeur
♦ Hist. Dr. Juge mage : lieutenant du sénéchal, dans certaines provinces.
● mage nom masculin (latin magus, du grec magos) Prêtre de la religion de Zarathustra, chez les Mèdes et les Perses. (Dans le monde gréco-romain, on leur attribuait la science de l'astrologie.) Personne qui pratique la magie. ● mage (difficultés) nom masculin (latin magus, du grec magos) Orthographe On écrit les Rois mages, avec une majuscule à Rois, ou les Mages. Mais un mage (= celui qui est versé dans la magie, les sciences occultes), avec une minuscule. ● mage (expressions) nom masculin (latin magus, du grec magos) Les Rois mages, sages d'Orient qui vinrent, guidés par une étoile, rendre hommage à Jésus à Bethléem. (La tradition, très postérieure aux Évangiles, en fit trois rois d'Arabie, Gaspar, Melchior et Balthazar, apportant en présents l'or, l'encens et la myrrhe.) ● mage (homonymes) nom masculin (latin magus, du grec magos) maje adjectif ● mage ou maje adjectif (ancien provençal majer, du latin major, plus grand) Juge mage, lieutenant du sénéchal, dans certaines provinces de la France d'Ancien Régime. ● mage ou maje (expressions) adjectif (ancien provençal majer, du latin major, plus grand) Juge mage, lieutenant du sénéchal, dans certaines provinces de la France d'Ancien Régime. ● mage ou maje (homonymes) adjectif (ancien provençal majer, du latin major, plus grand) mage nom masculin
mage
n. m.
d1./d Les trois mages, les Rois mages: Balthazar, Gaspard et Melchior, riches personnages qui, selon l'évangile, vinrent visiter Jésus à sa naissance.
d2./d Magicien, voyant.
I.
⇒MAGE1, subst. masc.
A. —HIST. Membre de la caste qui, en Médie, avait dans ses attributions le service du culte d'Ormuzd ; prêtre sectateur du zoroastrisme. Les sectateurs du magisme fêtent annuellement le massacre des mages (MICHELET, Introd. Hist. univ., 1831, p. 407). L'institution des mages, qui peut remonter à la Médie du VIIe siècle avant Jésus-Christ, n'était pas sans analogies avec le lévitisme juif (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 3, 1891, p. 465):
• 1. Les mages [chez les Mèdes] se divisaient en plusieurs classes ayant leurs privilèges et leurs devoirs distincts. Il y avait parmi eux des interprètes des songes, de véritables magiciens, et, dans les rangs élevés de la caste, des sages parmi lesquels on choisissait le chef suprême.
Bible 1912, p. 544.
— En partic. Les mages ou en appos. les rois mages. Personnages qui, selon l'Évangile, vinrent à Bethléem guidés par une étoile pour adorer Jésus. Le moyen-âge qui inventa tant de légendes sur les rois mages, n'en a pas imaginé une seule pour les pauvres pasteurs; les reliques des mages (...) sont encore vénérées à Cologne et personne ne s'est jamais occupé de savoir ce qu'étaient devenus les restes des modestes pâtres (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 248).
B. — 1. a) Personne spécialisée dans les sciences occultes, dans la magie (v. ce mot B 1 a) et la prédiction de l'avenir. Synon. astrologue, devin. Je connais quelqu'un qui a montré les lignes de sa main à un mage, afin de connaître sa destinée; il l'a fait par jeu (...) c'est là un jeu dangereux. Il est bien aisé de ne pas croire, alors que rien n'est encore dit (ALAIN, Propos, 1908, p. 33). Swedenborg (...) était un Voyant, un Mage, un Messager, un Élu, un Prophète (...). Ayant cultivé le don de seconde vue qui lui avait été imparti, devenu le Visionnaire qui parcourait les «sphères» et les «Terres astrales», il s'apparente, pour Balzac, aux grands mystiques chrétiens (WAGNER Magie 1939, p. 18):
• 2. Tout ce que nous savons de l'humanité primitive porte le signe de cette connaissance (...) qui revit encore chez les mages et les visionnaires (...) cette connaissance est essentiellement poétique, c'est-à-dire «dirigée de l'intérieur vers l'extérieur» (...) et elle est également prophétique, c'est-à-dire «tournée, dès l'origine, vers l'avenir».
BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 97.
b) [Pour Novalis] Personne qui entre avec l'univers dans le rapport de sympathie et d'action directe; poète. Nous avons perdu la clef de cette vie intégrale avec le tout. Le poète en est le mage. Pour nous, il ouvre de temps à autre la porte mystérieuse. Il nous entraîne vers un usage visionnaire de l'imagination qui nous livre le monde dans sa réalité profonde et chaque être dans sa liaison à l'unité du tout (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 389).
2. Synon. de sorcier, magicien. Les queues de siècle se ressemblent. Toutes vacillent et sont troubles (...), vois le déclin du dernier siècle. A côté des rationalistes et des athées, tu trouves Saint Germain, Cagliostro (...) Oui, mais se dit Durtal (...) les Cagliostro avaient (...) une certaine science, tandis que les mages de ce temps, quels aliborons (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 152):
• 3. On parlait de spiritisme, d'ectoplasmes; rue Le Goff (...) on faisait tourner les tables. Cela se passait au quatrième étage: «chez le mage», disait ma grand-mère. Parfois, elle nous appelait et nous arrivions à temps pour voir des paires de mains sur un guéridon...
SARTRE, Mots, 1964, p. 123.
REM. Magophonie, subst. fém., rare. L'expulsion des prêtres-rois de Tarquinies, était célébrée tous les ans à Rome (...) comme l'était chez les Perses, la magophonie, le massacre des mages (...) qui, à la mort de Cambyse, avaient usurpé la royauté (MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 78).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1474 «personnages qui, selon l'Évangile, vinrent rendre hommage à l'enfant Jésus» (ms. B.N. fs. 982, fol. 19a ds M. ELIS-SAGARAY, La Légende des Rois Mages, 1965, p. 126: les paiiens, non congnissans les Escriptures, appelloient les trois Rois mages ou magiciiens); 2. 1546 «prêtre de la religion de Zoroastre, savant en astrologie» (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, 45, p. 305: Par la doctrine des antiques Philosophes, par les ceremonies des Mages et observations des Jurisconsultes); 3. 1579 péj. «sorcier» (RENÉ BENOIST ds WAGNER Magie, p. 221); 4. 1612 «magicien, savant» (J. B. DE LA PORTE, trad. de La Magie Naturelle, p. 4, ibid., p. 174) Empr. au lat. magus «prêtre chez les anciens Perses», «magicien, sorcier» du gr. (au plur.) «Mages (une des tribus mèdes)», au sing. «prêtre qui interprète les songes» puis «sorcier»; (forme mague BRUNET LATIN, Tresor, éd. F. J. Carmody, p. 63; Denis FOULECHAT, trad. du Policratus de Jean de Salisbury, éd. dactylographiée Ch. Brucker, I, 10, 1, est un empr. à l'italien). Fréq. abs. littér.: 421. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 578, b) 460; XXe s.: a) 996, b) 450. Bbg. THIERBACH (A.). Untersuchungen zur Benennung der Kirchenfeste in den romanischen Sprachen. Berlin, 1951, p. 24.
II.
⇒MAGE2, adj.
HIST. DU DR. Juge-mage. Lieutenant du sénéchal, dans certaines provinces. Venture lui fit connaître le juge-mage d'Annecy (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 57).
