1. maquereau [ makro ] n. m.
• XIIIe; makerel v. 1138; probablt emploi fig. de 2. maquereau (légende des maquereaux servant d'« entremetteurs » aux harengs)
♦ Poisson fusiforme (perciformes), au dos gris-bleu rayé de noir, qui vit en bancs dans les mers tempérées. La pêche au maquereau est une industrie importante des riverains de l'Atlantique. Jeune maquereau. ⇒ lisette. Filets de maquereau au vin blanc, fumés. — Groseille à maquereau.
maquereau 2. maquereau [ makro ] n. m.
♦ Pop. Homme qui vit de la prostitution des femmes. ⇒ entremetteur, proxénète.
♢ Spécialt Souteneur. ⇒ mac. « J'ai l'habitude de payer pour les femmes avec qui je sors. Je ne suis pas un maquereau » (Queneau).
● maquereau nom masculin (moyen néerlandais makelâre, courtier, de makeln, trafiquer) Poisson (scombridé) des mers tempérées, au dos bleu-vert marqué de stries, vivant en bancs nombreux et faisant l'objet d'une pêche importante. Populaire. Homme qui prostitue les femmes et vit de l'argent qu'elles gagnent ; proxénète, souteneur. (Abréviation populaire : mac.) ● maquereau (expressions) nom masculin (moyen néerlandais makelâre, courtier, de makeln, trafiquer) Maquereau chevillé, maquereau qui a frayé et ne possède ni œufs ni laitance. Maquereau de ligne, maquereau pêché à la ligne. ● maquereau (synonymes) nom masculin (moyen néerlandais makelâre, courtier, de makeln, trafiquer) Populaire. Homme qui prostitue les femmes et vit de l'argent qu'elles...
Synonymes :
- proxénète
- taulier (populaire)
maquereau, elle
n. Pop. Personne qui tire profit de la prostitution des femmes; proxénète.
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maquereau
n. m. Poisson marin perciforme comestible (genre Scomber) au corps fusiforme, au dos bleu-vert rayé de noir, pouvant atteindre 40 cm de longueur.
I.
⇒MAQUEREAU1, subst. masc.
A. — 1. Poisson de mer (de la famille des Scombridés) au corps fusiforme et charnu sans écailles, au dos tacheté de vert et bleu, au ventre nacré, dont la chair est recherchée. Filets de maquereau; maquereau salé, frit, mariné au vin blanc. Dans un bout de papier, un maquereau très frais, les ouïes sanglantes (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 540). Le maquereau et le hareng ne sont adultes, c'est-à-dire capables de se reproduire, qu'après trois ans de vie (BOYER, Pêches mar., 1967, p. 16):
• ♦ Maquereaux à la sauce aux groseilles vertes. Prenez des maquereaux: remplissez-les d'une farce composée de beurre frais, de fines herbes, sel et poivre de Cayenne et de groseilles épineuses, à moitié mûres, que vous aurez bien épluchées et débarrassées de leurs pépins.
Gdes heures cuis. fr., Ch. Monselet, 1888, p. 172.
2. Groseille à maquereau.
B. —P. anal., pop., vieilli. Taches qui se forment sur les jambes lorsqu'elles sont exposées de trop près à la chaleur. (Dict XIXe s.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Ac. 1718: vedette macquereau mais dans le texte maquereau. Étymol. et Hist. Ca 1140 makerel (GEFFREI GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 444). Orig. controversée. Selon l'étymol. traditionnelle (BL.-W.3-5; FEW t. 16, p. 504b), emploi fig. de maquereau2, ce poisson ayant, selon une croyance pop. (mais qui ne semble att. qu'à partir du XIXe s., cf. A. TOBLER ds Sitzungsberichte der königlich preussischen Ak. der Wiss., 1902, pp. 92-93), pour rôle de rapprocher les harengs mâles des harengs femelles, qu'il accompagne dans leurs migrations. D'apr. P. GUIRAUD (Fr. mod. t. 34, 1966, pp. 280-290), le mot se rattacherait plutôt à la famille de maquer, macher «frapper, contusionner», d'où «tacher», le maquereau étant un animal tacheté. Cette hyp. ne tient pas compte de la chronol. des sens: les dér. de makk- signifiant «meurtrir» n'apparaissent en fr. qu'au XVe s., v. FEW t. 6, 1, p. 67a (il est vrai que le prov. les connaît dep. ca 1200, v. RAYN. t. 4, p. 111 et E. LÉVY, Prov., mais «maquereau» se dit vairat dans ces parlers, v. FEW t. 14, p. 177a); maquereaux «taches qui viennent aux jambes quand on s'est chauffé de trop près», invoqué par Guiraud, n'apparaît qu'en 1552 (FEW t. 16, p. 503b) et peut être dû à une comparaison avec l'aspect du poisson; pour groseille à maquereau (1752, Trév.: à Paris le peuple nomme ce fruit groseilles à maquereau, parce qu'on en met dans la sauce du maquereau), on rencontre la même hésitation quant à son étymol.: pour les uns (déjà Trév. 1752; FEW t. 16, p. 505a, note 6), ce fruit serait ainsi appelé parce qu'il entre dans la composition d'une sauce accompagnant le maquereau; pour P. Guiraud, il s'agirait encore d'un dér. de makk- «tache», ce fruit étant tacheté. Bbg. BARBIER (P.). N. de poissons. Notes étymol. et lexicogr. R. Lang. rom. 1915, t. 58, pp. 316-318. — GUIR. Étymol. 1967, pp. 34-35, 38-40. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 73, 98, 99, 100; t. 2 1972 [1925], pp. 215-216.
II.
⇒MAQUEREAU2, -ELLE, subst.
Populaire
A. — 1. Subst. masc. Homme qui débauche et prostitue les femmes et qui reçoit d'elles l'argent qu'elles tirent de la prostitution. Synon. barbeau (arg.), entremetteur, mac (arg.), proxénète, souteneur, taulier (arg.). Retourne à tes tripots, tricheur... à tes putains, maquereau!... (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 353). Julot, un maquereau! C'est-à-dire qu'il dit qu'il est un maquereau. Mais il n'est pas foutu de l'être. Moi je l'ai vu payer sa femme (...) une femme qui était en maison, qui gagnait plus de cinquante francs par jour (PROUST, Temps retr., 1922, p. 813):
• ♦ ... j'avoue que les exercices de la crapule, boueuse ou dorée, me fatiguent, que les moeurs des maquereaux m'ennuient autant qu'elles me dégoûtent, et que j'ai en horreur cette honteuse parodie de l'amour, la prostitution, la traite des blanches et autres gentillesses de même ordre.
L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 231.
2. Subst. fém. Maquerelle, en appos., mère maquerelle. Patronne d'une maison de prostitution. Synon. entremetteuse, taulière. Ni une maquerelle ni un Seymour n'ont pensé à avoir [dans leur harem ou leur bordel] une Circassienne et une Japonaise (GONCOURT, Journal, 1863, p. 1214). Ce devait être quelque tenancière de grande maison de filles, une maquerelle en voyage (PROUST, Sodome, 1922, p. 93). Des mères maquerelles de ta sorte, Checca, ça se pêche à la douzaine rue des Dévidoirs (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 19).
B. —P. ext., péj.
1. Homme qui vit ou tire profit d'une femme. Il faut que vous ayez un fameux toupet pour oser faire une allusion à de l'argent reçu d'une femme par un homme, vous qui, tout jeunet, avez débuté dans la vie par être entretenu par Déjazet sexagénaire (...) toute la différence qu'il y a entre vous et Jupillon, c'est que le maquereau que vous étiez prenait plus cher que Jupillon (GONCOURT,Journal, 1889, p. 908). J'ai l'habitude de payer pour les femmes avec qui je sors. Je ne suis pas un maquereau (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 128).