Prononc. et Orth.: []. Ac. 1694 maje ou mage; Ac. 1718-1878 mage ou maje; Ac. 1935 mage. Étymol. et Hist. 1475 Juge Mage (Lettres de Louis XI, v. 307 ds BARTZSCH, p. 55). Empr. à l'a. prov. jutge majer «juge principal» 1360 (Comptes Consulaires d'Albi d'apr. FEW t. 6, p. 56; 1428, juge maje, Hist. de Nîmes, t. III, pr. p. 227 ds RAYN. t. 2, p. 606b; XVe s. en Béarn judge mage de Begore ds V. Lespy et P. Raymond), composé de juge (juge) et de majer «d'un rang plus élevé» du lat. major (majeur/maire).
1. mage [maʒ] n. m.
ÉTYM. 1487; mague, v. 1265; du lat. magus, grec magos, d'orig. persane ou (P. Guiraud) d'un dér. roman magius.
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1 Hist. relig. Prêtre, astrologue, dans la Babylone antique, en Assyrie, puis dans l'Empire perse. || Les mages perses étaient à la fois astrologues et théologiens. || Zoroastre réforma le corps sacerdotal des mages.
1 Les mages (…) révéraient dans le feu (…) l'emblème de la Divinité (…) La connaissance qu'ils avaient des mathématiques, de l'astronomie, et de l'histoire, augmentait leur mépris pour leurs vainqueurs (les Arabes…) Ils ne purent abandonner une religion consacrée par tant de siècles (…) La plupart se retirèrent aux extrémités de la Perse et de l'Inde. C'est là qu'ils vivent aujourd'hui, sous le nom de Gaures ou de Guèbres, de Parsis, d'Ignicoles (…)
Voltaire, Essai sur les mœurs, VI.
2 (1660). Spécialt. || Les mages : les personnages qui, selon l'Évangile (saint Matthieu, II, 1-11), vinrent rendre hommage à l'enfant Jésus (→ Adorer, cit. 4). || La tradition populaire a fait des mages trois rois : Gaspard, Balthazar, et le noir Melchior, symbolisant « les trois âges de la vie et les trois parties du Monde alors connu » (Réau). — Par appos. || Les rois mages (→ Entraille, cit. 9). || La fête des Rois, l'Épiphanie commémore l'adoration des rois mages. || L'étoile qui guida les rois mages.
♦ Icon. || L'Adoration des Mages, thème fréquent de la peinture religieuse.
2 Jésus étant né à Bethléem (…) voici que des mages venus d'Orient se présentèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu en effet son astre se lever et sommes venus lui rendre hommage. »
Bible (Jérusalem), Évangile selon saint Matthieu, I, 2.
3 Les jours suivants, Égon ne put s'empêcher de penser à ces sages d'Orient, que, bien que protestant, il se figurait, selon la légende catholique, couronnés et au nombre de trois : Gaspard, Balthazar et Melchior. Les Rois Mages, le nègre au milieu, défilaient devant lui.
Apollinaire, l'Hérésiarque…, p. 144.
3 (1611). Didact. Celui qui est versé dans les sciences occultes, la magie. ⇒ Astrologue, chiromancien, devin, magicien… — Pour Hugo, le poète, l'artiste est un mage, un prophète (cf. Les Mages, Contemplations, VI, 23).
4 Ce mage, qui d'un mot renverse la nature (…)
Rien n'est secret pour lui dans tout cet univers,
Et pour lui nos destins sont des livres ouverts.
Corneille, l'Illusion comique, I, 1.
5 J'ai bien peur (…) que non seulement ces soi-disant astrologues, mais encore que tous les mages, que tous les théosophes, que tous les occultistes et kabbalistes de l'heure actuelle ne sachent absolument rien (…)
Huysmans, Là-bas, IX.
N. B. Bien que n. m., le mot peut s'appliquer à une femme.
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DÉR. Magisme. — V. Magie, magique.
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ÉTYM. XVe; empr. au provençal major « plus grand ». → Majeur.
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♦ Hist. du droit. || Juge maje ou mage : lieutenant du sénéchal, dans certaines provinces.
Encyclopédie Universelle. 2012.