2. Entremetteur peu honorable dans divers domaines. Maquereau politique. Quant aux offres de Du Camp relativement à Mme Biard, il y a entre les hommes une sorte de pacte fraternel et tacite qui les oblige à être maquereaux les uns des autres (FLAUB., Corresp., 1853, p. 406). Briand, ce maquereau, couvert de toutes les bénédictions «allemandes» du pape Pie XI (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 63).
REM. Macrotin, maquereautin, subst. masc., pop., péj. Souteneur jeune ou débutant, sans envergure. L'emploi d'un nom propre était impossible, et le nom de Maizeroy seulement remplaçable par un nom forgé de maquereautin (GONCOURT, Journal, 1895, p. 810). Vous voyez bien que nous valions à cette époque les jeunes libres-penseurs, potaches ou macrotins, de ces jours-ci! (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Confessions, 1895, p. 59).
Prononc. et Orth.: [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Abrév. maq et mac (ESN. 1966). Étymol. et Hist. 1269-78 makerele «tenancière de maison close» (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 10066); 1269-78 maquereaus «homme qui vit de la prostitution des femmes» (ID., ibid., 11706). Empr. au m. néerl. makelare «intermédiaire, courtier» (également att. en Flandre et en pic. dans des textes fr.: fin du XIIIe s. ap. G. ESPINAS, H. PIRENNE, Recueil de doc. relatifs à l'hist. de l'industr. drapière en Flandre, t. 3, p. 234; fin du XIIIe s. ap. A. GIRY, Hist. de la ville de Saint-Omer, p. 503, 526); le m. néerl. makelare est dér. de makeln «trafiquer», lui-même dér. de maken «faire». Fréq. abs. littér. Maquereau1 et 2: 193. Maquerelle: 60.
DÉR. 1. Maquereautage, maquerellage, subst. masc., pop. Conduite, état de maquereau, de maquerelle. Synon. proxénétisme. Une vieille femme qui a le goût, la passion du maquerellage. Tous les couples amoureux de l'endroit (...) elle les attirait chez elle et les installait dans de petits appartements communiquant par un système de petits escaliers en colimaçon (GONCOURT, Journal, 1878, p. 1259). On me soupçonnait de maquereautage en même temps que de pédérastie (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 142). V. crevard ex. — [], [-]. Ac. 1694: maquerelage; dep. 1718: -rellage. LAND. 1834: -rèlage. LITTRÉ, Lar. 19e: -rellage et -rellerie. DG: -reautage. Nouv. Lar. ill., Lar. 20e: -rellage, -reautage, -rellerie. Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.: -rellage, -reautage. ROB.: -rellage: ,,on emploie plus souvent maquereautage``. L. DAUDET, Police pol., 1934, p. 137: -rélage. — 1res attest. a) XIIIe s. [ms.] maquerelaje «métier d'entremetteur» (Digestes, ms. Montpellier 47, f° 280d ds GDF. Compl.), b) 1867 maquereautage (DELVAU); de maquereau2, -elle, a suff. -age, b suff. -(t)age. 2. Maquereauter, maquereller, verbe, pop., vx. a) Emploi intrans. Faire le maquereau, l'entremetteur; p. ext., vivre aux dépens d'une personne. Qui c'est, ce mec?... Un de tes potes de Montparnasse? Il parle pas anglais? Qu'est-ce qu'il fait ici? En train de maquereauter à tes dépens, je parie (H. MILLER, Un Diable au paradis, trad. par A. Grall, 1956 ds QUEM. DDL t. 14). b) Emploi trans. Servir d'intermédiaire dans quelque chose, intriguer pour faire réussir quelque chose. Maquereauter, maquereller une affaire. C'est cette sacrée Ethel qui avait maquerellé cette histoire-là. Sans doute a-t-elle touché une commission (L. DAUDET, Phryné, 1937, p. 174). — [], [-] et [-ele], (il) maquereaute [-o:t], (il) maquerelle [-]. LITTRÉ, Lar. 19e-20e: -reller. L. DAUDET, loc. cit.: -reller. DELVAU 1867, p. 297 et H. MILLER, loc. cit.: -reauter. —1res attest. a) ) 1549 maquereller trans. «prostituer (une femme)» (Fr.HABERT, trad. des Satires d'Horace, II, I, paraphrase ds HUG.), ) 1868 intrans. «faire le maquereau» (LITTRÉ), b)) 1867 maquereauter «id.» (DELVAU), ) 1867 maquereauter une affaire (ibid.); de maquereau2, -elle, a dés. -er, b dés. -(t)er.
BBG. —DUBOIS (M.). Notules lexicol. Romania. 1957, t. 78, pp. 390-391 (s.v. maquerellerie). — QUEM. DDL t. 17 (s.v. maquerellage).
1. maquereau [makʀo] n. m.
ÉTYM. Fin XIVe; makerel, v. 1138; p.-ê. emploi fig. du suivant (légende des maquereaux accompagnant les bancs de jeunes harengs dans leur migration, et leur servant d'« entremetteurs »); ou, selon P. Guiraud, de maquerer « tacheter » (comme mâchurer).
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♦ Poisson osseux (Scombridés), fusiforme, au dos vert et bleu, au ventre nacré, vivant en bancs et faisant l'objet d'une pêche importante. || Banc de maquereaux. || Le sansonnet, variété de maquereau. || Pêche au maquereau, à la ligne (⇒ Libouret, mitraillette), au chalut. || Bateau de pêche au maquereau. ⇒ Maquereautier; 2. maquilleur. — Maquereau frais (→ 1. Frais, cit. 25), salé, frit, mariné au vin blanc. || Filets de maquereau. || Fritures de maquereaux. — Le garum (cit. 1) était tiré des entrailles marinées du maquereau.
0 (…) les maquereaux dorés, le dos strié de brunissures verdâtres, faisaient luire la nacre changeante de leurs flancs (…)
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 149-150.
➪ tableau Noms de poissons.
♦ Groseilles (cit. 1) à maquereau.
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DÉR. Maqueraison, maquereautier, 2. maquilleur.
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2. maquereau [makʀo] n. m.
ÉTYM. XVe; maqueriau au XIIIe, Rutebeuf; du moyen néerl. makelâre « courtier », dér. de makein « trafiquer », de maken « faire ».REM. Le fém., de la forme makerel, est contemporain. → Maquerelle.
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♦ Vulgaire.
1 Homme qui vit de la prostitution des femmes (⇒ Entremetteur, mac, proxénète; → Bordel, cit. 2, Rousseau).
♦ Spécialt. Celui qui vit aux dépens d'une ou de plusieurs prostituées qu'il « protège ». ⇒ Souteneur (cit. 2); pop., argotique 1. Barbeau, 2. barbichon, 2. barbillon, barbiquet, brochet, dos (dos vert), mac, marle, marlou, 3. poisse, poisson. || Être habillé comme un maquereau, avec une élégance voyante et vulgaire.
1 Un maquereau c'est un type qui (…) cherche à mettre la main sur une petite poule comme toi, jolie et un peu gourde (…) il l'envoie faire le trottoir (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, V, p. 41.
2 Proxénète qui prostitue des hommes.
2 De temps à autre pendant la danse, le cornac ou maquereau qui les a amenés folâtre autour d'eux, leur embrassant le ventre, le cul, les reins, et disant des facéties gaillardes pour épicer la chose qui est déjà claire par elle-même.
Flaubert, Correspondance, Pl., p. 572.
Encyclopédie Universelle. 2012.